1989

Comme pratiquement chaque soir, Amy pousse la porte du bar proche de chez elle, le "Whyte whyrm".
Elle slalom entre les tables et les clients pour atteindre le comptoir.

Une fois son objectif atteint, elle s'assoit sur un tabouret, pose son étui d'instrument fétiche contre le comptoir et apostrophe le barman, en pleine conversation pour boire un diabolo framboise avant de monter sur scène.

C'est un homme grand au physique avantageux au teint mât, des yeux clair et aux cheveux brun.

- Vous êtes du coin ? Lui répond le grand brun en posant le verre en face de la jeune femme.

- J'habite pas loin en effet, la scène est dispo ce soir?

- Elle l'est oui, vous jouer ?

- Oui j'adore ça !

Elle lui adresse un adorable et chaleureux sourire, dont elle seule a le secret, avant de siroter paisiblement son verre.

C'est souvent la même conversation qu'ils entretiennent tout les deux à quelques différences près.

Elle adore ce bar, il est vivant, chaleureux, les rires et voix résonne dans tout les coins, une bonne ambiance règne et elle ne pourra jamais s'en lasser.
Le barman, lui, est retourné discuter avec son client, un homme aux cheveux long et châtain clair avec avec des lunettes de soleil. La discussion semble animé et ils rient à gorge déployé.

"Bien, il est temps!" pense-t-elle avant de se lever de sa chaise de bar.
Le barman la voit se lever et elle lui fais signe qu'elle a posé le montant du verre sur le comptoir tout en saisissant l'étui de sa guitare.

Elle slalom une nouvelle fois à travers la salle pour atteindre cette scène. Scène qu'on pourrait peut être simplement appelé estrade, légèrement surélevé et en bois, il n'y avait que très peu de place dessus, seul un tabouret de bar était installé dessus.
Elle monte sur celui-ci puis pose son étui au sol tout en s'accroupissant pour sortir son bébé, une guitare accoustique noir.

Elle se redresse et s'assoit sur le tabouret de bar, elle accorde rapidement sa guitare en tournant délicatement les clés de celle-ci et en jouant de petites notes. Une fois qu'elle obtient le résultat qu'elle souhaite elle lève la tête vers la salle.

- Excusez-moi !

Tout le monde se tourne vers elle et plus un bruit ne résonne dans la salle.

- Merci. Bonsoir à tous, je me présente, je m'appelle Amy et je vais vous offrir une petite présentation musicale ce soir. J'espère que vous aimerez.

La petite brune commence donc à jouer "When the smoke is going down" de Scorpions, un de ses groupes préférés et aussi une de ses musiques préférées.

Elle joue pratiquement tout les soirs les mêmes musiques, de toute façon dès qu'elle fini et qu'elle quitte le bar, c'est comme si rien venait de se passer.

Elle regarde la salle de temps à autre et tout le monde semblant séduit par sa voix.
Une fois celle-ci terminé, la salle l'applaudit avant qu'elle passe à une autre de ses musiques préférées, "Wanted dead or alive" du groupe Bon Jovi.

D'habitude, ce n'est pas trop son répertoire, elle se contente de musique simple et peu longue, mais ce soir, sans trop d'explication, elle avait envie de la chanter.

Alors que notre chanteuse lève les yeux à la fin de cette musique pour regarde la foule qui l'applaudit, elle reconnait soudain un visage.
L'homme avec qui le barman discutait, ce n'étais pas n'importe qui. C'est seulement en le voyant de face en train de sourire qu'elle le reconnaît.
Le chanteur du groupe Bon Jovi est là, juste devant ses yeux en train de l'applaudir.

C'était trop de coïncidence bizarre pour Amy, elle remercie tout le monde et sans demander son reste elle range ses affaires et commence à sortir du bar.

Certains diront que c'est une chance qu'elle a eu, une chance que peu de personnes ont et qui ne pourra jamais se reproduire. Mais pour Amy c'était une catastrophe.
Elle sort du "Whyte whyrm" en ayant traversé tout celui-ci la tête baissée.
Le vent frais du soir viens caresser ses joues rose d'embarras, elle se croirait presque dans un de ses vieux romans où les coïncidences sont beaucoup trop évidente pour être réel.

Des questions en tout genre fuse dans sa tête, que faisait-il ici ? Et si elle venait de ruiner cette chanson devant son propre auteur ? Pourquoi ce sent-elle si bête ?

Elle se tient debout en plein milieu du trottoirs, son étui dans la main.

- J'ai peut-être rêvé après tout... Pense-t-elle à voix haute.

- À quel propos?

Elle se retourne en sursaut, elle était tellement perdu dans ses réflexions qu'elle n'a pas entendu la porte du bar s'ouvrir.
Devant elle se tenait le fameux John Francis Bongiovi, de son nom de scène Jon Bon Jovi, du groupe Bon Jovi.

«Mais bon sang qu'est ce qu'il fait là ?» Se questionne-t-elle.

- Alors ? À quoi pensez-vous avoir rêvé mademoiselle ?

Il se donne un malin plaisir à la taquiner voyant qu'elle est clairement intimidée par lui.

- Je... Euh...

Il se met à rire.

- Je ne vais pas vous manger, je viens juste vous féliciter et vous remercier pour l'interprétation que vous venez de faire, c'était vraiment très beau.

Qui aurait pu croire à ça, le grand chanteur de Bon Jovi, artiste reconnu et déjà récompensé, félicite une jeune artiste indépendante.

- Je dois vous avouer que c'est inattendu ! Merci énormément monsieur.

Elle lui sourit chaleureusement.

- Je vous en pris, appellez-moi John.

- Si vous arrêtez de me vouvoyer et que vous m'appeliez Amy.

Elle lui tend la main en souriant. Il lui sourit en retour et lui serre la main.

- Très bien Amy, ravis de te rencontrer.

- Enchantée de même John.

Leurs mains se détache l'une de l'autre.

- J'aimerais te faire une proposition, que dirais-tu de venir boire un verre ici demain à, disons.. 18 heures ?

«Une proposition ? Quel genre de proposition ? Bah, quel importance, il ne sera pas là demain de toute façon.» pense-t-elle.

- Avec plaisir, à demain John.

- À demain Amy.

La brune tourne alors les talons pour rentrer dans son petit appartement, pendant que John rentre de nouveau dans le café pour rejoindre son ami barman au comptoir.

- Qu'est ce que tu faisais ? Interroge son ami.

- Je suis allée parler à Amy, la chanteuse.

- Une chanteuse ? Quel chanteuse ?

John fronce les sourcils, il ne comprend pas la réaction de son ami mais ne relève pas. Après tout, peut-être que c'est lui qui avait rêvé ?