COMME si ils ne formaient qu'un, l'équidé et la cavalière firent d'abord quelques tours de carrière au pas, puis au trot et enfin au galop.

Quand elle le sentit calmé, Sakura observa les alentours pour compter le nombre de foulées qu'elles allaient devoir faire entre chaque obstacle. Vu leurs hauteurs assez basse pour l'instant, elle n'avait pas besoin d'aller vite puisqu'elle voulait juste voir comme il se débrouillait en saut et en réception.

Profitant de ce petit moment d'inattention, Aoda accéléra le rythme et baissa la tête, emportant les bras de Sakura. Heureusement, elle eut le réflexe de s'accrocher au pommeau de la selle avant de reprendre le contrôle sur sa monture. Montrant son mécontentement, il protesta en hennissant mais la jeune femme ne se laissa pas intimider pour autant.

Après plusieurs minutes de duel silencieux, l'animal se rendit et un sourire étira les lèvres de sa nouvelle propriétaire.

Depuis toute petite, l'équitation était sa passion et même si elle adorait Katsuyu, une jument aussi douce que son pelage couleur crème, Sakura aimait monter des cheveux un peu fougueux et presque indomptables.

De temps en temps, son père lui commentait l'attitude de l'étalon mais les sabots de l'animal contre le sol étaient le seul son qui parvenait à ses oreilles. Les caresses du vent devenaient de plus en plus agréable sur sa peau au fur et à mesure qu'elle jouait sur les rênes avec ses doigts.

Lorsqu'elle le sentit assez en confiance, elle approfondit son assise sur son dos pour le faire ralentir jusqu'à le faire s'arrêter devant Deidara qui n'avait pas bougé. Plusieurs tapes sur l'encolure félicitèrent l'animal et Sakura se pencha légèrement vers lui, les rênes lâches pour lui parler avec calme. 

Ce fut à ce moment qu'une voiture se gara lentement sur le parking du centre avant que la portière du coté conducteur laisse sortir la vétérinaire attitrée du centre équestre.

Dès que les yeux marrons de Tsunade se posèrent sur la cavalière, Sakura lui sourit. Cependant, ce dernier fut de courte durée puisqu'un deuxième visiteur descendit du véhicule. 

-Hé oh ! s'écria la blonde en secouant la main. 

-Bonjour Shion, accueilli le palefrenier.

Alors que son père répondit lui aussi au signe de salutation, Sakura préféra l'ignorer en repartant vers les obstacles.

Avec douceur, elle arrêta Aoda devant les premières barres pour le familiariser et lui montrer le parcours. Elle tenta de restée concentrée mais chaque fois que la voix sur-aiguë de la jeune fille arrivait à ses oreilles, la cavalière fronçait les sourcils. 

-Est-ce qu'on peut commencer papa ? demanda-t-elle.

-Oh Sakura ! Ne t'arrêtes pas pour nous, précisa la plus jeune des deux blondes.

-On va juste aller voir Katsuyu pour la visite de routine, renchérit la vétérinaire.

-Deidara va vous accompagné pour vous assistez si jamais vous avez besoin, répondit le propriétaire du centre tout en pénétrant à nouveau dans la carrière.

Le jeune homme n'eut même pas le temps d'affirmer que l'assistante de Tsunade enroula ses bras autour de lui et le tira vers les boxes. Raide et irritée, Sakura se mordit l'intérieur de la joue tout en lançant son étalon au galop. 

Cette pimbêche de Shion se croyait vraiment tout permis et ce depuis toujours alors qu'elle était l'employée du centre, son employée. Si elle le désirait, elle n'avait qu'à claquer des doigts pour la virer et ainsi l'éloigner de ce qui lui appartenait. 

Regardant droit devant elle, elle fit sauter Aoda qui n'hésita devant aucun obstacle. 

-On les monte, demanda-t-elle à son père. 

Alors qu'il se mettait au travail, Sakura continuait de tourner en rond sur son cheval mais aussi dans sa tête et - comme si il pouvait sentir le changement de comportement de sa maîtresse - Aoda accéléra son galop sans être repris. Elle était trop dans ses pensées meurtrières pour le remarquer. 

A nouveau, il sauta sans difficulté. 

-Tu n'as pas compté tes foulées cette fois-ci, remarqua Kizashi. Tu en as fait une en moins. 

-Je ferai attention la prochaine fois, assura-t-elle. Montes-les encore. 

Une fois fait, elle se grandit et se mit en position pour accompagner Aoda. C'est alors qu'elle entendit son rire ressemblant à de la craie blanche sur un tableau noir. 

Dans son champ de vision, Deidara replaça une mèche de cheveux blonds derrière l'oreille de Shion. Ils semblaient vraiment bien s'amuser à flirter tous les deux au-lieu de travailler. Comment pouvaient-ils se permettre de faire ça devant elle ?!

Trop jalouse et blessée pour douter de ce qu'elle avait vu, elle regarda ailleurs et tout s'enchaîna vite. Trop vite.

Elle perdit sa tonicité, ses mains se décalèrent, Aoda perdit le rythme, piétina et dût s'arrêter devant l'obstacle, envoyant Sakura sur les barres avant de rencontrer le sol.

Le coup et la douleur furent tellement violents qu'elle s'évanouit en entendant que son prénom au loin.

***

Je sors tout juste de mon premier examen du semestre donc je peux enfin m'échouer sur mon lit.