" Tu crois au hasard ?
- Non.
- Donc si on ne fait que se recroiser, c'est...
- C'est que c'est comme ça.
- Il n'y aurait une raison à ton avis ?
- Si, il y en a une.
- Laquelle ?
- Je n'ai pas la force de te repousser encore.
- Et ?
- Je me blesse à chaque fois que tu pars."

Le train s'arrête. Je me demande pourquoi il ne me lâche plus. C'était son choix de partir, pas le mien.

"T'aurais dû venir.
- Pourquoi ?
- C'est beau Paris.
- Ici aussi.
- Mais ici, il n'y a pas de possibilité d'avenir.
- On ne peut pas tous tout quitter comme ça.
- Tu aurais pu à l'époque.
- Mais j'aurai dû rentrer.
- A cause de ton père ?
- Non, de ta mère."

Il s'arrête de parler, ne sachant pas quoi me répondre.

"Pour-pourquoi ?
- Parce qu'elle s'est effondrée à ton départ.
- Nan, mais ce n'était qu'au début.
- T'es rentré chez toi ?
- Non.
- Alors ne parle pas d'elle.
- C'est, je...
- Elle regarde tous les jours la porte.
- Je...
- Elle ne sait qu'attendre ton retour.
- Je, je vais la voir ce soir.
- La vie n'est pas restée rose à ton départ.
- Je sais.
- Et je n'ai pas été la seule à souffrir."

Le train entre en gare, on descend tous les deux. Il tourne la tête vers moi, mais ne dit rien.
Il s'en va.