Sixième jour
Dimanche, 14 avril 2017
Je prépare activement le repas pour Mattéo et moi. Celui-ci dort toujours paisiblement. Le dimanche est souvent réserve aux grasses matinées et nous mangeons un gros déjeuner conséquent, qui peut être aussi considéré comme le dîner.
Les œufs et les lardons sont en train de cuire, ce qui embaume les pièces. Je coupe plusieurs fruits différents pour les rassembler dans deux bols. Le grille-pain émet un petit son, pour me prévenir que mes toasts sont grillés. Je les attrape par le bout des doigts et les mets sur une assiette. Dessus, j'étale du beurre, avant d'y ajouter des tranches de saumon fumé. L'odeur des plats mélangés me donne l'eau à la bouche !
Sur les baguettes se trouvent du jambon et du fromage. Pour Mattéo, je n'oublie pas de mettre un peu de mayonnaise. Je presse quatre oranges, verse le jus dans des verres et installe la nourriture sur un grand plateau. Mes œufs terminent sur deux assiettes et je range la cuisine puis me dirige vers la chambre.
Je me déplace doucement vers Mattéo et dépose un baiser sur sa joue droite. Il bouge légèrement et finit par ouvrir les yeux. Je m'installe à ses côtés, après avoir ouvert les tentures. La pièce est lumineuse.
- Bon appétit ! Lancé-je, en posant les trucs sur le matelas.
- Merci.
Nous dégustons mes préparations en blablatant de tout et de rien. Je suis contente que tout se passe bien entre nous pour le moment, pourtant, j'ai une mauvaise impression en ce qui concerne la soirée de demain. Je vais devoir foutre la paix à Mattéo, même si j'aurai terriblement envie de le bombarder de messages pour savoir ce qu'il se trame entre lui et Lina. Juste pour être certaine que tout ne bat pas de l'aile dans mon couple.
- Ce soir, vous avez rendez-vous à quelle heure toi et elle ?
Il fronce d'abord les sourcils mais au bout de quelques minutes, il comprend de quoi je parle.
- Dix-sept heure... Pourquoi ?
- Juste comme ça.
- Je peux encore annuler...
- Non, ce n'est pas la peine.
Il fixe mon visage.
- Tu es sûre ?
- Oui ! De toute manière, je ne dois pas me faire de tracas, si ?
- Non. Essaye-t-il de me rassurer.
Bien que je ne sois pas convaincue à cent pour cent, je ne le laisse pas paraître. Ce n'est pas le moment de piquer une crise, pas après ces derniers jours de repos. De toute manière, cela ne sert à rien de se stresser maintenant. Il faut que je vive dans le présent.
Après avoir mangé, Mattéo et moi changeons notre pyjama par des habits plus corrects, bien que nous restons dans des vêtements confortables. Il allume la Wii, en ayant bien pensé de glisser le CD de Just Dance dedans. Il me passe une des deux manettes et se place à quelques centimètres de moi.
- Tu es prête à te faire battre ? Se marre-t-il.
- Dans tes rêves Rossi ! Souris-je.
Il me défie du regard et la musique se met en route. Je suis les instructions des danseurs professionnels, tentant de bouger au même rythme qu'eux. La chorégraphie n'est pour l'instant pas très compliquée, nous débutons par un niveau de débutant. Alors qu'il remarque que je le devance d'une étoile, il me pousse vers la droite.
- Tu n'as pas le droit ! M'offusqué-je.
- Tous les coups sont permis. Se moque-t-il.
Je souffle, agacée qu'il m'ait rattrapé, mais continue de me concentrer. Je remporte heureusement la première manche. Il va boire un petit coup, ce qui me laisse le temps de choisir une musique que j'apprécie. Lorsqu'il revient, je pousse directement sur le bouton play. Tant pis s'il n'est pas dans le bain dès les premières secondes. Comme il m'a dit, il n'y a pas de règles.
Nous poursuivons notre sport du dimanche jusque quatorze heures. C'est épuisé et transpirant que nous stoppons la partie. Vers la fin, nous avons chanté, en tenant nos manettes devant nous. Les scores sont partis en cacahuète, alors nous avons décidé de ne pas comptabiliser la dernière manche.
- Tu ne veux pas me faire un mug cake ? Rétorqué-je.
- Seulement si tu me donnes un coup de main.
- Et ce matin, qui m'a aidée ?
- La différence, c'est que nous alternons une semaine sur deux.
- S'il te plaît... Le supplié-je avec une moue tristounette.
- Non. Répond-t-il fermement.
- Pour ta copine préférée...
- Ilona.
- Allez !
- Tu mélangeras la pâte avec moi, ok ?
- D'accord ! Craqué-je.
Satisfaite, nous enfilons des tabliers. Les ingrédients se retrouvent sur la table et je hume l'odeur du chocolat. Il le découpe, ainsi que le beurre pour le faire chauffer au micro-onde. Il ajoute minutieusement l'œuf et le sucre, parfaitement dosé. La tasse de remplit petit à petit, pourtant, l'aspect est loin d'avoir l'air appétissant. En ajoutant la farine, il en renverse par terre.
- Bravo ! J'ai nettoyé l'autre fois !
- Ce n'est pas pour quelques grains que tu vas sortir de tes gonds, si ?
- On voit qui respecte le ménage des autres !
Il hausse les épaules, ce qui a le don de m'agacer. Je prends le fond du sachet et il est trop tard lorsqu'il se réalise mes intentions. Le contenu se déverse le long de ses cheveux bruns foncés qui deviennent soudainement plus clairs. Je m'esclaffe, malgré le fait que cela empire l'état du sol.
- Sérieusement ? Réplique-t-il de façon monotone.
- Oui.
- La guerre est déclarée Mendez.
Je m'enfuis en courant, cependant, l'appartement étant petit, je dois me réfugier sous notre lit. Pour une fois, je suis contente de ne mesurer qu'un mètre cinquante cinq. Il me poursuit, avec je ne sais quelle ustensile en main. Je me roule en boule, entourant mes jambes de mes bras.
- Tu n'as pas intérêt à m'approcher ! Le menacé-je.
- Sinon, tu vas faire quoi ?
Je peux deviner une pointe de sarcasme dans sa voix.
- Tu verras ! Laisse-moi sortir.
- C'est toi qui t'es cachée là, ce n'est pas ma faute !
Je soupire.
- On est quitte, non ?
- Non ! Il n'y avait que de la poudre sur le carrelage, toi tu m'en as étalé sur mes cheveux. Je veux que justice soit rendue !
- Arrête ton cirque ! Crié-je, alors qu'un sourire se pointe sur mes lèvres.
Je l'entends s'éloigner, ce qui me soulage. Le bout de mon nez dépasse du matelas et voyant que le chemin est libre, je m'éloigne de ma cachette. Je pose mon oreille gauche contre la porte, plaque les mains dessus celle-ci et écoute. Le silence qui règne dans l'appartement paraît suspect. Je patiente quelques minutes, les bras croisés.
Lorsque je pénètre le salon, je me ramasse un œuf en pleine figure. Mes poings serrent automatiquement, mes traits se durcissent. Je n'ai qu'une seule envie maintenant, le frapper à coup de cuillère jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Je me jette sur lui, armée de mes mains et je tape sur son torse, tandis que nous tombons contre le carrelage. Il parvient néanmoins à se rattraper à l'aide de ses coudes. Je m'acharne sur lui, l'air victorieux.
- C'est bon, tu as eu ce que tu désirais ?
- Non ! Franchement, regarde l'état de mes cheveux !
Il pouffe de rire, ce qui me donne encore plus envie de me défouler sur lui.
- Désolé, c'était trop tentant.
- Je te déteste !
Il me colle contre lui.
- Honnêtement, c'était mesquin !
- C'est toi qui a commencé ! Argumente-t-il.
Sachant qu'il a raison, je fais mine de m'en ficher.
- Je te promets que je me vengerai plus tard. Mais là tout de suite, j'ai la dalle.
Nous nous relevons et enfournons la pâtisserie. Le chocolat fond dans ma bouche, le sucre titille mes papilles gustatives. Je lève mon pouce en l'air, pour lui indiquer que j'adore ça. Il m'observe déguster mon cake.
- Pour me faire pardonner, tu veux que je te fasse un bain chaud ?
- Avec plaisir !
Il part et m'appelle, une fois que c'est prêt. Je dépose mon récipient sur le plan de la cuisine et le rejoins. Il dépose un baiser sur mon front, avant de me laisser profiter du bain. Je me déshabille, mets un pied dans le liquide et m'allonge dans la baignoire. Mes muscles se détendent au contact de l'eau chaude, me procure une sensation relaxante. Je soupire en attrapant le gant de toilette, rempli de savon. Je me lave, me rince et sors de là. L'essuie que j'utilise est aussi doux que de la soie.
J'enfile un pyjama propre et retourne dans le salon.
- Je vais y aller. Me prévient Mattéo.
- D'accord. Amuse-toi bien. Dis-je, bien que je ne le pense pas à cent pour cent.
- Oui... Je ne rentrerai pas trop tard.
- Ok. Remets le bonjour à Lina de ma part.
- Je n'oublierai pas !
Il m'embrasse et s'en va. J'allume la télévision et lance un film. Tout en le visionnant, j'envoie des textos à ma meilleure amie. Je hais être seule, surtout lorsque le soleil commence à se coucher. Je n'aime pas le noir et la nuit.
À Camille :
Mattéo vient de partir.
De Camille :
Tu stresses ?
À Camille :
Oui, un peu...
De Camille :
Fais lui confiance, il t'aime.
À Camille :
Je sais oui...
Je repose mon GSM sur la table devant moi et décidé de me re concentrer sur ce que je regardais. Plonger dans l'univers de Katniss et Peter me permet de ne plus penser à mon petit ami. Et même si je sais que ce moment d'oubli ne sera que de courte durée, j'essaye d'en profiter au maximum.
Tard le soir, je me glisse sous les couvertures de mon lit. Je bouquine pendant quelques minutes, cependant, mes yeux commencent à se fermer d'eux-même dès la quinzième page. Je laisse tomber mon roman et pose ma tête sur mon oreiller. Alors que je suis entrain de partir au pays des rêves, un bruit me réveille.
Je soupire, agacée. J'aurais dû éteindre mon GSM ! Je l'attrape en me demandant ce qui a pu déclencher ce son et je remarque que ça provient d'une de mes application. J'hésite à y jeter un coup d'œil. Et si cela n'était pas important ? Partagée, je finis par être tentée. Je surfe sur l'application en question et constate que Mattéo a posté une photo dans sa story. Je fronce les sourcils, à la fois surprise et paumée.
En cliquant sur sa photo de profil, une image apparaît devant mes yeux. Celle-ci est assez floue, par contre, elle est récente. Au début, je peine à identifier les deux personnes sur le cliché, mais avec de l'effort et de la concentration, je comprends que mon copain y est, enlaçant une fille aux cheveux bruns. Et étrangement, elle ressemble énormément à la fille avec qui Mattéo devait passer la soirée.
Bouleversée, je jette mon téléphone par terre et entoure mon coussin de mes deux mains. Le visage enfoncé dans le tissu, les larmes dégoulinent le long de mes joues. Je suis incapable de me retenir. Mon cerveau se met sur pause et je pleure, la boule au ventre. J'ai beau m'être promise de ne plus être dans un tel état pour un garçon, il faut croire que les promesses ne sont créées que pour être brisées. Mon cœur se brise doucement, comme pour me faire davantage souffrir.
[...]
Hey !
Enfin le chapitre six ! Il m'a pris plusieurs jours à l'écrire, je n'arrivais pas à le terminer et même si je ne suis toujours pas satisfaire, le voilà !
- Le petit déjeuner entre Mattéo et Ilona ?
- La bataille de nourriture ?
- Mattéo qui rejoint Lina ?
- La photo qui perturbe et chamboule complètement notre Ilona ?
- Que s'est-t-il réellement passé ?
Julie.
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