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Chapitre 28 - La fleur de la volonté (1/2)

— Alana derrière toi !

Je ne pris pas la peine de me retourner. Je fuis aussi vive qu'un lièvre, me ramassant sur moi-même tel un bossu grimaçant, dégoulinant de sueur.

Comme si cela pouvait faire une quelconque différence...

— Dirige-toi vers la sortie !

Je commençais à en avoir sérieusement marre de ces Tombeaux.

Un chahut retentissant accompagné d'une douce chaleur lumineuse m'alerta que la situation était en cours de résolution. Hélas, puisque les héros intervenaient inéluctablement à coups de puissantes rafales afin de marquer les esprits, l'attaque fut accompagnée d'une poussée venteuse et poussiéreuse digne d'un mistral qui me projeta inélégamment au sol. Je m'écrasai de tout mon long en ravalant un juron et un éternuement.

— Courage Alana, m'encourageai-je en grinçant des dents. C'est pour la bonne cause, le premier pas vers ta liberté.

« Il est évident que tu ne brilleras pas durant le processus. »

Merci pour ces encouragements.

Derrière moi, les cris des aventuriers en pleine manœuvre d'équipe pleuvaient de toute part.

Peut être que si je restais allongée au sol on oublierait ma présence le temps de la résolution de notre problème ?

L'ombre d'une carrure imposante me surplomba, portant ses bottes parfaitement cirés et propre – comment était-ce même possible au milieu de toute cette agitation ? – devant mon regard. Leur propriétaire s'accroupit, amusé. Mon poing menaçait de rencontrer son sourire détestable d'un instant à l'autre.

— Tu comptes admirer le sol encore longtemps ? demanda Sac à Sous.

Maudit riche, maudits héros, maudits dieux, maudits Tombeaux.

— Un indésirable me gâche la vue en hauteur, dis-je.

Son arme de destruction massive fit surface.

Plutôt que de l'admirer et entendre l'importun relever la contradiction dont je ferais preuve, je passai à l'action et en profitai pour me remettre debout, ignorant sa main tendue alors qu'il faisait de même.

Je frottai le haut de ma tête et mes vêtements afin d'en retirer les résidus poussiéreux. Finalement désintéressé de ma personne, Edan observa la scène derrière moi.

Le Crépuscule Pourpre, représenté par ses éblouissants héros, avait entrepris de rejoindre le Tombeau de Karaval, surnommé le Guérisseur. S'étant élevé dans un monde différent du nôtre, nous avions dû emprunter un autre Tombeau qui servait de relai entre les deux. Il s'agissait de la sépulture d'un Sidia mineur, aussi avait-il pu être investi, stabilisé et contrôlé efficacement avant notre arrivée. Seulement, les dieux ne faisaient jamais les choses simplement. En fait, la seule chose qu'ils avaient de divin était l'agacement qu'il générait chez autrui.

Au cours de notre traversée du Tombeau relai, protégée par la Maison locale – les Cavaliers Verts – nous étions tombés sur un accroc. Bien sûr, les aventuriers autochtones avaient fait ce qu'ils avaient pu mais aucun d'eux ne connaissait précisément le chemin qui menait au monde extérieur. Nous nous étions donc lancés tels des explorateurs aguerris et avions débouché dans un immense couloir qui s'était littéralement mis à dégouliner d'une substance mauve visqueuse et mouvante. La créature difforme et caoutchouteuse sortait par tous les pores des murs et s'attaquait aux aventuriers. Elle n'avait pas particulièrement apprécié que ses proies ripostent. Des pans entiers des façades, du sol, du plafond s'étaient mis en mouvement, s'éboulant au rythme de ses caprices et remodelant l'architecture bien trop efficacement. Nous nous retrouvâmes dispersés, ballotés, et obligés de lutter contre un mollusque élastique.

Je soupirai.

Ce voyage allait être long.

— Viens, m'interpella Edan en se détournant. Allons les attendre dehors.

Je jetai un dernier regard vers mes compagnons. Elsa, Marvel, Alec, Justin et Lucas étaient présents. Mes amis tentaient de reformer la structure de la bâtisse tout en repoussant les assauts de la guimauve géante. Ces grands héros s'étaient tous joints à la partie. L'investiture du Tombeau de Karaval était une mission périlleuse et le Crépuscule Pourpre avait mis ses meilleurs éléments sur le coup.

Ombre était cette fois restée en retrait afin de représenter la Maison durant l'absence de toutes ses célébrités. À mon grand étonnement, l'absence d'Iris me pesait. Il fallait croire que je m'étais finalement habituée à sa présence. La jeune magicienne avait décidé de se rendre à l'ouest du royaume pour une autre mission. Quel ne fût pas ma peine d'apprendre que deux de mes précieux soldats avaient déserté au moment crucial. Tant de travail futile. À présent, beaucoup de pression reposait sur les épaules d'Alec et Lucas. Surtout de Lucas.

Arthur, le soigneur de la Maison suivait le cortège, accompagné de plusieurs petites mains appréciables. Au total, nous étions une bonne vingtaine d'aventuriers du Crépuscule Pourpre, moi y comprise, et au sommet de ce florilège de haut calibre trônait le tyran en personne.

Voyant qu'ils avaient tous la situation bien en main – après tout, Lucas brillait en toutes circonstances – et que je les aurais dérangés plus qu'autre chose, je m'empressai de rejoindre Edan.

Une grande partie du mur du fond avait été emportée par l'affrontement, nous offrant une sortie toute prête. Un vent froid s'engouffrait par la brèche, témoignage du climat féroce qui nous attendait à l'extérieur.

— Argh, grimaçai-je. Pourquoi ce n'est pas une plage de sable blanc à l'ombre de cocotiers et vue sur une eau de mer claire et turquoise ?

— Tu as déjà vu la mer ? m'interrogea Edan, en réponse à ma complainte.

— Mes parents habitent sur la côte, répondis-je, la buée s'échappant de mes lèvres.

J'étais loin d'être habituée à ce froid nordique. Et de l'apprécier.

— Rassure-moi, on a pris tout ce qu'il faut ? suppliai-je.

Autrement, j'opérais un demi-tour sur le champ.

Edan opina distraitement du chef, absorbé par sa contemplation. Je tournai la tête à mon tour.

Quand je fis face à l'immensité verglaçante de ce monde étranger, je regrettai aussitôt mes mots.

Je me sentis... insignifiante. Mes désirs, mes craintes étaient dérisoires.

Devant moi, d'imposantes chaînes montagneuses, plus hautes que tout ce que j'avais connu, posées fièrement à même le sol, disparaissaient dans les étoiles, interrompant l'horizon. Dansant à travers ses sommets pâles, des vagues évanescentes de lumière irisés tantôt vert citron, tantôt rosés, venaient narguer la dureté impassible du terrain. Les volutes colorées se mouvaient, inarrêtables, moqueuses, et s'effaçaient pour réapparaître au rythme d'une respiration qui leur était propre. Envoutés, mon cœur, mon souffle s'y synchronisèrent.

Sous mes yeux éblouis, en révérence devant les monts immobiles, devant le ciel vibrant, de vastes étendues blanchâtres, ponctués du bleu glacé des lacs congelés habillaient le paysage cabossé. De la roche volcanique émergeait par endroit et contrastait avec les tons lumineux de la neige et des sculptures de givre naturelles. Pureté immaculée sur terre, explosion de couleur dans les cieux.

Face au sublime de cette nature imposante, j'étais minuscule.

C'est ma déesse qui me ramena à la réalité.

« Ce n'est pas le meilleur choix pour élever un Tombeau, mais Karaval devait avoir ses raisons, j'imagine. Bienvenue à Iskori, le monde de glace ».

Mon guide touristique personnel, quelle veinarde.

Malgré le froid extrême, il faisait doux et la lumière du ciel réfléchissante m'obligea à plisser les yeux.

Le bel homme à mes côtés se frotta ses bras simplement couverts par son armure de cuir et son justaucorps noir moulant. Je croisai les miens sur ma poitrine, resserrant mon écharpe autour de mon cou.

Je pris alors conscience de ce que j'avais sous les yeux.

C'était un autre monde, magnifique, comme irréel, complètement distinct du nôtre. C'était comme une autre dimension. Peut-être même serions-nous les premiers êtres humains à fouler ce sol. Au vu des conditions climatiques radicales, toutes formes de vies non adaptées ne pourraient survivre bien longtemps.

Conscient de la solennité du moment, de la beauté de l'instant, mon cœur accéléra sa course dans ma poitrine – ou tentait-il seulement d'augmenter ma chaleur corporelle pour pallier les faibles températures.

J'hésitai soudain à franchir le pas qui scellerait définitivement mon entrée dans le monde de glace, Iskori. Un seconde d'hésitation, une respiration, où je me rappelai la première fois où j'avais quitté tout ce que je connaissais pour me diriger vers l'inconnu.

J'avais déjà dû laisser derrière moi mon pays natal il y avait de cela quelques années et je l'avais fait sans regrets, désireuse de m'approprier l'existence dont je rêvais. Ma famille me manquait, mais j'avais toujours su que je pouvais y retourner quand je le désirais, qu'ils m'accueilleraient les bras ouverts. J'avais toujours eu un chez moi où rentrer.

Là, je quittai notre monde. Mon monde pour en découvrir un autre.

En cas de problème, il ne me suffirait pas de repartir chez papa et maman. Ce n'étaient pas des kilomètres, un royaume qui nous séparerait. Ce serait un univers tout entier.

Je me sentis soudain l'âme d'une vraie aventurière, plus que jamais auparavant. Bien plus que quand j'avais fui mon pays, bien plus que quand j'avais pillé la tombe de ce vieux pervers de Claude. Bien plus que quand j'avais investi le Tombeau de Nazar.

L'adrénaline échauffa mes veines, et une chaleur enivrante m'envahit. Je levai mon pied et un sourire d'excitation, d'anticipation, recouvrit mes traits. Ce serait un petit pas pour la femme, mais...

À mes côtés, sans prêter l'ombre d'une attention à cette prise de conscience démentielle, Sac à Sous franchit le pas et pénétra, tel un conquérant, dans les antres de glace d'Iskori.

— Edan !

Outrée, je me lançai à sa suite. Le goujat ! C'était une plaisanterie ?

Le fusillant du regard, je me saisis violemment de son bras.

Surpris, il se retourna pour me faire face, ses sourcils froncés. L'incompréhension se lisait clairement sur son visage. Il était sérieux ? Il ne voyait vraiment pas le problème ?

— Si tu souhaites une étreinte passionnée pour te réchauffer, dit-il, il faut me le dire clairement. Je ne peux pas le deviner.

Je lui frappai le biceps, mes dents serrées, mon front si ridé que ma peau aurait pu se craqueler.

— Ne sois pas idiot, répliquai-je, acerbe. Nous venons d'entrer dans un nouveau monde, tu pourrais rendre le moment un peu plus cérémonieux.

Ses billes émeraudes se levèrent au ciel et un soupir embué franchit ses lèvres gercées.

— Si nous restons immobiles une seconde de plus, nous allons finir congelés. Je préfère gagner du temps et avancer.

Plus vite nous trouvions le Tombeau, plus vite nous serons au chaud. J'aimais cette manière de penser et la partager même. Mais mon esprit de contradiction et mon ressentiment à son encontre était bien plus fort que ma raison.

— Pour aller où ? Notre guide était en fin de file, il doit attendre que le chemin soit dégagé. Et si nous les perdons, nous aurons du mal à les retrouver.

L'emplacement du Tombeau du Guérisseur avait été plus ou moins quadrillé par plusieurs pisteurs et prophètes qui, aidés de cartographes, avaient pu nous fournir un plan grossier de sa localisation. À ma connaissance, le guide qui nous accompagnait avait activement travaillé à son élaboration si bien qu'il était le plus à même de connaître les lieux où nous nous déplacions.

Edan fit un signe de tête vers la sortie dans mon dos.

— Ne sous-estime pas ma Maison.

Je grimaçai lorsque je pris conscience de l'agitation qui s'approchait.

Bien sûr, ils étaient juste derrière. Avaient-ils tous toujours besoin d'agir pour confirmer les dires de leur maître ? C'était forcément un complot contre moi.

Je me retournai et vis mes compagnons englober de leur regard fasciné les étendues blafardes qui nous entouraient.

Abandonnant Edan – pour le punir d'avoir ruiné mon moment – je me précipitai vers Lucas et Elsa. Ils avaient l'air entier. Ils ne paraissaient même pas essoufflés. Rien de bien étonnant, cela dit.

La Maîtresse des Epines grimaça devant le paysage enneigé. Le Soleil Levant – oh surprise – sourit, enchanté.

— C'est magnifique, s'extasia le héros ensoleillé.

— Je suppose que les plages de sable blanc et les cocotiers auraient été trop demandés, maugréa la flamboyante rouquine.

J'éclatai de rire. J'aimais cette femme.

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