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Chapitre 16 - Le verdict de la Maison (2/2)

Le lendemain matin, je fus réveillée par un mal de tête relevant du divin.

Je marmonnai et portai aussitôt la main sur mon front, en un réflexe naïf pour en diminuer l'étau. Mon sang résonnait à mes tempes nouées, forçant le passage pour oxygéner mon cerveau brumeux.

— C'est quoi ça encore... murmurai-je d'une voix tremblante de douleur.

Ne pouvais-je pas passer une seule journée sans souffrir ? Était-ce trop demandé ?

Talia était-elle revenue ? Était-ce une sorte de punition ? Pour quelles raisons ? J'avais eu la fleur. Alors... Qu'avait-elle encore trafiqué ?

Je m'apprêtais à invectiver la déesse quand, ayant ouvert les yeux, je distinguai une silhouette assise sur un fauteuil près de mon lit. Je jurai, mon cœur s'emballant de frayeur à la découverte du voyeur, puis relâchai une lourde expiration quand je le reconnus. Je clignai plusieurs fois des yeux.

— Edan ? Qu'est-ce que tu fabriques ici ?

Je me passai la main sur le visage, espérant en déloger les dernières traces de sommeil, de souffrance.

— On ne t'a jamais dit que c'était déplacé de regarder une femme dormir ? Ou même d'entrer dans sa chambre sans y avoir été invité ?

Je sortis – aussi dignement que possible – de sous les draps, et m'assis pour lui faire face, prenant soin de ne pas appuyer sur ma cheville douloureuse.

J'étais pratiquement certaine que ce fauteuil prenait la poussière dans le coin gauche de la chambre avant que je ne m'endorme. Le beau brun avait dû le déplacer pour se rapprocher de moi. L'excitation que cette prise de conscience généra était en totale contradiction avec la méfiance qui allait de pair.

Edan se redressa et se baissa pour saisir son siège par en dessous. Il avança encore, de quelques petits pas, beaucoup trop nombreux, tirant son fauteuil à sa suite, et s'arrêta uniquement quand nos jambes entremêlées se frôlèrent.

Qu'est-ce que manigançait Sac à Sous ? Était-ce pour mieux jubiler ? Pour m'assassiner ? Pour... m'embrasser ?

— On devrait coucher ensemble, lâcha-t-il.

C'était évident.

Une minute...

— ... Pardon ?

Je devais avoir mal entendu. Ou l'avais-je imaginé ? Peut-être que je dormais encore ?

Un immense sourire, un sourire dévastateur, qui atteignit même ses yeux verts, illumina son visage, me faisant louper une inspiration.

— Tu as parlé à voix haute, tu sais.

Non, je ne le savais pas.

La fuite et le déni, la meilleure défense.

— Qu'est-ce que tu racontes Edan ? Hors de question de coucher avec toi.

Pas maintenant.

Son expression parlait d'elle-même. Il n'était pas dupe pour deux sous, mais accepta élégamment d'avancer dans la discussion, élevant la maturité de l'échange d'un cran.

— Il est évident que je te plais et je dois me battre contre cette irrésistible attirance continuellement. C'est épuisant.

Oublions la maturité. Oublions l'élégance.

— On serait tous les deux gagnants et il n'y a aucun mal à ça, dit-il. Bien au contraire. On y prendrait beaucoup de plaisir.

« Plaisir ». Le mot résonna à mes oreilles, comme une promesse, au même rythme que le sang dans mes tempes. Je déglutis. Edan et moi, peau contre peau, sa bouche parcourant mon corps, mes mains explorant le sien, enlacés dans une chaude étreinte passionnée...

Des papillons s'envolèrent dans mon ventre et des fourmis y entamèrent un marathon.

Je secouai la tête. Cela devenait dangereux.

Concentre-toi, Alana.

Comment ce sujet avait-il atterri sur la table ? Il ne pouvait pas être sérieux n'est-ce pas ? Ou tous les dieux auraient entendu et répondu favorablement à mes prières ?

En parlant de dieu...

Il avait parlé de « irrésistible attirance ». Même maintenant ? Pourtant Talia...

« Il a remarqué ma présence bien plus vite que toi. C'est vexant. »

Je sursautai en ravalant un juron.

Bonté divine.

Ne pouvait-elle pas me prévenir ou attendre que nous soyons seules avant de faire une irruption surprise ?

Cela eut cependant le mérite de calmer mes ardeurs et mon esprit qui partait à la dérive. Je notai également que mon mal de crâne avait disparu. L'étau s'était desserré. Pourtant je n'avais pas ressenti cela la première fois. Était-ce lié à sa disparition ? À son retour ?

Devant la mine incisive d'Edan, je me reconcentrai sur lui.

— Cela ressemble à de la prostitution pour moi, dis-je en le fusillant de mon beau regard de séductrice.

— N'importe quoi, balaya-t-il. Il n'a jamais été question d'argent.

Justement.

Il sourit de nouveau, une fossette apparut sur sa joue.

Au secours.

— Et tu n'as pas démenti que je te plaisais.

— Est-ce qu'il y a vraiment des personnes à qui tu ne plais pas ? Je veux dire, ton compte en banque est un argument de poids.

Il rit, et les échos de son rire semblèrent imposer leur rythme aux papillons dans mon ventre. Où était l'insecticide ?

Edan ne répondit cependant pas à ma question pourtant très sérieuse. Prétentieux.

— Je te laisse y réfléchir, dit-il sûr de lui. Je suppose qu'on pourra toujours en rediscuter.

Ses yeux descendirent rapidement sur mes lèvres avant de se détourner.

« N'y pense même pas. Il te détruirait. »

J'en avais bien peur. J'étais déjà en train de me brûler, de tomber sous son charme à mes dépens, cela reviendrait à me jeter volontairement dans la gueule du volcan.

Cependant, j'avais l'impression qu'il y avait autre chose qui se cachait derrière les paroles de Talia. Est-ce qu'elle souhaitait seulement nous épargner un moment gênant à toutes les deux ? Je n'étais pas certaine de profiter pleinement de l'expérience en présence de la déesse commentatrice que j'avais dans la tête. Là aussi, cela calmait mes ardeurs.

Edan s'avança, empiétant mon espace personnel une seconde. Il s'était saisi de quelque chose dans sa poche. Il recula ensuite, s'éloignant suffisamment pour m'empêcher de le saisir par la nuque pour l'embrasser fougueusement. Quoi que ?

— Puisque tu vas nous parasiter encore un moment, ajouta-t-il.

Il tenait dans ses mains un bandeau, un bout de tissu de soie noire absorbant la lumière sur lequel reposait un demi-cercle pourpre.

Je mis ma main devant ma bouche, bouleversée.

— Tu veux dire...

L'emblème du Crépuscule Pourpre. Alors... il acceptait ?

« Oh ! Voilà qui nous arrange bien ! »

Je tendis rapidement la main pour m'en emparer. Il s'écarta tout aussi vite et emprisonna ma main de sa forte poigne qu'il ramena sur son genou. Je relevai la tête vers lui, confuse. Oui ou non ?

— J'aimerais avoir ta version de ce qu'il s'est passé dans le Tombeau de Nazar avant.

Oh, rien de bien intéressant.

Sentait-il la jacinthe avec sa sensibilité magique accrue ? Quel poison cette Argia. Comment pouvait-on lui cacher quoi que ce soit ?

— Que veux-tu savoir exactement ?

Sa poigne s'adoucit et son pouce entama de légères caresses sur le dos de ma main.

Attendez... des caresses ?

Il se passait quoi ? À quoi jouait-il ? Non pas que ce fusse désagréable, juste... perturbant. Inattendu.

— Les statues. Les Kondairas. Raconte-moi comment tu l'as vécue.

Je haussai les épaules, tentant de paraître insouciante.

En vérité, quand j'y repensais, cela avait été extrêmement éprouvant pour moi. L'angoisse que j'avais ressenti à la vue du sourire cruel du conquérant, la frayeur que la vague de Kondairas avait générée, l'horreur que j'avais éprouvé dans l'espace de Talia. Je ne voulais plus jamais avoir à revivre pareille situation.

Pourtant, j'avais conscience que je venais bel et bien de resigner pour ça.

Je ne pouvais pas mentir au dirigeant du Crépuscule Pourpre, il s'en rendrait immédiatement compte. Lucas, Marvel, Iris, Ombre et Justin avaient déjà dû tout lui raconter.

— C'était effrayant. Quand la statue du conquérant est apparue... J'ai su que quelque chose allait arriver.

J'indiquai ma tête de mon autre main au mot « su ». De toute façon, j'étais certaine qu'il savait bien plus de choses sur les Sidias que moi. Ce qui n'était pas bien compliqué.

— Alors j'ai demandé à tout le monde de s'agenouiller, pour faire comme les guerriers. Après ça, elles se sont animées et elles ont commencé à attaquer ceux qui n'avaient pas fait preuve de soumission à l'égard du conquérant. Nous...

« Ne lui parle pas de ce que tu as vu. »

Inutile de me préciser à quoi elle faisait allusion.

Il tendit sa main libre vers moi et, surprise, je m'interrompis. Il repoussa mes cheveux derrière mon oreille et s'attarda sur ma joue, ma mâchoire. Je fronçai les sourcils.

— Raconte-moi ce qu'il s'est passé avant qu'elles ne s'animent. Après que la statue ait souri.

Ok, il savait.

« Comment peut-il savoir ? As-tu parlé pendant mon absence ? »

Pas moi. Marvel sans doute. Talia n'avait pas encore l'information. Elle avait déjà disparu quand je m'étais aperçu qu'il nous avait suivi. Et en fidèle chien de chasse, l'aventurier avait tout rapporté à son maître.

Sans s'en rendre compte, Edan m'offrait cependant de lui-même la fuite idéale.

— Est-ce que tu essaies de m'amadouer ? De me séduire avec des caresses ?

Tu me prends pour un chat Sas à Sous ?

— Est-ce que ça marche ?

— Pas du tout, cinglai-je sèchement – sans pour autant le repousser.

J'avais pratiquement inventé cette technique. C'était vexant qu'il la retourne contre moi. Pour qui me prenait-il ?

— Je peux donc continuer ?

— Non.

Il sourit, fier de lui, et laissa retomber sa main de mon visage sans toutefois déloger la seconde. Il haussa les épaules, innocent.

— J'utilise simplement les mêmes méthodes que toi.

Bien moins efficacement.

Est-ce qu'il lisait dans mes pensées ou parlais-je à voix haute sans m'en rendre compte en sa présence ?

— Tu ne peux pas t'empêcher de manipuler, de séduire ceux que tu rencontres, continua-t-il, plus perplexe cette fois comme si cela le dépassait. Tu as commencé avec Alec, Léna puis Iris, Lucas, Carter. Le cuisiner de l'auberge, et même Marvel... Ils t'apprécient tous.

Le cuisinier de l'auberge ?

Un voile de colère s'étendit sur ses traits avant de disparaître tout aussi vite. Avais-je imaginé l'air blessé qui l'accompagnait ?

— Es-tu ne serait-ce que capable de dire ce que tu penses réellement ?

Bien sûr. Quand cela ne me portait pas préjudice.

— Je pense que tu es un sale con.

Et cela venait du fond du cœur. Maintenant, arrête de m'allumer.

Il éclata de rire. Il tendit de nouveau la main pour remettre en place mes cheveux. Toutefois, il ne sembla pas se rendre compte de son geste cette fois et il lissa une mèche, comme si le nœud dans lequel elle était prise l'avait perturbé inconsciemment. Alors que c'était lui-même qui l'y avait mise quelques instants plus tôt.

— Je n'ai pas droit à tes talents de comédienne ?

Je balayai sa main.

— Tu ne mérites aucun effort de ma part, Sac à Sous.

Aussi assassine qu'une flèche, et subite qu'une crise cardiaque, son sourire irrésistible refit surface. Pour quelqu'un qui cherchait à découvrir tous mes secrets, il avait l'air de terriblement s'amuser.

Etions-nous en train de passer un bon moment ?

— Mignon.

Tais-toi, tais-toi, tais-toi. Et arrête de sourire.

— Fais attention, me prévint-il. La dernière fois que tu m'as appelée ainsi, tu l'as laissée échapper en présence de Lucas.

Alors il s'en était aperçu. Il avait simplement choisi de ne pas le relever. Gênant.

— Ce serait dramatique s'il voyait à travers... tes mensonges, continua-t-il, cherchant le bon mot.

— On appelle ça de l'hypocrisie, aidai-je aimablement.

Cette fois, il tenta de retenir l'étirement de ses lèvres.

— Donc tu en as conscience en réalité.

« Cette conversation me donne envie de me suicider. Et c'est une déesse immortelle qui le dit. Tires en les conclusions qui s'imposent. »

Pas si immortelle que ça puisqu'elle s'était retrouvée sans corps fixe.

Cependant, une fois de plus, son intervention permit de me ramener sur terre et de me rappeler que nous n'étions pas seuls.

Comme s'il l'avait également entendu, Edan reprit :

— Mais revenons à nos moutons. Tu n'y échapperas pas Alana, si tu veux ce bandeau, dis-moi ce qu'il s'est passé avant l'éveil des statues.

Il agita mon ticket d'entrée sous mon nez, me narguant.

« Satané cloporte. »

Elle m'enlevait les mots de la bouche.

Comment m'en sortir ? Talia ne voulait pas que j'en parle, mais il allait être difficile de baratiner Edan.

Devant mon silence, il reprit.

— Marvel m'a déjà tout raconté tu sais. Je veux juste savoir si je peux te faire confiance.

Est-ce qu'il bluffait ?

« L'idiot était là ? Misère... Vous étiez en contact l'un de l'autre. »

La fatalité de son intonation me confirma que c'était bel et bien possible. Je pouvais donc partir du principe que Marvel avait parlé.

Je décidai d'être honnête puisque j'avais toujours le secret espoir qu'il me fournisse quelques réponses.

— Je crois que j'ai vu le Sidia du Tombeau. Nazar. Nous nous sommes retrouvés dans une... pièce sombre et glacé. Il y avait ce dieu et... ma déesse. Ils se sont parlés. Puis il y a eu une vague d'Argia qui nous a éjecté. Et c'est tout.

Je ne mentais pas puisque je n'avais rien compris à ce qu'il s'était passé. Je me contentai de rester vague, comme recommandé par Talia.

— Qu'ont-ils dit ?

Je fronçai les sourcils, incertaine.

— Alana, je sais que tu comprends l'Hitzord. Qu'ont-ils dit ?

Quelle naïveté de ma part de penser qu'il m'apporterait des réponses. J'étais juste soumise à un interrogatoire.

Pourtant, je sentais son agitation. Il attendait quelque chose. Une information importante.

— Je... ne m'en souviens pas bien. Principalement des menaces. Comme... tu sais, une guerre de territoire entre deux chats de gouttières qui se feulent à la gueule l'un de l'autre.

Il s'avança encore plus près de moi, ses yeux m'emprisonnant, m'empêchant la moindre fuite.

— Qui a rompu l'espace ?

Rompu l'espace ? Il voulait dire comment nous étions sortis et revenus à la réalité ?

« Nazar. »

Je revis les jambes du dieu imploser.

— Nazar, mentis-je.

Il sourit et mon regard tomba sur ses lèvres sublimes et si proches.

— Tu mens, dit-il, sûr de lui.

Je grimaçai.

— Bien sûr que non, réfutai-je.

Ses émeraudes semblèrent s'illuminer, comme si je lui offrais la victoire de je ne savais quelle guerre sur un plateau. L'angoisse me tordit l'estomac. Pourquoi avais-je l'impression que je venais de me mettre dans une fâcheuse posture ?

Comme s'il avait pu sentir mon trouble, dans un geste censé m'apaiser j'imaginais, il se releva, s'éloignant pour me permettre de reprendre contenance, et me caressa la tête. Ce qui confirmait mon impression qu'il me prenait pour son animal de compagnie. Choquée, je ne bougeai pas.

Il me caressait la tête ? Pour de vrai ?

En signant pour le Crépuscule Pourpre, venais-je de rejoindre le chenil du tyran ?

Quand il retira sa main, le bandeau tomba sur mes jambes et je le fixai, comme si j'avais reçu un prix inestimable.

Et c'était peut-être le cas.

— Bienvenue au Crépuscule Pourpre, Alana.




**--- Notes de l'auteur ---**

La décision est tombée ! Hip hip hip hourra pour Alana ! Billet direction les catastrophes obtenu 😂

Petit chapitre en douceur, qu'avez-vous pensé de cette discussion avec Edan ?

Merci pour votre passage sur Divine Headache ! <3

À très vite !

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