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Chapitre 14 - Le voile des dieux

Oh... Je vois.

La voix était indubitablement masculine.

Quand je revins à moi, mon esprit s'éveillant lentement, je n'étais pas vraiment moi. J'avais vaguement conscience de mon corps, engourdi, comme si je sortais d'un rêve brumeux qui m'aurait laissée nauséeuse.

Il faisait froid, il n'y avait pas un son si ce n'était cet homme. Je n'étais plus au même endroit, je n'étais plus au milieu du temple de roche volcanique, je n'étais plus entourée des aventuriers.

J'étais...

Qu'est-ce que...

Je t'avais prévenu.

Des frissons me parcoururent quand les mots s'échappèrent de ma propre bouche. Sauf que ces frissons ne me parcoururent pas vraiment. Mes bras ? Mes jambes ? Je ressentais pourtant cette chair de poule et l'angoisse qui m'étreignait n'était clairement pas feinte. Je ressentais, sans qu'aucune manifestation physique ne découlent de cette situation alarmante.

Alors comment pouvais-je ressentir sans.... Oh.

Ce n'était pas moi qui parlais. Ce n'était pas moi qui maîtrisais mon corps.

D'instinct, je sus également que je venais d'utiliser la langue des dieux. Nous conversions en Hitzord. Les mots étaient chargés en Argia. Pourtant, je ne me fragmentais pas, je ne me brisais pas.

Qui es-tu ? demanda l'homme.

Ici, où que ce ici soit, ce n'était pas Talia qui était dans ma tête. C'était moi qui étais dans la sienne.

Je voyais ce qu'elle voyait, entendais ce qu'elle entendait.

Isolée dans un océan de désolation, où l'obscurité et le silence régnaient en maître, la nuit, les ténèbres nous entouraient.

Talia – et donc moi – siégeait sur un trône, une simple chaise élégante et raffinée, enveloppée de velours pourpre et de coussins en soie blanc. Nous étions en hauteur, à dix mètres d'un sol recouvert d'une eau argenté et reflétant le vide infini qui nous entourait.

Si j'avais eu un estomac, il se serait soulevé quand je me rendis compte de ce qui constituait notre estrade.

Nous reposions sur un enchevêtrement d'ossements macabres.

Des os humains, des crânes. Des humérus, des fémurs. Mais aussi des os d'animaux non identifiables, le tout s'amoncelant pour nous élever dans les airs. Il y avait également des formes de bêtes cauchemardesque, dont mon imagination n'arrivait pas à concevoir l'apparence. Des monstres.

Des Kondairas.

Les morceaux de squelette s'animaient vigoureusement, débordant d'une haine palpable, débordant d'un dédain tangible. Les phalanges griffaient, les carpes étranglaient les parties de corps voisines. Les tarses écrasaient, piétinaient, dans une bataille dont personne ne pourrait sortir vainqueur. Les crânes muets crachaient, crissaient, offrant des chœurs fantômes aux échos du silence assourdissant.

Perdue dans cette vaste, cette calme immobilité, une violence mouvante de morts nous vénérait.

À nos pieds, au sol, un homme nous observait. Il avait les cheveux longs, les bras et le corps musclés, puissants. Je le reconnus. Il s'agissait du conquérant, celui de la statue.

Talia sourit, et j'eus l'impression d'être celle qui souriait. Je sentis le vice, la malice dans ce sourire venimeux.

Malveillant.

— J'ai été suffisamment délicate pour respecter tes règles dans ton Tombeau. J'ai masqué ma présence. J'ai suivi ton numéro.

Un rire glaçant, cruel résonna dans l'immensité déserte.

— Je t'ai prévenu de ne pas t'essayer à ce jeu-là.

Qui es-tu ? répéta-t-il. Comment écrases-tu mon Vittsoa ?

L'homme était en colère. La surprise des premiers instants avait laissé la place à la rage. De ne pas avoir réussi à piéger sa proie comme il l'entendait. De ne pas maîtriser la situation dans son propre domaine.

Le conquérant avait sans doute cru mener la danse.

La désillusion était profonde.

Je ne comprenais pas tout ce qu'il se passait. Mais je compris sans l'ombre d'un doute que nous étions dans un espace gouverné intégralement par Talia. Dans sa tête, son esprit. Un monde, un lieu entièrement créé et dirigé par elle, par sa volonté. Ici, elle se considérait au-dessus de lui, au-dessus de tout. Supérieure. Et peut-être l'était-elle bel et bien.

L'homme – que je devinais être un Sidia, que je devinais être Nazar – n'était rien en comparaison. Un être insignifiant.

Car elle était tout.

Talia l'ignora.

Mais la curiosité était trop forte. Le... désir... était trop fort.

Elle accentua volontairement le mot « désir ». Un autre éclat de rire résonna, une fièvre rancunière s'emparant d'elle, et le monde lui-même frisonna.

Un voile de doute, d'incertitude recouvrit le visage de Nazar.

Je m'attendais à ce que tu fasses preuve de la même délicatesse à mon égard, continuai la déesse, insensible au trouble du Sidia.

C'est impossible, marmonna-t-il. Elle a disparu...

J'avais clairement à faire à un dialogue de sourd. Nazar suivait sa propre réflexion sans tenir compte des paroles de Talia. Cette dernière s'amusait au dépend du dieu, anticipant la douce agonie qui s'ensuivrait. Ici, dans son espace, tout était soumis à sa volonté.

Retrouvant du courage, se convainquant que cela ne pouvait être celle à qui il pensait, Nazar se redressa et libéra une vague d'Argia démentielle dans l'espoir de reprendre le contrôle et d'effacer la présence de Talia.

Je sentis la magie courir sur ma peau, cherchant à me transpercer, à me détruire. Je sentis la peur, l'angoisse m'étreindre. C'était trop. Trop intense, trop violent.

Si j'avais été présente, seule, je me serais purement et simplement désintégrée. J'aurais été annihilée, mon existence anéantie en un clignement de paupières. Mais je n'étais pas seule.

La Sidia des Désirs ricana. Encore. Son rire se prolongea, moqueur.

Sa réponse ne se fit pas attendre. Et elle fut sanglante. Impitoyable.

À travers ses yeux excités, amusés, je vis les jambes du dieu imploser.

Une instant, elles étaient là, la seconde suivante, l'homme fut mutilé.

Le sang, la chaire gicla, s'écrasant sur la surface humide du sol, recouvrant de pourpre l'argenté de l'eau, avant que celle-ci ne dévore cette insolente couleur.

Voilà qui est mieux, se réjouit la déesse.

La surprise, le choc, marquaient les traits du Sidia. Aucune trace de douleur, seulement une intense confusion. Le dieu tomba alors devant nous, n'étant plus soutenu par rien. Il s'avachit, se retrappant comme il put avec ses mains.

Il leva la tête, troublé.

À nos pieds. À genoux.

Talia lui jeta un regard empli de dégoût, de menace et d'un brin de folie.

Nous étions dans le Tombeau de Nazar, mais, ici, c'était Talia qui gouvernait.

— Maintenant, disparais.

Et telle fut sa volonté.

La Sidia projeta une vague d'Argia, si puissante, si violente qu'elle désintégra tout.

Si puissante qu'elle m'expulsa.


**--- Note de l'auteur ---**

Chapitre assez court pour une fois ! J'ai pas l'habitude et je ne vous ai pas habitué à ça désolée haha !

Mais pour ma défense, c'est que Talia aime aller droit au but (donc c'est sa faute) 😂

J'espère que l'histoire vous plaît, que vous passez de bons moments à suivre cette aventure !

N'hésitez pas à voter, commenter !

Merci pour votre passage en tout cas !

À très vite ! <3

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