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Chapitre 11 - L'ego d'une déesse

La région des Antils. Vaste étendue montagneuse du Sud du royaume de Saolem où les moutons et les chevaux de petite taille à la robe épaisse étaient plus nombreux que leurs habitants.

L'été bien installé, les fortes chaleurs devaient à présent avoir gagné Barssa. Pourtant, dans ces terres inhabitées, le souffle du vent froid adoucissait tant les températures qu'on se serait cru au début du printemps. L'altitude n'aidait sans doute pas.

Si le temps n'était pas clément, les paysages somptueux compenssaient le désagrément. Où que nos regards ne se posent, des cascades, de vastes plaines, des falaises nous narguaient de leur beauté naturelle.

Ce changement d'air me faisait le plus grand bien.

Ici, perdus dans ces contrées isolés, loin du monde, quelle était la probabilité de tomber sur un Sidia ?

Je soupirai de contentement. Oui, le plus grand bien. Aucune chance de réitérer le désastre de la soirée de riches à Manten. Aucun être divin ou un brin trop sensible à la magie ne succomberait à mon charme ici.

L'être un brin trop sensible à la magie qui occupait beaucoup trop mes pensées avait d'ailleurs réussi l'exploit de ne pas se jeter dans mes bras une nouvelle fois. À mon grand regret. Je n'avais donc pu compter que sur mes souvenirs de ce moment intense pour bercer mes songes. Mais je ne me faisais pas d'illusions. Son attirance, son désir étaient dû à la présence de Talia. Et bien que j'aurais aimé en profiter, il aurait été difficile de justifier de mon côté ma dévotion pour son corps alléchant.

Le trajet avait duré sept jours. Nous avions fait plusieurs escales sur la route notamment dans des antennes de la Maison afin de régler certaines affaires. De la paperasse, de la prise en charge, résolution de problèmes et autres décisions ennuyantes indispensables pour faire tourner un empire.

J'avais également perdu certains compagnons. Allie, la Colombe devineresse faisait partie des élus, tout comme Elsa et Alec. Mon mécontentement quant à ma séparation avec Elsa n'était pas feint contrairement à celui pour Alec. J'avais gratifié ce dernier d'un baiser sur la joue. La perte d'un bouclier était toujours regrettable dans ce monde où des Sidias me courraient après.

Un problème plus important m'était hélas tombé dessus et je n'avais pu en prendre conscience qu'au moment où Edan avait enfin accepté de me faire face, deux jours avant notre arrivée à notre destination.

Le premier jour, Edan et moi ne nous étions pas accordés un seul regard, restant autant à distance que possible. Autant pour son propre bien que pour le mien. Talia n'en revenait pas elle-même de sa maîtrise.

Au fil des jours, cependant, nous en vînmes à en être intriguées. Rapidement, l'admiration avait cédé la place à l'étonnement puis à la frustration. Dès que je le pouvais, je l'observais du coin de l'œil, a l'affût.

Le troisième jour, alors que nous avions entamé notre première halte, je m'étais cachée derrière une porte et l'avais espionné tandis qu'il échangeait avec plusieurs personnes qui géraient ses possessions dans la région. Il semblait calme, professionnel. Posé.

Pas le moins du monde consumé de désir.

« Il doit préférer les hommes. »

La déesse ne voyait pas d'autres explications pour ce manque flagrant d'intérêt. Moi-même je commençais à en être franchement agacée.

Mais ce n'était rien à côté de l'égo d'une déesse.

— Il semble proche de Lucas, tu crois que c'est ça ?

« Je reconnais le désir. Ce n'est pas ce genre de relation. »

— Je crois que Marvel est également très intéressé par Edan.

« Qui est Marvel ? »

Que ce riche bel homme ne soit pas à nos pieds à quémander pour des miettes de notre affection était un blasphème envers la Sidia de la Beauté. Elle avait décidé que nous ne pouvions plus jouer la carte de la patience. La remise en question de sa propre essence était une atteinte qu'on ne pouvait laisser passer.

« Mets ce scélérat à l'épreuve. Même si mon charme a déjà dû être bien atténué. »

— Tu es vexée ? avais-je ri. Vexée qu'on te résiste ? C'est malsain comme comportement, tu sais.

« Etant donné que tu ne cesses de l'épier, ne va pas me faire croire que ce n'est pas ton cas. »

Touché.

— J'avoue être intriguée.

« Alors, à l'attaque, la baratineuse. »

Le quatrième jour avait donc lancé le plan « Séduction ultime ».

Pour le déjeuner, j'étais allée m'asseoir à côté de Lucas, lui-même éternellement collé à son maître.

J'avais souri à ma cible de toutes mes dents, débordant de coups d'œil dérobés et d'une élégante retenue.

Jamais cette technique n'avait failli, auparavant. Pourtant... Sans réaction de sa part, aucune, sa condescendante provocation parvint à m'irriter au-delà des mots. Ma mâchoire se contracta si fort que ce fut un miracle que mes dents ne se déchaussent pas.

Très bien, Sac à Sous.

« La guerre est déclarée. »

Il allait nous manger dans la main avant la fin du trajet, nous nous en fîmes la promesse.

J'y étais donc allée plus frontalement au dîner, puisqu'il était presque impossible de le croiser en journée, occupé qu'il était à régenter son empire de riche. J'avais attendu qu'il s'installe. Repérant qu'il avait choisi — toujours en compagnie de Lucas — une table ronde où la place à sa droite était libre, j'y avais couru, renversant la pauvre Iris qui avait voulu tenter sa chance.

Désolée Iris mais la pitié n'existait pas quand on menait une guerre.

Sous les encouragements de Talia, je m'étais donc retrouvée avec les deux bels hommes, offrant un régal pour les yeux de nos spectateurs et un modèle pour les artistes en manque d'inspiration.

« Je vais diminuer mes limitations petit à petit. Ce sera comme si nous revenions aux premiers jours. »

Essaie de résister à ça, Sac à Sous.

Quand je m'étais assise, Edan s'était contenté d'un regard noir sans commentaires et Lucas d'un sourire chaleureux. Trois autres personnes, dont Marvel, nous rejoignirent au cours du repas. Je m'épargnai la peine de retenir les noms des deux autres puisqu'il ne s'agissait pas de personnes importantes et les nommais à la place Mignon Un et Mignon Deux.

Fidèle à sa bonne humeur, souhaitant partager un moment tous ensemble, Lucas avait mené la discussion.

Le héros évoqua la séparation avec nos compagnons qui devait avoir lieu le soir même.

Edan ne broncha pas, évitant de poser son regard sur moi. C'était simple, il faisait comme si je n'étais pas là. Au début, il participa activement au débat, expliquant la nécessité de séparer les troupes. Il s'agissait à la fois d'un choix stratégique et politique pour redorer notre image. Le Crépuscule Pourpre comptait deux centaines de membres éparpillés dans tout le royaume. Leur mode de fonctionnement était de générer des équipes de cinq avant d'entamer la moindre mission. Chacune d'elle se devait d'être un succès. Le taux de réussite s'élevait à quatre-vingt-dix pour cent. Sur le mois dernier hélas, une légère baisse de ce taux avait entraîné une vague de mécontentement et de critiques en tout genre.

Edan avait souhaité respecter le fameux adage : diviser pour mieux régner. Là où une grande partie des équipes fructueuses et appréciées par le peuple était déployée à l'est du royaume, il avait voulu renforcer leur main mise à l'ouest. Il avait préféré envoyer Elsa, dont l'image était encore intacte pour raffermir leur popularité côté occident.

Lucas soutint qu'il était normal qu'il soit celui à réparer ses erreurs puisque c'était lui qui avait en premier lieu échoué.

La décision de ne conserver que cinq aventuriers pour le Tombeau de Nazar – et donc une unique équipe d'après leur mode de fonctionnement – semblait tout de même embêtant pour Mignon Un.

— Vous ne pensez pas que cela pourrait être vu comme une insulte ? Une seule équipe pour la mission de sauvetage ordonnée par le gouvernement...

— Lucas sera de la partie, défendit Marvel. Il vaut bien à lui seul une équipe entière.

« Tiens, un lèche-botte. »

Je hochai la tête. Chaque groupe en avait un.

Lucas sourit à son ami.

— La Cloison Azur sera avec nous, ce serait leur manquer de respect d'envoyer trop de monde, ajouta le Soleil Levant.

— De toute façon, la mission ne sera pas assez rentable pour y envoyer plus d'effectif, commenta le décisionnaire. Les autres missions à l'Ouest rapporteront plus et permettront de payer les frais occasionnés à Barssa.

Je fronçai les sourcils. Pourquoi ressentais-je comme une pointe de mépris qui m'était destinée ? Ce n'était pas moi qui avais décidé d'aller investir ce Tombeau. Juste que nous ne toucherions pas à l'émelite.

Je continuai à manger comme si de rien n'était. Moi aussi, je pouvais l'ignorer.

Mais attentive comme je l'étais, je n'avais rien manqué du moindre petit changement dans son comportement. Ils étaient de plus accentués par les merveilleux commentaires de Talia. Il m'avait fallu user de tout mon talent pour rester impassible.

Au fur et à mesure que l'aura de la déesse se déployait, Edan n'était pas parvenu à rester insensible.

Cela avait débuté par des froncements de sourcils, sans toutefois jamais me regarder.

« Ce n'est que le début mon beau. »

Ensuite, la tension s'était peu à peu emparée de lui, partant de ses épaules, sa poitrine, ses poings, puis sa mâchoire. Il avait bu de l'eau. Trop vite. Son pied s'était mis à taper sur le sol.

« Ça s'agite un peu partout ? »

Quand j'avais intentionnellement frôlé son bras, il avait sursauté et s'était écarté comme s'il s'était brûlé.

« Bien joué. Essaie de maintenir le contact plus longtemps pour voir. »

Le ton appréciateur — et fortement sadique — de Talia m'avait encouragée à mettre en place un plan plus élaboré. Quand, avant que je ne lance l'acte final, il avait dénoué sa cravate comme si de rien était, je n'avais pu retenir mon sourire.

Oui, il ressentait cette montée de désir.

Il n'avait pas touché à son dessert, et il intervenait de moins en moins dans la conversation. C'était jouissif.

— Et toi Alana ? Qu'en penses-tu ? m'interrogea Mignon Deux.

Je n'avais aucune idée de ce dont il parlait.

— Je suis plutôt d'accord avec toi, répondis-je pleine de conviction.

Il hocha la tête, satisfait d'avoir reçu mon approbation. De rien, Mignon Deux mais je suis actuellement occupée.

J'attrapai mon verre tandis que Lucas rebondissait pour relancer la conversation. J'en bus l'intégralité, jetai un œil sur Edan qui triturait sa fourchette de ses doigts. J'attrapai la carafe posée entre Lucas et moi.

C'était le moment.

Je remplis mon verre et, d'une manière tout sauf naturelle, renversai malencontreusement l'eau qui se répandit sur la table, droit vers ma cible.

— Oh ! Mince ! Quelle maladroite ! Pardon ! m'exclamai-je désolée, en m'empressant d'attraper des serviettes.

Edan se repoussa au fond de sa chaise pour éviter le liquide qui lui arrivait dessus. Mais la tête ailleurs — sans doute à fantasmer sur moi — il ne fut pas assez rapide. Sa jambe droite fut trempée tout comme une partie de sa chemise. Il secoua sa main, également mouillée et un air irrité s'imprima sur ses traits. Je m'approchai pour l'éponger.

« Vicieux. Je valide. »

Son ton amusé et presque admiratif ne m'échappa pas.

Quand mes mains se posèrent sur sa jambe, Edan s'immobilisa, tendu. Sa main qui tenait le rebord de la table se serra. Il grimaça. Je poussai le vice jusqu'à essuyer, remontant vers son entrejambe.

Il se saisit si violemment et rapidement de mes poignets que j'en fus déstabilisée.

Je relevai la tête, surprise. La sienne n'était qu'à une main de la mienne. Ses yeux m'enflammèrent, reflétant un mélange d'irritation et de désir à peine contenu. Ils descendirent sur mes lèvres un instant, une seconde qui dura dix battements de cœurs.

« Ha, ha ! »

Son exclamation de victoire fit écho au large sourire qui fendit mon visage. J'avais vu la bosse dans son pantalon.

Si nous l'avions pu, nous nous serions tapés dans la main pour célébrer cette victoire.

C'était amusant de faire équipe avec la voix dans sa tête finalement.

Edan ne loupa pas mon expression ravie, ses yeux toujours fixés sur ma bouche. À l'excitation brillant dans ses prunelles s'ajouta une fureur sans nom.

Il se releva brutalement, m'obligeant à faire un pas et m'écarter pour ne pas être renversée. Mes mains s'éloignèrent de son pantalon mouillé. Je grimaçai quand il serra un peu trop violemment mes doigts avant de les relâcher.

— Ce n'est rien, réussit-il à marmonner entre ses dents serrées, les yeux fixés sur son pantalon.

Il refusait de me regarder, mais qu'il parle d'un ton presque neutre me stupéfia.

— Je vais me changer.

Il partit presque en courant.

J'hurlai à sa suite des excuses, témoignage de ma profonde et sincère culpabilité. Lucas me rassura en me rappelant qu'il ne s'agissait que d'eau, qu'il n'y aurait aucune tâche.

Satisfaite, je me rassis et attrapai à nouveau mon verre – bien que vide – pour me cacher. Ce n'était pas très correct de montrer mon immense sourire empli de fierté à tous.

« Magnifique. »

Je ne te le fais pas dire, déesse des Désirs. Maintenant, baisse le niveau, Talia, je crois que nous avons assez énervé le roi de la jungle.

Et en effet, nous ne tardâmes pas à le payer.

Le lendemain, alors que j'étais attablée près du bar, appliquée à converser avec le cuisinier de l'auberge où nous avions fait halte et Edouard le majordome, devenu mon fan numéro un, c'était le propriétaire du Crépuscule Pourpre qui était venu à moi.

Il était passé derrière le bar, désireux de laisser une barrière physique entre nous. Il ne prit même pas la peine de congédier le gérant ou son ami et s'adressa directement à moi, refusant que nous partagions une quelconque intimité.

— Nous arriverons au Tombeau demain, tu iras avec Lucas.

J'étais légèrement déstabilisée, aussi ma déroute se fit ressentir dans mes réponses.

— Tu veux dire à l'intérieur ?

« Non, à l'extérieur, pour en admirer l'architecture du portail. »

Il m'ignora. En même temps, à question stupide...

— Une fois le Tombeau investi et les gains répartis, je te donnerai les dix mille pièces d'or que je te dois et nous serons quittes. Je te fais cadeau de la chambre pour la nuit afin que tu ais le temps d'organiser la suite de ton trajet.

Pardon ?

« L'enfoiré. Il essaie de se débarrasser de nous ! Je croyais que tu avais intégré la Maison ? »

Je grimaçai.

Deux choses m'interloquèrent alors.

Premièrement, les dix mille pièces d'or qu'il mentionnait. Il comptait vraiment payer pour le baiser ? Maintenant, je regrettais vraiment de ne pas avoir mentionné plus grande somme.

Deuxièmement, je me rappelai que c'était en effet ce dont nous avions convenu : quinze mille pièces d'or pour un essai. Sauf qu'au moment où j'avais fait ce pacte, j'avais pensé qu'il s'agirait au moins du Tombeau du Guérisseur. Ce qui m'aurait rapprochée de notre objectif final, le Tombeau de Talia. Avec tout ce qu'il s'était passé, j'avais complètement oublié ce détail. Ce détour par le Tombeau de Nazar rajoutait une étape que je n'avais pas prise en compte.

Les mentions exactes de notre contrat n'avaient pas échappé à Edan et c'était l'opportunité rêvée pour lui de se débarrasser de moi.

Je le regardai durement.

— On avait convenu d'un essai. Tu dois attendre le résultat avant de décréter que j'ai échoué.

« Un essai ? C'est quoi cette histoire ? »

— Un Tombeau contre quinze mille pièces d'or à l'issue duquel je peux intégrer le Crépuscule Pourpre si je prouve mon utilité, ajoutai-je aussi bien pour rappeler les termes exacts de notre accord à Edan que pour les partager avec Talia.

« Humaine inutile ! C'est tellement stupide, pourquoi as-tu fait ça ? On a besoin d'eux pour le Tombeau du Guérisseur ET mon Tombeau ! Répare ça ! »

Comme si c'était facile. Il fallait y penser avant de l'allumer et l'humilier devant ses larbins.

— J'ai conscience des termes et tu auras ta chance. Je suis juste réaliste. Je tenais seulement à te les rappeler que tu prépares tes affaires. Au cas où.

J'entendais presque les guillemets dans sa phrase.

— Inutile que tu restes plus que nécessaire parmi nous.

Il n'attendit même pas ma réponse, se détournant et s'éloignant sans autre forme de cérémonie.

— Edan ! Attends, je...

Il disparut dans la pièce voisine.

Encore un abonné à la Fuite.

Choquée et énervée, je tapai du point sur la table.

— L'enfoiré !

Le cuisiner me regardait avec de gros yeux écarquillés, gêné d'avoir assisté à cette scène. Edouard se racla la gorge bruyamment.

Je les ignorai.

Il me fallait un plan et vite pour cartonner à ce Tombeau.

Talia allait faire de ma vie un enfer.

« J'espère que tu as un plan, la baratineuse. Et j'espère que c'est du solide. »

Maudit Sac à Sous et maudite déesse. Quand cesseront-ils de me pourrir la vie ?

Je n'avais pas revu Edan du reste du trajet. Il ne s'était pas joint à nous pour dîner ni le lendemain pour déjeuner.

Finalement, l'après-midi du septième jour, nous étions arrivés.

Le lendemain, mon avenir au sein du Crépuscule Pourpre allait se décider.


**--- Notes de l'auteur ---**

En jouant avec le feu, on finit par se brûler !

Prochain chapitre :
« La Cloison Azur (1/2) »
Alana va devoir faire ses preuves !

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à voter ou à me laisser vos ressentis en commentaires, je les lirais avec plaisir !

À très vite !

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