12. Peur
* Toc Toc *
Aucune réponse. Était-il là ?
* Toc toc toc *
Je pris malgré moi l'initiative d'ouvrir la porte du bureau du roi et rentrais à l'intérieur comme si il s'agissait de ma chambre.
Je savais que je n'avais pas le droit, mais je voulais seulement le remercier. Je ne savais pas écrire non plus, alors je devais lui dire moi-même. Par ailleurs, ça faisait plus correct et respectueux.
Moi qui pensait qu'il ne répondait pas car il n'en avait pas envie, voilà que je découvris qu'il n'était tout simplement pas dans cette pièce. Dans un sens, il ne pouvait pas toujours être présent. Il devait peut-être visiter des villes ou des villages, ou même être en réunion accompagné de Taehyung, je n'en avais aucune idée. Qu'est-ce que devais faire ? Je devais attendre ?
Je regardais sur son bureau : des crayons et papiers éparpillés, une bougie encore allumée mais bientôt sur le point de s'éteindre par manque de cire. La senteur qu'elle dégageait était agréable, elle parfumait la pièce d'une délicate odeur que je ne pourrais pas nommer. C'était une odeur sucrée que je n'avais jamais senti auparavant.
Je me tournais en direction des fenêtres et m'en approchais pour regarder l'extérieur, curieuse de voir la vue. Il y avait les jardins si bien entretenus et plus loin, au-delà de ce jardin royalement sublime, un lac. Un grand lac accompagné d'un panorama montagneux légèrement enneigé derrière. Quelle belle vue... J'étais sous le charme. J'aurais aimé pouvoir la contempler souvent, mais cette vision était inaccessible de ma chambre.
Je pris un fauteuil et m'assis, contemplant ce paysage à couper le souffle. J'avais l'impression d'être dans un conte de fée. Je ne pense pas pouvoir me lasser de cette vue, elle était réellement de toute beauté.
Je me sentais bien dans ce bureau, comme si j'étais dans ma chambre, sous ma couette, au chaud. Assise là, devant la fenêtre, je me sentais bien. Simplement, cet endroit me rassurait et m'apportait un peu de réconfort. Peut-être parce que c'était le bureau du roi et que le roi contrôlait tout d'ici, mais je m'y sentais en sécurité, comme si j'étais à la maison. Étrange... Ce n'était pas banal comme sentiment, ce n'était qu'un bureau pourtant...
Mais je savais aussi que la présence du roi me rassurait. Qu'avec lui il ne m'arriverait rien tant que je ne faisais pas une chose de travers. Il agissait de manière réfléchie et j'aimais ça. Il était celui qui m'avait défendu dans cette histoire de poison. Il m'avait tout de suite cru, j'en étais touchée.
Vraiment. A mes yeux, il était un bon roi.
Uniquement dans ce bureau je ne me sentais pas jugée et recouverte de cette pression qui me terrifiait. Si seulement il pouvait comprendre ce que je ressentais... Ici, tout le monde était contre moi...
Je fermais les yeux quelques secondes, sans penser qu'elles pourraient se transformer en heures. Oui, je m'étais assoupie de fatigue, profitant de ce calme.
~~~~
Dès son retour, le roi, un paquet dans les mains, fut très surpris de me voir endormie devant sa fenêtre. Il s'approcha de moi et me regarda, se posant une multitude de questions à mon sujet. Il regarda autour de lui pour voir si j'avais fouillé mais, à son souvenir, rien n'avait bougé. Puis, de toute façon, ça ne m'aurait avancé à rien, je ne savais pas lire.
Mais il passa outre et me laissa dormir si j'en avais tant besoin. Il retourna s'asseoir silencieusement pour reprendre le travail.
Levant quelques fois les yeux vers moi lorsqu'il était occupé à travailler, il vit le vêtement que je portais. Sans aucune émotion dans le regard ou sur le visage, il me fixa quelques secondes faisant semblant de réfléchir en se mordillant la lèvre, hésitant sur quelques points. A quoi pensait-il à ce moment-là ? Qu'est-ce qui le faisait autant douter dans sa tête ? Tant d'idées se bousculaient dans sa tête... Puis, il se remit à ses papiers mais, malheureusement pour lui, fut incapable de se concentrer.
J'émergeais finalement au bout d'un certain temps et me rendis compte qu'il faisait nuit.
Moi: !
Je regardais où j'étais. Le bureau du roi ? Ah oui, c'est vrai, je m'étais endormie...
Je-
Jungkook: Qui est Hoseok ?
Moi: Majesté ?! Que... Je suis désolée, je me suis posée et je... Enfi-
D'une manière crue, ennuyé par mes excuses, il me coupa dans ma phrase.
Jungkook: Réponds à ma question.
Je restais quelques secondes paralysée par sa phrase.
Moi: !
Il me regardait fixement sans dire un mot. Son bureau était rangé, aucun papier ne traînait, il avait terminé de travailler. Quelle heure était-il ? Tard, non ?
Depuis combien de temps me regardait-il ainsi ?
Pourquoi, soudainement... Je me sentais menacée par cet homme qui n'avait de cesse de me fixer, me rendant si mal à l'aise ? Pourquoi me parlait-il comme ça ? Son regard me transperçait, il semblait si agressif... Avais-je dit quelque chose de mal dans mon sommeil ?
Nous étions seuls, juste tous les deux, la nuit... Seulement éclairés par une seule et unique nouvelle bougie. La pièce était très peu lumineuse, ses yeux brûlaient en me regardant d'une façon intense... Intimidante... Décidé à connaître cette réponse. Je me sentais mise à nue... Au sens figuré. Avec sa carrure... Il pourrait me faire n'importe quoi, je ne pourrais en rien résister...
Il ne faisait que me regarder, pourtant...
J'ai peur...
Je savais qu'il ne me ferait rien. J'avais confiance en lui malgré que je ne connaisse rien de cet homme. Au final... Étais je réellement en sécurité en sa compagnie ?
Jungkook: Tu as soufflé son nom en dormant. C'est ton petit-ami ?
Moi: Non... Hoseok est l'ami avec qui je me suis échappée lorsque nous étions esclaves.
Il se leva en silence, laissant traîner sa chaise qui se plaignait sur le sol en reculant. J'entendais seulement ses pas venir vers moi à m'en donner des sueurs froides. Son aura supérieure m'intimidait.
J'avalai difficilement ma salive dans un mouvement de recul alors qu'il s'arrêtât en face de moi.
Me regardant de toute sa hauteur, un air si glacial était affiché sur son visage.
Jungkook: Assieds-toi.
Moi: ?
Je m'assis sur un petit tabouret en bois se trouvant à côté de moi, sans discuter. N'osant pas provoquer quelque chose de pire, je me sentais totalement dominée par un simple regard. Je ne pouvais rien faire d'autre à ce moment-là.
Il se pencha alors vers moi, approchant son visage du mien. Embarrassée par cette proximité des plus soudaines, je rougis sans vraiment le vouloir. Je n'avais plus la force de le regarder dans les yeux dorénavant.
Il n'eut pas de mal à comprendre la pression qu'il me faisait ressentir à cet instant là, ma peur et ma position face à lui étaient explicites. M'offrant un sourire des plus narquois, je voulais baisser la tête, mais il m'en empêcha en tenant de sa grande main ma mâchoire.
Ce contact m'avait glacé le sang car son regard n'avait toujours pas changé. J'avais vraiment peur de cet homme à ce moment précis.
Jungkook: Ferme les yeux.
Moi: Mais-
Je le regardais, les yeux humides. Oui, humides, car je me sentais tellement stressée que les larmes menaçaient de tomber. Finalement, cette pièce n'était peut-être pas la plus réconfortante... Si même le roi arrivait à m'effrayer à ce point, sur qui pouvais je compter alors ?
Jungkook: Obéis.
Je fis simplement ce qu'il me dit et ne les ouvris pas quand je sentis quelque chose me toucher à son aise.
Quoi ?
Aïe !
🕺🍌💕🥺👀😱🙈
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