Mes paupières commencent doucement à s'ouvrir. Étant la première à m'être endormie, je suis également la première à me réveiller. Le soleil est à peine voilé dans le ciel, j'en déduis alors qu'il est encore relativement tôt.

Je me lève donc discrètement et pars prendre une douche, ne mettant pas trop de pression pour éviter le bruit. Une fois douchée, je me sèche et enfile mes fringues avant de prendre mes chaussures et de les mettre une fois sortie du dortoir.

Je me dirige ensuite au réfectoire afin de prendre mon petit déjeuner. À ma grande surprise, je ne suis pas la seule à être matinale. Quelques novices mêlés aux natifs sont présents, et ce matin, pas un seul regard se braque sur moi, jusqu'à ce que je croise celui d'Éric, en grande discussion avec Max, qui, subitement, tourne son visage vers moi.

Je n'y prête pas attention et m'assois à une table, me servant un thé ainsi qu'un morceau de pain tartiné de ce qu'il y a à disposition, ainsi qu'un verre de jus d'orange frais. Je suis tranquillement assise, à me détendre, sans penser à rien quand Éric vient s'asseoir face à moi. Mais après ce qu'il s'est passé, je ne lui adresse pas la parole, ni même un regard. Ce qui bien sûr l'agace au plus au point.

– Écoute. Il faut que je te parle. J'ai des...

– Économise ta salive, le coupé-je net. Je n'ai pas envie de t'écouter, mon nez plongé sur ma tasse encore fumante, ne voulant pas croiser son regard.

– Putain... Addison, souffle-t-il entre ses dents serrées. Viens me voir une fois que t'as terminé okay.

– Laisse tomber, poursuis-je tout en me levant subitement pour partir. Je n'ai rien à te dire, insisté-je, avant de commencer à m'éloigner de la table.

– Rejoins-moi dans mes quartiers, dit-il en me retenant fermement par le bras, tout en me fixant droit dans les yeux. 

Je l'observe un instant, furieuse, avant de me dégager rageusement de son emprise.

– T'as pas encore compris on dirait, continué-je, tout en plongeant mon regard dans le sien. Fais ce que tu penses devoir faire Éric. Mais en attendant, tu me fous la paix, terminé-je sur un ton sec et sévère. 

Je suis sur le point de partir quand je tombe nez à nez avec Quatre, qui une fois de plus a dû assister à toute la scène. Je m'arrête face à lui, alors que son regard se balance entre Éric et moi, avant de se stopper sur moi.

– Ça va ? demande-t-il subitement.

– Oui, lui souris-je maladroitement. Tout va bien.

– Okay, poursuit-il, alors qu'il m'observe encore quelques secondes avant de partir. 

Quant à moi, je me rends à la salle d'entraînement afin d'évacuer la haine que m'a procuré ma discussion avec Éric. Enfin si on peut appeler ça comme ça. Je me mets à cogner dans le sac de frappe à plusieurs reprises et ce, pendant une bonne demie heure. Je cogne si fort que je m'en fais mal et que je n'ai même pas vu les rougeurs de mes phalanges avant de m'être arrêtée de cogner. Je retourne ensuite au dortoir afin de me refaire un brin de toilette, tandis que tout le monde commence à émerger doucement.

– Salut, lancé-je, tout en me rapprochant de mes amis. Bien dormi ?

– Super bien, me sourit Chris tout en s'étirant.

– Inutile de te poser la question, me taquine Will.

 – Pourquoi tu dis ça ? demandé-je tout en l'observant, outrée.

– Disons que quand tu dors, tu fais pas semblant.

– Oh non, soufflé-je subitement submergée par la honte. Ne me dites pas que j'ai ronflé. 

Là, mes amis se fixent puis éclatent de rire devant ma mine défaite.

– C'est pas cool, dis-je tout en prenant un oreiller avant de leur jeter dessus, riant de bon cœur avec eux. 

– Ouais mais c'était tellement drôle de voir ta réaction, poursuit Al, me donnant un coup d'épaule, amusé.

– C'est sûr. C'est tout ce dont j'ai besoin à cet instant, continué-je avant de marquer une pause puis de reprendre. Merci.

– On dirait que tu prends vite la confiance altruiste, nous coupe Peter tout en m'adressant un de ses faux sourires.

– Lâche-moi Peter d'accord, réponds-je tout en me levant subitement.

– Bas quoi. C'est vrai. Pourquoi tu t'embêtes avec les tests quand on sait que tu y arriveras sans ça, étant donné que tu te tapes un des leaders, lance-t-il avec un sourire niais sur le visage. 

Sans crier gare, je lui mets sauvagement mon poing dans la figure pour ses propos calomnieux. Bien sûr, il riposte aussitôt. Nous sommes prêts à nous battre alors Edward et Al me retiennent, bloquant mes bras et ma taille, tandis que ce sont ses chiens galeux qui retiennent Peter.

– Lâchez-moi ! hurlé-je à mes amis. Je jure que je vais te tuer Peter, lui crié-je dessus tout en me débattant pour pouvoir l'atteindre. Lâchez-moi ! continué-je de crier, me débattant de plus en plus fort.

– Je ne demande que ça, répond-il, me provoquant toujours un peu plus. 

Je vais pour lui répondre quand la voix de Quatre résonne dans la pièce.

– Hey ! crie-t-il à travers la salle. On peut savoir ce qui se passe ici ? demande-t-il tout en s'avançant vers nous alors que mes amis me lâchent enfin. On vous entend depuis le réfectoire, continue-t-il, nous toisant un à un. Je vous préviens. Il n'y aura pas de prochaines fois, sinon je vous dégage. Est-ce que c'est clair, fait-il, posant son regard sur Peter qui acquiesce de la tête ? C'est clair, poursuit-il tout en se tournant ensuite vers moi, le regard furieux.

– Oui, réponds-je sur un ton sec et ferme, tout en soupirant lourdement.

– Bien. Prenez vos affaires. On vous attend pour les tests. 

Alors qu'il quitte le dortoir, nous prenons nos affaires et nous rendons dans la salle d'attente afin de passer ce satané test. Tout le monde est présent. Je suis sur les nerfs et malgré les conseils qu'a pu me donner Quatre la veille, il m'est impossible, à cet instant de me détendre ou de vider mon esprit. Je suis trop remontée pour ça. Nous avons bien dû passer une bonne quinzaine de minutes avant de voir la porte s'ouvrir et d'apercevoir notre instructeur. Il nous observe tour à tour puis prend la parole.

– Addison. Tu commences.