
Chp8 p86
-Reste ici.
La voix de Cato me ramène brutalement à la réalité. Alors que mon cerveau prend lentement conscience de ce qui se passe, je vois Cato avancer d'un pas décidé vers les buissons. Buissons qui me font d'ailleurs beaucoup plus penser à la gueule sombre d'un prédateur que de simples végétaux. À ce moment, quelques feuilles et branches se mettent à s'agiter presque imperceptiblement, avant de revenir à une immobilité totale. J'écarquille les yeux, pendant que Cato continue d'avancer vers les buissons. Est-ce que j'ai rêvé ? Oui, ça doit sûrement être ça. Comme pour contredire mes pensées, une silhouette sombre apparait comme par magie derrière les buissons. Cette fois, je suis sure de ce que je vois. À présent complètement paniquée, j'agrippe Cato par le bras et refusede le lacher. Malheureusement, mon allié me fait lacher prise d'une secousse, et je me rerouve une nouvelle fois à terre. Je me mets à tousser sans pouvoir m'arreter, et Cato continue de marcher, imperturbable...Les larmes aux yeux, je vois l'ombre se dresser de toute sa hauteur, surplombant mon allié de dix bons centimètres. Le problème, c'est que j'ai l'impression d'etre la seule à le voir... Alors, sans plus me préuccoper du danger, je hurle pour mettre mon allié en garde :
-Attention Cato !!
Ce dernier fait volte-face vers la silhouette, mais c'est trop tard. Le Tribut brandit une machette qu'il gardait jusque là cachée dans l'ombre, la fait tourner entre ses doigts et assène à Cato un terrible coup sur le crane à l'aide du pommeau de son arme. Cato glisse à terre sans un bruit et se laisse lourdement tomber sur le sol. Le Tribut passe une jambe au-dessus du buisson derrière lequel il se trouve. Pendant ce temps, j'en profite pour me relever au plus vite. Une fois debout, mon regard se pose sans que je ne le décide sur la personne qui vient d'assommer mon allié avec autant de faciliter finir d'enjamber son buisson. Il finit par s'immobiliser face à moi. Seuls quelques mètres nous sépare. Et entre nous, du vide. Je reste figée face à ce Tribut visiblement menaçant et musclé. Un frisson me parcourt l'échine mon regard croise ses yeux brillant à la lueur du feu de camp, alors que tout le reste de son corps reste plongé dans l'obscurité. Si je le pouvais, j'arracherai l'épée des mains de Cato et me dresserai courageusement devant le Tribut qui se tient devant moi. Sauf que je ne suis ni forte, ni courageuse. Je n'arrive meme pas à bouger. C'est comme si mes pieds étaient englués au sol. Mes doigts se croisent et se décroisent nerveusement, signe trahissant mon angoisse. Le Tribut est toujours devant moi. Il passe sa langue sur ses lèvres, qui ne tardent pas à s'étirer en un sourire étrange.
-Cours.
Il n'a pas crié. Au contraire sa voix était calme, seulement un peu rauque. Et pourtant, lorsque son murmurre parvint à mes oreilles, une immense vague d'angoisse déferle en moi, submergeant toutes mes précédantes et héroiques idées. Sans me le faire répéter une seconde fois, je prends mes jambes à mon coup si vite que je soulève un nuage de poussière. Je passe près de Cato. Du sang coule de sa tempe et sa respiration est laborieuse, mais il est toujours vivant. Je m'enfonce dans les bois en battant des records de vitesse et zigzague entre les arbres, sans me préoccuper des plantes qui m'entaillent la peau, comme pour me ralentir et me donner en pature à mon agresseur. Je redouble d'effort pour fuir le plus loin possible. Intérieurement, je prie pour que le Tribut n'est pas eu l'excellente idée de se lancer à ma poursuite mas très vite, des bruits de course m'indiquent que les dieux ne sont décidement pas avec moi cette nuit. Les bruits de pas se rattrapent, ils sont de plus en plus forts. À ce moement (maudite soit mon aptitude à la course à pied), je me prend le pied dans une branche, fais un magnifique vol-plané avant d'attérir lourdement par terre. J'ai beaucoup de peine à respirer, et ma cheville m'élance douleureuseùment. Je tente de me redresser, en vain. Le Tribut est déjà sur moi. Il me saute dessus et atterit au-dessus de moi. Sans pouvoir me retenir plus longtemps, je hurle. Le Tribut me met une énorme claque qui fait partir ma tete sur le coté. Une quinte de toux m'échappe, et un filet de sang vient s'écraser au sol. J'essuis ma lèvre sanguinolente d'en revers de main et tente de me dégager, mais le Tribut s'arrange pour m'immobiliser.
-Alors comme ça, tu t'es allié avec eux, n'est-ce pas ?
-Laisse-moi !
-Tu ne te souviens pas de ce que l'on s'est dit ? Tu nous a trahit ! Ils l'ont tuée, et tu n'as rien fait pour les en empecher !
-J'ai rien à voir là-dedans ! Je t'en prie, laisse-moi partir !
-Non Finch. Tu dois payer !
Avant qu'il ne puisse placer une nouvelle phrase, je lui envoir mon poing en pleine figure. Il chancèle un instant, avant de s'écraser à coté de moi. J'en profite pour me relever et m'échapper à nouveau. Malheureusement, il ne fui que quelques secondes pour etre à nouveau sur moi. Il me fait basculer au sol et s'arrange pour se retrouver au-dessus de moi. Puis il brandit sa machette au-dessus de ma tete.
-C'est fini, Cinq.
Je ferme les yeux et prends une grande inspiration.
-CATOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!!!!! je hurle à plein poumons.
J'ai à peine termier de crier qu'une silhouette fait irruption tout près de nous. Il saisit le Tribut par le col de son t-shirt et le jette à terre. De mon coté, j'envoie mes jambes dans son ventre afin de l'éloigner le plus possible de Cato et moi. Il nous considère pendant un instant. Puis il fait demi-tour et s'enfuit dans les bois. Je le regarde partir sans bouger, jusqu'à ce que je sente Cato m'attirer contre lui. Je me laisse faire et me mets à pleurer.
-Finch, calme-toi...
-Cato...c'est horrible ! Il est revenu !
-Mais qui ?
Je me redresse et plonge mon regad dans les envoûtants yeux bleus de Cato. Je l'ai reconnu. Sa silhouette sombre et musclée, sa voix, sa colère à propos de la mort de sa partenaire de district, sa haine envers les Tributs de carrière...
-Tresh.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro