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▫️ Chapitre 13

🌷 Tulipe 🌷

Ce matin, à peine mon petit-déjeuner finit à mon retour de la clinique, je reçois un appel vidéo de Ludmila. Je l'accepte sans hésiter.

Elle avait déjà envoyé un message pour m'avertir que les filles voulaient me parler, je n'ai juste pas eu le temps d'y répondre. Puis il est quand même assez tôt, je ne pensais pas qu'elles seraient déjà réveillées. Mais elles le sont, en plus d'être hyper excitées. Leurs frimousses adorables se perdent au milieu de leurs touffes folles de cheveux noirs.

— Tu sais, papa, maman a commencé à regarder des robes pour nous aussi. Elles sont toutes trop trop belles ! s'émerveille Amandine.

Adélaïde ronchonne tout de suite après.

— Moi je les aime pas. J'aime pas les robes. Je veux mettre un costume comme Gilles et ses amis mais maman, elle a dit que les filles ça porte des robes et des jolies chaussures.

Ludmila et ses stéréotypes... Adélaïde est un peu garçon manqué, elle n'est pas fan de robes et de paillettes. Mais je vais essayer de rattraper le coup pour Ludi.

— Tu peux porter ce que tu veux les autres jours, ma petite abeille. Mais celui-là, ce sera celui où ta maman sera reine. Et vous serez ses deux princesses, il faudra lui faire plaisir.

— Mouais... râle-t-elle en roulant des yeux.

Elle vient de me rouler les yeux. À moi ? Y'a du laisser-aller. J'ouvre la bouche pour parler, Amandine me devance.

— Mais papa, nous on voulait que ce soit toi, son roi. Et on serait vos princesses à vous deux.

Cette déclaration a failli me faire étouffer avec ma propre salive. Je me racle brièvement la gorge avant de reprendre le plus tendrement possible.

— Chérie, maman et moi on vous répète toujours combien on vous aime. Mais il faut aussi être amoureux, pour se marier, et votre maman et moi on ne l'est plus.

— C'est trop nul, souffle Adé.

— Et moi, c'est Gilles que j'aime pas trop. Il est pas drôle.

— C'est vrai, il veut jamais jouer avec nous.

— Il n'aime peut-être pas jouer. Mais est-ce qu'il est gentil avec vous ?

Oui, je vais à la pêche aux infos. Mes filles vont quand même vivre sous le même toit que ce type. Je ne leur demanderai pas directement s'il se montre trop autoritaire ou simplement désagréable avec elles, mais je les orienterai de manière à m'assurer qu'il les traite bien.

— Ben, oui... accorde Didine du bout des lèvres.

— Encore heureux, lance sa sœur.

— Il nous achète des glaces.

— Et... Et il ramène des cadeaux, parfois.

— Ouais, mais je l'aime pas quand même, insiste Amandine. I dit toujours qu'on est trop agitées... Et de toute manière, je comprends pas pourquoi maman elle l'aime. Il est même pas beau et pis en plus, il est pas drôle. C'est mieux quand on est avec toi, papa.

Mon cœur se serre. Ludmila n'est pas une mauvaise mère, elle adore ses filles. Mais de son côté de la famille, l'éducation est plus sévère. Et pas forcément adéquate.

— C'est vrai, continue Adélaïde. Au moins on fait des sorties amusants. Et même si on sort pas, on peut jouer dans le jardin de Nana.

— Et pis y'a Vanille, Canelle et Buzz, et pis les zoïlles.

— On dit les oies, ma puce.

— Oui, les zoies, se reprend-elle.

— C'est mieux chez mamie et toi que à l'appartement de maman. Elle nous dit tout le temps qu'y faut pas courir pour pas déranger les voisins en-dessous.

— Pourtant, Youri qui habite en haut de nous, il fait beaucoup du bruit et sa maman, eben elle lui dit rien.

— Parce que la maman de Youri est stupide, intervient subitement Ludi.

Je sais pas d'où elle sort. Les filles gloussent en se cachant derrière leurs petites mains. Je gronde en fronçant des sourcils.

— Leur dis pas des trucs comme ça, toi aussi...

Elle se penche par-dessus les épaules des jumelles et me fixe avec dédain.

— Toi, tu veux m'apprendre ce que je peux dire ou pas à mes bébés ? Toi, Chris ?

La manière dont elle essaie de me dénigrer me révulse. C'est de pire en pire, ces derniers temps. Heureusement, les petites ne captent pas ses intentions. Je laisse couler pour éviter une engueulade devant elles.

— Allez, zou les princesses, lance-t-elle alors. On doit bientôt partir, c'est l'heure de la douche.

Les petites se lèvent de la table devant laquelle elles étaient agenouillées. Prêtes à s'éclipser.

— Hop, hop, hop, les abeilles. J'ai pas droit à un ''Au revoir'' ?

— Si, papa d'amour, m'assure Didine.

— Au revoir, papa chéri, enchaîne Adé.

— On t'aime très très fort ! lance-t-elles en chœur avant un bisou soufflé.

De quoi faire fondre n'importe qui... sauf leur mère. Je leur renvoi un baiser tandis qu'elle reprend :

— Chris, tu raccroches pas. Et allez, les filles. Allez enlever vos pyjama, je viens vous rejoindre.

Mes petites abeilles me font des signes de la main et de nouveaux bisous avant de s'en aller. Ludmila les regarde s'éloigner, puis tourne son attention vers l'écran. Je me demande ce qu'elle me veut, encore.

— Le moment venu, commence-t-elle d'une voix assurée, j'aurais besoin que tu me donnes l'argent pour acheter les robes des filles.

Euh, pardon ?

Je fixe son visage rondelet d'un œil ahuri. Elle doit se douter que je vais péter un câble. Elle le mordille le côté de la lèvre, ce qui fait ressortir une de ses fossettes. Un tic qui montre qu'elle est prête à la contre-attaque, peu importe mon argument suivant. Mais je vais pas me gêner pour autant.

— On parle bien des robes qu'elles vont porter à ton mariage ?

— Oui. Et on parle bien de tes filles, aussi. Tu ne vas tout de même pas demander à Gilles de les leur offrir.

— Je lui ai pas non plus demandé de te marier. Et pourtant...

Elle a l'air outrée. C'est son problème.

Si mes filles ont besoin de quelque chose, je leur donne sans compter. Mais là, je trouve qu'elle abuse la Ludmila. Pourtant comme d'habitude, ça va être moi celui en tord.

— Ah, s'étonne-t-elle faussement. Donc, tu vas léser le bonheur de tes filles à cause de ta jalousie.

Non mais je rêve...

— Tu me crois jaloux de quoi, exactement ?

— De Gilles, qui va faire une chose que t'as jamais voulu faire : être un homme responsable !

— Un homme responsable s'occupe d'habiller ses belles-filles pour son mariage avec leur mère.

— Il va devenir mon mari, mais ça reste tes filles ! C'est pas ce que tu clamais haut et fort y'a trois semaines ?

— Oui, et je m'assurerai toujours qu'elles ne manquent de rien. Mais essaie pas de me la faire à l'envers, Ludmila. Je commence sincèrement à en avoir assez de jouer ce petit jeu avec toi. Cette fois j'ai dit non et ça veut bien dire non. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai une journée de travail à entamer.

Je raccroche sans lui laisser le temps de répondre, mais ses mots me pourrissent tout de même l'esprit.

Au moins une des filles est emballée par l'idée d'avoir une jolie robe pour l'occasion. Et bien que je n'ai rien à voir dans la préparation du cortège, ces vêtements sont pour mes petits cœurs... Du coup je sais plus, j'y réfléchirai à tête reposée. Là, je dois aller me pieuter rapidement avant de devoir enfiler ma deuxième casquette de salarié.

🌷

Aujourd'hui, j'ai une livraison amicale pour Rosa. Elle est tombée sous le charme du parterre de tulipe de Nana lors de sa dernière visite. Je passe donc chez la sexagénaire en dernier, pour boucler ma journée de dur labeur, et c'est tout sourire que je descends de la voiture avec mon butin. J'approche tranquillement du portail, où elle m'attend.

— Comment vas-tu, Christopher ? lance-t-elle gaiement derrière son masque.

Entendre mon prénom prononcé en entier fait à présent systématiquement écho dans ma mémoire, de manière très désagréable.

— On fait aller... Chose promise, chose due, voici tes boutures. C'est pas obligé, mais Nana te conseille de les mettre dans de l'eau pour qu'elles fassent des racines.

Elle me prend le paquet des mains.

— Merci. Mais... C'étaient les roses, que je voulais.

— Ah, ma mère m'a dit ''tulipes''.

— Oui, Toto, mais les tulipes roses ; pour symboliser un amour pur.

Mer...credi ! Je suis encore une quiche en symbolique florale et Nana n'a pas jugé utile de me préciser la teinte des boutures à couper.

— Oh ben, désolé. J'ai pas fait gaffe. Elles symbolisent quoi, les jaunes alors ?

— Le désespoir, ou la crainte d'un amour impossible... J'espère que ton erreur d'inattention ne reflète pas ta vie amoureuse, mon garçon. Ce serait bien triste !

La poitrine d'un coup comprimée, je détourne le regard vers la voiture qui arrive, puis avale difficilement ma salive. Pas seulement à cause des mots de Rosa, mais car le sort semble prendre un malin plaisir à se jouer de moi.

— Cyril ! s'anime la marraine lorsque mon désespoir personnifié descend de sa voiture, il avance jusqu'à nous et elle le serre dans ses bras. Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, comment vas-tu ? s'enquiert-elle en se reculant, avant de remonter son masque qui glisse sur son nez.

— Bien, merci marraine.

— Et bien dites donc ! Quelle coïncidence que vous soyez tous les deux arrivés en même temps.

Ses yeux bleus éclatant témoignent de son contentement. En parti caché derrière son masque, Cyril m'adresse un bref regard et un salut à peine audible. Je suis en proie à une arythmie cardiaque qui me pousse à refuser l'invitation de Rosa à entrer prendre un verre et m'échapper ensuite comme un voleur. Ignorant encore une fois mon départ, Cyril complimente Rosa sur ses tulipes.

— Ah, se désole-t-elle, le fils de Nadine s'est trompé, je voulais les roses.

M'engouffrant dans la voiture, j'entends son neveu demander au loin:

— Pourquoi les roses en particulier ? Celles-là sont jolies, je trouve.

Elles l'étaient aussi à mes yeux. C'est bien triste, en effet...

🌷

Jean m'a passé un coup de fil juste après ma déboire chez Rosa. Il est apparemment parti pour un tour de vérification avec une voiture en réparation, et elle crevé à 150m de son garage. Évidemment, la petite dame qui lui a ramené la twingo roulait déjà sur sa roue de secours et ce n'était pas la panne signalée, donc Jean n'y a pas prêté attention. Comme le sort n'a pas décidé de s'acharner que sur moi, son frère était injoignable. J'ai donc été le dépanner d'une roue de secours l'ai suivi jusqu'à chez lui. Histoire de me changer un peu les idées avant de rentrer. Mon Jeannot remplit remarquablement son rôle de meilleur pote. On se bidonne sur des vidéos stupides et des anecdotes de malades pendant qu'il trime sur la voiture.

Henri arrive une petite heure plus tard, la banane aux lèvres et de la fierté plein le torse. Il s'est finalement tapé la petite nana qu'il travaillait depuis quelques jours déjà et est au summum de la satisfaction. Le récit éhonté de ses exploits me rebrousse assez vite le poil. Je ne suis pas d'humeur à faire semblant d'être intéressé par ce qu'il raconte. Pourtant, son engouement me rappelle celui qui marquait régulièrement mon quotidien, pas plus loin que trois semaines en arrière... Assis sur mon bout de carton dans un coin du garage, aux côtés de Jean toujours en pleine répartition, je broie du noir. J'ai le cœur noyé de remords et ça doit être plus qu'évident parce que le cadet de mon pote finit par m'interpeller

Wo, gason... Toto, ka ki fè'w ?
[Oh, garçon... Toto, qu'est-ce qui t'arrives ?]

Je lève à contre cœur la tête de l'écran de mon téléphone que, clairement, je consultais sans voir.

Apa ayen, pagna.
[C'est rien, l'ami.]

Depuis sa position, à l'autre bout du garage, Henri insiste et continue à pleins poumons.

Timal... Ja ni on moman nou konstaté ou an lenbé. A ki ti fanm la ki fè'w misè lasa, nèg ?
[Mon gars... Ça fait un moment qu'on a aconstaté ta peine de cœur. C'est qui la petite meuf qui t'as fait cette misère, mon renoi ?]

Pa dig,* je crache amèrement.
[Ne t'en fait pas.]

Accoudé sous le capot du tacot, Jean me lance un regard en coin concerné et continue sa besogne de ses mains poisseuses. Je me pince machinalement les lèvres, anxieux.

Comme à son habitude, il doit se douter de quelque chose mais ne dira rien. Et puis y'a rien à dire. J'ai été stupide. C'est tout.

Tout le monde sait qu'on ne s'attache pas à son sexfriend. C'est la base... Sans la pandémie et toutes les satanées restrictions qui en ressortent, ça ne me serait d'ailleurs sûrement pas arrivé. C'est tellement pas mon genre... Si multiplier les rencontres sans lendemain n'était pas devenu synonyme d'une plus grande exposition au virus, j'aurais peut-être jamais fréquenté Cyril aussi longtemps. Mais ça s'est fait.

Résultat, je me retrouve avec le cerveau en vrac et le petit organe fêlé.

🌷

Pa dig : je ne pense pas que cette expression soit totalement créole. Elle est plutôt utilisée par les jeunes. ''Dig'', qui n'existe pas en créole, vient à coup sur du mot anglais qui signifie ''creuser''. ''Pa'' signifie simplement ''pas''.

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