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▫️Chapitre 12

🏵️ Chrysanthèmes 🏵️

Je ferme la porte de mon appartement à double tour et descends lentement les escaliers, les yeux rivés sur l'écran de mon téléphone.

Et ouais ! J'aime le danger.

Plus sérieusement, une de mes cousines s'essaie à tinder et m'a envoyé un profil. Il s'agit d'un mec de Sainte-Anne, Priscy me demande donc si je le connais. Sauf que je ne fréquente pas tous les dalleux de ma commune, celui-ci est inconnu au bataillon. Ce qui est peut-être une bonne chose pour elle.
Avant de lui envoyer un mot encourageant, je quitte le profil du dénommé Jéjé pour jeter un coup d'œil curieux à mon petit tas de messages non lus. En majorité, d'anciens match avec qui je n'ai pas eu l'occasion d'engager la discussion. Ou des rencontres consommées une ou deux fois souhaitant remettre le couvert, j'imagine. Et, attends... Parmi les petites pastilles vertes accolées aux photos de profil de mes diverses conversations, une attire en priorité mon attention. J'arrive tout juste au bas des marches et reste debout comme un piquet. Soudain sujet à une bouffée de chaleur étouffante, les neurones en pleine tentative de compréhension.

La couleur verte à côté du coucher de soleil indique que l'utilisateur est connecté. Que Cyril... est connecté.

Mon cerveau se fige, procédant difficilement à l'information. Puis c'est l'hécatombe dans ma tête. Bordel de-

Qu'est-ce qu'il fout encore sur cette appli ?!

À croire que se taper un seul mec ne lui suffit pas. Quel-

Ugh... Puis il va encore discréditer mon sens commun et me faire croire que je délire. Alors que c'est une évidence ! Parce que, qu'est-ce que qu'il pourrait y fiche d'autre que chercher de nouveaux plans baise ??

Rien ! Exactement !

Maintenant que son soi-disant pote est reparti d'où il venait, il doit  vouloir se trouver l'alternance suivante.

Putain... Moi qui me complaisais de voir qu'il ne revenait pas sur le sujet ''ce que je veux pour la suite''. Je sais pourquoi, au final... Si je l'avais en face, il-

— Toto, tu es prêt ? crie ma mère depuis la véranda.

— Ouais ! je grogne en m'avançant jusqu'à l'avant de la maison, où la lumière est plus forte.

— Et bien dépêche-toi ! Je ne veux pas être en retard.

Eh, elle va pas venir s'ajouter à mon énervement, elle aussi...

— Ça va. Les morts ne vont pas s'en aller, M'man.

J'arrive à sa hauteur au moment où elle ferme le portillon de la véranda. Le regard mauvais, Nana lève la tête vers moi en brandissant les clés de la voiture. La lumière éclaire son visage de plein fouet, ses pupilles se rétractent. Lui donnant réellement un air de félin mécontent.

— Tu oublies qu'on doit passer chercher ta grand-mère pour aller illuminer ? Et Roseline n'aime pas attendre. Tu sais comme elle râle tout le temps, pour tout et n'importe quoi. Il ne lui reste plus que ça à faire, à son âge... Mais je n'ai pas envie d'entendre des tim-tim, bois sec* dans ma tête.

Vas-y... Là, c'est elle qui me rempli la tête pour rien.

— Oui, c'est bon, on y va.

Je glisse mon portable dans ma poche et saisis les clés du véhicule. Ma mère et moi avançons ensuite jusqu'au garage du même pas.

— J'ai déjà mis les chrysanthèmes et les bougies dans la voiture, m'annonce-t-elle, tu es sûr que tu y as laissé un briquet ? Je n'en ai pas vu.

— Oui, M'man. Y'en a même deux, Henri a oublié le sien la dernière fois.

— Mh, donc les feuilles à rouler sont à lui ou à toi ? demande-t-elle de but en blanc.

Sa question me prend au dépourvu, mais il s'agit de sa voiture. Le fait que je l'utilise maintenant plus souvent qu'elle n'y change rien. Et si je me rappelle bien, Henri n'a pas oublié que son briquet et des feuilles à rouler dans la boîte à gants, la dernière fois que je l'ai ramené chez lui. Il devait rester de l'herbe dans le lot, donc je comprends ma mère.

On s'installe en voiture. Moi derrière le volant et elle côté passager. Je soupire malgré moi d'agacement. C'est pas de sa faute, concrètement, mais je suis déjà saoulé, là.

— Je fume plus depuis quatre ans, Nana. Ça peut pas être à moi.

— Et bien, quelque soit la personne à qui ça appartient, ça n'a rien à faire dans ma voiture.

Son constat est dur et juste.

— Je sais, pardon. T'as déjà averti Mamie qu'on partait ?

— Non, je vais le faire.

Notre trajet jusqu'à ma grand-mère paternelle se déroule dans un calmes relatif. Ponctué par quelques actualités familiales ou de voisinage lâchées par ma mère à mon attention. Toutes ces histoires m'importent peu, seule une tourne en boucle dans ma tête.

Une fois chez mamie Roseline, ma mère passe à l'arrière pour lui laisser la place à mes côtés. Les cancans, autant que les souvenirs de défunts - bien-aimés ou pas - redoublent d'intensité.

Chaque année, c'est pareil. Je suis de corvée à l'approche de la Toussaint pour nettoyer et repeindre des tombes. Mes potes m'aident, heureusement, et depuis environ deux ans, je suis aussi réquisitionné le 1er novembre pour accompagner grand-mère au cimetière.
On y va vers 17h pour éviter de croiser trop de monde et pouvoir rentrer tôt. Ma mère et ma grand-mère sont plus du genre à rester prier à certains endroits, caveaux particuliers ou statues de Saints. C'est la tradition. J'avoue ne pas m'y adonner totalement. Mais en plus de la famille, j'en profite pour visiter les tombes d'amis partis trop tôt et y allume quelques lampions en dédiant mes pensées à leur mémoire. Puis j'aime bien rester au moins jusqu'à la tombée de la nuit pour voir toutes ces bougies illuminer les recoins, les diverses sépultures et allées du cimetière. C'est le moment où on ressent véritablement l'atmosphère spirituelle que soulève cette soirée.

Quelques heures plus tard, la nôtre s'achève tout juste. Nous quittons les lieux alors que la foule redouble. Tandis que Mamie alpague une de ses veilles connaissances dans la grande allée principale, je sens des vibrations contre ma cuisse. Je sors mon téléphone de ma poche. Le message entrant est de Ludi, elle me lance encore des phrases énigmatiques après m'avoir annoncé ses fiançailles avec son nouveau mec, plus tôt dans la journée.

Qu'est-ce qu'elle veut que ça me foute, franchement. Mes filles portent mon nom est c'est quelque chose qui ne changera pas d'aussi tôt. Puis elles savent qui est leur père et j'ai déjà été clair sur le fait qu'il était hors de question qu'elles appellent ce type ''papa''. Je n'ai donc plus rien à dire sur le sujet. Si elle s'attend à ce que je m'oppose à son pseudo bonheur, elle est mal barrée. J'ai autre chose à penser.

Je fronce des sourcils en remarquant avoir loupé un texto de Cyril. Le cœur au bord des lèvres, j'hésite avant de me décider à l'ouvrir.

Un petit souffle de soulagement m'échappe, il me demande juste si je veux passer ce soir. Je sais pas trop à quoi d'autre je m'attendais. La réponse est vite tapée, mes aînées me rejoignent ensuite et on retourne à la voiture dans l'agitation naissante de la nuit.

🏵️

Deux heures plus tard et un simple ''bonsoir'' échangé, les lèvres de Cyril s'écrasent sur les miennes alors que j'ai à peine effectué deux pas à l'intérieur.

Les aboiements des chiens, couvrant le chant des grillons, se voient étouffés par la porte qui se referme derrière moi à la volée.
Nos vêtements tombent plus vite que des moustiques suffoquant à une pulvérisation de Baygon. Laissant une traînée compromettante jusqu'au canapé, où se déroule ce soir toute l'action. Et avec l'arsenal déployé, Cyril a l'art et la manière de me faire oublier le courroux qui m'habitait encore avant que je franchisse la porte de chez lui.

Lorsque, revêtu d'un simple short, il me ramène un verre d'eau et s'assoit à nouveau à mes côtés sur le fauteuil, mon esprit est toujours embrouillé par la brume de nos ébats.

— Tu peux rester, si tu veux, m'annonce-t-il d'une voix des plus détendues.

Ça, c'est pas inhabituel. Mais j'ai un peu de mal à comprendre ce qui l'a poussé à me sauter dessus d'entrée de jeu. Je veux dire, je m'en plains pas, c'est juste moins dans ses habitudes. En général, il a toujours une petite approche coquine bien pensée.

— Ok. Mais ça va, toi ? Vu ton accueil, j'ai pas eu le temps de te le demander.

— L'accueil en question aurait-il été déplaisant ? lance-t-il avec un sourire taquin, tandis que j'attrape et enfile mon boxer.

— Non. Plutôt exceptionnel.

— C'est vrai... La vérité est que la Toussaint me déprime plus que de raison, je tiens les idées noires à l'écart comme je peux. Ta présence est toujours très distrayante.

Je veux bien que ses parents lui manquent, n'empêche, sa dernière phrase m'irrite instantanément.

— Ah, je suis ton clown personnel maintenant ?

— Ne me met pas des mots dans la bouche, Christopher, soupire-t-il en s'emparant indifféremment de la télécommande sur la table basse du salon.

Mouais... Je m'échauffe peut-être pour les mauvaises raisons. D'un autre côté, certaines de ses expressions sont tordantes. L'amusement me rassérène quelque peu, je suis obligé de rebondir là-dessus.

— Tu veux que j'y mette quoi, alors ?

Cyril se tourne vers moi et me couvre d'un regard faussement blasé.

— Jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu besoin de te le dire pour que tu le détermine.

J'esquisse un léger sourire, il me tend la zappette.

— Tu veux nous trouver quelque chose à regarder ? Je crois avoir du popcorn, souffle-t-il en se levant à nouveau pour aller vérifier.

Fort heureusement, il ne fait pas partie des ces fous qui aiment le popcorn sucré. Je crois rêver à chaque fois qu'on me propose une telle aberration. Et puis, je dois trop le charrier sur ses goûts cinématographiques impopulaires. Parce que, le pauvre, il me laisse choisir le programme quand on se pose pour un Netflix and chill maintenant.

Il revient s'asseoir avec un saladier plein de petites merveilles salées, je fais une proposition des plus hasardeuse.

— Squid game, ça te dit ?

— Qu'est-ce que c'est ?

— Je sais pas. J'en ai entendu parler et c'est dans les tendances.

— Laisse-moi lire le résumé.

Je m'exécute, Cyril n'est pas vraiment difficile pourtant certains sujets l'exaspèrent facilement. Il n'en a pas l'air, de prime abord, mais je le suspecte d'être un chouia caractériel. Je le suis aussi, hein, mais plus franchement. Il ne trouve néanmoins rien à redire avec la série que j'ai choisi et on s'installe plus confortablement dans le fauteuil. J'aurais préféré filer au lit et faire des câlins sous les draps mais pour éliminer les mauvaises habitudes qui favorisent ses insomnies, Cyril évite d'y traîner s'il ne compte pas dormir. Hormis pour le sexe, bien sûr. Donc on montera peut-être dans un moment.

Ou pas...

Durant le matage de série, le téléphone de mon amant accapare plus son attention que l'écran de télévision... ou même ma superbe plastique toute exposée. Ça me met les nerfs à rude épreuve. Il finit tout de même par poser l'objet, face contre la table basse, après bien cinq minutes d'échanges de messages intempestifs.

Je ronge mon frein et dompte mon démon intérieur. C'est peut-être effectivement pas ce que je crois. Il serait quand même culotté de le faire en plein sous mon nez. Je lance alors sur le ton de la plaisanterie.

— Qui ose te déranger dans un tel moment de calme ?

— Mon frère, répond-il sans sourciller. C'est son chic...

Mh, plausible. Puis il n'a aucune raison de me mentir, mais le doute me titille trop. Je perds la lutte de la raison et, quelques minutes plus tard, finis par lancer :

— Au fait, tu vas toujours sur tinder ?

— Pourquoi cette interrogation ? s'intrigue-t-il en tournant la tête vers moi, sourcils légèrement froncés.

Ha ! Ça commence bien.

— Je suis curieux de connaître ta réponse. T'aimes me dire que je veux tourner les choses à mon avantage, mais toi, tu t'acharnes toujours à répondre à une question par une autre.

— Pas toujours, Christopher. Seulement lorsqu'il s'agit d'une question que tu n'es pas cessé me poser.

Ça y est, il vient de taper le mauvais nerf. Je me redresse dans le fauteuil pour le regarder en bien face.

— Ah, ok... Et on en parle de ta manière de me prendre de haut ? Avec tes Christopher à répétition.

— Je te nomme par ton prénom, il me semble. Donc où veux-tu en venir ?

— Tu me fais passer pour un gamin, mec. Alors que c'est toi qui refuses de répondre à une simple question.

Il secoue la tête de droite à gauche, visiblement lassé de mon attitude inquisitrice.

— Ce que j'essaie de te rappeler, c'est que je ne te dois rien. J'impose juste les limites que tu as toi-même instauré. Tu n'as qu'à le dire clairement, si tu veux que les choses changent entre nous.

Et juste comme ça, je me fais avoir à mon propre jeu.

J'ouvre la bouche sans pouvoir répondre. Cyril me fixe, l'air en suspend. Quel con je fais... Et je sais même pas ce que je veux. J'y ai pourtant réfléchi, sans pouvoir trouver de réponse acceptable. Je sais juste que la jalousie me serre la gorge. Que ce n'est pas un sentiment que j'ai l'habitude d'éprouver et donc encore moins gérer. Je sais que ça rend puérile, ridicule et que, par-dessus le marché, ça ne mène à rien. Et pourtant, c'est ce qui me prend aux tripes quand j'imagine ce mec avec quelqu'un d'autre que moi. Je peux pas le justifier. C'est juste... Ce que c'est. Mais je peux peut-être me rattraper.

— J'ai- Je disais pas ça dans ce sens-là. On n'est... On n'est pas ensemble. On est d'accord sur ce point. Mais ça veut pas dire que je fréquente d'autres personnes et l'idée que tu puisses le faire me déplaît fortement.

— Donc, tu voudrais une relation exclusive ?

— Si t'entends par-là ne voir personne d'autre, oui.

— D'accord... Je pense suivre ton raisonnement, mais ôte moi tout de même le doute. Tu ne veux toujours pas d'attache sentimentale, pourtant tu me demandes de restreindre mes autres possibilités ?

Le fait est que je peux pas m'engager dans une relation sérieuse, peu importe ce que je pense ressentir pour lui. Mais je réalise bien que c'est égoïste de ma part, de chercher à l'emprisonner dans ce genre de relation. Je me pince les lèvres en détournant le regard vers mes mains plutôt que de continuer à soutenir le sien.

— Voilà, souffle-t-il alors même que je n'ai rien consenti à dire. Je crois que tu vois exactement où, moi, je veux en venir. Écoute... Je t'apprécie beaucoup, Chris, mais vouloir le beurre, l'argent du beurre et le fils de la crémière, c'est trop demander. Tu ne penses pas ?

— Pas quand tu sais ce que j'ai à perdre.

— Oui, je le sais, et je suis désolé que tu te sentes enfermé dans cette situation au point de ne pouvoir envisager d'autres options dans ta vie. Mais j'ai dépassé l'époque où je me cachais dans l'ombre et je ne vais pas commencer à marcher à reculons simplement pour ton plaisir.

À ces mots, je relève directement la tête et le fixe durement.

— Pour mon plaisir ? Soit tu piges vraiment que dalle, soit t'en as rien à foutre en fait. De mes filles, de moi... de ma famille.

Un soupir franc s'empare de ses lèvres. Ses doigts nerveux glissent dans ses cheveux en bataille, puis il reprend :

— Christopher... Tu fais le choix qui te semble le plus judicieux pour elles et pour toi. Ne me reproche pas d'en faire de même. J'ai... Je te l'ai dit, je t'apprécie beaucoup, mais ce que tu me demandes est au-dessus de mes forces.

— Ok, te fatigue pas. J'ai compris.

Je me lève et me rhabille promptement. Je crois qu'y a plus rien à dire, de toutes façons. On se comprendra pas.

— Christopher... Chris, insiste-t-il en voyant que je l'ignore, ne le prends pas comme ça, s'il te plaît.

— Tranquille, gars. C'était cool le temps que ça a duré. Passe une bonne soirée.

Je ramasse mon téléphone, mes clés, et me dirige vers la porte sans écouter les suppliques dérisoires de Cyril, qui ne tente d'ailleurs pas vraiment de me rattraper.

C'est peut-être pour le mieux. Je ne suis plus en condition de parler, ni réfléchir correctement.

Je me dirige vers ma voiture tel un automate programmé pour et y monte avant de démarrer. Mes mains se crispent sur le volant, je me refuse à aventurer le regard sur sa terrasse et parvient à quitter sa cour sans flancher. Le portail s'ouvre, certainement via son intervention, et dans un crissement de pneu dramatique, je m'engage dans un retour amère.

J'ai voulu blesser en tournant le dos de manière abrupte.

C'était bien ma décision, ma volonté mesquine...

Alors pourquoi partir sans être retenu me fait si mal ?

🏵️

Tim-tim, bois sec : dans cette expression créole, ''tim-tim'' se réfère certainement au bruit que fait le bois sec. Dans le contexte de l'histoire, ça signifie ne pas vouloir entendre des mots qui auront le même effet agaçant que le bruit du bois sec qui se cogne inlassablement.

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