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Chapitre 14 - Cléo : salle de boxe.

Quelques jours passèrent. Bastien continuait chaque matin à venir ici et à nous aider alors que mes douleurs se calmaient petit à petit. Un matin, un mercredi, je pus me lever sans difficulté et sans assistance. Je savais donc que je pouvais à présent me rendre à mon premier cours de boxe alors que Gaëtane devrait rester ici, à se morfondre sur le canapé. Elle avait fini par prendre ma place sur le clic-clac, et je la comprenais.

Lorsque Bastien s'en alla de l'appartement, je me préparais à mon tour afin de me rendre à l'université. J'enfilai un pull noir à col roulé avant d'attraper mon téléphone posé sur notre table basse. La coque était rugueuse et me permettait de prendre l'objet du bout des doigts sans risquer de le faire tomber. Dans mes messages, j'en envoyai un à Thibault et à Asha afin de se retrouver devant l'entrée de La Sorbonne. Ma jumelle était installée sur le canapé sombre, jambe tendue et posée sur le bord de la plateforme en bois. Bastien avait déjà écrit sur son plâtre, ce que je n'avais pas eu l'occasion de le faire. Même Cassiopée s'était amusé à lui graver quelques dessins sur la résine encore blanche.

— J'y vais Gaëtane, à tout à l'heure, affirmai-je, un petit sourire en coin.

Je me surprise à être heureuse parce que j'avais hâte d'exploiter mon potentiel. Alors qu'elle devait rester ici, et même si Cass lui apportait ses cours, elle ne pouvait pas lui apporter la danse. J'espérais qu'elle puisse retourner en cours d'ici quelques jours. Mon enthousiasme disparu lorsque ses yeux noisettes croisèrent les miens. Ses lèvres étaient retroussées d'agacement. Je savais qu'il fallait que je m'éclipse avant qu'elle ne me grogne dessus alors je la saluai et disparus derrière la porte. Quelques secondes me suffirent avant de regagner l'extérieur. Seul Thibault m'avait répondu mais ils étaient déjà ensemble. J'accélerai le pas jusqu'à La Sorbonne. Le ciel était couvert et très peu de monde se promenait dans les rues parisiennes. Le calme m'apaisait durant ma courte route, et lorsque j'aperçus Asha et mon meilleur ami en train de bavarder près de l'entrée, un sourire béat naquit sur mes lèvres.

— Pas trop froid en pull ? me lança Thibault lorsque j'arrivai à leur niveau.

Je haussai les épaules. Pas vraiment, non. Je n'avais jamais été frileuse alors qu'Asha, qui devait être habituée à des températures agréables, devait haïr les automnes et les hivers en France.

— Non, mais de toute façon, nous allons entrer si on ne veut pas être en retard.

Nous nous executâmes sans plus attendre avant de nous rendre dans nos amphithéâtre respectifs. Alors que Thibault avait pris une option historique, le stalinisme et les régimes totalitaires, Asha et moi étions en sociologie, initiation aux questions du genre. Jusqu'à maintenant, je suivais ces cours seule depuis le début de l'année mais lorsqu'Asha était arrivée, j'avais commencé à être dissipée face au professeur. Au milieu d'une gigantesque salle encore bien remplie, nous parlions toujours et inconsciemment, je savais qu'elle garderait une trace de ces conversations à travers les quelques murmures enregistrés par son dictaphone. C'était comme si, j'étais toujours présente avec elle.

Elle s'asseyait toujours à ma droite et ses cheveux couleur charbon tombaient sur la longue table. Ses mèches électrisantes lui donnaient un côté encore plus sauvage que d'ordinaire. Ses yeux fauves se posaient sur moi régulièrement, et encore plus lorsque nous étions en pleine conversation. Au fond de moi, fréquenter quelqu'un d'autre que Thibault me rassurait énormément. Rien n'était perdu en ce qui concernait ma vie sociale, et j'espérais que j'allais pouvoir rencontrer quelqu'un également à mes cours de boxe.

Je ne tenais plus en place à cette idée. La sensation des coups mis dans des sacs, des mouvements frénétiques de mes jambes et mes muscles qui se développaient à vue d'œil me donnait encore plus envie d'y aller. Avec ce sport, je ne paraîtrais plus fragile aux yeux des autres. C'était dire s'il n'y avait que Gaëtane qui me voyait telle une battante. Thibault n'avait pas la mesure de ce que cela impliquait et Asha ne savait toujours pas, mais j'en avais marre depuis bien trop longtemps.

Après notre sociologie, nous retrouvâmes Thibault lors d'un TD, salle au beau milieu d'un couloir très fréquenté. Les quatre rangées de dix tables étaient déjà bien remplies mais il restait un endroit où trois places n'avaient pas encore trouvé d'élèves. Aussitôt installés, Thibault nous demanda si le cours précédent avait été passionnant. Ce à quoi j'eus du mal à répondre puisque j'étais trop occupée à regarder Asha qu'à écouter notre cours. L'Amérindienne répondit quant à elle très clairement et de manière positive, un sourire dirigé dans ma direction.

Elle ne savait pas à quel point j'admirais son teint hâlé et ses beaux yeux. Son parfum de liberté se propageait toujours très rapidement partout où elle passait, et rien que pour cette raison, elle était envoutante. Alors que je me languissais d'une personne inaccessible, Thibault traînait sur ses applications étranges de rencontres. Depuis quelques jours, il ne pouvait plus s'en passer, c'en était devenu presque insupportable. Cette fois-ci, nous restâmes concentrés tous les trois sur le cours qui se déroulait sur la littérature du XXe siècle. Il était plus précis, plus concis, peut-être même plus passionnant que nos cours magistraux.

Le reste de la journée se passa sur le même ton, la même rengaine. Aller, retour, écouter, lever les yeux, noter. Tout était devenu mécanique pour tout le monde et peu s'en rendait réellement compte. Ce qu'on ne pouvait en revanche pas retirer à cette licence était bien la passion de la plupart des professeurs tandis que d'autres filières ne possédaient pas ce luxe. Je me demandais comment ceux de Gaëtane se comportaient. Et surtout, si elle aimait toujours autant ce qu'elle étudiait.

Tu penses trop, ma petite Cléo, me reprochait souvent ma conscience. Je savais, mais je n'y pouvais rien. Ma sœur était du genre à vivre le moment présent et à ne pas penser à ce qu'elle faisait et ce qu'elle devait faire alors que j'étais torturée par des milliers de questions et de choses à réaliser. Finalement, je m'en voulais un peu d'être heureuse. L'univers avait décrété que cela n'allait pas être mon rôle, pourtant je défiais toutes les règles et les lois de la nature. L'une ne pouvait pas profiter de sa vie tant que l'autre ne subissait pas la sienne. Je m'en arrachais les cheveux tellement je m'en voulais pour ce qu'il lui était arrivé. C'était donc ça, ma vie ? Devoir être rongée par la culpabilité lorsque j'appréciais ce que je faisais ? Il fallait que je change cela, et au plus vite avant que tout ça n'aille plus loin.

Lors de la dernière heure, mon impatience était à son paroxysme. je n'avais qu'une hâte, et c'était de retourner au complexe sportif de Serge et de faire mes preuves, même si pour cela, Gaëtane devait encore rester enfermée. Je quittai rapidement Thibault et Asha. Prise d'excitation, je ne pensai pas à les saluer mais une fois à l'extérieur de La Sorbonne, je leur envoyai respectivement un message. Il pleuvait à fines gouttes, mais pas assez pour que la nécessité de courir se présente.

Une fois entrée dans l'appartement, Gaëtane dormait à moitié assise sur le canapé. Sa queue de cheval était écrasée, quasiment défaite et bouffait ses cheveux à l'arrière de son crâne. J'avais l'impression de me voir lorsque j'étais en souffrance. Elle était toujours mon reflet malgré les rôles échangés. Elle faisait pitié, sa jambe posée contre la table. Elle aurait pu brancher l'écran plat et regarder quelque chose, même avec un plâtre au pied. Au lieu de ça, elle dormait, la bouche à moitié ouverte. Je posai mon sac après avoir fermé la porte et m'approchai d'elle. Sa gorge roucoulait, comme si elle ronflait faiblement.

— Gaëtane ? Réveille-toi.

Elle grogna sans attendre. Malgré tout, je n'étais que peu rassurée en voyant son état.

— Ouais, deux secondes, brailla-t-elle une seconde fois en se frottant les yeux.

Elle avait le blanc des yeux recouverts de filaments rouges, des veines. Ses cernes pouvaient presque transpercer le peu de fond de teint qu'elle se mettait.

— Il est quelle heure, là ?

Elle était encore fatiguée, tout comme moi lorsque je me levais le matin après l'une de mes nombreuses nuits chaotiques. Hier encore, j'avais eu une crise d'insomnie, mes dernières douleurs n'en n'avaient pas encore terminées avec moi, et c'est ce qui me coûtait régulièrement plusieurs heures de sommeil. Un esprit chronophage me hantait depuis que j'avais appris l'existence de l'endométriose dans mon système.

— Il est presque dix-sept heures. Je vais aller à mon premier cours, il commence dans un peu plus d'une demi-heure.

— Et il dure combien de temps ? J'essayerais de faire quelque chose, je n'en peux plus d'être inutile.

— C'est une heure et demie. Au pire, commande un truc si tu n'arrives pas à préparer quelque chose. J'imagine que Bastien bosse ?

— Oui, il y reste jusqu'à vingt-trois heures. Et puis de toute façon, il ne va pas être notre boniche durant plusieurs mois. Et je n'ai pas envie de le voir, bouda-t-elle.

Elle se redressa sur ses deux mains avant de s'asseoir correctement. Debout, devant elle, je finis par lâcher l'affaire et m'engouffrer dans le couloir avant de regagner notre chambre. J'ouvris la porte et attrapai un sac de sport vide au fond de notre armoire avant d'y ranger mes gants et mes bandes. Un survêtement rejoignis le reste de mes affaires et la fermeture glissa sur ses crochets. Le bruit crissant me fit frissonner, mais je n'avais pas de temps à perdre et rebroussa chemin.

— Tu me raconteras comment ça s'est passé, petite sœur. Je veux tout savoir !

En quelques secondes, elle avait changé d'humeur. J'étais à peine arrivée dans le salon qu'elle me sautait presque à la gorge sans bouger du clic-clac. Petite sœur, ça faisait longtemps. Ces deux mots sortaient de sa bouche une vingtaine de fois par jour lorsque nous étions jeunes. Elle pensait que naître jumeaux était impossible et que j'avais forcément un an de moins qu'elle. J'étais née le vingt-quatre janvier de l'année précédente, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que nos parents avaient raison. J'aurai aimé savoir ce qu'il s'était passé dans son esprit à ce moment-là. Était-elle déçue ? Incroyablement fière ? Je n'avais jamais su.

Je partis sans plus attendre en refermant une énième fois la porte derrière moi. À chaque fois que je le faisais, j'avais le cœur en miettes de la laisser seule, mais je n'avais pas le choix. Il fallait bien que je m'envole. Je me rappelais avec exactitude la route à emprunter afin de rejoindre le gymnase. La pluie n'avait pas arrêtée, mais loin d'être dérangeante, je prenais plaisir à sentir les gouttes froides sur mon visage et mes cheveux détachés. Je n'avais pas l'habitude de les laisser libres, mais avec une queue de cheval comme je les faisais, il était complètement impossible de mettre un casque.

Je mis à peine un pied dans le complexe sportif que l'odeur de la transpiration avait déjà gagné l'atmosphère. Avec rythme, sac sur l'épaule, je montai les marches et intégra la salle où plusieurs personnes s'entraînaient depuis un moment. Lorsque je m'enfonçai dans l'antichambre puis dans les vestiaires des filles, je croisai plusieurs boxeuses sur le point de s'échauffer. Je me changeai avec rapidité et calai mon sac dans un coin de la pièce.

— Salut, Cléo, intervint Serge lorsque je pénétrai dans la pièce décorée d'un ring et de plusieurs sacs de frappes.

J'entendais les bruits métalliques de tout le matériel qui était utilisé. Les chaînes clinquaient l'une contre l'autre et me donnaient encore plus envie de m'exercer.

— Je commence par quoi ? demandai-je en relevant mon menton vers lui.

— Pour l'instant, tu vas essayer l'un des sacs accrochés à la sécurité du plafond. Il va falloir impérativement améliorer tes déplacements si tu veux affronter quelqu'un d'autre que Wilfried ou moi sur le ring.

J'aquiesçai avant de faire glisser un des sacs sur une barre métallique et coulissante. Après avoir supporté le bruit strident, je me plaçai de la manière qui me convenait le mieux. Malheureusement pour moi, j'étais observée et ce que je faisais de mal pouvait à présent être dirigé.

— Remonte un peu tes bras devant ton visage, m'ordonna-t-il aussitôt.

Ce que je fis, le regard figé sur le cuir vieillot du matériel. La moitié de ma vision était cachée par mes poings, mais c'était le jeu. Mes bras allaient être en mouvements et me dégager la vue. Il fallait juste que j'obeisse.

— Pour un meilleur équilibre, je te conseillerais aussi d'écarter tes pieds encore un peu et de ne pas quitter ta cible des yeux au risque de te prendre un coup dans le visage. Maintenant, montre moins comment tu te débrouilles face à un adversaire matérialisé.

À présent, j'étais également galvanisée par quelque chose, par une raison de vivre qui était autre que ma propre sœur. Elle, elle devenait ténèbres, mais à ce moment précis de ma vie, je ne m'en occupais guère. Il fallait que je donne le meilleur de moi-même face à cet entraîneur alors je m'exécutai. Mes pieds commencèrent à danser l'un sur l'autre et à faire tanguer mon corps alors que mes poings recouverts de rouge percutaient le sac au point de le faire valser à l'autre bout de ma position. Du coin de l'œil, je l'observais analyser ma démarche. Il semblait fier de ce que j'avais acquis seule et des compétences que je pouvais encore développer pour rendre ma passion meilleure. 

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Note de l'auteur : ce tome 1 n'est ni corrigé ni réécrit. Il y a 35 chapitres, donc tout ne se trouve pas ici. Après quelques modifications sur mon planning d'auto-édition, Dissociées Tome 1 sort le 1er septembre 2023 en papier et ebook.  Je laisse les premiers chapitres de l'ancienne version dispos jusqu'à cette date.

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