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Chapitre 06 - Cléo : Intuition d'entraîneur.

Je ris toujours intérieurement. Bastien qui souhaitait s'enticher de Gaëtane ? Meilleure blague de l'année. Il ne faisait pas dans la dentelle ce type. Je le connaissais encore moins que ma sœur et au fond de moi, je savais pertinemment que je ne voulais pas en savoir plus sur lui. J'avais déjà Thibault. Dans notre salle de bain peinte d'un cobalt envoûtant, je m'observais à travers le miroir. Le visage noir et granuleux, j'attendais que la pause fasse effet alors que Gaëtane riait encore de nervosité à travers le couloir. L'humidité de la pièce se fit ressentir sur moi. Mon masque devenait transpirant.

Je me rinçais enfin tout en gardant un œil sur la glace. Un fois le charbon noir retiré, ma peau était devenue rougeâtre mais avec beaucoup moins d'imperfections qu'avant. Ces moments où je prenais soin de moi étaient si rares que je ne me souvenais plus de quand était-ce la dernière fois. Gaëtane avait pour habitude de me le faire remarquer et de me pousser à prendre cinq minutes pour moi plutôt que de subir ma vie. La plupart du temps, je n'en avais ni l'envie ni la force. Et lorsque je le faisais en son absence, elle ronchonnait dans son coin.

Autour de la baignoire, je ramenai le rideau, rangeai mes affaires dans la bannette à linges posée juste à côté et nettoyai le lavabo coloré de noir avant de sortir de la salle de bain. Une estrade séparait également la pièce du couloir et délimitait la frontière entre le carrelage et le parquet vernis. Je récupérai mon téléphone posé sur le meuble immaculé qui cachait le pied du lavabo et refermai la porte derrière moi.

— J'ai envoyé un message à Bastien, on verra bien ce que ça donne, m'annonça Gaëtane en traversant l'allée.

Elle rejoignit notre chambre.

— Et Cass, elle en pense quoi du délire de son frère ?

Elle haussa les épaules.

— Elle n'est toujours pas au courant, mais à mon avis, ça ne va pas tarder. Je suis certaine qu'il se fout de moi, gloussa-t-elle à nouveau.

Elle s'arrêta subitement de rire avant de rejoindre notre chambre. Je la suivais, perplexe. C'était un bien grand mystère, cette idée de la pousser à le faire tomber amoureux d'elle. Il devait vraiment être torturé en ce moment pour la défier ainsi. Le soleil se couchait à l'horizon et rendait les murs orangés un peu plus luisants que d'ordinaire. Les rayons UV s'écrasaient contre le papier peint. Gaëtane était allongée sur le lit, visage face au plafond. J'avais l'impression de me voir, de fixer mon reflet. Lorsque je l'observais, j'avais toujours ce sentiment que nous ne pourrions jamais être dissociées. Elle portait toujours son justaucorps et son jogging, la taille fine, les jambes pliées.

— Et toi, avec la nouvelle, ça donne quoi ? m'interrogea-t-elle en redressant son visage dans ma direction.

— J'apprends à la connaître pour l'instant, c'est suffisant. Elle m'hypnotise à chaque fois qu'elle me parle.

— N'oublies pas de travailler, Cléo, plaisanta-t-elle doucement.

— Et toi dont, je ne te vois pas souvent réviser, fis-je remarquer en m'asseyant au bord de notre lit.

— Vrai. Mais en contrepartie, j'ai une très bonne mémoire.

Elle se vanta furtivement. Si seulement je pouvais faire pareil, je ne serai pas dans l'obligation de réviser autant que ce que je fais en ce moment. Je trouvais ça chronophage. Elle se redressa et resta assise un instant à m'observer de haut en bas. Elle songeait encore à la bêtise de Bastien, aucun doute là-dessus. Je m'allongeai à mon tour face à elle. Elle baissa son visage et se recoucha entièrement avant de plonger ses yeux noisettes dans les miens. Rien qu'à observer ses traits, je savais qu'elle était fatiguée de sa séance de danse. C'était le cas depuis déjà un mois maintenant. Elina ne les lésinait pas le moins du monde. C'était ce que je détestais à ce moment ; qu'elle passe plus de temps dans sa passion qu'avec moi. J'étais jalouse d'un hobbie, de quelque chose qui sera probablement éphémère dans sa vie. Un jour peut-être, elle se lassera. En attendant, la seule chose que je pouvais faire c'était observer sa réussite à travers son regard tandis qu'elle analysait mon échec dans le mien. Contre mon gré, mes yeux plongèrent dans un profond sommeil.

À mon réveil, elle n'était plus là, et la nuit avait gagné le ciel. Je n'avais pas dû dormir longtemps mais suffisamment pour que Gaëtane s'évapore de la chambre. Une odeur de lardons se propageait depuis la cuisine. Mon ventre cria aussitôt famine malgré une vive douleur qui me prit aux tripes. Je mis un temps avant de pouvoir m'étirer, le tronc endolori. Je ressentis mon diaphragme se contracter sous les coups de l'inflammation. Bouger, se crisper, bouger à nouveau. Je me transformai en robot l'espace d'un instant. J'avais déjà envie de lâcher le torrent de larmes qui menaçaient mes joues. D'un coup, la bile remonta dans mon œsophage. Mon corps vomit tout ce qu'il avait en lui, à commencer par mon dernier repas. Un bruit sourd de dégoût s'échappa de ma gorge avant d'entendre des sanglots en provenance de mes poumons. Gaëtane accourue dans la chambre, pressée et stressée. Sa main gauche se glissa contre mon visage et m'écarta le plus possible de mes déglutitions. Je la voyais à peine, une simple tache brune et beige, brouillée par les larmes.

Elle s'éloigna un instant, ouvrit une porte, celle des toilettes et déroula bruyamment le rouleau de papier. Mes yeux la virent vaguement revenir, s'agenouiller et chuchoter :

— Je suis là.

Elle m'essuya doucement et m'obligea à me sécher les yeux, les douleurs toujours présentes.

— Respire et changes-toi, si tu peux. Sinon je t'aiderais. Je vais retirer la couette, m'annonça-t-elle en me prenant par les deux mains et en me poussant à me lever.

Elle m'assista et me supporta par son épaule jusqu'à m'asseoir sur l'estrade de la chambre. Je la regardai, penaude. Non, je n'avais pas la force de me changer. Il faudrait encore que je sois soutenue, dévêtie comme une enfant, privée de mes capacités. Elle laissa la couette en plan avant de venir m'aider et de m'emmener à la salle de bain à bout de bras. Elle alluma la lumière et fit attention au marche-pied de la pièce avant de s'arrêter devant le miroir. J'étais incapable de faire quoi que ce soit, si ce n'était observer la scène comme si mon âme se trouvait hors de mon corps. Elle me déshabilla et alla chercher des affaires propres dans nos placards. Ses pas se rapprochèrent de moi et dans ses mains je reconnus un crop-top1 noir dont les bretelles étaient éfilées, un short en simili cuir, une élégante paire de claquettes en cuir noir un collant jaune poussin. La terre entière savait que c'était notre couleur préférée à toutes les deux. Elle se tut et m'aida à enfiler mes vêtements et à me débarbouiller avant de venir serrer ma queue de cheval haute.

— Normalement tout est prêt pour manger, est-ce que tu te sens capable de venir jusqu'à la salle ?

Je hochai le visage d'une réponse positive, même si mes tiraillements étaient toujours présents et que j'étais au bord de la crise de nerfs. Elle me frotta les épaules et partit devant. Je lui emboîtai difficilement le pas, descendis le marche-pied avec peine et referma la porte. Alors qu'elle était en train de nous servir, je restai appuyée contre le mur durant quelques secondes, espérant que mes douleurs intestinales allaient passer. À pas lent, je regagnai le salon illuminé d'une couleur mandarine grâce au soleil. Après m'être installée, Gaëtane ramena nos assiettes et s'asseya contre moi. Elle posa son repas frais et plaqua ses mains sur chacune de mes épaules. Mon bas-ventre me fit instantanément grimacer.

— Mange au moins un peu pour ne pas rester le ventre vide.

Je me demandais ce qu'elle pouvait bien ressentir en me voyant dans cet état. De la pitié ? De la colère face à la maladie ? Une culpabilité profonde de ne pas souffrir autant que moi ? Je ne savais pas, et j'étais frustrée de ne pas pouvoir obtenir ces détails sans devoir passer par elle. Elle me lâcha afin de me laisser manger. Je n'avais vraiment pas envie après ce qu'il venait de se passer, mais c'était un mal pour un bien. Rien au monde ne valait les plats froids de Gaëtane. Au premier abord, je touchais à peine ma fourchette, et, à force de l'observer monter et descendre son couvert, j'y mis plus d'entrain et pris plusieurs bouchées d'affilée. Mon estomac me fit moins souffrir au bout de quelques minutes. Était-ce mon repas ou le fruit du hasard ? Je ne savais pas non plus, mais je ne voulais pas savoir.

Après cette mésaventure et ce repas en guise de calmant, nous allâmes nous coucher. Les révisions attendraient donc le lendemain pour ma part, même si je savais que j'en avais besoin pour me changer les idées. Arrivée dans notre chambre, je me mis en tenue de nuit et patientai au fond du lit que ma sœur vienne se coucher à son tour. J'espérais vainement ne pas me réveiller le lendemain recouverte de régurgitations.

Au petit matin, Gaëtane m'apporta le petit déjeuner au lit et à partir de ce moment-là, arrêta de me couver comme une mère poule avant de partir à l'université. Elle partit sans moi. Je n'avais pas cours en ce samedi, ce qui me laissait l'opportunité d'aller à Décathlon afin de m'acheter une poire1. C'était un projet que j'avais en tête depuis un moment déjà. Et je savais que cet objet allait me servir pour parler à Gaëtane de ce qui me tenait le plus à cœur. Est-ce qu'elle allait me soutenir dans cette démarche ? Je n'en n'étais pas si sûre. Qui ne tente rien n'a rien.

Je m'habillai et me préparai à y aller. D'un seul aller-retour, je débarrassai tous mes déchets et mon plateau avant de regagner le salon. Je vérifiai que tout était en ordre et partit sans plus attendre. Le bruit de la serrure se fit entendre dans l'étroite cage d'escaliers. Je portai mes clés à ma poche vérifiai que ma carte bancaire était bien présente. Mes poumons soupirèrent avant de laisser mes jambes descendre les quelques marches casse-gueule de l'immeuble. Le trajet ne me prenait que cinq minutes par la rue des écoles ; celle d'où l'on pouvait contourner La Sorbonne et les deux lycées environnants. Les rues étaient bondées de monde et la route active à cette heure-ci de la journée. Dans la rue que je pris pour rejoindre le magasin de sport, les klaxons se firent entendre, des bruits désagréables à en faire trembler les murs des anciens bâtiments de Paris.

La devanture de l'enseigne était sombre et le logo bleu glace. Le format urbain de Décathlon était dynamique, les lumières intérieurs attiraient l'œil. En entrant, je me rappelai immédiatement du sol tout aussi sombre et des étalages immaculés qui m'avaient surprise lors de ma première venue. Cet endroit n'avait réellement pas changé et l'éclairage des néons me semblait encore plus doux que précédemment. Les teintes d'indigo mettaient de la vitalité à l'ensemble. C'était sans surprise qu'une odeur de neuf guettait l'endroit. Je divaguai à travers les rayons avant de trouver celui des sports de combat, bien au fond de toutes les allées. Un endroit était spécialement dédié aux gants, un bac pour les bandes et une cage en ferraille pour les poires. Elles étaient toutes d'un cuir brun et luisant, accompagnées de leur mousqueton argenté. Rien qu'en voyant toutes ces affaires, mes pieds commençaient à effectuer des déplacements typique de la pratique. Je m'en rendais à peine compte mais j'aimais me balancer vaguement d'avant en arrière sans me soucier de ce qui m'entourait et sans avoir à surveiller où se posait les yeux de Gaëtane.

— Bonjour, excuse-moi ? Ce sont des mouvements de boxe, que je vois là ! Tu m'as l'air douée, m'interpella un homme à l'autre bout du rayon.

Il se rapprocha et me laissa observer sa tenue sportive, son jogging et son sweat-shirt gris. Le teint sombre de sa peau donnait de la profondeur à son regard emplit de curiosité. Au vu de ses traits, il n'avait pas plus de cinquante ans.

— Je... Euh...

Je ne savais plus où me mettre lorsque mes joues s'empourprèrent. Son crâne dégarni était luisait sous les néons du magasin.

— Nous cherchons de nouveaux élèves pour notre club, si tu es intéressée. J'aimerais te voir en action sur un ring et peut-être travailler ensemble.

Je restai la bouche entrouverte. Le choc était trop important pour avoir la capacité nécessaire de répondre. Lorsqu'il se rendra compte de ma maladie, il me jettera à la porte.

— Désolé de t'effrayer, reprit-il avant de sortir une carte de la poche droite de son jogging. Si tu es disponible demain dans la journée, je serai là.

Il me tendit son carton et s'éclipsa. Je baissai le regard et observai le petit carton blanc. Le logo du club était imprimé dessus ainsi que l'adresse, le numéro d'appel et le nom de l'entraîneur. Je restai interdite face à ce qui venait de se produire sous mes yeux. 

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