Tout a commencé avec sa disparition et mon envie de la retrouver. Je ne pensais pas que nous aurions à revivre un second traumatisme et j'avais des doutes sur notre histoire, si notre vie pouvait être presque identique à celle que nous avions avant. Mais son amour pour moi m'a redonné espoir et chaque jour, chaque soir, nous profitons comme si c'était la dernière fois que nous étions réunis.

Je m'étais disputé avec mes parents concernant Jenna. Le lendemain de son anniversaire (elle est née le 12 juillet), lorsque j'étais revenu au soir, dans notre appartement, elle n'était plus là. Elle avait disparue en me laissant un petit mot. Elle disait qu'elle m'aimait et que si elle était partie c'est parce qu'elle avait cherché à aider une amie qui avait des problèmes et qu'elle n'aurait pas dut s'en mêler et que quelqu'un la cherchait.

Maintenant, elle a décidé de fuir sans moi pour m'éviter qu'il ne m'arrive quelque chose! Lorsque j'en ai parlé deux jours plus tard à mes parents, ils m'ont répondu que ce n'était que des foutaises et que MA Jenna voulait peut-être prendre de la distance. J'étais devenu fou de rage. Je savais qu'elle m'aimait. Je le sais. Et je sais que cela ne changerait pas.

Pendant une semaine j'ai fouillé dans ses affaires, dans ses dossiers et même son journal pour chercher la trace du moindre indice sur l'endroit où elle est allée ou qui était son amie dont elle parlait. J'ai appelé presque toutes ses amies pour obtenir des informations mais rien. J'ai pris congé pour deux semaines. Il m'en reste encore une pour la retrouver. Je dois encore essayer de contacter Katarina Vargas, la dernière amie de Jenna dont elle parle dans son journal. J'essaie depuis ce midi mais personne ne décroche.

Je m'énerve. Je jette au sol tout ce qu'il y avait sur la table. Je frappe dans le mur. J'ai mal. Je souffre. Où est-elle? Elle a disparue depuis si longtemps. Je dois me changer les idées et aller marcher comme me dirait Jenna. Je suis donc parti dans les rues de la ville. Il fait noir. J'essaie de penser à autre chose mais rien n'y fait. Alors je réfléchis.

Dans son journal Jen dit qu'elle rencontre souvent Katarina à la rue de l'ange, près du parc. Je me dirige donc, avec presque aucun espoir, vers la rue de l'ange. C'est à dix minutes de marche. Dix minutes ou personne ne pouvait voir mes larmes. D'habitude je m'enferme derrière des barrières pour ne pas souffrir mais là...C'est ma petite amie, celle que j'aime depuis sept ans déjà. Je suis proche de la rue de l'ange.

Je passe devant un bar quand soudain, au détour d'une rue, j'entends un petit gémissement (humain), mon ''instinct de flic'' me pousse à aller voir. Je me dirige donc vers la source du bruit et devant moi se trouve Katarina, la fille que je cherchais. Quel hasard ! Ses cheveux blonds sont plaqués sur son front ruisselant de sueur. Elle tient son ventre avec sa main et je crois distinguer du sang. Je lui demande ce qu'il s'est passé et si elle veut que je l'amène à l'hôpital. Elle ne répond pas à ma question et me demande de partir avant qu'il(s) n'arrive(nt).

Au moment où je lui demande de qui parle-t-elle, deux hommes font leur apparition. Le premier doit avoir notre âge, vingt-cinq ans donc. Il a les cheveux de jais et les yeux ébène contrastant avec son teint d'albâtre.. C'est un homme qui à coup sûr, fait fantasmer nombre de femmes: L'air mystérieux, les lèvres fines, le regard inquisiteur, les cheveux légèrement en bataille, un air de bad boy. Je devine sa musculature sous son dessus. Il vient derrière Katarina. Elle tremble. Je ne distingue pas encore bien le second homme car il est en retrait, dans l'ombre de la nuit. L'homme aux yeux noir parle d'une voix neutre mais le regard qu'il jette sur l'amie de Jenna trahi son énervement: « Qui est-ce ma belle?

-Un ami (Son regard semble envahis de tristesse et de...honte?).

-Un ami dont tes charmes pourraient plaire?

-Non, il a une petite amie et ils s'aiment trop pour cela mon chéri.

-Mmm...Si tu me mens cela va mal se passer...Tu as compris?»

Ils parlent comme si j'étais inexistant. Cela est assez gênant. Ayant de la pitié pour la jeune femme et doutant que cet homme ne soit pas délicat avec elle, je décide de changer de sujet.

Je lui montre une photo de Jenna en lui disant vu le changement de posture et le regard fuyant qu'il porte à cette photo: «Elle s'appelle Jenna, c'est une amie de Katarina mais elle a disparue depuis neuf jours et je m'inquiète. L'avez- vous vue?» Je suis plein d'espoir car je tiens une piste à coup sûr mais le regard de Katarina et de cet homme me font peur. Ils ne disent rien et soudain le second homme, resté au même endroit, me dit que Jenna avait appelé la veille Katarina. Le 20 juillet.

Nous sommes le 21, il y a encore une chance que rien de grave ne lui soit arrivé. Cet homme me propose, vu mon état d'inquiétude, de venir manger chez son frère, Damon. L'homme aux cheveux de jais sursaute légèrement. Maintenant je connais son prénom. J'accepte même si Katarina et Damon me supplient silencieusement de faire le contraire. Sauf que Jenna est trop importante pour que je me soucie de ce qu'ils désirent.

C'est donc après une quinzaine de minutes de voiture sur l'autoroute direction le poste de police à partir de Leïnatown et dix de plus sur une route secondaire que nous arrivons devant un vaste manoir, presque de la taille d'un petit château. Il y avait deux ailes opposées l'une de l'autre et séparées par d'immenses pièces au centre du manoir. Durant le trajet j'ai eu tout le loisir d'observer le frère de Damon. Il est grand, est notre aîné d'au moins cinq ans, a les cheveux blonds et les yeux vert, son visage est avenant et il a un certain charisme.