Chapitre 20 Espoir
Hamza se mirait devant la glace. Il remit correctement son aube marron et son tabard bleu et or de l'Alliance. Ses cheveux avaient réellement poussés depuis les derniers évènements en lien avec Aile de mort. Grâce à l'intervention des cinq Aspects mais aussi de Thrall, ils avaient réussi à débouter cette menace. Avec tous ces évènements, il n'avait pas pris le temps de se les faire couper. Mais maintenant que tout ceci était derrière eux, il prendrait le temps d'y faire quelque chose. Il hésita à se faire une queue de cheval, mais finalement il s'abstint. Il glissa les dernières mèches rebelles derrière ses oreilles, puis laissa sa main en suspension. Les reflets de ses yeux continuaient à briller de lumière et d'ombre paisiblement. Il lui arrivait encore d'avoir des accès de colère soit divine, soit ténébreuse, mais ces accès devenaient de plus en plus rares. Il fit apparaitre de petites volutes d'ombre dans la paume droite, tandis que la gauche s'éclairait d'une douce luminosité. Il les ferma en même temps, faisant disparaitre les deux pouvoirs qui cohabitaient maintenant dans son corps. L'esprit ailleurs, il n'entendit pas Tarenn entrer.
- Tu es prêt?
Hamza se retourna vers celui qui avait parlé. Debout dans l'entrebâillement de la porte de sa nouvelle chambre, Tarenn était dans son costume d'apparat de druide. Le jeune homme sourit timidement.
- Oui... Mais j'avoue être stressé. Mère est elle prête aussi?
Tarenn fit quelques pas.
- Elle est en ébullition, Ce n'est pas tous les jours que son fils est promu, surtout par le roi lui même...
- Oui, je suppose...
Hamza se retourna pour se regarder une dernière fois dans le miroir.
- Tu es magnifique, répondit Tarenn dans le reflet.
Il sourit de nouveau à son compliment, et se retourna vers l'Archidruide.
- Vous aussi!
Alors qu'il allait sortir de la chambre, Tarenn l'attrapa par le bras.
- Il y a quelque chose que je veux absolument que tu arrêtes de faire...
- Quoi donc? Ha ! je sais, je fais apparaitre trop souvent mon ombrefiel... Je sais...Je sais, tu me l'as déjà dit, mais j'ai besoin de lui et...
- NON! Ce n'est pas cela. Arrête de me vouvoyer...
Hamza cligna des yeux devant la demande. C'était tellement inattendu, mais surtout ridicule qu'il avait encore ce tic de langage envers Tarenn.
- Nous ne sommes plus des étrangers l'un envers l'autre? Tu ne crois pas... murmura Tarenn en s'approchant de lui.
La main de l'Archidruide glissa le long de son bras, pour attraper son cou. Il le massa sensuellement avant de s'en détacher quand Salma cria du rez de chaussée.
- Les garçons, nous allons être en retard et on ne peut pas se le permettre, surtout quand c'est le roi qui nous attends.
Tarenn émit un rire bref, quand Hamza répondit
- D'accord... D'accord, je vais faire un effort...Après tout ne t'ai je pas déjà tutoyer?
Tarenn étira un large sourire et posa furtivement ses lèvres sur celle du blond.
- C'est exact... Tu l'avais fait dans un moment de confusion le plus total...
- L'attaque d'une dragonne noire, ce n'était pas rien !*
- Oui... Les dragons noirs nous ont posé quelques soucis, et j'espère que nous en avons terminé cette fois ci avec eux!
Hamza acquiesça à ses dires avant d'avancer dans le couloir. Ils descendirent à l'unisson. Salma était dans l'entrée de leur nouvelle maison. La guilde des maçons leur avait reconstruit une maison au même endroit que l'ancienne. Mais elle était toute fois un peu plus grande, étant donné que Tarenn avait émis l'idée de venir y vivre quand il viendrait à la capitale.
Elle se précipita sur son fils pour arranger encore le tabard qui était visiblement de travers.
- Ne tardons pas! Dit elle avec entrain.
Elle sortit la première, suivi de Hamza et de Tarenn. Un carrosse les attendait devant la maison. Ils montèrent sans trop tarder car des badauds s'étaient attroupés tout autour pour entrapercevoir ceux qui avaient la chance d'avoir un tel moyen de transport.
- Par nos ancêtres, j'ai l'impression d'être une princesse! rit Salma
Hamza sourit à sa mère, mais il trouvait que le roi avait exagéré en leur faisant affréter un carrosse. Il regarda dehors et s'appuya contre la fenêtre. Combien de fois était il allé au château? Et combien de bon souvenirs avait il emmagasiné dans sa tête dans cet immense donjon? Il ne les comptait plus maintenant.
- Tu sembles inquiet, murmura Tarenn qui s'était approché de lui sans un bruit.
- Comme je te l'ai dit, être promu par le roi, c'est quelque chose...
- Il a enfin vu combien tu es indispensable à l'Alliance. Tu sais quand j'ai eu mon titre d'Archidruide, j'avais une peur.
- Tarenn Brisevent ? Peur? rit brièvement Hamza
- Ne ris pas, je suis sérieux. J'avais peur de ne pas pouvoir honorer correctement le titre que j'avais reçu.
- Alors?
- Et bien disons que je m'en sors pas trop mal...
Hamza sourit. Dehors, ils pouvaient apercevoir enfin l'entrée du Château. Hamza se pencha sur l'épaule de Tarenn, le temps d'arriver devant le Donjon et ferma les yeux quelques secondes pour se reconcentrer sur lui même. A peine étaient ils arrivés, que deux serviteurs se dépêchèrent d'ouvrir les portes du carrosse. Salma descendit la première, Tarenn la suivit, mais alors qu' Hamza voulut descendre, on lui fit signe attendre à l'intérieur.
- Mais pourquoi? Je suis censé être à la cérémonie de la promotion.
- C'est un ordre du roi. Vous devez attendre, répondit le soldat.
- Ne t'inquiète pas Hamza, nous nous rejoindrons plus tard, si c'est un ordre du roi, nous devons nous y plier, répondit Tarenn.
Salma lui fit signe de la main et ils s'éloignèrent du carrosse, laissant Hamza seul. Le prêtre s'enfonça dans la banquette où il était installé. Il referma les yeux, essayant de retrouver un calme tout relatif. Devant lui dansaient l'ombre et la lumière ensemble. Il se délectait de ce spectacle que lui seul pouvait assister. Jamais il aurait cru que l'ombre et la lumière pouvait cohabiter ainsi ensemble dans son corps. Il avait l'impression de se voir avec Tarenn. Ils étaient complémentaires, tout simplement.
- Monsieur?
Hamza ouvrit les yeux, quand on l'interpela.
- Vous allez pouvoir y aller!
Hamza descendit du carrosse, et s'en alla en direction du l'entrée du Château, le cœur battant et heureux de se faire à nouveau de beaux souvenirs.
*voir l'Archidruide
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