Chapitre 12
Le long territoire des Mille pointes laissèrent, enfin place, au désert de Tanaris. Songeh avec une longue vue acheté auprès de marchants Gobelins, scrutait les alentours. Le vent s'était levé, balayant le sable à grande envolée, rendant leur avancée beaucoup plus compliqué que prévu.
- Il va être difficile d'avancer dans cette tempête, constata Shiima
- Nous devons continuer, répliqua Tarenn
- Oui, le mieux c'est qu'on arrive à avancer jusqu'à Gadgetzan. Là-bas nous nous mettrons à l'abri et attendrons que cette tempête s'arrêter, suggéra Songeh après avoir remis sa longue vue dans une sacoche.
Alors qu'ils commencèrent à faire avancer leur kodos respectifs en direction de la ville, le vent s'arrêta d'un coup. Ils levèrent tous les yeux au ciel, étonnés d'un tel changement de climat. Hésitants, ils se regardèrent chacun leur tour avant que Songeh ne fasse bouger son Kodo.
- Si le vent se montre clément comme ceci, nous pourrions peut être faire d'une seule traite le voyage jusqu'aux grottes du temps?
Shiima prit sa suite tout en grommela :
- Songeh, un vent ne peut pas tomber ainsi sans raison... Tu le sais aussi bien que moi même si je ne suis plus chaman, je garde toujours des souvenirs de mon expérience. Cela ne peut être que de mauvais augure
- Mauvais augure, tu n 'as que ce mot à la bouche depuis plusieurs jours Shiima, rouspéta Songeh
Tarenn lui même était inquiet. La vieille tauren avait raison. Un changement de temps si abrupt ne prévalait rien de bon. Il suivit les deux taurens se chamaillant sur cette question, avant d'éprouver une étrange sensation.
- A combien d'heure sommes nous des grottes ? demanda t'il
Songeh se retourna brièvement pour lui répondre :
- Nous en avons pour une bonne matinée si ce n'est peut être la journée.
- Alors ne trainons pas, faisons galoper nos montures pour être le plus rapidement aux grottes, mon instinct naturel me dit que Shiima a sûrement raison. L'arrêt brutal du vent n'est pas de bon augure. Plus vite nous serons aux grottes, plus vite nous serons à l'abri d'un danger que je pressens.
Il talonna son kodo qui grogna, insatisfait de ce changement de rythme imposé. Les taurens le suivirent sans discuter, ne mettant pas en doute cet instinct si aiguisé chez les Druides.
Au pas soutenu des Kodos, ils dépassèrent Gadgetzan où ils ne prirent même pas pour s'arrêter. Les nombreuse dunes de sable naissantes de la précédente tempête rendirent leur avancée plus fastidieuse que prévue. Les montures peinèrent à avancer dans ces collines sablonneuses. De plus le désert était habité par des bêtes sauvages prêtes à sauter sur les voyageurs égarés. Affamés, ils n'hésitèrent pas à attaquer le petit groupe.
Après une attaque de basilique complètement fou, ils trouvèrent refuge derrière d'anciennes colonnes brisées par les guerres passées. Le soleil était malheureusement au Zénith et ils avaient pris trop de temps pour faire tout ce chemin. Songeh après avoir bu, passa une gourde d'eau à Tarenn qui se désaltéra avidement.
- Il nous reste que très peu de route, mais nos kodos n'en peuvent plus, informa Shiima qui les avait emmené dans un autre endroit encore plus ombragé.
- Et cette chaleur accablante ne nous permet plus d'avancer, répondit Tarenn
- Nous allons devoir attendre que le jour baisse pour pouvoir progresser, en espérant que rien d'autre ne nous tombe dessus, se plaint Songeh
Ils étaient tous les trois trop fatigués du voyage. Shiima se mit à l'écart pour prier les astres de leur être favorable afin de continuer la route sans encombre. Tarenn et Songeh furent encore une fois seuls. Ils contemplèrent l'ombre de la colonne où ils s'étaient réfugié.
- A ton avis, qu'est que c'était ici? demanda Songeh
- Un temple... mais pour qui ou quoi? j'en ai aucune idée, répondit Tarenn
Le silence tomba entre deux avant que Tarenn reprit la parole :
- Merci, dit il presque pudiquement
- De ?
- De m'aider, on se connait à peine, nous ne sommes pas de la même race, ni de la même faction. Tu aurais pu me tuer sur la plage.
- Je n'aime pas cette histoire de faction, nous les taurens nous excédons, pour la plus part, la guerre. Elle n'apporte rien de bon.
Il jeta au loin un caillot qu'il avait ramassé à coté de lui pour éloigner un petit scorpion.
- Je suis bien d'accord, répondit en souriant Tarenn
- Et puis pour être tout à fait franc avec toi, je...
Songeh s'arrêta de parler et tourna les yeux vers l'elfe.
- Je me sens bien en ta compagnie.
Devant ce compliment, l'archidruide se mit à roser des joues, puis il sourit et en guise de réponse lui dit :
- Je te mentirai si je te disais que je n'apprécie pas la tienne.
Songeh tapa sa queue d'un rythme soutenu sur le sol poussiéreux.
- Quoi qu'il arrive dans la vision que te donnera les grottes, je serais honoré de t'aider. Oui, vraiment.
Un long silence gênant s'installa entre eux, et une sorte de tension apparut. Pas celle de deux personnes ne s'entend pas, non. Tarenn ressentit quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps, les premiers émois.
Il inspecta du coin de l'œil le tauren. Pour parler très franchement, Songeh était une "belle" bête. Il était très bien bâti comme la plus part de ses congénères mais, lui avait quelque chose en plus que le Druide n'arrivait pas à définir. Un certain charme peut être? Et puis il parlait très bien la langue commune, comme Shiima. Tous deux étaient très cultivés. Sa crinière châtain avec quelques reflets roux, ondulait au grès d'une brise légère qui s'était finalement levée.
Soudain, Songeh sortit de son mutisme et l'interrogea :
- Comment est-il?
Tarenn fronça des sourcils, ne comprenant pas la question.
- Celui pour qui tu veux retrouver la mémoire? finit Songeh
- Ho! s'exclama l'Archidruide.
Il resta quelques instants sur Songeh, avant de détourner le regard vers l'horizon.
- Il est incroyablement blond...
- Blond?
- Le peu de souvenir que j'ai avec lui, c'est sa blondeur et ses grands yeux bleus. C'est un beau jeune homme, plein d'entrain, de gentillesse et ....
Sa voix tomba subitement, une boule dans la gorge se forma et il n'arrivait plus à parler.
- Je te fais remonter quelque chose de douloureux, répondit Songeh
Tarenn s'empêcha de pleurer. Il ne voulait pas montrer cette vulnérabilité à un "inconnu". Il sentait alors d'énormes mains prennent les siennes. Songeh s'était rapproché de lui et le regardait avec compassion. Ses mains le réchauffèrent plus que de raison. Le tauren était si proche de lui maintenant qu'il pouvait sentir son souffle sur son visage.
- Il l'était, voilà la vérité... Je ne sais pas si finalement c'est bien que je retrouve la mémoire. Il... a tellement changé, il n'est plus celui que j'avais rencontré, alors est ce bien raisonnable que je...
- Ne dis pas cela, coupa Songeh. Je t'en prie, ne me donne pas de faux espoir...
Tarenn se statufia aux mots du tauren. Il retint son souffle, de peur que le chaman n'aille plus loin dans sa déclaration. La tension qu'il avait ressenti plutôt s'intensifia d'un coup. Les yeux brun de songeh plongèrent dans les yeux doré de Tarenn. Ses mains se contractèrent plus fort contre celle de l'Archidruide.
- Je n'ai jamais ressenti cela au près des miens, encore moins avec un étranger. Je suis jeune après tout, mais on m'en a tellement parlé autour de moi de ce sentiment si intense, si... vaste qu'il pourrait faire peur même le plus brave des guerriers. Shiima m'a dit : "un jour tu trouveras quelqu'un dont tu ne pourras plus détourner ton regard de lui. Tout ce que tu verras en lui, tu l'aimeras, et tu voudrais faire toujours passer son bonheur avant le tien, alors tu ne pourras plus hésiter, car ça sera ton bien aimé".
Songeh hésita à continuer quelque instant. Il regarda plus intensément Tarenn, et ses mains continuèrent à les serrer.
- Je... Je n'arrive plus à détourner mon regard de toi, Je suis suspendu à tes moindres mots, à tes moindres sensations, des douleurs sont les miennes, tes espoirs aussi. Ton regard si... Je suis épris de toi. J'essayais de me faire une raison, de me dire que j'ai de la curiosité en vers toi, mais... Non, plus je te regarde, plus cette sensation, cette pression dans mon cœur s'accentue.
- Songeh, je t'en prie, ne va pas plus loin... implora Tarenn, effrayé par tous ses sentiments.
- Non ! Attends, j'ai besoin que tu saches tout ce que je ressens, avant que tu prennes la décision de retrouver ta mémoire. Si j'ai la moindre chance de faire parti de ta vie, alors il faut que je te le dise.
Songeh était maintenant si près de Tarenn, que son souffle lui caressa les lèvres et son nez touchait presque celui de l'Archidruide.
- Tarenn, grommela Songeh.
Il lâcha la main qu'il posa délicatement sur la joue du Druide.
- Sache que quelque soit ta décision, je la respecterais, murmura Songeh, conscient du malaise de Tarenn.
- Songeh...
Il baissa les yeux, honteux, et déchiré par ses propres sentiments. Comme il l'avait pu l'être à l'époque du Norfendre, quand il rencontra pour la deuxième fois Hamza. Et cela n'était pas bon signe pour lui.
Une langue imposante vint lui lécher sa bouche, doucement. Tarenn releva les yeux vers celui qui venait de lui faire cela. Alors qu'il allait succomber à cette appel si dangereux, Shiima vint en courant vers eux en criant :
- Songeh!! Nous devons partir! Les astres sont en colère et je ne sais pas pourquoi!! Qu'est que vous faites tous les deux???
Les deux comparses s'étaient reculés brutalement, rougis tous les deux par ce qu'il venait de se passer. Tarenn passa un rapide coup de main sur sa bouche humide et Songeh se releva comme si de rien n'était pour parler à Shiima.
- Tarenn avait une poussière dans yeux, je l'aidais simplement à lui retirer, prétexta le chaman.
Shiima se pencha vers Tarenn qui ne releva pas la tête de peur de discréditer le subterfuge du tauren avec son visage rouge.
- Et elle est partie? demanda Shiima
- Elle est?? HA oui! La poussière, oui, Songeh a bien fait son travail.
- Pourquoi dis tu que les astres sont en colère, demanda Songeh détournant l'attention de Shiima.
- Azeroth, notre terre bien aimée est tourmentée par quelque chose de sombre, et An'she est perturbé car Mu'sha n'arrive pas à apaiser Azeroth. Il faut que nous atteignions le plus vite possible la grotte et faire ce que nous devons faire avec cet elfe de la nuit et repartir au plus vite au près de nos compagnons. Nous devons.
songeh leva les yeux vers le ciel si bleu et éblouissant, puis fronça les sourcils et se tourna vers Tarenn
- Si Shiima ressent un tel danger, nous ne devons pas trainer. Partons, même si An'she nous brule la peau. Il faut poursuivre.
Tarenn acquiesça. Alors que Shiima alla chercher les kodos peu reposés. Songeh tendit la main à Tarenn pour le relever. Ce dernier attrapa le bras et s'appuya dessus pour se lever. D'un coup, le tauren releva facilement l'elfe qui tomba maladroitement dans ses bras. Encore une fois, la tension monta d'un cran. Alors que Tarenn allait se dégager, Songeh le retint et susurra les mots que Tarenn ne voulait pas entendre.
- Je t'aime, vraiment, alors réfléchit à ma proposition, s'il te plait.
Puis sans le regarder, Songeh s'éloigna de lui même pour aller rejoindre Shiima qui tenait les Kodos, scrutant la scène qui venait de se passer devant ses yeux.
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