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1.

« Si tu tends l'oreille, si le silence reste paisible, si même ton cœur c'est arrêté de battre, alors tend la main et cours. »

Les voitures grondent, mais mon cœur s'est bien arrêter de battre. Alors je commence à courir. Doucement. Avez-vous déjà réussi à percer ce moment, unique, ou plus aucun frémissement ne se fait entendre ? Avez vous déjà pleinement écouté le bruit du silence ? Moi oui. Et c'est assourdissant.

Mes jambes se délient. Mon cœur recommence à battre. Et, dans les plus infimes précautions, toujours aussi doucement, Je souris. Chacun de mes mouvements sont lents et précis. Mesurés et calme. Je cours. Dans un souffle, je dépasse les passants. Puis, quand mon cœur commence à me faire souffrir, je ralentis. Le vent remplit mes narines. L'air frais me caresse le corps. Le silence de la nuit tambourine contre les portes du soleil.

Je cours vers le parc. La nuit tombe doucement. Comme à mon habitude, je vais sûrement passé ma nuit dehors. Mais, cela ne me fatigue pas. Ou plus. Pour la énième fois, je me remémore mon passé. Certains souffrent du leur. Moi je ne comprends pas le mien. J'ai beau fouillé, creusé, arraché les toiles de mon corps qui m'empêche de me souvenir correctement, je ne peux atteindre une partie. La partie. Celle qui précède mes dix ans. Pas le moindre souvenir. Pas la moindre parcelle de souvenir. Cette partie de ma vie m'est inaccessible. Comme un grand mur qui nous sépare. Je me suis souvent demandé, si j'avais seulement un passé. Oui, sûrement. Qui commence sa vie à dix ans ? Oui, je savais qui. Mais cela ne pouvait pas être ça ! Non ! C'était impossible ! Je secoue la tête. Non. Ce n'était pas possible.

Je me masse la nuque. Un tique. J'accélère doucement. Puis, d'une main leste, j'allume la musique. Une musique rythmique. Je chantonne entre mes dents:

They say oh my god I see the way you shine Take your hand, my dear, and place them both in mine...

La musique coupe brusquement. Plus de batterie. Je soupire. Je me rapproche du parc. Je me rappelle. C'est là qu'a eu lieu mon premier baiser. Avec... Tom je crois. C'était... mouillé. Pas très agréable. Pas très frai. Puis, je l'ai vu s'éloigner en souriant. Il s'est approché vers ses copains. Le chef de la bande tenait un gros cahier. Il a marqué quelque chose dedans. Ah ! Le salaud... Je n'ai pas pleuré. Je n'ai pas été déçu. J'ai haussé les épaules et je suis rentré chez moi. En courant. Encore. Quand j'y repense, ma réaction a été très bizarre. Pas normale. Mais... est-ce que je suis vraiment normale comme fille ? Non. Pas complètement du moins. Enfin je suis normale mais je suis... différente ? Oui.

Je me souviens. Nous étions au collège et un policier était intervenu pour nous parler du harcèlement. A l'époque, cela me concernait. Et je n'étais pas la seule. Le policier nous a parlé des gestes à adopter, des changements d'apparence soudain... enfin tout le baratin habituel. Avant de partir, il a dit une phrase qui m'a longtemps hanté par la suite :

« Nous sommes tous normaux. Tous différents. Et surtout, tous égaux. »

À l'époque je n'avais pas compris. Comment peut ont êtres différents et égaux ? Maintenant je comprends. Je comprends bien. Trop bien. J'aimerais ne pas comprendre. Redevenir la fille innocente et fragile de l'époque. Quelque part, est-ce que je ne suis pas plus forte ? Sûrement. Tout le monde devient de plus en plus fort. Mais si j'étais faible à l'époque. En tout cas par rapport aux autres. Et qu'eux, ils deviennent plus fort. De plus en plus fort. Forcement, je suis faible. Très faible. Trop faible.
Les pensées se bousculent dans ma tête.

Je cours doucement.

Maintenant, il fait tout à fait noir. La lune dessine un fin croissant pas plus épais qu'un ongle. La pollution de la ville repousse les étoiles au loin. Un souvenir se rajoute à ma collection. J'étais à la campagne. Chez... un cousin très éloigné. Je crois. L'alcool me faisant un peu tourner la tête. Alors je m'étais éloigné pour, une fois de plus, pensé. La nuit était tombée peu à peu. Quand je m'étais réveillé, j'étais étendu sur l'herbe. Ma robe était trempée. J'avais levé les yeux au ciel. La toile céleste était à couper le souffle. Sur un fond noir, noir de jais, une multitude d'étoiles se détachait du reste. Brillante. Lumineuse. Elle me faisant ressentir une émotion que je ne saurais décrire.

Je saute au-dessus d'une bouche de caniveau. L'air se rafraîchissant. Doucement, je monte les escaliers. Les escaliers en marche pour un nouveau souvenir.

Cela fait 8 ans que je cours. 8 ans que je vis ici. 8 ans que j'accumule les souvenirs. 8 ans que, peu à peu, la souffrance me tiraille un peu plus. Me vole mon cœur. M'enlève mon passé. Me remplit de chagrin. Me force à sourire. Pour combler une façade qui me fait souffrir. Pour cacher le grand vide qui m'engloutit de part et d'autre de mon cœur. N'est-ce pas lâche ? De se caché ainsi ? De cacher sa vraie nature aux yeux du monde ? Si. Sûrement. Mais je suis lâche.

J'arrive en haut des escaliers. Enfin. Je dépasse un banc. Le banc. Oui. C'est là. C'est ici que remonte mon premier souvenir. Après le... trou. Oui. Après le trou. J'étais en train de goûter. Un pain aux raisins pour les curieux. A l'époque, je n'avais pas d'amis et je rentrais seule. Goûter seule. Manger seule. Jouer seule. Parler seule. Oui. Cela m'arrivait aussi de parler seule. Je m'étais assise sur un banc. Puis, un petit garçon avait déboulé. Il était tombé de son tricycle. Il était plus petit que moi. Il avait vécu moins de choses. Pourtant, il a pleuré. Et moi,  je n'avais jamais pleuré. Non. Jamais. Jamais de ma vie. Cela vous parait peut-être bien. Peut-être que vous croyiez que les gens pleurent parce qu'ils sont malheureux. C'est faux. Pleurer est un luxe. Un privilège que certaines personnes n'ont pas.
Certaines personnes aimeraient pleurer. Pour se soulager. Évacuer. Mais pleurer est un luxe. Et certaines personnes n'ont pas le temps,  la force, les larmes pour pleurer. Je n'ai pas le temps, la force, les larmes pour pleurer.

La sensation de voir quelqu'un, devant soi, accomplir quelque chose que l'ont ne connaît pas soi-même. Eh bien ça fait peur. On se sent alors ridicule. Petit. C'est étrange. De se sentir plus faible que quelqu'un de plus petit, de plus frêle, insouciant qui soit. Ça fait peur aussi. Enfin, ça m'a fait peur. Parce que je ne suis pas courageuse. Pas du tout. Non, je ne crie pas devant les araignées. Non, je ne panique pas devant mes amoureux. Non, je n'ai pas peur des monstres sous le lit. Mais, je ne suis pas courageuse pour autant. Car il y a une, non deux choses que je ne peux pas affronter : moi, et mon passé. Deux petits riens. Qui vous semblent peut-être négligeables. Mais qui ne le sont pas. Mes peurs ne sont pas négligeables. Aucune peur n'est négligeable.

Aucune.

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