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Part 12

Je voulais ouvrir mes valises pour prendre quelques affaires, mais il me dit que ce n’était pas la peine et me prit juste le petit sac. La maison était encore animée, mais comme la chambre se trouvait dans un coin de la maison, on a pu sortir sans se faire voir. C’est quand il a allumé la voiture que Sokhna est sorti pour voir et elle nous a fait un petit signe. J’avais encore mon accoutrement bizarre avec le pagne blanc sur la tête. En chemin, il se moquait de moi et de mon habillement mais je me contentais de sourire. J’avais une boule au ventre.
Arrivée à la maison, je m’installais au salon et enlevais enfin le voile et défit le foulard. Rassoul était en face de moi et me regardais en souriant.
- ta coiffure est top ma belle.
Je me levai pour aller me regarder dans le miroir et mon image me fit rire. J’avais trois nattes sur la tête et comme j’étais fatiguée, j’avais de petits cernes rouges sous les yeux. La camisole que j’avais mis était trop grande et trop moche aussi
Rassoul vint se mettre derrière moi et m’enlaçait. Il déposa un petit baiser sur le cou et me regardais à travers le miroir. Il me chuchotait à l’oreille qu’il m’aimait et qu’il a attendu ce jour toute sa vie. Comme il accentuait sa pression et laisser balader ses mains, je le repoussais un peu le cœur battant
- Rassoul, tu m’as attiré ici en me promettant à manger. J’ai trop faim
Il soupira et s’écarta pour aller dans la cuisine. Il revint avec un plat de viande et des frites. Toute contente je m’installais et commençais à manger. Mais je crois que je n’avais plus d’appétit. Je picorais tandis que Rassoul avait disparu dans la chambre. Je me levais finalement et ramenais le plat dans la cuisine, mais le renversais sur moi et me mis à nettoyer. Ma tunique était toute sale et je l’enlevais pour la nettoyer un peu. Je restais donc avec juste le pagne attaché à la taille et l’autre à la poitrine. Je courus au salon pour prendre le voile et me couvrir, et je tombais sur Rassoul. Il s’était changé et avait mis un teeshirt blanc et un short. Je me figeais et me crispais. Il me demandait ce que je faisais et je lui expliquais que j’avais renversé le plat et que je nettoyais. Il s’approcha et me demanda de laisser tomber et de venir me reposer. Il m’enlaçait et m’amenait dans la chambre. J’avais surtout envie de fuir et je le suivis en trainant les pieds et le cœur battant. Je m’arrêtais devant la chambre et j’écarquillais les yeux. La chambre avait changé. Il y avait de nouveaux meubles, un lit plus grand, une coiffeuse, une grande armoire. Des descentes de lit très jolies et des fleurs disposés partout dans la chambre. Seule une veilleuse diffusait une lumière tamisée et ceci donna un charme fou à la pièce.
- tu aimes ? me demanda t-il en souriant
Et comment. J’adorais.
- tu as changé ca quand ? J’étais la hier et je ne l’ai pas vu
- bah c’était la hier, mais tu n’es pas rentré dans la chambre. Bienvenu dans ta chambre Mme Diop.
Le lit était immense et recouvert d’un drap blanc, un couvre lit plié sur le coté et plein d’oreillers dessus. Je m’avançais timidement et m’assit sur le bord du lit.
Purée mon cœur battait fort et j’avais même peur de faire un malaise. Rassoul s’assit juste derrière moi et posa son menton sur mon épaule.
- tout ça c’est pour toi ma belle.
J’avais mis le voile sur mes épaules et il l’enleva pour déposer des petits bisous sur mes épaules nues. C’était doux et malgré ma peur, j’essayais de me laisser aller. Ensuite, il se leva et mis la musique. C’était son artiste préféré Kenny G et la radio diffusait une musique douce. Si la musique adoucit les mœurs, moi, elle m’a plus stressée. Je me levais et dis à Rassoul que je devais aller aux toilettes. Je m’y enfermais un bon moment puis ne sachant que faire, je ressortis. Il n’y avait personne dans la chambre et j’ouvris mon sac pour voir quelle tenue mettre. Mais Adja n’y avait rangé que les bouts de tissus et autres pagnes. Je refermais donc et restais avec mes pagnes. Je m’étendis sur lit et tout de suite après Rassoul réapparut avec de l’eau et me fit un grand sourire. Il se dépêcha de poser cela sur la coiffeuse et se coucha sur le lit à coté de moi et me tira à lui. J’étais plus que crispé et il le remarqua
- ma chérie, détend toi voyons. Tu va finir par me gêner en me jetant depuis tout à l’heure tes regards pleins de frayeur. Je ne vais pas te manger voyons. A moins que…
Il fit mine de me mordre à l’épaule et ceci me décrispa un peu et je me mis à sourire
- désolé, je suis un peu stressé c’est tout
Il se releva un peu et me regarda avec ses beaux yeux la.
- il ne faut pas. je t’aime et je ne te ferais pas de mal.
Je lui souris et il se coucha sur les moelleux oreillers en m’entrainant. J’étais couché sur son épaule et il me caressait la tête. Il me parlait de sa journée et des folies de sa maman qui s’était changé plus de dix fois d’après lui et qui paradait comme si c’était elle la mariée. Il me dit même qu’elle avait l’intention d’aller au salon car elles pensaient que j’allais venir dire bonjour à la famille après la cérémonie de la mosquée. Il disait qu’elle voulait faire un chignon et il l’a retenue en la suppliant de ne pas faire ca. Là, je ne me retins plus. Je me mis à rire en imaginant la scène. Je m’étais assise car j’avais une petite toux et lui aussi s’était relevé. Je me calmais finalement, tandis que lui s’était mis à me regarder fixement. Mon cœur rata un battement surtout qu’il s’était dangereusement approché pour m’embrasser.
Comme j’étais un peu plus relax, je me laissais faire et il appuya encore son baiser. Il en profitait pour défaire le pagne noué sur ma poitrine et écarta les pans. Je me retrouvais nue jusqu’à la taille et il se recula un peu pour me regarder. Ses yeux brillaient et un peu gênée, je me cachais les seins. Il sourit et enleva prestement son teeshirt avant de revenir et de m’écarter les mains. Mon cœur battait très fort et j’avais vraiment peur. Mais il ne me laissa pas le temps de trop y penser, il s’était à nouveau penché sur moi et déposait pleins de baiser sur mon corps. J’essayais de me laisser aller mais sans grand succès même si il s’y prenait vraiment tendrement.
Un moment, il commença à défaire, le nœud du pagne et je voulus l’arrêter. Mais il écarta ma main et continuais. Je me retrouvais donc toute nue à mon plus grand désarroi. Il s’était écarté pour me regarder et je croisais les jambes espérant cacher le maximum. Il sourit et se remit à m’embrasser partout. Il arriva un moment à mes lèvres et se remit à m’embrasser. Il se releva et me chuchota à l’oreille un « laisse toi aller ma belle ». A ce moment, il descendit sa main vers cette partie que je ne voulais que personne ne touche et je saisis sa main pour qu’il arrête.
- laisse-moi voir ce qu’ils t’ont fait.
A cet instant, la première réaction de tonton Farah quand il avait posé sa main sur cette partie de me revint en mémoire et je maintins encore sa main. Il ne forçat pas et se contenta de me regarder avant de m’embrasser. Il en profitait pour libérer sa main et continua. Quand il y posa sa main, je me crispais complètement et ferma les yeux pour ne pas voir sa réaction.
Je m’attendais à ce qu’il écarte rapidement sa main, mais au lieu de ca, il se mit à me caresser tendrement et à me chuchoter à l’oreille qu’il n’avait jamais vu une aussi belle femme que moi. Je me décrispais un peu et ouvrit les yeux pour le regarder. Ses yeux étaient brillants de désir et il respirait sourdement en continuant à me caresser. Tout à coup, il se leva et enleva son short. Je fermais les yeux pour ne pas le regarder, et il plongea à nouveau sur le lit et m’attira à lui. Je sentais son membre bien dur sur ma cuisse et un moment je me dis que j’allais mourir aujourd’hui. Tout le calme que j’avais partit d’un coup et une vraie frayeur s’installa. Il continuait à me caresser, à m’embrasser et à me murmurer des mots doux, mais cette fois, j’avais vraiment peur. Je voulais le repousser, mais je me retins. Il voulait m’écarter les cuisses mais je les maintenais fermement collées. Cette fois, malgré les mots pour me calmer, je restais figée. Il força un peu et écarta malgré moi et se mit au milieu. Puis, il appuya de tout son corps sur moi et commençait à pousser doucement en m’embrassant. Mais rien n’entrait. Il me faisait mal et je le tapais sur la poitrine pour qu’il arrête. Je m’étais mise à pleurer en lui disant qu’il me faisait mal et un moment je crus que c’était fait tellement c’était douloureux, mais non rien n’entrait. Il se releva finalement et je soufflais un peu.
-Diouldé, arrête de crier voyons. Les voisins vont venir dit-il.
Lui-même était fatigué et il respirait fort.
- mais ca fais mal. Dis-je en me tenant la partie concerné.
- attend laisse moi voir ca
Il écartait mes mains et observa attentivement. Puis je l’entendis soupirer
- ma mère m’a dit que s’il ya des problèmes je dois appeler ma tante
- on n’appelle personne. On va le faire doucement et tout ira bien. J’avais parlé à la gynéco et elle m’a dit qu’on avait certes un peu bouché mais que ce n’était pas méchant.
Je le regardais bouche bée. C’était juste le mot « recommencer » qui me faisait peur. Mon Dieu, il avait juste frôlé et ca faisait mal qu’est ce que ca serait s’il y arrive. Il se leva, ouvrit un tiroir et sortit un flacon. Ensuite il revint se coucher. J’avais pris un drap pour me couvrir et il vint s’engouffrer dedans en me tenant bien serré contre lui
- tu as du beaucoup souffrir quand on te faisait ca.
Je lui dis que c’était tout simplement horrible et que jusqu’à présent je m’en souviens. Il ne dit rien et soupira. Je regardais la montre accrochée au mur et il était presque 4h du matin. Je ne me rendais même pas compte de l’heure et je suppose que c’était l’adrénaline qui nous maintenait réveillé. Mais j’étais complètement épuisée. Il me demandait de me détendre pour faciliter les choses et que si je me crispais ca allait être compliqué. Il me parlait doucement en m’embrassant. Ensuite, il se pencha encore et recommençai les séances de caresses. Malgré tout, je n’arrivais pas à me détendre, mais je le laissai faire toute crispé. Je sentais qu’il me mettait un liquide sur la partie déjà douloureuse à cause de la première tentative et il m’expliqua que c’était pour faciliter les choses. Encore une fois, il essaya, cette fois en appuyant plus fort et je criais tellement c’était douloureux. Je me débattais mais il me maintenait fermement et essayait de m’embrassait pour arrêter mes cris. Un moment, j’ai eu vraiment peur car des souvenir remontaient et d’un coup une autre douleur très vive s’ensuivit. J’ai alors senti une petite déchirure. Comme j’avais arrêté de crier, il s’est aussi arrêter en m’appelant pensant que j’étais dans les vaps. Il se releva et je me suis recroquevillée sur moi-même en pleurant. Il se mit derrière moi et se mit à me parler doucement
- calme toi ma chérie. Excuse-moi. shuutttt
Il répétait son shutt encore longtemps en me caressant les cheveux et je me calmais quand même. Il me retournait doucement et on se fit face. Il m’essuyait les larmes qui coulaient et m’embrassait les joues.
- si tu veux on arrête. On n’est pas obligé de le faire aujourd’hui mon cœur, si c’est trop douloureux, on laisse tomber et on essaye une autre fois.
- tu veux dire que ce n’est pas fini.
J’avais vraiment senti une petite déchirure et si ce n’était pas encore fini, je préférais mourir que de continuer. Ma question le fit rire et il s’écarta un peu en se couvrant le visage pour rigoler en silence.
- non ma belle. Mais de toute façon je te laisse. Tu souffre trop.
Il était vraiment sérieux et il me serra dans ses bras. Je me mis à réfléchir à ce qu’on doit dire à ma tante demain si rien ne se passe aujourd’hui. Entre la douleur, l’idée de devoir servir des explications à ma tante, je ne sus quoi faire.
- on peut encore essayer dis-je tout doucement, après quelques minutes de discussion
L’affamé se redressa prestement comme s’il n’attendait que ça.
- tu es sure ?
Non je n’étais pas sûre mais avais-je vraiment le choix.
Je ne répondais rien et il me tira à lui en déposant un baiser bien sage sur le front.
- ne te sens pas obligé. Si tu veux, j’allume la voiture et demain, ils ne trouveront personne ici.
Je me dis que de toute façon, il fallait passer par là et si on part que va penser ma mère. Non, je ne pouvais pas partir. Et je ne dis rien. On était là, tous nus, l’un contre l’autre et rien que cette proximité très sensuelle m’aida à me détendre un peu, car il frottait sa jambe contre la mienne, me caressait les seins et je repoussais ses mains, s’amusait à se coller complètement à moi malgré mes protestations. Mais il répétait que j’étais à lui et me serrait au point qu’il m’étouffait. Je lui dis que j’étais mince et qu’il risquait de me casser. Il essayait de me détendre mais n’empêche, il y avait cette vive douleur que je ressentais et je n’étais pas particulièrement pressé de m’y replonger.
On restait longtemps dans cette position et on discutait à bâtons rompu de choses et d’autres et il réussit même à me faire rire car il imitait mes cris et disait qu’il lui fallait un enregistreur. On entendit l’appel du muezzin au loin et on se regardait en souriant. J’étais un peu reposée et un moment il se leva pour boire de l’eau. Il était debout devant moi et pour la première fois je laisser mon regard vagabonder sur son corps musclé. Mon homme était vraiment très beau et quand j’arrivais à l’arme du crime, je me retournais vivement, le visage en feu. Il m’avait vu et se mit à sourire et se couchant à nouveau, me tira à lui en me demandant pourquoi je ne le regardais pas.
- moi je peux passer toute ma vie à lorgner ton joli corps. Tu es magnifique.
Il avait écarté le drap et m’observais. Je voyais ses yeux recommencer à briller et il se penchait à nouveau pour m’embrasser. Je sentais renaitre en lui le désir par cette partie qui se tendait et mon cœur battit encore plus vite. Il prit son temps m’embrassait les seins, le ventre, s’attardait sur mon nombril et la, je ne pus m’empêcher de prendre sa tête pour essayer de le repousser. Il descendait encore et j’essayais de l’en empêcher sans résultat. Tout à coup j’eus une sensation froide sur cette partie qui brulait et je me crispais involontairement. Il se releva et continuait les caresses et encore une fois se dressa au dessus de moi en poussant un peu plus vigoureusement que la fois précédente. Cette fois j’essayais d’être forte et plaça ma main sur ma bouche pour ne pas crier mais ciel qu’est ce que ca faisait mal. Il mit encore le liquide et appuya de tout son poids sur moi en forçant. La douleur était trop vive et je me mis à crier et à pleurer tout en essayant de me dégager. Mais cette fois il ne me lâchait pas et je sentais une chose s’introduire lentement. J’avais l’impression que c’était un couteau qu’on m’enfonçait tellement c’était douloureux et je ne supportais plus le niveau. Je poussais un cri tellement fort qu’il s’est arrêté un moment pour essayer de me calmer en m’embrassant. Mais je voulais juste qu’il se retire, et je lui disais de se pousser. Mais, il ne m’écoutait pas. Quand il commença à bouger, j’avais cette impression de brulure vive et je tapais sa poitrine en criant et pleurant. C’était à la limite du soutenable.
Au bout d’un moment qui me semblait interminable, je le sentais enfin se retirer et se rouler sur le coté tandis que je sentais un liquide chaud s’écouler. Je me tenais la partie traumatisé et était complètement pliée en deux. Je n’arrêtais pas de gémir car j’avais l’impression d’avoir atteint les sommets ultimes de la douleur. Il se remit à me caresser le dos et le visage
- cette fois c’est fini ma chérie. Je t’en supplie arrête de pleurer. C’est fini.
Je me mis à pleurer et il semblait dépassé et finalement se leva et alla vers les toilettes. J’entendis la douche couler et il ressortit revêtu d’un autre teeshirt et d’un short. Il fouilla à nouveau dans ses affaires et sortit une boite de médicament. Il sortit un cachet et le fit fondre dans un verre. Il me demanda alors de me lever pour boire et que ca me ferait du bien. J’essayais de me relever, mais une vive douleur m’obligea à me recoucher. Il me tendit quand même le verre, mais mes mains tremblaient tellement que je le fis tomber.
Il me répétait que ce n’était pas grave et il me refit un autre verre et cette fois me releva la tête et m’aida à le boire. Mes larmes coulaient et je sentais qu’il était très peiné de me voir comme ca. Il s’assit à coté de moi et se penchait pour me murmurer à l’oreille
- c’est fini. Merci ma chérie. Je suis l’homme le plus heureux de la terre. Je t’aime, je t’aime. Tu me pardonnes ?
Il me posait la question en déposant des tonnes de bisous sur mon visage.
Ces mots me touchaient et j’essayais tant bien que mal de lui sourire.
Mais qu’est ce que les livres peuvent nous raconter des histoires. J’en avais lu pas mal et aucune ne m’avait parlé de cette douleur sourde que je ressentais à cet instant. Dans les livres c’était décrit comme un moment magnifique, avec une union des cœurs et des corps. Qu’il y avait juste un instant de douleur mais que tout de suite après c’était l’extase. Je me dis alors que c’était parce que je n’étais pas comme les autres et que c’était l’excision qui était la cause de tout ca. Je continuais à trembler et il me recouvrit avec un drap en se couchant à coté de moi et en me caressant le visage.
- tu veux que je t’aide à te relever ?
Non je n’avais pas envie de me lever. Je voulais juste que cette douleur disparaisse.
En regardant par la fenêtre, je vis les premières lueurs et je compris qu’on était déjà au matin.
J’étais là étalé sur le lit, tremblante de douleur et complètement épuisée. Je n’avais aucune force et j’avais mal partout.
Rassoul était la à essayer de me réconforter, quand on entendit sonner à la porte. Je pensais automatiquement à ma tante tandis que Rassoul se levait. Je voulais voir le drap, mais je n’avais même pas la force bougé et je restais sur place. Ma tante entrait doucement dans la chambre en m’appelant. Je répondis faiblement et elle s’approcha lentement. Elle s’assit à coté et me demandai si tout allait bien. Je hochais seulement la tête et elle se mit à chanter mes louanges d’une voix étreinte par l’émotion. Je ne pus retenir mes larmes. Elle me félicitait d’avoir su rester chaste et d’avoir honoré toute la famille. Je pleurais certes d’émotion mais j’en profitais pour encore pleurer de douleur. J’avais trop mal et elle poussa la couverture. Rassoul était à l’entrée et je le vis essayer de venir pour l’aider, mais sa mère le retint et l’entraina du coté du salon. Avant de sortit je le vis me regarder avec un air très triste et j’en eux un pincement au cœur.
Ma tante m’aida à me relever et ca fut vraiment laborieux. Je réussis à m’assoir sur le lit et la, je vis que le drap. Je m’attendais à une petite tache, mais le drap était complètement rouge et e me redressant, je sentais encore un liquide couler. Mais la douleur était toujours insupportable. Elle m’aida à me lever mais j’avais les jambes tremblantes et je n’arrivais pas à me mettre debout. Finalement elle me soutenait et je me levai en m’appuyant sur elle. Je restais debout un moment puis elle me conduisit vers les toilettes et m’assit sur la chaise anglaise. J’avais envie de faire pipi, mais si je savais ce qui m’attendait au moment d’uriner, j’allais faire une ablation de la vessie. J’en ai des frissons rien qu’en y repensant. C’est comme si on versait de l’alcool sur une blessure béante. Je me remis à pleurer et à réclamer Rassoul et ma tante essaya tant bien que mal de me réconforter. J’avais mal à l’intérieur de mes cuisses et aux épaules. Elle me massait un peu le corps avec du beurre de Karité. Ensuite, elle sortit un moment et je restais seule. Je la vis à travers la porte entrebâillée, enlever le pagne et le drap en dessous et les plier soigneusement avant de sortir. Au bout de quelques minutes elle revint avec une grande marmite bouillante contenant des feuilles. Elle dilua cela un peu et m’aspergea de l’eau très chaude. Le contact me fit crier et elle utilisa les feuilles pour me masser un peu. Quand elle en versa sur mes fesses et commença à masser, je me mis à crier et j’entendais Rassoul taper à la porte et demander si tout allait bien. Ma tante répondait que oui et continuait son châtiment.
Ensuite elle sortit et demanda à Rassoul de lui donner un vêtement ample que je dois mettre. Il mit du temps car mes bagages étaient chez eux et au bout de quelques minutes, on m’apporta une camisole que j’enfilais. J’avais aussi mis un slip qui me gênait énormément. L’effet des feuilles ou du bain, je me sentais un peu mieux et avec l’aide de ma tante, j’ai rejoins ma chambre et je trouvais qu’on avait changé les draps et arrangé la chambre. Je m’étalais sur le lit et ma tante m’attachais à nouveau un foulard en me recommandant de le garder et qu’elle reviendrait plus tard. Avant de partir elle me fit boire une potion qui d’après elle me ferait du bien. Dès qu’elle sortit Maman Oussey entrait à son tour en me félicitant et en disant que j’étais une fille bien et bien éduquée. Elle avait un bol rempli de bouillie de mil et elle me recommanda de me lever pour manger un peu. Mais je n’en avais pas trop envie et je lui demandais ou était Rassoul.
- toi tu oses encore demander ou est Rassoul. Tu veux que je te l’appelle encore ?
Elle se moqua encore de moi et me demandais de me lever pour manger. Mais je lui dis que je voulais dormir un peu car j’étais vraiment fatiguée. Avant même qu’elle ne sorte je m’étais endormie. A mon réveil, ma mère était assise à coté de moi et me regardais en se tenant la bouche. Dès que je bougeais, elle sursauta et se pencha sur moi.
- Diouldé ?ca va ?
J’essayais de me lever mais la douleur me rappela à l’ordre. Et elle se pencha sur moi pour m’enlacer et elle se mit à pleurer. Voir ma mère en larmes me brisa le cœur et je lui demandais d’arrêter
- je pleure de joie ma fille. Après tout ce que tu as traversée, maintenant tu peux marcher la tête haute. Je suis fière de toi et ton mari est venu jusqu’à la maison pour me dire qu’il était fière de toi. A la maison, il ya la fête. Tu m’as honorée.
Je lui pris les mains et y fourra mon visage pour me mettre à pleurer.
- je vais te laisser te reposer. Si c’était en Guinée, tu allais revenir à la maison pour une semaine qu’on puisse te masser, mais ta belle mère a dit qu'ici, une nouvelle mariée reste chez son mari et ne reviens chez sa mère qu’au bout d’une semaine. Je ne veux pas tirailler avec elle donc je te laisse. Mais je viendrais tous les jours.
je la regardais partir le coeur gros.
Après elle, mes belles sœurs aussi sont venues me rendre visite, mais je ne pouvais me lever. La douleur était encore vive et je me forçais à parler. Vers 14h, Rassoul revint et dès que je le vis, mon cœur s’illuminait et je lui fis un sourire un peu forcé. Il se pencha sur moi et déposa un baiser sur mes lèvres
- tu vas bien ma chérie ? demanda t-il sur un ton vraiment inquiet
- oui ca va. Tu étais ou depuis ce matin ?
Il me sourit et m’embrassait encore
- avoue que je t’ai manqué. Tu ne peux plus te passer de moi ? Tu veux qu’on s’y mette encore ?
Je lui lançais un regard catastrophé et lui demandais de m’aider à me relever car je voulais aller aux toilettes et surtout enlever ce slip qui me dérangeait énormément.
Il m’aida donc et dès que je me suis levée, j’ai eu un vertige et je vis le regard étonné de Rassoul qui passait de moi au drap. Je me retournais et je vis que le drap et ma tenue était complètement rouge de sang.
- ma chérie, je crois qu’il faut qu’on aille à l’hôpital…

Le mot hôpital me fit frissonner et je lui dis que ce n’était pas grave. Je n’avais pas de bons souvenirs. Mais il insistait disant que ce n’était pas normal. De toute façon j’avais surtout envie de faire pipi et il m’aida à aller aux toilettes. Pfff c’était encore plus douloureux et je grimaçais. Il me demandait si tout allait bien et pour ne pas trop l’inquiéter, je lui dis que ca allait.
Il recommençait à me parler d’hôpital mais je refusais et lui demandais juste de me donner d’autres draps. Je lui disais que j’allais bien et dans ma tête c’était juste quelque chose de normal que j’ai des saignements. Il rouspétait en disant que je devais dans ce cas le laisser me consulter pour voir si tout était normal. Mais je lui dis que je n’étais pas sa patiente. Il était hors de question que je me remette nue devant lui. Je ne suis pas suicidaire quand même. Il se mit à rigoler en disant que lui aussi n’était pas fou pour essayer de faire quoi que se soit alors que j’étais en train de souffrir. Il m’aida quand même à changer les draps et à m’habiller. J’avais juste mis une robe et cette fois encore je remis un slip et comme je n’avais pas trouvé de serviette hygiénique, il me donna des papiers toilettes que je mis comme protection en attendant. Qu’est ce que ca brulait mais je marchais doucement pour atténuer la douleur.
Il m’aidait en disant que ca n’allait pas et qu’il allait me chercher quelqu’un pour me consulter. C’est sur ces discussions que quelqu’un sonna et j’entendis sa mère lui dire qu’il ne devait pas être avec moi et qu’il devait me laisser tranquille.
- oh maman, mais c’est ma femme. Pourquoi je ne devrai pas être avec elle. Je t’ai dit que je ne fonctionne pas avec vos traditions là.
Ils entrèrent ensemble et sa mère tenait un grand bol et elle me dit que c’était du bon riz bien mouillé et que c’était bon pour moi. Elle était avec ma cousine Halima qui m’avait accompagné la veille. Rassoul me dit qu’il sortait un moment mais qu’il n’allait pas durer sous le regard désapprobateur de sa mère qui disait qu’il n’avait rien à faire ici. Cette dernière voulut m’obliger à manger, mais je n’avais pas faim et elle se mit à rouspéter en disant qu’elle n’aimait pas les gens têtus. Finalement je m’obligeais à avaler quelques cuillérées avant de me recoucher. Elle me dit que normalement, je devais retourner dans la chambre qu’elle avait aménagée pour moi car elle ne pouvait pas tout le temps se déplacer pour m’amener à manger. Je ne voyais pas pourquoi elle ne remettait pas le bol à Sokhna au lieu de venir, mais je ne fis aucune remarque. Je lui dis d’en parler à Rassoul et je ferais ce qu’ils ont décidé. Elle partit en maugréant.
Ma cousine est restée avec moi et je lui ai demandé d’arranger un peu la chambre et de me chercher mon portable. Elle remit un peu d’ordre, mais le portable était introuvable.
En fin d’après midi, Rassoul revint avec la dame gynécologue qui m’avait consulté avec maman Fanta la dernière fois. J’étais vraiment gênée, et Rassoul après avoir fait les présentations, nous dit qu’il allait nous laisser
- Toutes mes félicitations Diouldé.
- merci, Mme Gaye
- ton mari est quelqu’un de bien. Toujours prêt à rendre service et très attentionné à l’égard des patients.
Elle ne tarissait pas d’éloges en l’endroit de Rassoul. Et finalement elle en vint au cœur du problème.
- tu saignes toujours ?
- je ne sais pas. Je n’ai pas vérifié depuis ce matin
- tu veux bien te déshabiller pour que je puisse voir.
J’hésitais un moment, puis me leva en grimaçant. Elle m’aida à me relever et cette fois heureusement qu’il n’y avait pas de tache sur le drap. Je m’assis et encore une fois m’aida à relever ma robe et à enlever le slip. Ces petits gestes m’avaient complètement essoufflée et chaque mouvement était très douloureux.
- courage ma belle. Je sais que ce n’a du être facile pour toi
Je secouai la tête et me recouchais. Elle m’a alors recouvert d’un drap
- dès que tu es prête tu me dis que je regarde ok ?
J’avais les jambes serrées et j’hésitais vraiment à dévoiler cette partie de mon corps car j’avais peur qu’on ne me blesse encore une fois. Finalement je me décidais à écarter les jambes et quand elle y posa ses doigts, je sursautais et me crispais en tendant tout mon corps
- détend toi Diouldé. Je ne te ferais rien. Je veux juste voir.
J’essayais de me laisser aller et elle continua à regarder. Au bout d’un moment, elle se releva et enlevai ses gants. Elle soupira et m’aida à étaler mes jambes
- bon, ce n’est pas très méchant. En fait lors de ton excision, on a bouché une partie de l’entrée du vagin. C’est des pratiques très courantes chez les femmes excisées. Maintenant pour faciliter le premier rapport, certains coupent légèrement mais c’est très douloureux.
Je repensais aux paroles de Mariama. Elle on l’avait coupé avant son premier rapport et elle avait énormément souffert.
- quand Rassoul est venu me parler de ton cas il y’a quelques jours, je lui ai dit que pour toi, l’obstruction était juste partielle et que s’il s’y prend avec beaucoup de tact ca devrait passer sans trop de dégâts.
Elle était vraiment gentille. Elle prenait son temps pour m’expliquer la nature de mon excision et n’hésitait pas à utiliser des termes très crus sans sourciller. Elle me fit un long discours sur les méfaits de l’excision, me demanda à quel âge on me l’a fait.
- maintenant, tu saignes parce que tu as une petite déchirure et je dirais que c’est un peu normal. Si elle était plus importante, tu viendrais avec moi et on fera un petit point de suture, mais je crois que ce n’est pas la peine de plus te traumatiser encore plus et puis je trouve que ce n’est pas trop grave. D’ailleurs le saignement s’est arrêté.
Je hochais la tête. Faire un point de suture. Jamais. Plutôt me tuer.
- Ton mari doit mourir d’impatience. Je vais lui expliquer tout ca. C’est bon ? Tu as des questions ? Me demanda t-elle gentiment
- heuu.. vous n’avez pas de médicaments pour…heuue.. la douleur. Ca fait très mal
Elle sourit
- c’est vrai et c’est parce qu’il y a eu une inflammation. Je vais te prescrire du dopliprane pour la douleur et un anti-inflammatoire qui va soulager tout ca.
- si j’étais normale… ca allait se passer comme ca ? Demandais-je un peu timidement
Elle hésita un bon moment penchant la tête tantôt à droite, tantôt à gauche
- on ne peut jamais présager comment se passe la première fois. Mais bon, sans ce bouchon, c’est sur que ca aurait pu…disons mieux se passer. Mais ne te considère pas comme anormale ma belle. Beaucoup de femme souffrent lors de leur premier rapport. Ne te particularise pas.
Elle continuait à me donner d’autres conseils et me dit que ca allait bientôt passer et que je pourrais savourer mon mariage. Je la remerciais et elle me dit qu’elle va donner à Rassoul l’ordonnance. J’avais encore des questions concernant les moyens de contraceptions mais j’hésitais et décidais finalement d’en parler d’abord avec Rassoul. Je la remerciais chaleureusement et avant qu’elle ne sorte, elle m’aida encore à me rhabiller. J’entendis sonner à la porte et je reconnus les voix de Fatou et Maty qui parlaient avec Rassoul.
Mme Gaye pris congé et mes amies firent irruption dans la chambre en marchant doucement et en retenant leur rire.
- ey yaw Diouldé ? Tu te sens mieux ? Tu te porte mieux ?
Elles me firent sourire. Comme si elles s’étaient donné le mot, elles s’installèrent toutes sur le lit autour de moi et chacune voulait savoir comment ca s’était passé et si ca avait fait mal et si j’avais criée. Un moment Rassoul entra dans la chambre et elles se turent toutes.
- hé vous là, ne fatiguez pas ma femme. Si vous voulez savoir comment ca s’est passé allez vous trouvez des maris. Vieilles filles va…
Rassoul était de nature très sérieux et quand on ne le connaissait pas, on pouvait facilement dire qu’il était hautain ou dur. Mais Adja avait réussi à le dégriser et c’est seulement avec elle que je le voyais taquiner et se moquer. Il était un jour venu me prendre chez Adja et depuis c’était la franche camaraderie. Adja aussi ne se laissait pas faire. Ils étaient très familiers et je rigolais toujours de leurs petites disputes. Avec les autres, ils se connaissaient à peine.
- toi on t’a confié notre amies et tu lui as fait ca ? Moi je suis fâchée contre toi
- reste fâchée, moi j’ai mon amour qui m’aime et c’est ca le plus important.
Il s’était approché et s’était penché pour déposer un bisou sur la joue. Leur petit échange me faisait rire et je me contentais de les regarder, toujours bien emmitouflé dans les couvertures. Rassoul avait enlacé Adja et lui fit aussi une bise
- j’ai mon petit frère qui cherche une épouse ca te dis ? lui dit-il en rigolant
- non merci, je te dis que je suis fâchée contre toi
Et s’en suivit une autre petite dispute amicale. Ensuite il me remit mes médicaments et je les but sans demander mon reste. Ah l’espoir que cette douleur cesse me donnait des ailes. Ensuite, il me dit qu’il allait faire un tour à l’hôpital. Il avait prit des congés mais ne pouvait s’empêcher d’y aller. Il me laissa avec mes petites curieuses qui voulaient des détails (comme certaines d’ailleurs). Je leur dit que ce n’était pas si douloureux que ca et elles me regardèrent avec de gros yeux en me posant encore pleins de questions. Je répondais parfois et d’autres fois je les laissais faire des suppositions. Elles mangèrent mon bol de riz et m’aidèrent à chercher mon portable qui avait définitivement disparu. Je songeais à Coumba qui avait du appeler plusieurs fois sans succès. Elles prirent congé après la prière du crépuscule et ma belle mère revint encore avec cette fois un bol de soupe. La douleur s’était un peu atténué et j’arrivais à m’assoir seule et à me lever.
- Ma fillee dès que Rassoul reviens, il faut venir à la maison. Je n’attends que vous et puis toute la famille ne pouvait pas venir ici pour te voir. C’est plus pratique que tu viennes là bas.
Elle continuait à parler en disant que vraiment elle était contente de moi et que ma mère est une femme bien qui connait les térangas. J’essayais de déceler une once d’ironie mais bon, je me dis qu’elle le pensait vraiment. Au moment de partir, elle croisa Rassoul à la porte et lui demandais ce qu’il faisait la
- mais maman, j’habite ici. Ou veux tu que j’aille
- je ne sais pas. Mais tu ne dois pas être avec ta femme. Je vous attends. Amène la à la maison, elle va dormir avec sa cousine jusqu’à la fin de la semaine et après tu pourras la récupérer. C’est comme ca Rassoul.
Elle continua encore en parlant de la famille qui devait me visiter et du papa qui voulait me voir.
- d’accord maman, attends, je vais te l’amener tout à l’heure. C’est bon
- ok, c’est bon.
Elle partit en nous disant « à tout à l’heure »
Dès qu’elle partit, Rassoul s’approcha de moi et déposa ses lèvres sur les miennes. Ensuite, il accentua son baiser en me serrant.
- tu vas mieux ma chérie ?
- oui ca va, répondis-je en lui souriant et en avançant mon visage pour déposer un autre baiser très léger sur ses lèvres.
Il s’écarta prestement et me tendis la main
- lève toi vite et prépare rapidement tes affaires on s’en va.
Je ne comprenais pas et je le regardais avec un air étonné. Il se rassit à coté de moi et me tira
- j’en ai marre de tous ces protocoles. On est marié, je t’aime et on m’interdit de t’approcher. Je ne comprends pas. Je ne me suis pas marié avec des coutumes et des traditions Bon Dieu
J’allais protester mais il se releva encore.
- écoute, soit tu viens avec moi sinon je pars et je reviens dans une semaine. Je ne supporte pas de te savoir à coté et ne pas avoir le droit de t’approcher alors que je viens de te découvrir. Les traditions à la poubelle.
Je me mis à rire sans rien trouver d’autre à lui dire. Il me tendit la main et m’aida à me relever. Ca faisait toujours mal et je grimaçais et me rassis.
Il ouvrit ma valise et trouva un autre sac et y jetas quelques affaires. Il prenait quelques robes et des jeans et chemisiers. Ensuite, il ouvrit son armoire et prit aussi quelques affaires.
J’en profitais pour aller aux toilettes et purée qu’est ce que ca brulait quand j’urinais. J’en avais les larmes aux yeux, en plus l’intérieur des cuisses faisait aussi mal et c’était des douleurs musculaires.
En ressortant, je trouvais Rassoul prêt et je réfléchissais à la réaction de sa mère si elle ne nous trouvait pas ici et j’en eus des frissons. Ma mère savait que je ne sortirais que dans une semaine et je me promis de l’appeler. Je n’avais aucune idée de l’endroit ou on allait et Rassoul ne voulut rien me dire.
Je montais donc dans la voiture à l’arrière pour que je puisse m’étaler et avec toujours cette petite douleur et cette gêne entre les jambes. Mais, je devais quand même avouer que les médicaments m’avaient vraiment soulagé. Par rapport au matin, où je voulais m’arracher cette partie, je pouvais m’estimer heureuse.
On partit donc et Rassoul était en train de parler mais je crois que j’étais trop fatiguée et je me suis endormie. Je ne saurais combien de temps toujours est-il que je me suis réveillée devant une somptueuse villa. Je sortis en demandant à Rassoul ou est ce qu’on était.
- c’est la maison d’un ami. il me l’a prêté pour quelques jours.
Il faisait nuit noir
- et c’est ou ?
-Toubab Dialaw. Tu as dormi tout le trajet.
Un homme sortit de la maison et après nous avoir salués, il tendit des clés à Rassoul et lui dit qu’il habitait la case en bas de la villa et qu’en cas de besoin, on pouvait l’appeler. On entra dans la maison et je vis la superbe piscine surplombé par une magnifique maison. L’intérieur était décoré dans un style africain et le gardien déposa les bagages dans une chambre. Je m’installais sur le canapé du salon et allumais la télé tandis que Rassoul discutait toujours avec le gardien. Finalement je me levais pour aller dans la cuisine et je fus ébahie. C’était la classe et quand j’ouvris le frigo je poussais un cri. Il y avait tout. Des fruits, du lait, du jus. Comme j’avais les yeux plus gros que le ventre, je sortis presque tout bien décidé à tout manger. Mais je me contentais de grignoter un peu et comme Rassoul tardait à venir et je me mis à sa recherche. Je le trouvais dans la chambre en train de téléphoner et à sa tête je compris que c’était sa mère
- ok maman, je suis désolé maman, oui, j’ai compris. Non, maman, on ne rentre pas aujourdhui. Je ne sais pas maman. Oui, je sais que tu es très fâchée. Non Diouldé n’était pas d’accord, mais je l’ai obligé à me suivre…
Je me mis à rire et me couchais sur la magnifique lit. La chambre était tout simplement jolie et très bien décorée. J’allais dans les toilettes et je vis la baignoire remplie d’eau moussante. Je touchais et je vis qu’elle était très chaude et elle semblait m’appeler. Je me déshabillai bien vite et plongeait dedans en grimaçant car le contact de l’eau chaude avec mes fesses me brulait et ravivait la douleur. Je faillit laisser tomber, mais au bout de quelques minutes, je m’habituais et me laissait aller. C’était bien la première fois que je prenais un bain et ca sentais tellement bon. La chambre de maman Fanta avait des toilettes avec une baignoire mais il ne m’était jamais venu à l’idée de faire couler un bain. Et je le regrettai car c’était magnifique. Je défis rapidement mes affreuses tresses et plongeais la tête dans l’eau. En immergeant, je sentis Rassoul glisser aussi dans la baignoire et se mettre derrière moi, et je sursautais. Mais avant que je ne réagisse, il m’avait encerclé et bien serré contre lui. Je résistais au début mais il déposait de petits bisous sur le cou et finalement je me laissais aller
- ma mère vient de me passer un savon d’enfer. Mais la vision que j’ai eu en entrant ici en vaut la peine.
- j’espère qu’elle ne m’en veut pas ?
Je m’inquiétais vraiment de sa réaction et ne voulais pas d’emblée avoir des problèmes avec elle.
- surement mais je lui ai bien dit que tu n’avais pas le choix. Encore ma mère ca va mais quand Kiné s’en même pour me dire ce que je dois faire, ca je ne supporte pas.
Je ne voulus pas dire mon avis car je ne voulais pas me mêler de leur problèmes surtout quand il s’agissait de Kiné sa grande sœur. Donc je me tus et la discussion sur sa famille prit fin.
- Mme Gaye m’a dit que je n’ai pas été tendre avec toi et que je t’ai blessé, me chuchota t-il à l’oreille, tout en laissant balader ses mains partout sur mon corps.
- humm
- suis désolée ma belle, ce soir je ferais plus doucement
A ce moment je sentais quelque chose de dur se coller à moi. J’avais bien entendu ? Ce soir ? Non pas question. J’écartais ses mains doucement et me poussait
- Rassoul ce soir pas question que tu fasses quoi que ce soit. J’ai mal et je ne suis pas encore guéri. Mais toi ca ne va pas non ?
Il éclata de rire et eus du mal à se ressaisir. A chaque fois qu’il me regardait, il éclatait encore de rire et comme l’eau commençait à refroidir, je me levais et tirai une serviette. Dans les films, les gars partaient s’habiller mais moi j’avais envie de me rincer le corps. Comme rassoul était toujours en train de se marrer dans la baignoire, je sortis pour aller dans une toilette situé sur le couloir que j’avais repéré. Je me rinçais rapidement et retournai dans la chambre. Il était toujours dans les toilettes et j’ouvris mon sac pour prendre des habits.je vis dans le sac des nuisettes et des pagnes bizarres. Je souris et je savais qu’il a du les glisser quand j’étais dans les toilettes. Je prit donc un de ses teeshirts et mit un slip et un pagne. Pas bien sexy pour une nuit de noce, mais je voulais tout faire pour ne pas attirer l’attention sur moi et je pensais que cette tenue était un vrai tue-l’amour. Mes cheveux étaient mouillés et comme ils étaient emmêlées, je les ai attaché avec un élastique en prévoyant de les peigner le lendemain et m’empressait de me glisser sous la couette. Rassoul avait allumé la climatisation et allumé la veilleuse. C’était aussi la première fois que je dormais dans une chambre climatisé. J’avais un ventilo dans ma chambre chez maman Fanta et c’était déjà le luxe pour moi. Alors vous imaginez la clim. J’étais dans un petit paradis.
Rassoul sortit finalement des toilettes et fouilla dans ses affaires pour s’habiller. Je fis semblant de dormir, mais ca ne l’empêcha pas de venir se coller à moi. Moi qui pensais qu’il s’était habillé eh bien non. Ca serait trop beau, il était complètement nu.
- mais pourquoi tu t’es habillée
- pour me protéger contre les agresseurs
- ta protection n’est pas très efficace.
Avant que je ne comprenne, il m’avait enlevé le pagne et jette à l’autre bout de la pièce. Ensuite, il se mit sur moi et entreprit de m’embrasser tendrement. Il avait aussi glissé ses mains sous le teeshirt et se mit à me caresser. Je me retrouvai rapidement nu et moi aussi je me mis à le caresser. Cette fois je n’étais pas crispée et était beaucoup plus détendue. On s’embrassait et se caressait et il ne cessait de me répéter qu’il m’aimait. Je prenais gout à ces flirts et quand je sentis son membre bien dur, je me crispais un peu. J’avais encore mal et vraiment je n’avais pas envie encore de subir le supplice. Mais ce soir, il n’essaya rien. Après s’être câliné, et appris un peu à connaitre le corps de l’autre, il s’est couché sagement et m’a serré fort dans ses bras et m’embrassant le front
- sama peule bou tapète bi (ma petite peule qui a peur). Je n’avais l’intention de rien te faire, mais comme tu démarre au quart de tour, te taquiner me fais du bien
Je le pinçais bien fort et quand il poussa un cri je le lâchais
- ce matin j’avais crue que j’allais mourir tellement c’était douloureux. Heureusement que les médicaments m’ont fait du bien.
Je me relevais un peu et m’accoudant, je le regardais fixement comme pour marquer à jamais son visage dans ma tête. Je commençais à m’habituer à ce beau visage, des grands yeux avec des sourcils bien dessinés, ce nez aquilin, cette bouche… Cet homme était mon mari et il a été mon premier homme. J’avais le droit d’être nue contre lui, je devais maintenant tout partager avec lui, vivre avec lui. Je le regardais en réfléchissant à tout ca et j’avoue que la sensation était bizarre. Je me sentais enfin en sécurité après avoir traversé tant de choses, et après l’avoir longuement observé, je me penchais pour l’embrasser et lui dire que je l’aimais. Il me sourit et on resta une bonne partie de la nuit à se câliner et à discuter. Il voulait que je lui touche la chose et moi je refusais et donc c’était le point de départ de petites embrassades qui débouchaient sur des moments plus chauds mais heureusement cette nuit, il fut quand même sage. D’ailleurs psychologiquement je ne pense pas que j’aurais pu supporter une autre douleur. On s’endormit presqu’au petit matin et le lendemain, c’est presque vers midi que nous nous sommes réveillé.
Je me sentais vraiment mieux et à part encore cette petite douleur je me débrouillais pas mal. Il m’a demandé si je voulais qu’on prenne un bain ensemble. Son regard un peu trop malicieux et le ton employé ne m’ont pas trop convaincu et comme je fuyais toute éventuelle confrontation physique, je lui dis je préférais me doucher avec mon filet et du savon. Il fit une petite moue et partit s’enfermer dans les toilettes. J’essaierais d’être plus « djongué » une autre fois.
Après lui je pris aussi une douche et vraiment ca faisait mal quand l’eau y touchait. Je voulus mettre un jean mais comme je les mettais un peu serré, j’ai vite fait d’enlever car dans ma situation mettre quelque chose qui a un entrejambe s’avère très compliqué. J’ai donc mis une robe en wax sans rien en dessous. Et c’était tellement mieux.
Je trouvais le petit déjeuner dans la table de la cuisine très bien préparée et une jeune fille qui s’affairait à nettoyer. Après l’avoir salué elle me dit que c’était la femme du gardien et qu’elle était la pour nettoyer et cuisiner si je voulais aussi. Je la remerciais et comme je marchais lentement, elle me demanda si j’étais malade. Je me contentais juste de lui dire que j’avais des douleurs à la jambe. Ensuite je pris le plateau et allait m’installer près de la piscine pour manger. Rassoul revint et s’installa à mes cotés et on prit un magnifique petit déjeuner ponctué de petits baisers, de plaisanteries. On se regardait beaucoup et on se souriait bêtement. Ah l’amour. Je ne pensais pas ressentir tant de choses pour lui. Mais depuis le mariage et la fameuse nuit, c’est comme si on m’avait insufflé une grande ou même une énorme dose d’amour pour cet homme. Et puis que pouvais-je lui reprocher. Il a dépensé tellement pour me faire plaisir et m’honorer. Ensuite, il a toujours été tendre et affectueux et m’a pris comme j’étais. Non je n’avais aucune raison pour ne pas l’aimer.
Je discutais avec lui de mes frais de scolarité qu’il a payée toute l’année et il m’avoua qu’il voulait que je suive une bonne formation et avait demandé à Ibrahima de ne pas m’en parler car je risquais de refuser.
- et si on ne s’était pas mariée ?
La question le fit sursauter et il me regarda
- tu penses que je l’ai fait pour te retenir ?
- non bien sur mais c’était quand même beaucoup d’argent
Il haussa les épaules et soupira.
- je travaille tout le temps. J’ai donc le droit d’offrir le meilleur à la femme que j’aime. Et même si tu avais refusé de te marier avec moi j’allais continuer à te payer tes études. Et puis pour quels raisons aurais tu voulu ne pas m’épouser ?
- pour aucune raison
Je tournais alors la tête et regardais un point invisible. Le souvenir de Demba revint et je me dis que s’il avait été un peu plus insistant, s’il m’avait montré un peu plus qu’il tenait vraiment à moi qui sait. Mais je repoussais rapidement ces idées. De toute façon, il n’avait plus donné signe de vie depuis longtemps et moi aussi je n’avais plus essayé de le joindre et c’était tant mieux, mais j’avais quand même involontairement un petit pincement en y songeant.
Après le petit déjeuner, Rassoul dit qu’il voulait nager un peu. Moi, je n’ai jamais su nager et bien que l’eau m’attirait, je songeais à ma petite douleur qui disparaissait petit à petit et je ne voulais pas tenter le diable. Encore un peu fatiguée, je me retirais dans la chambre pour dormir.
Et je dormis toute l’après midi. Il faisait déjà sombre quand je me suis réveillée et j’ai trouvé Rassoul dans le salon en train de prier et je suis allé faire mes ablutions pour faire comme lui. Ensuite, il me demanda d’aller mettre quelque chose de plus sortable et on est allé manger dans un restaurant des environs. On a passé une belle soirée et à notre retour, on s’est blotti dans le canapé pour regarder un film. C’était le film Titanic. J’avais eu beaucoup d’échos et tout le monde en parlait et c’était la première fois que je le regardais. A la fin du film, j’étais en larmes et Rassoul était endormi. Pfff. Il n’aimait pas les films d’amour et préférait ceux d’action. Je le réveillais violemment en lui disant que c’était le plus beau film que je n’ai jamais regardé et il sourit en s’étirant
- bien ma chérie, après le film d’amour passons à l’action…
Cette nuit, comme j’étais plus détendue par la merveilleuse soirée et surtout après avoir regardé le film, j’avais besoin de me retrouver dans ses bras et je le suivis dans la chambre. Il devait avoir une baguette magique car en un rien de temps, on se retrouvait tout nu sous les couettes et il prit son temps en m’embrassant et en me câlinant. Je pensais que cette fois encore, on s’en arrêterait là, mais fallait quand même pas trop rêver. Cette fois ci aussi je criais un peu quand ca rentrait mais il le fit vraiment doucement en s’arrêtant à chaque fois que je le poussais un peu, parce que ca faisait quand même un peu mal. Mais ce fut plus doux et supportable quand même que la dernière fois. Mais quand il a fallut après faire pipi, c’était encore la galère. Les larmes ont encore pointés leur ne. Mais bon, je compris aussi qu’il fallait aussi que je m’habitue.
Les jours suivants furent magnifiques. Rassoul ne forçait jamais les choses. Quand ca faisait vraiment mal, il n’insistait pas et on se contentait de s’embrasser et il volait que je le caresse et le touche partout partout et ca lui faisait du bien. Donc on était la plupart du temps fourré dans la chambre ou dans les toilettes à prendre un bain ensemble. Bien sur il fallait aussi de temps en temps le faire, et la douleur était encore un peu présente. Mais je ne me plaignais plus trop, même si c’était quand même chaud pour moi. Je profitais aussi un peu de la piscine et ce fut un délice. Il disait aussi que j’étais toujours accroché à lui. C’est normal on n’était que deux et dans ces moments, la femme a besoin de beaucoup d’affection donc dès qu’il était debout, je venais me coller à lui en l’enlaçant par la taille et il m’appelait colle crazy. Le jeudi, il alluma son téléphone car il avait prévu qu’on retourne le vendredi et 5 minutes après il reçut un coup de fil de sa mère qui était dans tous ses états.
Je l’entendais crier au téléphone et je vis Rassoul prendre un air ennuyé pour lui répondre. Il la rassurait en lui disant qu’on rentrait le lendemain sans faute et s’excusait encore et encore. C’était trop drôle.
Après une nuit excise, et une matinée très câline, le lendemain, on fit nos bagages et après avoir remercié le gardien et se mit en chemin pour retrouver sa maman et on ne s’attendait pas à être accueilli les bras ouverts.

Je n’avais pas vraiment tord quand je disais à Rassoul que sa maman allait nous faire la tête. A notre arrivée, il faisait déjà nuit et nous somme allé directement à l’appartement. Vers 21heures, nous nous somme décidé à aller chez lui. Maman Oussey nous attendais de pieds ferme et nous a attaqué en disant que nous devions respecter les traditions, que tout le monde demandait d’après nous, que ca ne devais pas se passer comme ca. Rassoul se mit à la charrier et finalement, elle se tourna vers moi
- c’est toi qui devais refuser de partir. Tu étais malade et tu devais rester qu’on s’occupe de toi. Ta mère est venue deux fois te voir et je ne savais même pas quoi lui dire. Ce n’est pas bien.
Je ne savais vraiment pas quoi dire et heureusement que son père est arrivé et m’a pris la main pour me demander de venir avec lui. On les a laissés au salon et sommes allés nous installer à l’entrée. On a discuté un bon moment et il m’a dit toute sa joie de m’accueillir dans la famille. On discuta un bon moment et le vieux était très ouvert et adorait discuter. Rassoul nous a rejoins pour me demander d’aller répondre à sa maman. Moi qui pensais en avoir fini avec les remontrances, ce n’était pas le cas. Seule avec elle, elle m’a dit encore que je n’aurais jamais du aller avec mon mari alors que je venais de rejoindre le domicile conjugal. Que c’était un affront pour elle et que puisque je ne savais pas, j’aurais du demander au lieu de me laisser entrainer.
- en tout cas ma fille soit la bienvenue. Tu es ici chez toi et je te considère comme ma propre fille. Dimanche, tu va aller passer la journée chez ta maman car ca se passe comme ca.
Je la remerciais et j’allais partir quand elle m’interpella à nouveau
- Rassoul m’a dit que tu as été éduqué ici à Dakar et que tu n’étais pas avec ta maman. Tu étais chez qui ?
Je me retournais lentement, mon cœur battait vite et je commençais à bafouiller
- j’étais chez une amie de ma mère à Fann résidence.
Elle me regardais fixement et un moment j’ai eu la sensation qu’elle était au courant de quelque chose et voulais que je lui confirme. Je savais que Rassoul ne lui avait rien dit à propos de ce qui c’était passé avec maman Fanta mais Dakar est petit et les ragots vont vite
- mais tu habitais chez ton frère non ?
Mais comment me sortir de la. Je voulais prendre mes jambes à mon cou. Pourquoi me posait-elle toutes ses questions
- oui, depuis le décès de mon père et après mon retour, j’ai décidé d’aller vivre avec mon frère.
- ha c’est bien, se contenta t’elle de répondre simplement en se tournant vers la télé
Je n’appréciais pas ce questionnement et je tournais les talons pour partir.
J’allais rejoindre Rassoul et son père quand Sokhna m’invita à venir dans leur chambre.
Il y avait les jumelles et on est resté à discuter et je les ai trouvés vraiment sympas. J’avais le même âge que Sokhna et en discutant on se rendit compte qu’on était né le même mois de la même année à quelques jour d’intervalles. On était surpris par ce constat et les commentaires allaient bon train. Après avoir diné, on a pris congé avec la promesse ferme faite à maman Oussey de revenir le lendemain.
En partant, les sœurs nous ont raccompagné jusqu’à l’appartement et sont resté un moment avant de partir. Avant d’aller dormir, je demandais à Rassoul ce qu’il avait dit à sa maman à propos de maman Fanta.
- rien du tout, je lui ai juste dit que tu chez une de tes tantes et qu’après le décès de ton père tu es venu vivre avec ton frère. Pourquoi tu me demande ca ?
Je ne voulais pas trop jouer aux mégères et je décidais de laisser tomber tout en étant convaincu que maman Oussey avait poussé un peu plus loin ses recherches mais je ne savais pas exactement ce qu’elle savait.
- pour rien, c’était juste pour savoir.
Cette nuit je voulus vraiment me reposer et dormir. Depuis presqu’une semaine, je n’avais pas eu une bonne nuit de sommeil et ca me manquait. J’avais réussi à convaincre Rassoul de rester sage cette nuit, mais rien n’y fit. Après sa prière du matin, il est venu se blottir contre moi en disant que le faire à ces heures c’était bien pour la santé. N’importe quoi. En plus comme mes médicaments était finis les douleurs étaient toujours la malgré les interminables préliminaires. Ce matin, en me douchant, je remarquais même qu’il y avait un peu de sang et j’avais demandé à Rassoul de me racheter les médicaments en me demandant quand est ce que ca allait se terminer.
Il disait que je ne devais plus avoir de douleurs mais bon elles étaient toujours la. De toute façon il avait prévu de prendre un rendez vous pour lundi avec la gynécologue et on en profitait pour discuter de contraceptifs. Il me dit qu’il ne voulait pas attendre pour avoir un enfant et en plus en tant que médecin, il n’aimait pas les contraceptifs car c’était des bombes à retardement. Je lui dis que j’avais aussi mes études et que une grossesse avec mes cours ca n’allait pas être évident. On discutait, mais on ne s’entendait pas et quand je l’entendis grincer les dents, je compris qu’il était contrarié et je préférais laisser tomber. On en reparlera plus tard quand j’aurais parlé à la gynéco. Il était encore en congé pour une semaine et voulait qu’on reste à la maison tranquillement et me proposa d’aller au supermarché pour faire quelques courses. Mes cheveux étaient dans un état pitoyable surtout avec les bains tous les matins. Il me proposait d’aller au salon après les courses. Avant de partir j’ai pris son téléphone, car je ne trouvais plus le mien et j’ai appelé mes amies pour leur dire que j’étais revenue et qu’elles m’avaient manquée. J’ai aussi appelé ma mère pour lui dire que je viendrais le lendemain chez mon oncle.
On a fait pleins de provisions et on est allé au salon. Je pensais qu’il allait partir mais il est resté disant à la coiffeuse ce qu’il voulait à ma place. Je voulais qu’on me les coupe un peu et qu’on me fasse des tresses, mais lui voulait un brushing et que je laisse les cheveux comme ca car c’était plus joli. Non, je songeais au bain tous les matins et je n’étais pas capables de les peigner car ils s’emmêlaient facilement. Les coiffeuses se mirent à rigoler et après moult discussions je fis finalement de jolis tresses à la Alicia key’s choisi par Mr lui-même. Il était derrière la coiffeuse à regarder ses moindre faits et gestes malgré que je lui demandais de partir. Je ne pouvais pas rester assise très longtemps car ca faisait mal donc je me levais chaque demi heure au grand dam de la coiffeuse et comme Rassoul me lançait un regard interrogateur, je m’approchais de son oreille et lui souffla que j’avais mal aux fesses. Il comprit et me sourit.
Au lieu de rentrer, on allait manger au restaurant et flâner un peu en ville. On entra dans une boutique et il me prit de belles chaussures ; je voulais des robes et il m’en prit quelques unes. Je les trouvais un peu trop courtes mais lui disait que ca m’allait à ravir et comme il aimait, je les pris. Je me rendis compte qu’il aimait me voir habillé avec des tenues un peu près du corps et classe. Il disait que ca me mettait en valeur et qu’il craquait complètement pour ca. Sur les bords, il me rappelait un peu Demba, mais sauf que lui, ne faisait pas trop de remarques ou ne me demandait pas de me changer. Il disait toujours que j’étais jolie et bien habillé mais qu’il préférait quand je mettais ceci ou cela. J’enregistrais et à chaque fois essayait de m’adapter.
On est rentré un peu tard, et après avoir déposé et rangé les courses, on est allé chez lui. Maman Oussey était encore fâchée car on devait venir passer la journée et comme à son habitude se mit à rouspéter sans raison. Kiné était au salon et comme à son habitude resta très distante avec moi. Je ne comprenais vraiment pas son attitude à mon égard et heureusement que son mari jules était la et se mit à me complimenter sur ma coiffure et on a discuté toute la soirée, tandis que Kiné était enfermé dans la chambre de sa mère. Un jeune du quartier faisait le thé et avec Pa Ablay (le père de Rassoul) on passait une bonne soirée à discuter comme d’habitude de politique.
Le dimanche je me rendis chez mon oncle retrouver ma mère avec Sokhna et les jumelles. On m’accueillit dans la plus grande allégresse. Mes cousines chantaient et dansaient et la maison était vraiment animée. Ma mère était très contente et un moment, je la retrouvais dans la chambre et m’annonçait qu’elle comptait rentrer en Guinée bientôt et que comme elle me savait entre de bonnes mains, elle partait le cœur léger. J’ai essayé de la retenir en lui disant de venir chez moi passer quelques jours, mais elle a décliné avant de me prodiguer pleins de conseils et de recommandations. Ensuite, elle me remit mes bijoux et les autres cadeaux que j’avais eus. Elle voulut aussi me remettre le portable qu’on m’avait donné comme premier cadeau et je lui dis de l’offrir à mon oncle. Je ne retrouvai toujours pas mon portable, mais j’en chercherai un autre. Ce dernier en fut très touché et m’appela pour me remercier. Je passais une bonne journée et le soir, Rassoul vint me prendre et on partit.
Toute la semaine, on restait la plupart du temps à la maison et le mardi je partis voir la gynécologue accompagné de Rassoul. Elle me fit une petite consultation et me demandait si tout allait bien. Je lui dis que oui et comme on ne disait rien, perspicace comme elle est, elle a demandé à Rassoul de nous laisser un peu. Et dès qu’il est sorti, je lui expliquais que j’avais encore des douleurs et lui demandais quand ca s’arrêterait. Elle m’expliqua que ça dépendais et que je n’avais qu’a continuer à prendre les médicaments et si ça continue je devais revenir et peut être de faire des analyses pour voir s’il n’y avait pas d’infection. Je lui posais aussi des questions sur la contraception en lui demandant de m’en prescrire, mais elle me dit qu’il y avait des analyses à faire et me remit une fiche comprenant la liste de ses analyses. je lui expliquais les positions de Rassoul mais elle ne fit aucun commentaire. Après cela, je la remerciais chaleureusement avant de partir. Bien entendu je ne dis rien à Rassoul sur les contraceptifs en me promettant de revenir sans lui.
On en profitait aussi pour rendre visite à tata Fatou et elle fut très contente de nous recevoir. On appelait Coumba qui travaillait durant les vacances pour se faire un peu d’argent. Rassoul était très collant. Il était hors de question de sortir sans lui. Donc toute la semaine on était tout le temps ensemble. Je voulais aller en ville pour essayer de voir tata Fanta, mais je voulais le faire seule et je décidais de reporter cela. Avec mon cousin Ibrahima aussi, je voulais aller régler mes différents avec lui. Depuis que ma mère m’a dit qu’il colportait des ragots sur moi, j’avais envie d’aller éclaircir tout ca avec lui. Mais avec Rassoul à mes talons impossibles. Mais n’empêche, je passais une semaine magnifique. Rassoul toujours au petits soins et toujours très entreprenant. Il lui arrivait de décorer la chambre, d’allumer des bougies, il voulait que je mette des nuisettes mais je ne voulais pas et je lui dis que de toute façon il allait tout enlever. Je n’étais pas prêtes pour ces genres de choses.
Il y avait aussi Maman Oussey qui se plaignait en disant qu’on ne venait pas souvent. Mais comme Rassoul devait reprendre son travail la semaine suivante, elle me disait qu’elle me laissait profiter de lui mais qu’après je devais venir chaque jour là bas car il était hors de question que je reste seule chez moi alors qu’ils sont juste à coté. Je ne voulus pas trop polémiquer et lui promit de faire comme elle voulait. De toute façon, je n’aimais pas trop rester seule aussi.
Le samedi, ma mère devait retourner en Guinée et je suis allé la voir pour l’aider à ranger ses affaires accompagné bien évidemment de mon très cher. Elle ne cessait de me prodiguer des conseils. C’est en rangeant ses affaires que je retrouvais mon portable. Moi qui croyais que je l’avais perdu. Mais il était complètement déchargé et le chargeur était à la maison. Au moment de partir, je la serrais fort dans mes bras en retenant mes larmes. Elle me disait qu’elle me savait en sécurité et moi aussi ce fut moins dur que la dernière fois. Au moins cette fois j’avais mon mari. Mais une fois dans la voiture, je ne pouvais retenir mes larmes et Rassoul fit tout pour me réconforter. On avait prévu d’aller au restau après mais finalement on allait sur la corniche et le fait de nous promener me fit du bien.
En arrivant à la maison, j’avais branché mon téléphone avant d’aller me coucher et cette nuit, encore Rassoul n’était pas disposé à me laisser dormir. Il disait que ce n’était pas de sa faute et qu’il ne pouvait pas résister et puis comme j’étais triste il voulait me réconforter. Insatiable. Comme à son habitude, il se réveilla malgré tout très tôt pour prier et je pensais qu’il allait revenir se coucher mais il commençait à faire clair et il ne venait pas. Je me suis donc levé pour me doucher et je suis allé voir ou il se trouvait. Il était assis sur le canapé avec mon portable à la main. Il me regardait avec un air méchant quand je me suis approché et je ne comprenais pas.
- ca va bébé ? Demandais je en m’asseyant à ses cotés
- c’est qui Demba ?
Mon cœur ratait un battement et s’emballait. Je jetais un coup d’œil sur le portable et essaya de le prendre. Mais il écarta ses mains et me regardait fixement
- je t’ai posé une question réponds moi, criait-il.
Je ne savais quoi dire. Mon cerveau travaillait à mille à l’heure
- c’est un ami. En fait c’est un ami du copain de Coumba
- un ami qui dit que tu lui manque ? un ami qui dit qu’il voudrait que vous parliez ? Qui dit qu’il n’arrive pas à t’oublier ? Diouldé tu me prends pour un con ou quoi ?

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