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Part 11

Une fois à la maison j’ouvris l’enveloppe et il y avait 250 milles. Il y avait Mariama et elle ne cessait de s’extasier en disant que j’avais beaucoup de chance. Elle me raconta la suite de la cérémonie et me dit qu’après mon départ, mon oncle est arrivé et a encore fait un scandale disant que les wolof sont avides et qu’on ne devait pas accepter que les femmes amènent l’argent. Elle m’expliqua qu’on leur avait donné plus de 200 milles sur le million et malgré cela, elles se sont plaint car, il n’y a pas eu de retour d’argent sur le bijou. Elle ne faisait que me répété ce qu’elle avait glané ca et la et ne comprenait pas ce que cela voulait dire. On est resté encore longtemps à discuter et un moment je lui demandais si elle a été excisée. Elle était bien plus jeune que moi et ca me gênait de parler de cela avec elle, mais comme elle était passé par la je voulais savoir. Elle répondait que oui comme toutes les femmes
- et comment s’est passé ta nuit de noce Mariama
On était couché dans le noir et elle se leva pour m’expliquer. Elle s’est mariée très jeune et sortait à peine de l’adolescence. Elle me raconta qu’Ibrahima n’y arrivait pas et on a du appeler l’exciseuse pour faire une autre incision pour permettre à son mari de la pénétrer à chaud. J’en eus des frissons et elle se mit à rire en disant qu’il fallait que je sois forte car ca allait chauffer pour moi. Je ne trouvais rien de drôle dans tout ca et je stressais à mort. Je n’en dormis pas de la nuit et le retournais sans cesse sur mon lit.
Le lendemain tombait un jeudi et j’avais très peu de temps pour me préparer. J’allais directement chez Coumba pour remercier tata Fatou et dès qu’elle me vit elle sourit et commença à me raconter leur cérémonie. Elle me fit comprendre que ma future belle mère n’était pas très facile et aimait par-dessus tout le faste. Elle me fit remarquer aussi que mon mari avait fait tout ce qu’il fallait et qu’il avait donné beaucoup d’argent et me fit tout un discours sur l’importance du mariage et comment une femme doit se comporter avec son mari. Je lui expliquais aussi que tout cela me dépassait et que pour dimanche je voulais juste quelque chose de simple.
- tu rêve ma chérie. Ta belle mère a réparti l’argent et elle s’attend à ce que le dimanche on lui amène le repas pour elle et ses amies chez elle
J’étais ébahie et elle m’expliquait que c’était la coutume et promit d’aller voir ma mère le lendemain pour lui expliquer tout ca. Je savais que ca allait encore créer des tensions avec mon oncle et j’en avais des maux de tête. Ensuite j’allais avec les filles au marché pour choisir un tissu et aller chez le couturier. Elles furent magnifiques et m’aidèrent beaucoup. J’avais la tête ailleurs et semblait évoluer dans un épais brouillard. Le soir, je me décidais finalement à aller voir ma mère et elle se mit à se plaindre en se demandant quelle sorte de belle famille j’avais. Je ne disais rien et me contentais d’écouter ses complaintes et j’en eus des maux de tête. Elle me remit juste 200 milles pour mes préparatifs et me dit qu’il fallait qu’elle cuisine le jour de la fête et comme ceux qui avait amené l’argent avait presque tout amené, et qu’elle ne savait pas quelle surprise on allait encore lui réserver, elle préférait garder une partie. Elle me confirmait que je devais rejoindre le domicile conjugal le jour même du mariage comme le voulait mon oncle et qu’on en rediscutera. J’avais pris mon temps et appelé toutes les filles et quelques garçons de ma classe pour les aviser de mon mariage le dimanche.
J’avais des maux de tête terribles et je rentrais pour dormir, mais Coumba m’appelait pour m’encourager surtout que sa mère lui avait tout expliqué. On en rigolait et je lui disais que j’en avais assez de tout ca et que si je pouvais juste me réveiller le lundi matin ca serait super. Après elle ce fut Moha. C’était Coumba qui l’avait mis au courant et il me dit qu’il était vraiment très content pour moi-même si il avait toujours espéré qu’un jour on serait ensemble. Je rigolais en lui disant que c’était trop tard. On parlait ensuite de choses et d’autres et il me souhaita beaucoup de bonheur. J’en fus vraiment touché et je me mis encore à songer à maman Fanta. Peut être que si elle avait été la, il n’y aurait pas tous ses problèmes vu qu’elle s’y connaissait. Mais bon à l’impossible nul n’est tenue. J’appréhendais la suite….

Je me réveillais le samedi complètement groggy. Je n’avais presque pas dormi de la nuit et cette affaire de première nuit me traumatisait. J’étais encore au lit quand les coups de fil ont commencé. Fatou et Maty voulaient qu’on aille au marché très tôt pour les chaussures et autres accessoires. Je leur répondis que j’avais des maux de tête et qu’on pouvait attendre vers midi. Elles ont protesté mais j’ai été ferme. J’étais trop fatiguée et j’avais besoin de la matinée pour faire une chose qui me tenait à cœur. Je me levais donc et m’habillais rapidement et je pris le chemin de la maison de maman Fanta. Arrivée devant la porte, j’avais le cœur qui battait très fort et les mains moites. J’hésitais entre rebrousser chemin et sonner. Avant de prendre une décision, la porte s’ouvrit et une dame se tenait devant moi et me regardait bizarrement. Je lui dis bonjour et lui demandais à voir maman Fanta. Elle fronça les sourcils et me dit que je m’étais surement trompé de maison. Je secouais la tête. Non, c’était impossible. J’avais habité ici depuis ma tendre enfance. Finalement, elle me dit qu’elle avait aménagé ici il ya à peine 6 mois et ne savait pas ou les anciens propriétaires logeaient maintenant. Je repartis un peu déçu et ne sus pas trop ou me tourner. Je voulais la voir et lui annoncer au moins mon mariage. Je me disais qu’avec le temps, même si elle m’en voulait toujours, elle pouvait au moins assister à mon mariage.
Je repartais finalement et retrouvais les filles au marché pour les dernières courses. On partit aussi récupérer la tenue qui malgré le temps très court était très jolie. on était en fin d'après midi et je devais aller voir ma mère pour voir ou ils en étaient avec leurs préparatifs. Je trouvais tata Fatou qui parlait à maman. Elle était en train de lui expliquer ce qu’elle devait se préparer à faire. Je m’assis à coté et écoutais les explications. C’était vraiment compliqué et je savais que ma mère ne comprenait pas. Finalement, elle se décidait à donner son point de vue
- Fatou, je te remercie pour tout, mais tout ce que tu me dis la, je ne peux pas le faire. Déjà, on leur a donné plus de 200 milles et après tu me dis que je dois leur envoyer un gros bol de riz le dimanche et ensuite, donner aux belles sœurs je ne sais quoi. Non je ne le ferais pas. Pas parce que je suis pingre, mais parce que je ne connais pas ca. Si je commence maintenant, je ne sais pas si demain, je serais en mesure de le faire. J’ai déjà fait les courses pour préparer un déjeuner pour la famille. Si je fais plus, la famille ne me pardonnera même pas de vouloir changer les choses.
- hum Aissatou, commença tata Fatou, je t’ai dit que je me suis renseigné sur cette famille. Ousseynatou Fall est une de ces dames du monde qui adore faire les choses en grand. Elle m’a dit qu’elle va organiser une grande fête chez elle le dimanche et le soir après la cérémonie à la mosquée, les belles sœurs vont venir rendre visite à leur femme. Donc si tu ne fais pas les choses normalement, ca risque d’être mal perçu. Et comme elle va venir dans cette famille, je te conseille de faire pour le mieux
- je ne suis pas riche et si elles veulent récupérer tout ce qu’elles ont amené, elles auraient pu se garder d’amener ca. Son oncle a dit que demain, il n’y aura que la cérémonie de la mosquée et pas plus. Je ne vais pas aller à son encontre. STP comprend moi.
J’étais de l’avis de ma mère. Et puis je ne voyais pas trop le sens d’amener un repas à la famille de Rassoul. S’ils veulent faire une fête pourquoi ils ne cuisinent pas eux même. Tata Fatou haussa les épaules et se tourna vers moi
- Diouldé, ta mère vient de m’expliquer les problèmes que tu as eus avec Fanta. Je suis très fâchée contre toi. Toi qui presque chaque jour était à la maison avec Coumba, pourquoi n’es tu pas venue chez moi, quand tout cela s’est passé. Je t’aurais pris comme ma propre fille.
Je ne savais quoi dire.
- tu as raison tata, j’aurais du venir, mais j’étais complètement perdue. J’ai surtout songé à rentrer.
- je comprends, mais saches que maintenant, tu as une autre mère. Le mariage est une chose complexe surtout que tu vas dans une famille qui n’a pas la même culture que toi. Coumba m’a demandé de te remettre un cadeau, je l’ai donné à ta mère, elle te le donnera plus tard. Moi je ferais tout pour aider ta mère. Tu es quelqu’un de bien Dioudé, moi j’en suis convaincu et que ce mariage te porte chance ma fille et que tu rencontre le bonheur avec ton mari.
Elle parlait avec beaucoup d’émotion dans la voix et je me mis à pleurer. Je lui en étais très reconnaissante et je me mis à le remercier chaleureusement. Après cela, elle prit congé et je restais avec ma mère. Elle me remit le cadeau de Coumba. C’était un magnifique drap et un couvre lit accompagné d’une somme d’argent. Je me promis de l’appeler plus tard. Ma mère se mit à me parler de la cérémonie, car la griotte de la famille de Rassoul l’avait appelé pour lui dire qu’elles attendaient leur repas car c’était comme ca chez eux. Elle n’avait rien dit, mais elle a demandé à tata Fatou, et celle-ci venait de lui expliquer les protocoles. Mais elle se refusait à faire tout ca car mon oncle ne voulait pas ca et personne dans la famille n’a jamais fait ce genre de chose. Elle refusait de se particulariser tout simplement parce que sa fille va épouser un wolof. Je fus du même avis en lui disant que même Rassoul n’aimait pas ce genre de choses.
Elle fit appeler donc la voisine, pour lui faire part de sa décision de ne pas amener un repas chez Rassoul et à l’air catastrophé de cette dernière, je compris que c’était à la limite du sacrilège. Mais ma mère demeurait ferme et finalement elle composa le numéro de la griotte pour lui dire que mon oncle n’aimait pas ce genre de choses et que le lendemain, on ne cuisinerait pas et qu’on se limitait juste à un mariage religieux. Elle écoutait un moment puis remerciait avant de couper. On attendait un peu anxieuse et elle nous dit que la griotte n’a pas bien pris la nouvelle et lui a dit que de mémoire de cérémonie, elle n’a jamais vu ca. J’écarquillais les yeux en regardant ma mère qui haussait les épaules en disant que de toute façon, elle avait déjà pris la décision.
Elle avait juste commandé des beignets et du jus de gingembre pour la mosquée.
- comme ton oncle te l’a dit, demain soir tu va rejoindre le domicile et tu seras accompagnée par ta tante. Tu sais c’est une phase très importante de la vie d’une femme et on t’y a préparé quand tu étais déjà toute jeune.
- je me souviens de tout néné, et c’est un souvenir très douloureux. Ce que vous m’avez fait était tout simplement inhumain, répondis-je tristement
- oui, mais c’était pour ton bien. Demain, quand tu seras avec ton mari, ta tante sera à coté. Si jamais il y’a un problème, il faudra l’appeler et elle saura quoi faire. Tu as compris ?
Les paroles de Mariama me revinrent en mémoire et mon cœur battait plus vite. Oui j’avais compris et non, je ne me laisserais plus faire. Je ne compte plus revivre ce que j’ai vécu. Et Rassoul m’avait dit que le jour du mariage, on partirait. Donc c’est avec soulagement que je le lui dis.
- Non, maman, ce n’est pas la peine. Moi et Rassoul on a l’intention de partir le jour du mariage.
Le visage de ma mère se décomposa. Elle me regardait fixement, en pensant peut être que je n’étais pas sérieuse
- tu t’amuses et moi pas. Vous n’irez nulle part. Et tu ne me feras pas honte devant toute la famille.
- néné, commençais-je en l’interrompant
- arrête et écoute-moi. J’ai tellement entendu de propos discourtois à ton propos. Quand je t’ai confié à Fanta, tout le monde a dit qu’Aissatou voulait faire de sa fille une intellectuelle, une toubab et qu’elle avait vendu son âme au diable. Quand ton père a voulu te donner en mariage à ton cousin, et que tu as refusé, j’en ai aussi entendu des vertes et des pas mures. Tes tantes m’ont accusé en disant que j’étais une mauvaise mère et que je t’avais sacrifiée sur l’autel de l’opportunisme. Que de mémoire de guinéens jamais un tel affront n’a été fait. Tout ca, je ne voulais pas te faire porter ce poids, car je ne voyais que ton bonheur.
Ma mère parlait avec ne voix brisée et je sentais toute la peine qu’elle a du éprouver durant ces périodes. Je l’écoutais donc silencieusement toute ébahi par ces confidences
- ton retour en Guinée a été interprété de toutes les façons possibles et inimaginables. Je voulais te protéger de tout ce bruit parce que je savais que tu étais fragile et que ces rumeurs t’aurais achevée. Mais on m’a appelé depuis Dakar pour me demander si tu étais enceinte ou pas. Et c’est ton cousin Ibrahima qui est allé véhiculer toutes sortes de rumeurs à ton propos car depuis que tu avais refusé le mariage avec lui, il ne cesse de dire que de toute façon tu es devenue une petite dakaroise dévergondée.
J’étais encore plus abasourdie. Je n’en croyais pas mes oreilles. Moi qui pensais que ma famille ne se souciait pas de moi, elle avait quand même le temps de colporter tant de méchancetés. Ibrahima, qui m’avait tant aidé, qui m’avait même donné de l’argent quand j’avais décidé de partir, qui m’avait mis en rapport quelqu’un pour me conduire…non, ce n’était pas possible. Je tombais des nues. Je secouais la tête et tellement d’idées se bousculaient dans ma tête que je n’arrivais à articuler aucune parole. Ma mère essuyait une petite larme
- ton mariage avec un homme d’une autre ethnie aussi a créé un tollé. Ton oncle ne voulait pas. Avec Ibrahima, on a du beaucoup parlé pour le convaincre. On a du lui dire que c’est lui qui payait tes études et te remettais de l’argent et qu’il t’aimais beaucoup pour qu’il revienne à de meilleurs sentiments.
Je secouais la tête. ou maman est allé prendre toutes ses idées
- non, néné. C’est Ibrahima qui me paye les études
Elle sourit faiblement
- oui, parce que Rassoul lui a fait promettre de ne rien te dire. c’est lui-même qui m’a appelé pour me dire ce qu’il comptait faire et ca c’est quelques jours après ton retour. Il m’a dit qu’il t’aimait plus que tout et qu’il avait de bonnes intentions et qu’il ne le faisait en échange de rien. Que puisqu’Ibrahima traversait des difficultés, il pouvait payer tes études et si tout se passe bien pour Ibrahima, il pourrait éventuellement rembourser. Il a tellement insisté que je n’ai pu qu’accepter.
A ce moment, une de mes cousines est entrée dans ma chambre et a interrompu notre conversation. Mais ça m’a surtout donné le temps d’assimiler tout ce que maman venait de me dire. C’est Rassoul qui payait, et c’est surement lui qui donnait autant d’argent à Ibrahima pour qu’il me remettre. Mon Dieu. Il y avait trop d’information pour ma petite tête. Je commençais à me sentir mal car ma tête tournait un peu et mes tempes bourdonnaient. Ma mère est sortie pour répondre dehors et je suis restée prostré à réfléchir. Donc ma famille pensait que j’étais une petite dévergondée. C’était vraiment faire un mauvais procès à maman Fanta. Même si mon séjour chez elle s’est mal fini, elle a toujours tenue à ce que j’ai une bonne éducation. On ne sortait pas sans autorisation et elle me surveillait comme du lait sur le feu en me rappelant toujours qu'une fille devait être vertueuse. Non je n’étais pas dévergondée.
Ma mère me retrouva plongée dans ses réflexions.
- relève la tête. La seule chose qui te reste à faire ma fille c’est de montrer à tout le monde que tu as été une fille réglée et qui a su bien attacher son pagne. Tu m’as compris. Ne me laisse pas encore subir une humiliation. Si tu pars avec ton mari, toute la famille aura raison sur moi. J’ai toujours tenu à te protéger des rumeurs et des bruits de la famille. Maintenant, sauves ton honneur et la mienne.
Je gardais toujours la tête baissée et j’étais plongée dans mes réflexions. Mon téléphone se mit à sonner et c’était Rassoul
- Mme Diop va bien, demanda t-il tout joyeux
- hummm répondis je sourdement
- hiii toi ca ne vas pas. tu es ou ?
- avec ma mère, chez mon oncle.
- tu veux que je passe te prendre ?
Oh oui, je ne pouvais pas rentrer dans cet état. J’avais besoin de lui parler.
- oui, s’il te plait. Je sors t’attendre au coin de la rue.
Je raccrochais et me tournais vers ma mère
- néné, je ne savais pas que tout ceci se disait sur mon compte. Je ne pouvais même pas l’imaginer. Mais je tiens à te rassurer que je ne suis pas mauvaise encore moins dévergondée. Je suis une jeune fille. Ne t’en fais pas. Je ferais ce que tu diras. Je resterais ici et je montrerais à tout le monde que tout ce qu’ils racontent sont des balivernes.
Elle me prit la main et je ne me retins plus. Je versais de chaudes larmes. Des larmes de tristesse certes mais aussi de reconnaissance pour cette mère qui a su me protéger de tout ca. Elle n’a jamais voulu me dire quoi que se soit rien que pour ne pas me perturber. Même lors du mariage avorté avec mon cousin, elle a juste dit sa position, mais ne m’a jamais forcé ou même essayer de me mettre la pression en me racontant ces méchancetés. Elle a tout pris sur elle.
Je me levais et pris congé. En disant au revoir à mes cousines, j’avais l’impression de les voir sous un autre visage. Comment pouvaient elle penser tout ca de moi et quand même me sourire et être contente pour moi. Je trouvais Rassoul déjà garé à l’angle en train de m’attendre. Je montais et il me regardait fixement
- qu’est ce qui ne va pas ma chérie ? Tu as une mine d’enterrement. A une journée de ton mariage, me demanda t-il avec un air inquiet
- allons chez toi pour en parler
Il démarra la voiture et ne put s’empêcher de me jeter des coups d’œil durant tout le trajet.
Arrivée chez lui je m’installais sur le sofa et lui demandais de me donner un cachet pour mes maux de tête. Après avoir bu, je me couchais et il se mit à coté de moi. Au bout de quelques minutes, il me redemandait ce qui n’allait pas
- Rassoul, je viens de discuter avec ma mère. Je sais que tu avais prévu qu’on aille en lune de miel loin d’ici, mais je te demander qu’on reste ici.
- on va rester pour faire quoi ?
J’étais un peu gênée et je lui pris les mains pour me donner un peu de courage
- en fait, notre tradition veut que, la nuit de noce suive un certain protocole. Je ne voulais pas, mais ma mère m’a parlé et elle ne veut pas que j’enfreigne cette tradition car elle y tient
- soit plus clair ma chérie, dit-il en fronçant les sourcils
J’étais encore plus gênée et je ne savais pas comment formuler ca pour être encore plus clair.
- s’il te plait, tu as compris ce que je veux dire
- tu veux dire que demain, je suis obligé d’ouvrir la boite de lait.
L’expression qu’il utilisait me fit sourire je le regardais avec un air qui se voulait méchant. Mais il ne rigolait pas.
- écoute Diouldé, je n’ai que faire de tes traditions la. Tu es ma femme, et je n’ai aucune envie le soir de ma nuit de noce, d’avoir tes tantes à ma porte à m’épier ou à attendre une tache de sang sur un drap blanc. Il n’en est pas question
Il était ferme et se leva d’un coup. J’étais complètement perdu. Je ne savais que dire de plus. Je restais assise sur le canapé et lui était parti dans sa chambre en rouspétant et en disant qu’il ne fonctionnait pas sous la pression et que personne ne lui dicte ce qu’il doit faire
Pourquoi tout cela m’arrivait encore. Entre la belle maman qui réclamait son déjeuner, ma mère qui refusait de se plier à cette coutume bien sénégalaise, ma nuit de noce et la réaction de Rassoul je n’y tins plus. Je me mis à pleurer silencieusement. J’en avais marre et je crois qu’à cet instant j’avais juste envie de tout arrêter. J’étais couché sur le canapé, la tête enfouie dans un oreiller. Je sentis tout d’un coup la présence de Rassoul à coté. Il s’était assis par terre et avait la tête posée sur le canapé à coté de la mienne
- Diouldé, arrête de pleurer. S’il te plait. Je n’aime pas te voir dans cet état.
Je me retournais d’un coup et m’assis.
- j’en ai marre. Je suis fatiguée de tout ca. Je n’en peux plus. Je n’en peux plus…
Je pleurais et criais en tapant l’oreiller et je devais surtout ressembler à une folle qui faisait une crise. Rassoul un moment, me maintint les deux mains et s’assit à coté de moi en m’enlaçant.
- calme toi calme toi
Je me laissais aller contre lui en sanglotant et au bout de quelques minutes, je réussis à me calmer.
- Dis-moi ce qui te met dans cet état, mon amour. Parle-moi et on trouvera une solution.
Je lui expliquai alors ma discussion avec ma mère et les problèmes et rumeurs qu’elle a dut entendre et supporter. Il m’écoutait et comme toujours quand il est contrarié, il se mit à grincer des dents.
- maintenant, elle dit que si nous fuyons, ceux qui médisent auront raison de nous et dirons que j’ai préféré fuir, car je n’étais pas vierge. Tu comprends pourquoi je te demande de rester.
Il se tut quelques minutes
- mais Diouldé, les autres on s’en fout. Que tu sois vierge ou pas ne concerne que moi. C’est moi qui serais ton mari, c’est moi que ta vie antérieur concerne. Laisse les parler ma belle et ne nous occupons pas d’eux.
- ce n’est pas uniquement pour moi. Il y a aussi ma mère. C’est pour elle que je veux le faire.
- même ma mère m’avait dit qu’elle allait m’aménager une chambre dans la maison pour que tu puisses y passer ta première nuit, mais je l’ai tancé en lui disant que je ne rentre pas dans ces considérations.
- tu vois, tu vois. Même ta mère s’attend à ce que je passe là bas ma nuit de noce. Donc pour les satisfaire tous, faisons ca, mon chéri.
Il soupira et ferma les yeux un moment. Ensuite, il me tira à lui et entreprit de m’embrasser. Je me laissais faire et puis après toutes ses agitations, un petit moment de paix et d’amour ne me ferais pas de mal. Je m’écartais et le regardais. Il me sourit et me promit d’y réfléchir d’ici le lendemain car il n’avait vraiment pas envie que notre première nuit d’amour soit gâché par tout ca.
Dans la voiture, en me ramenant, il ne cessait de faire des insinuations salaces sur la nuit de noce en disant qu’il ne voulait pas que ma tante entende des bruits. Je me contentais de sourire mais ayant toujours le cœur gros et je voulus lui parler des études qu’il payait mais j’avais trop de choses en tête et me promit de le faire plus tard. De toute façon dès le lendemain, on sera marié. Une fois dans mon lit, je fis une petite rétrospection de toute ma vie et me dit que finalement j’avais eu beaucoup de chance de tomber sur un homme comme Rassoul et je ne l’en aimait que plus.

Enfin le dimanche arrivait. Je n’avais presque pas dormi de la nuit, ne cessant de me retourner sur mon lit, tandis que Mariama qui disait être très fatiguée par les travaux ménagers dormait comme un loir. Je me levais dès le premier appel du muezzin et après la prière, je sortis dans la rue déserte pour me promener un peu et profiter aussi de l’air frais. Je marchais tranquillement quand je croisais Ibrahima qui revenait de la mosquée. Il me regarda avec un air intrigué et me demanda ce que je faisais ici tôt le matin
- je voulais me promener. Je n’arrive pas à dormir
- pourquoi ? Tu es préoccupé par toutes les tracasseries de la cérémonie
Je souris et lui dit qu’effectivement, ma future belle famille risque de me rendre folle avec leur protocole. Il sourit à son tour.
- tu sais Diouldé, si je n’étais pas persuadé que Rassoul t’aime et ne veux que ton bien, jamais je n’aurais accepté ce mariage. Tu es ma grande sœur mais je sais que j’ai quand même mon mot à dire dans ces situations j’ai moi-même convaincu mon oncle pour ce mariage car il ne voulait pas
- vous me cachez tellement de choses toi et ma mère, répondis-je tristement en regardant de l’autre coté de la rue
Il soupira et me prit le bras pour qu’on rebrousse chemin.
- tu ne sais pas à quel point maman te surprotège Diouldé. Tu ne vivais pas avec nous mais a chaque fois qu’il y avait des problèmes ou des cérémonies dans la famille, même quand baba demandait qu’on t’appelle, elle nous interceptait et disait de te laisser tranquille. Que tu devais étudier et que tu n’avais pas le temps
Il disait cela en rigolant et je me mis aussi à rire. Il évoqua aussi d’autres souvenirs de mon père et de son caractère brulant. Du jour de la réunion de famille ou j’ai été giflé et ou mon père s’est battu avec un de ses frères. On était finalement arrivé devant la porte, pliés de rire et ceci me fit un bien fou. Je me sentais mieux et il me souhaitait beaucoup de bonheur. Il était encore très tôt quand Rassoul m’appela. Il me demandait comment j’allais et avant de raccrocher, il me dit qu’il avait trouvé un compromis. Comme son appartement n’était pas loin de la maison, je descendrais chez sa mère mais je passe la nuit chez lui et le lendemain il appelle sa mère et ma tante pour leurs foutus protocoles. Je lui dis que ca m’allait et que j’en parlerais à ma mère. J’appréhendais vraiment cette nuit, et j’en stressais et je réveillais Mariama pour qu’elle me rassure. Mais la folle refusait de se réveiller. Finalement je rangeais mes affaires et Fatou et Maty arrivèrent pour m’aider à me préparer. Je devais me rendre au salon vers midi pour pouvoir être prête avant 17h, heure de la cérémonie. Mais en attendant, j’avais revêtue une belle tenue et attaché mes cheveux en queue de cheval. L’arrivée de mes amies me réconfortait et je me mis à discuter avec elle avec beaucoup de joie. On se rendit chez mon oncle et mes cousines m’accueillir avec des chants et des danses. Moi qui pensais qu’il n’y aurait personne, j’ai trouvé la maison avec pleins de mes compatriotes et même de la Kora. L’orchestre est venu me dire bonjour en disant qu’il était la en mémoire de mon père car c’est lui qui les a accueilli la première fois qu’ils sont venus à Dakar et que malgré l’interdiction de mon oncle, ils ont tenu à venir. Je les remerciais et leur remis de l’argent. Je me mis à saluer pleins d’autres personnes que je ne connaissais que de vue dans certaines de nos cérémonies. La Guinée avait déménagé à Dakar et on vibrait au son de la kora. Ma mère était bien habillée et à ma vue, m’a regardé en souriant et mon pauvre cœur s’est rempli d’émotion. Je l’ai enlacée et serré très fort dans mes bras en pleurant. Sans elle tout ceci ne serait pas possible. Même les filles se sont mises à pleurer et tout le monde me demandait d’arrêter mais elles ne comprenaient pas tout ce que cette brave femme avait fait pour moi. Même toutes les larmes de mon corps ne pourraient payer tout ca. Finalement, elle m’entraina dans la chambre et me prit encore dans ses bras.
- calme-toi ma Diouldé. Aujourd’hui c’est ton jour, le plus beau jour de ta vie. Ton mari t’aime, tu l’as choisi. C’est tout ce que je souhaitais pour toi. Je suis sure que tu es en de bonnes mains, sèches tes larmes et souris ma fille.
Je la remerciais et elle me dit de ne pas le faire car tout ce qu’elle faisait c’était à elle et à personne d’autre de le faire. Je discutais avec elle un moment en lui disant ce que Rassoul avait décidé et elle me dit que ca lui convenait. Comme je devais aller au salon, elle se mit à me sermonner et à me dire de ne pas trop durer là bas sinon mon oncle allait râler. Vers 13h enfin, je partis avec les filles et Adja qui était venue avec les bras remplis de cadeau. Elle me dit que les autres camarades de classe allaient venir dans l’après midi.
L’étape du salon fut vraiment laborieuse. Comme j’avais les cheveux très longs, je ne voulais pas faire de rajout pour la coiffure, je voulais juste me faire coiffer les cheveux sans trop de froufrou, mais elles ne voulaient rien entendre. Elles se mirent à me coudre des greffages sur la tête. C’était la première fois que j’en mettais et les filles se mirent à se moquer de moi. Ensuite, les coiffeuses entreprirent de me faire une de ces coiffures grandioses. Je n’avais vraiment pas l’habitude et quand elles finirent je trouvais ca trop…trop. Mais bon, tout le monde s’extasiait en disant que c’était joli. Ensuite vint l’étape du maquillage. Je savais me maquiller. Je savais quel couleur de poudre allait à mon teint qui était très clair. Je savais comment maquiller mes yeux pour les mettre en valeur et il m’a fallut du temps pour maitriser tout ca. Mais ces maquilleuses s’en foutaient complètement des indications que je leur donnais. Je devais juste me laisser faire et au finale, en me regardant, j’avais l’impression de ressembler à une poupée. Je trouvais que j’avais trop de poudre, trop de fards, surtout pour une timide comme moi, j’avais l’impression qu’on ne voyait que moi. Mais comme pour la coiffure, tout le monde me dit que j’étais très belle. Je mis donc ma tenue. C’était un bustier bien travaillé avec de la broderie et des perles sur une jupe coupé mondiale, bien évasée. Au finale, je ressemblais vraiment à une mariée et il y avait un photographe qui a pris des clichés. Coumba avait passé sa journée a appelé pour prendre des nouvelles et regretter le fait qu’elle ne soit pas avec moi. Finalement, elle discutait avec soit Fatou ou Maty car j’étais entre les mains de la coiffeuse. Il était presque 16h30 et on prit la direction de la maison. Il y avait encore plus de monde et j’étais terrifiée. A ma descente, tout le monde se mit à chanter et à danser. On étalait des pagnes tissés sur mon chemin et tout cela me touchait énormément. J’avais les larmes aux yeux et on me demandait d’aller directement dans la chambre et de m’assoir sur le lit. Tata Fatou vint me recouvrir d’un grand foulard en me demandant de ne pas bouger du lit le temps qu’on célèbre la cérémonie à la mosquée. Je restais donc et je vis mes amies de classe entrer dans la chambre. Elles étaient toutes venues et ceci me fit énormément plaisir. Elles me dirent que les garçons étaient aussi là mais qu’ils étaient à la mosquée. J’en fus touchée et chacune d’elle me remit un cadeau et parfois une enveloppe. Rassoul appela à ce moment et me demandait comment j’allais. Mais comme tout le monde s’était mis à chahuter quand je leur ai demandé de se taire car je devais parler à mon chéri, je n’entendais rien et il me promit de rappeler.
Au bout d’une demi-heure, on me demandait de sortir pour venir dire bonjour aux hommes qui étaient venues demander ma main. En sortant tout le monde me félicitait et en voyant ma mère, je me remis à pleurer. Je n’y pouvais rien. Mes amies me demandaient de ne pas gâcher le maquillage et se dépêchèrent de me repoudrer le visage. La Kora battait son plein et on avait même vite fait de monter une tente car mes compatriotes étaient bien décidés à faire la fête. Je trouvais au salon le père de Rassoul accompagné de son frère et de quelques un de ses amies. Je leur dis bonjour poliment en faisant une génuflexion d’enfer. Il y avait aussi des cousins de Rassoul, ses collègues, et ses amis. J’en connaissais déjà quelques uns et je les saluais chaleureusement. Les vieux se mirent à prier pour moi, les autres me félicitèrent, et je voyais tout le monde content. Je pris pleins de photos avec tout le monde et avec mes amies on s’est installé au salon. Tata Fatou qui semblait tout organiser a ramener des plateaux avec des amuses gueules et de la boisson pour les invités. Fred est venu s’installer à coté de moi pour me demander de lui donner son « takou deune ». Il faisait rire tout le monde en faisant celui à qui ont a arraché sa femme. Je lui dis que j’avais une petite sœur, mille fois plus jolie que moi et il se calmait un peu. Rassoul appela encore et cette fois ci je m’isolais un peu pour lui parler
- Mme Diop. C’est officiel maintenant
- oui, Mr Diop, c’est maintenant officiel.
- tu ne sais pas à quel point je suis heureux ma chérie
- moi aussi, je suis une femme comblée.
Il m’expliquait ensuite, que sa mère avait organisé une grande fête chez eux et que ses sœurs devaient venir me féliciter un peu plus tard. Je ne comprenais pas trop pourquoi, mais je lui expliquais qu’ici aussi il y avait une grande fête. Avant de raccrocher, je lui soufflais que je l’aimais et il me répétas la même chose.
Je reçus aussi plein de coup de fil et un moment mes tantes et mes cousines firent une délégation pour me donner des tissus typiquement guinéens, des draps, des ustensiles de cuisine tout ca sous un déluge de cris et de danse accompagné de la kora. Tout le monde se mit à danser et la fête fut belle.
Vers 19h alors que certains invités commençaient à partir et une délégation de la famille Diop arrivait. Tata Fatou avait prévenu ma mère et il y avait Kiné, la grande sœur de Rassoul qui pour une fois me saluait chaleureusement en me faisant la bise. Elle me complimenta même disant que j’étais très jolie et bien habillée. Il y avait aussi Sokhna, les jumelles, d’autres demi sœurs et il y avait aussi sa cousine Anta qui ne prit même pas la peine de me saluer. Il y avait aussi bien sur la griotte de la famille. Tout le monde s’installait au salon et cette dernière fit les présentations. Comme d’habitude, elle fit l’éloge de la famille Diop et la générosité de la maman. Elle ne put s’empêcher de lancer des piques en disant que la famille savait faire des térangas et que même si on n’a pas daigné amener le repas chez eux comme cela se fait normalement, elles ont quand même organisé une grande fête. Qu’on aurait pu ne serais ce qu’amener un petit bol et une canette et ca leur aurait suffit. Seul le geste comptait.
Je vis tata Fatou se pencher sur ma mère pour parler et ma mère secouer la tête. J’avais envie de leur dire de ne pas répondre à ca et de laisser passer. Ensuite, on me présenta ma première djenké (belle sœur) et c’était Anta. Je fis intérieurement une grimace. Elle avait amené une bague en or, un panier avec pleins de bouteilles d’encens et autre pagnes et un grand drap, avec en plus 50 milles. Après elle il y avait la 2ème belle sœur et c’était une des demi-sœurs de Rassoul Fatou, qui avait aussi amené des boucles d’oreilles en or et un drap et 25 milles. Ce fut au tour d’un autre groupe qui a aussi amené des cadeaux constitué de nuisettes, draps, encens et autres perles, plus une somme d’argent. A ce moment je me disais qu’elles étaient vraiment gentilles de m’amener tout ca. Mais Adja, ma copine de classe qui était à mes coté me chuchotais que ma belle famille voulait me fatiguer. Quand je demandais pourquoi, elle me dit que pour chaque cadeau, on doit doubler la valeur et la rendre. J’étais ébahi et je regardais ma mère. Elle était en grande discussion avec tata Fatou et je voyais l’autre camp tout fier alors que j’étais complètement catastrophé. Ca représentais beaucoup d’argent.si on devait faire comme Adja me l’a expliqué.
Au bout d’un moment, la voisine se leva et dit à l’autre camp qu’il ne faisait que suivre les ordres de mon oncle qui n’a pas voulu de grande cérémonie. Qu’eux aussi savent comment faire des térangas et que ce n’est pas à eux de le leur apprendre. Elle leur rappelait qu’on était originaire de la Guinée et qu’on ne connaissait pas tous ces protocoles et que chez nous, tout ce que l’homme amène appartient à la mariée et il ne ramène rien. La griotte de l’autre camp faisait des manières et Kiné, se mit à la calmer. J’avais des sueurs froides et Adja se mettait à rire et trouvait la situation très drôle. Elle se mit à remercier les belles sœurs et leur dit de ma part que j’étais contente. Ensuite, elle a commencé à donner aussi de l’argent en contre partie des cadeaux apportés. Pour chaque belle sœur, elle a rendu l’argent qu’elles ont donné plus l’équivalent de la même somme. Adja ne cessait de faire des commentaires car apparemment elle s’y connaissait et disait que c’était bien ce que ma mère faisait. La griotte semblait satisfaite cette fois sauf quand la voisine dit que pour les bijoux, elle considère que c’est des cadeaux et donc ne donne pas d’argent pour ça. L’autre camp changea de visage et elles se mirent à chuchoter en se penchant les une sur les autres. C’était quand même beaucoup d’argent qui était sorti et j’entendais mes tantes à l’arrière s’exclamer et dire que ma mère est complètement folle de faire comme les wolofs.
Le supplice, car oui, c’était vraiment un supplice pour moi, prit fin et mes belles sœurs prirent congé après avoir remercié ma mère et mes tantes. Elles en firent de même pour moi, et Sokhna m’enlaçait en me disant qu’elle m’attendait tout à l’heure. Je sursautais en pensant qu’effectivement une autre journée m’attendait. Je n’eus pas le temps d’y penser car j’étais complètement absorbé par la cérémonie. Au départ des autres, ma mère fut encerclé par mes tantes qui parlaient en même temps et lui reprochaient ce genre de pratique. Elle essayait d’expliquer et j’eus pitié d’elle. Je savais que c’était tata Fatou qui l’avait finalement convaincu de faire un petit geste pour les belles sœurs sinon ca allait être la catastrophe.
On avait amené toutes mes affaires dans une chambre et je demandais à Fatou et Adja de m’aider à déballer mes cadeaux. Maty devait partir car elle avait un examen le lendemain. Comme si tout le monde s’était donné le mot, je reçus presqu’exclusivement de la lingerie. Des pagnes qui m’intriguaient car je me demandais comment les mettre, des nuisettes ou plutôt des bouts de tissus, des encens et un peu de vaisselle. Adja me mit les nuisettes dans un petit sac en disant que c’était indispensable pour ma nuit de noce. On rigolait ensemble, quand ma tante vint me demander de ma préparer car je devais partir tout de suite. J’avais déjà rangé mes affaires la veille et j’allais me laver le visage et me changer. Ensuite, ma mère me fit appeler dans sa chambre. Elle me montrait les nombreux bijoux que j’avais reçu et je lui demandais de me les garder car je ne savais pas ce que j’allais trouver et peut être que je ne pourrais pas ranger cela. Ensuite, elle me dit que je devais me préparer et qu’elle me laissait maintenant entre les mains de mes tantes et que c’est elle qui devait s’occuper de tout. Une de mes tantes devait passer la nuit la bas et c’est elle qui le lendemain devait me faire la toilette. Elle me précisait que si jamais j’avais des difficultés pendant la nuit, je devais aussi l’appeler. Je voulais lui demander quel genre de difficultés je risquais de rencontrer mais j’avais trop honte de demander ca. Je l’écoutais tête baissé et toute tremblante. Oui j’avais vraiment peur de ce qui m’attendait. Avant même qu’on ne finisse de discuter, ma tante vint me demander de la suivre. On est allé à l’arrière cour et la elle s’est rendu compte que j’avais un tissage. Elle m’a alors demandé d’aller tout enlever car je devais me laver. Je retournais donc dans la chambre et j’ai demandé à Adja de m’aider à tout enlever. On l’a fait en deux temps trois mouvements et je me suis peigné les cheveux avant de retourner timidement dans la cour. Il y avait un mortier renversé et on m’a demandé de m’assoir dessus. J’avais juste un pagne autour de la poitrine. Ma tante m’a fait deux grossières tresses et après cela, elle a placé deux calebasses devant moi et a entrepris de me laver le corps en chantant les louanges de ma famille. ca devait être un bain de purification, mais je n’avais pas bien suivi tellement elle frottait fort et j’avais peur d’avoir des marques sur le corps. Elle a mouillé tout mon corps de la tête au pied. Et je tremblais de froid malgré la chaleur.
Après le bain, je mis un pagne en malikane blanc, et un autre que j’ai attaché autour de la poitrine. Après cela j’ai revêtu une camisole et elle m’a attaché la tête avec un foulard. Je devais ressembler à une momie. Il y avait aussi une autre couverture blanche que j’ai passée par-dessus la tête et je m’étais assise au milieu du salon avec une de mes cousines qu’on avait aussi recouvert d’un voile. Il y avait mon oncle et d’autres de mes oncles et cousins et aussi Ibrahima. Ils se mirent à tour de rôle à prier pour moi et à me donner des conseils et quand mon oncle prit la parole, il évoqua mon père et ce souvenir me fit pleurer, de même que toutes les prières qu’ils formulaient pour moi. Au bout d’’une bonne heure au moins, on embarquait dans des voitures direction la maison de Rassoul. J’avais confié à Fatou et Adja le soin de s’occuper de mes bagages et je commençais à ressentir les effets de la fête. J’avais des maux de tête et j’étais vraiment fatiguée. En plus mon ventre criait famine et je me rendis compte que je n’avais presque rien mangé de la journée. Heureusement que Fatou s’était arrangé pour entrer dans la même voiture que la mienne et je le lui soufflai à l’oreille. Elle me promit de me chercher à manger dès notre arrivée. Durant tout le trajet, mon cœur battait très fort. J’étais tellement anxieuse que je me tirais les doigts nerveusement.
Avant d’arriver, la voiture se mit à klaxonner et j’avais l’impression que tout le quartier sortait pour voir ce qui se passait surtout qu’il ne faisait pas trop tard. Je commençais à stresser et des femmes sortirent de la maison de Rassoul avec des bols et se mirent à frapper frénétiquement faisant un boucan terrible. J’avais chaud avec ses tonnes de couvertures que j’avais mais je n’osais pas bouger. Au bout de quelques minutes on nous demanda de sortir et comme j’étais maintenant en territoire Diop, la griotte passait la tête dans la voiture pour me demander de faire ce qu’on me demandait de faire. Donc je descendis avec ma cousine et sans que je comprenne pourquoi, on se mit à nous donner des coups accompagnés de commentaires pas très tendres. Au début, j’ai failli prendre mes jambes à mon coup, mais je compris rapidement que ca se passait comme ca et on se dépêchait de rentrer à l’intérieur de la maison. On nous demandait de nous mettre à genoux et de faire le tour de la cour je ne sais combien de fois. Ma tante commençait à rouspéter mais personne ne l’écoutait. On se pliait et j’étais vraiment fatiguée. J’en avais marre et avait juste envie que tout cela finisse. Décidément je n’aimais pas la coutume wolof. Après cela on s’assit sur une natte, les jambes étalée et toujours la tête cachée dans les couvertures, j’entendis le père de Rassoul faire un discours en me souhaitant la bienvenue et chanter les louanges de sa femme qui selon lui a toujours su diriger de main de maitre la maison et que si je fais d’elle mon ami jamais je n’aurais de problème dans la maison. A cet instant je faillis m’évanouir tellement j’avais faim. Fatou, comme elle ne savait pas qui se cachait derrière les couvertures, je l’ai entendu glisser discrètement des beignets à ma cousine. Et cette petite affamée à tout manger alors que j’ai failli pleurer et que les discours tiraient en longueur. Au bout d’un moment enfin, ils finirent et me dirent que je devais faire vite de rejoindre la chambre de Rassoul car il y avait un bol de bouillie qui nous attendait et que le premier qui mange aura tours le dessus sur son partenaire. Moi je crois que c’est le mot bouillie qui m’a fait sauter et on me guidait rapidement vers la chambre et à l’entrée, on m’enlevait enfin la couverture. Et je sentais qu’on me poussait vers le lit. Il y avait déjà d’autres personnes et dès que je vis le bol de bouillie, Rassoul était déjà dessus. Moi j’avais surtout faim et puis je regardais surtout mon très cher. Il était très beau dans son boubou blanc, très bien rasé, avec juste un petit O autour de la bouche. Il me souriait en mangeant et les autres se moquaient de moi disant que j’arrivais trot tard. Sans gêne, devant tout le monde, il se pencha et déposa un léger baiser sur mes lèvres en me soufflant un « bienvenu Mme Diop ».
Je lui souris et le regardais comme si je le voyais pour la première fois. C’est le bruit de mon ventre qui me ramenait à la réalité je lui soufflai que j’avais faim et il me tendit le bol. La bouillie de mil était tout simplement délicieux et je mangeais à la main. Beaucoup de monde de présentait à la personne et disait vouloir voir la nouvelle mariée. Fatou et Adja étaient aussi dans la chambre et elles me remirent mon portable et un petit sac de voyage. Il y avait aussi mes autres bagages et comme il y avait beaucoup de monde je ne savais pas trop quoi faire. Maman Oussey accompagnée de toutes ses filles vinrent aussi dans la chambre pour me féliciter et me souhaiter la bienvenue. Je leur exprimais aussi toute ma gratitude. Vers minuit, mes amies prirent congé sans oublier de ma glisser à l’oreille d’être courageuse. Je leur souris machinalement et cherchait Rassoul du regard. Mais il était sorti raccompagner ses amis et un moment je restais seule dans la chambre avec ma tante et ma cousine. Ma belle mère vint demander à ma tante de la suivre pour aller dormir et elle me dit en peul de l’appeler en cas de problème et qu’elle n’était pas loin. Apparemment on ne lui avait pas dit que je serais un peu plus loin que ce qu’elle pensait mais je ne dis rien. Je restais donc seule dans la chambre et avait même commencé à dormir quand j’entendis la porte s’ouvrir. Rassoul s’assit sur le lit à coté de moi et me regardais. Je me relevais un peu et lui souris. On se contenta de nous regarder un moment, puis, il se coucha à coté de moi et me dit qu’il me trouvait très joli avec le foulard attaché comme ca
- tu te moque de moi. C’est ma tante qui est passé par la
Il me regardait fixement, puis me demandait comment s’était passé ma journée. Je lui dis que

j’étais très fatiguée et j’avais faim.
- il y a à manger chez moi. Si tu es prête on y va.
Mon cœur se mit à battre à cet instant mais, prenant mon courage à deux mains, je me levais et lui dit qu’on pouvait partir…

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