Chapitre 10 : Saut dans le vide
Tout d'abord, je voudrais m'excuser pour ma longue absence mais j'ai eu une année chargée et je ne pouvais pas trouver du temps pour écrire. Mon rêve en commençant Différents était de rédiger une histoire sans fin mais c'est dur de trouver une suite à cette histoire qui me tient pourtant particulièrement à cœur. J'ai tellement vécu de de chose avec ce récit et relire les premiers chapitres me rendent toujours nostalgique. Ainsi, sans vous faire attendre plus longtemps, je voudrais vous remercier tous encore une fois et je vous souhaite une bonne lecture ! Ps. N'oubliez pas de poster un petit commentaire, ça fait toujours plaisir :)
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Musique : 1) Wasting my young years - London Grammar
Mes yeux me piquèrent mais j'essayais temps bien que mal à les ouvrir. J'eus du mal à pouvoir voir correctement et clignais plusieurs fois pour enlever les taches noires qui constellaient ma vision. Devant moi se tenait les restes fumants du bar où nous avions commencé à passer la soirée. Andrew gisait par terre encore inconscient et je remarquais qu'il était couvert de bleus. Mes oreilles bourdonnaient et en me levant, je constatais sans surprise que le bar était désert. Sur les quelques tables tenant encore debout, il y avait des cacahuètes renversées, des cigarettes encore fumantes et des verres brisés. Les hauts-parleurs grésillaient mais on pouvait encore entendre une faible mélodie au piano.
Je cherchais du regard Aqua mais ne la trouvais pas. Elle avait dû s'enfuir en pensant que nous avions succombé de nos blessures. Une forte odeur de brûlé pourtant parvint à mon nez puis j'entendis un craquement sourd sous mon pied que je venais de poser sur le sol. En baissant la tête, je vis avec effroi que je marchais sur un cadavre calciné. Je poussais un cri strident et je sentais un liquide amer remonter le long de ma gorge en voyant ce corps en lambeaux dont les restes fumaient encore. Je m'écartais et essayais de faire le tour du Rooftop.
- « Il faut croire que je suis destinée à tuer mes enfants. » dit soudainement une voix féminine
Je me tournais surprise et vis Elle dans une robe immaculée assise sur un tabouret. Je m'approchais d'elle avec méfiance après avoir vérifié que c'était bien elle et non un rêve.
- « Que s'est-il passé ? » demandais-je en me postant devant elle
- « Aqua était sensée vous surveiller pour que vous ne puissiez obtenir des informations sur cette ville. Vois-tu Jade, j'ai passé une grande partie de ma vie à la reconstruire et je ne souhaite pas que des intrus comme vous puisse détruire mes efforts. » m'expliqua-t-elle
- « Ça ne répond pas vraiment à ma question. » dis-je en croisant mes bras
- « J'ai implanté dans le cerveau de ma fille une petite puce sensible aux différents mots qu'on peut prononcer. Tu as posé une question sur un sujet confidentiel et en forçant Aqua à te répondre, le système a voulu te tuer mais je l'en ai empêché. »
- « Vous avez mis ma vie avant celle de votre propre fille ? »
- « Je t'ai rendu l'appareil. Après tout, tu as essayé de maintenir en vie Reine.» dit-elle en haussant les épaules
- « Reine était votre fille ?! »
- « Je suis contente que tu t'en rendes enfin compte .» répondit Elle en ricanant amèrement « Même si elle s'est rebellée contre moi, elle reste ma fille. »
- « Comment ça ''elle s'est rebellée'' ? »
- « Disons qu'elle ne voulait pas les mêmes choses moi et qu'elle a formé avant de mourir plusieurs groupes dans différentes parties du pays dont les membres possédaient des pouvoirs. Cette partie de l'histoire, tu la connais bien mais ce que tu sais pas c'est qu'elle pensait que cela suffirait pour s'opposer à moi. »
- « Vous n'êtes pas de son côté ? »
- « Les gens ne sont ni gentils ni méchants et le monde n'est ni blanc ni noir, il est gris.» dit-elle en contemplant ces ongles longs. Elle releva sa tête pour planter ses yeux dans les miens «Lorsque la météorite s'est abattue sur notre ville, elle n'a pas tué directement les habitants. Elle les a d'abord infecté et je ne pense pas que tu puisses comprendre ce que ça fait de voir les citoyens qui t'ont élu mourir devant tes yeux sans que tu puisses faire quelque chose. »
- « Ça n'a pas de rapport avec nous ! »
- « Si car vous êtes le produit pure de cette catastrophe. En comme si ça ne suffisait pas, en vous regardant, je revois ce qu'il s'est passé. Ce souvenir affreux continue d'exister tant que vous êtes vivants ! Lorsque je suis face à vous, c'est comme si vous m'empêchiez de guérir. »
Elle se redressa brusquement et je vis dans ses yeux une lueur passer. Sa mâchoire se contracta comme pour appuyer ses propos et je reculais d'un pas. J'entendis le craquement des vitres brisées et je sentais que mon cœur battait plus rapidement.
- « Et maintenant que voulez-vous faire ? » demandais-je en la regardant droit dans les yeux
Je ne pus m'empêcher de revoir le visage de Reine en regardant Elle. C'était comme jouer à un jeu de mémoire et je soufflais soulagée en constatant que j'arrivais encore à me souvenir du visage de mon amie décédée. Il y a toujours un moment où on ne sait plus à quoi le défunt ressemblait. Les souvenirs deviennent petit à petit de plus en plus flous et les traits du visage ne sont plus aussi facile à distinguer. Cependant, Elle et Reine se ressemblaient parfaitement : il y avait juste certaines rides en plus.
- « Je t'ai dit une partie de la vérité et je sais qu'en te laissant partir, je risque de ne pas vivre encore longtemps. Cependant, en te tuant, je sais que cela déclencherait une révolution guidée par tous tes amis que ce soit les Différents ou les Clouds. » m'expliqua-t-elle en fronçant des sourcils
- « Alors effacez-moi la mémoire ou plantez dans mon cerveau une puce comme vous avez fait pour votre fille. Vous semblez être forte dans ce genre de manigance. » répondis-je du tac au tac
- « Non, c'est trop facile. » dit-elle en riant « Mais regarde autour de toi, tu viens de détruire un bâtiment et sûrement tuer des gens. »
- « C'est votre fille l'auteur de ce massacre !» m'exclamais-je en la pointant du doigt
- «Quand les autorités vont le découvrir, continua-t-elle en ignorant ma remarque, tu seras punie et Andrew sera considéré ton complice. Tu ne viens pas d'ici et personne ne te connait. Personne à part peut-être les Clouds ne sera de ton côté et je doute que ce groupe ose manifester publiquement son mécontentement. C'est alors assez facile de te condamner à mort pour tes ''actions'' et surtout pour que je puisse me débarrasser de toi sans que personne ne m'en empêche. Lorsque un leader est mort, les groupes ne tardent ensuite pas à se désintégrer car ils ne sauront plus quoi faire et n'auront par conséquent, plus aucune raison précise d'exister. C'est plutôt simple non ? » m'expliqua-t-elle
- « Pourquoi est-ce que vous me expliquez tout cela ? » demandais-je en reculant effrayée
- « Parce qu'une fois morte, tu ne pourras pas expliquer aux autres la véritable raison de ta mort. »
Je regardais autour de moi subitement et je me rendis compte en soupirant qu'Andrew était toujours étendu par terre, inconscient. À ce moment donné, je pestais de ne pas pouvoir compter sur son aide pour pouvoir repousser Elle. Il fallait que je m'échappe au plus vite de cet endroit et de cette ville. La question était : comment le faire ?
Je n'avais pas beaucoup de temps à ma disposition et je sentais qu'Elle s'était approchée de moi car je pouvais humer son parfum qui ressemblait à une odeur d'hôpital. Je regardais à mes pieds et vis un long câble électrique noir. Je me penchais et m'en emparais rapidement. L'idée qui m'était venue à l'esprit était folle mais je pouvais m'en sortir vivante. Il y avait un faible pourcentage de réussite mais c'était ma seule option et je n'étais en mesure d'être difficile. Je courrais pour atteindre Andrew et le soulevais d'une force soudaine. Étonnée par la puissance subite présente dans mes bras peu musclés mais convaincue de m'en sortir, je me précipitais en direction de la balustrade. En me penchant dans le vide, je sentis un air frais m'envelopper et je pouvais voir en bas le trottoir et les passants qui ressemblaient à des fourmis. La rue était presque déserte et éclairée par des lampadaires et quelques enseignes clignotantes. Une goutte de sueur perla sur mon front et mon souffle était court. Je sentais le poids d'Andrew peser sur mes frêles épaules et compris que je devais sauter en espérant que le câble soit assez long et surtout suffisamment fort pour supporter nos deux masses. Elle me cria que je n'avais aucune chance de m'en sortir mais je l'ignorais. Je me concentrais sur mon souffle et sur mon pauvre cœur qui battait rapidement comme si c'était la dernière fois que je pouvais l'entendre.
En prenant une dernière inspiration, je sautais dans le vide.
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