Chapitre 7
Lorsque j'arrive à la maison, j'y trouve mes frères ! Youpi...
— C'est à cette heure-là que tu débarques, Mattys ? Tu faisais quoi ? demande mon père, agressif.
— Rien de spécial, pourquoi ?
— Ton pote Joe m'a dit que tu fricotais avec une poupée, réplique-t-il.
— Joe n'est pas mon pote et j'étais avec une fille, en effet. Ça pose un problème ?
— Non. Et ? questionne-t-il et je ne me sens pas à l'aise du tout.
— Quoi ? Tu veux savoir si j'ai fait des trucs ? Je ne te dirais rien, renaclé-je.
— Sale morveux, grogne mon père, en me tournant le dos.
Je vais devoir expliquer certaines choses à Joe dès demain. Il me faudra être très prudent avec lui s'il bavasse avec mon père.
M: Isa. Ne reste pas seule avec Joe. C'est un fumier. Dis-le à ton frère.
I: Ce n'était pas dans mes projets. Il a fait quoi ?
M: Il a dit à mes frangins que je prenais du bon temps avec toi.
I: Et ça fait quoi ?
M: J'aime pas. Au fait, ton frère est cool.
I : Sérieux ! J'en étais sûre. Bises.
***
(Isa)
Le lendemain, j'arrive au lycée avant Mattys. Ni sa voiture ni lui ne sont là.
Quand je vois Joe arriver, je me rappelle des recommandations de Mattys et je n'en mène pas large.
— Bonjour beauté ! Ton maître n'est pas arrivé ? me sort Joe avec un regard très malsain.
— Bonjour. Je m'appelle Isa. Et Mattys n'est pas mon maître, répliqué-je, d'un ton volontairement sec.
— Tu en aurais pourtant besoin d'un. Pour t'apprendre à ne pas la ramener par exemple, persifle-t-il.
— Ou alors, tu me laisses gérer ça, Joe, intervient Mattys. Va prendre tes affaires, Isa, j'arrive.
— Oui, dis-je sans commenter, et je me dirige vers les casiers.
***
(Mattys)
— Tu joues à quoi là, Mattys ? Me parler de cette façon devant elle ! me fait remarquer Joe vexé d'avoir été remis à sa place.
— Et toi, Joe, raconter ma vie à mes frères, tu trouves cela normal ? répliqué-je, acide. Tu lui disais quoi, à Isa ?
— Que tu devrais lui apprendre à la fermer. Comme un bon maître, m'explique-t-il avec arrogance.
— Joe, je n'aime pas les chiennes...soupiré-je désespéré en le laissant seul pour rejoindre Isa.
Quel con celui-là ! Elles doivent s'amuser ses copines !
— Salut ma belle, dis-je à Isa qui m'attend près des casiers. Il a fait son connard ?
— Oui, mais je l'ai envoyé bouler, lâche-t-elle. Je reste avec Greg, comme hier ?
— Ouais. Il est là-haut, je lui ai envoyé un sms en route. Tu te rappelles pour les toilettes, hein ? A tout à l'heure. Tu as le droit à ton portable, Greg est au courant.
—Merci Maître ! me dit-elle avec un petit sourire.
— Ferme ta bouche, répliqué-je en me marrant. File.
***
(Isa)
Il a pensé à tout. Je me dirige vers ma salle de classe. Mathématiques : une de mes matières préférées. Greg est dans le couloir avec ses potes. Voyons voir s'il suit les consignes de Mattys.
— Bonjour, Greg, dis-je poliment.
— Bonjour, Isa. Tu restes avec moi jusqu'à dix heures. Pour info, Mattys a autorisé ton portable.
— D'accord, merci.
— Je déteste les maths, soupire-t-il, je n'y comprends rien.
— Ah ! J'aime bien. Chris n'est pas là ?
— Sûrement en retard, me fait-il remarquer blasé par le comportement de Chris. Tu as fait tes exos de Maths ?
— Oui, bien entendu.
— Mattys a dit que tu devais me les filer, déclare-t-il tout rouge.
— Ah ouais ? Il ne m'a rien dit. Tu ne veux pas que je t'explique plutôt ? Non, excuse- moi, précisé-je pour éviter de me le mettre à dos. Je te les donne tout de suite.
— Tu essayerais de m'expliquer ? demande-t-il surpris.
— Oui. Enfin si cela ne te pose pas de problème...Vis à vis des autres, bafouillé-je.
— Je me moque des autres, me rétorque-t-il. Je veux mon bac, moi.
La matinée s'est bien passée. L'absence de Chris me convient tout à fait. Je me dirige vers les toilettes avant d'aller au self quand quelqu'un me pousse brusquement dans une salle.
— Écoute-moi bien beauté, me menace Joe, tu ne me parles plus comme tout à l'heure. Est-ce bien compris ?
— Tu me fais mal, Joe, gémis-je alors qu'il me maintient contre le mur.
— Je vais m'occuper de toi, crois-moi, postillonne-t-il. Très vite. Et je ne serai pas comme Mattys.
— Qu'est-ce que je t'ai fait ? Pourquoi tu agis ainsi ? lui demandé-je au bord des larmes.
— Tu n'as jamais peur. Apprends à me craindre. Et peut-être que je te laisserai tranquille.
Et il s'en va, fier de lui. Je reste un instant, le temps de me calmer. Je tremble encore. Mon téléphone vibre.
M: Tu es où ? Magne- toi !
I : J'arrive.
Mattys m'attend devant le self, accompagné par Joe et Chris. Ses yeux sont noirs, les deux autres ont le sourire.
— Tu étais où ? Tu crois que je vais t'attendre ? braille-t-il, hors de lui.
— J'étais au wc, murmuré-je sans comprendre sa réaction.
— Excuse-toi, exige-t-il.
Je le regarde, abasourdie par ses mots.
— Tout de suite, Isa, s'impatiente-t-il, furieux.
— Elle ne te respecte pas, Mattys, commente Joe, histoire de bien enfoncer le clou.
— Je m'excuse Mattys, je ne pensais pas que tu allais m'attendre. Demain, je viendrai dès la sonnerie.
J'ai pris exprès une voix basse, limite en train de le supplier. Joe apprécie, (espèce de salopard), Chris pareil.
Je m'en moque. Mattys n'a pas le choix, il est obligé de jouer ce rôle. Eux vont être heureux de mon humiliation en public. Mais, j'ai un atout dans la manche : je sais que Mattys ne le pense pas.
— Tu as intérêt, oui, fulmine-t-il. En attendant, je dois te punir. Tu le sais, n'est-ce pas ? Dis-le !
— Je sais que tu dois me punir, Mattys.
— Gentille fille, me flatte-t-il sous les sourires ravis des deux salopards. Greg, une table au milieu du self, une chaise dessus. Tu vas être le centre de l'attention. Mais en étant à mes côtés tout le temps, c'est exactement la même chose, pas vrai ? Je veux que tu regardes droit devant toi, m'ordonne-t-il. Tu n'as pas le droit de baisser la tête. Viens ! Sois fière me chuchote t-il à l'oreille en m'aidant à grimper sur la table.
Et ses mots ne sont que pour moi. Il ne s'excuse pas, il m'explique. Mattys ne triche pas avec moi.
Quand nous avons décidé de jouer le jeu, je me disais qu'il en serait le principal gagnant. Je me rends compte à présent que tout ce qu'il fait est réfléchi.
Peu d'improvisation et toujours en me protégeant. Le regard des gens sur moi est en train de se modifier. Là, m'obliger à être là, sous le regard des autres, va me donner confiance en moi.
Pour les moins malins de la bande, je suis punie. Moi, je le prends comme un cadeau.
Je passe une heure assise sur cette chaise, posée sur une table au milieu du self. Et je me tiens droite. J'ai aperçu des sourires moqueurs, mais personne n'a rigolé. Il faut dire que pendant toute cette heure, Mattys est resté appuyé au mur. À ne rien faire, ses bras croisés sur la poitrine.
Puis il est venu. Il m'a tendu la main et m'a aidée à descendre.
— Je suis fier de toi m'a-t-il dit à voix basse. J'ai faim. Pas toi ?
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