(Tom)

Je n'ai pas tenu compte de l'avis de Peter. Il ne va pas apprécier, je le sais. Mais, je ne veux qu'être spectateur, aucune raison de me retrouver mêlé à une quelconque bagarre.

De toute façon, je n'ai jamais attiré l'attention d'un homme depuis Steve. Je ne suis pas du genre à "draguer"dans les bars.

J'aimerais juste rencontrer l'homme qui est derrière ces règlements de comptes. Car, pour moi, il n'y a aucun doute, c'est un homme seul. Il faut que j'arrive à lui expliquer que je peux comprendre ce qu'il fait, mais qu'il doit arrêter.

Bref, je suis dans ce bar, personne ne fait spécialement attention à moi, alors je m'autorise à regarder autour de moi.
Comme me dit souvent Peter, mais qu'il ne met jamais en pratique, si tu veux rencontrer une personne encore faudrait-il que tu sortes de ton appartement !!

Alors, ouvre tes yeux, Tom et regarde.
Pas énormément de mecs seuls, mais j'avoue qu'il n'y en a qu'un seul qui attire mon regard.

***
(Matt)

Je suis seul ce soir, Phil était absent. Qu'importe je ne cherche que de la compagnie. Marre d'être seul.  Je suis tellement fracassé moralement que j'ai  du mal à me supporter moi-même.

Le week-end dernier, Oliv est venu avec Isa. Il lui a raconté dans les grandes lignes ce que mon père a fait. Quelle connerie ! Elle m'a pris la tête tout le temps. D'après elle, il faut que je porte plainte.
Bien sûr, tellement facile à faire. Comment pourrait-elle comprendre qu'une nuit sur deux, je vois son visage quand il me crachait son dégoût.
Que je ne suis plus qu'une boule de colère, tout le temps. Ou presque. Je ne supporte plus mon appartement, et c'est pour cette raison que je suis là.

J'ai une certaine habitude à repérer des proies faciles. Je ne leur veux aucun mal, mais je ne suis pas du genre à m'attacher. Il y a ce tout jeune mec là-bas, majeur depuis peu je dirais, qui regarde effrayé autour de lui. J'aurai plein de choses à t'apprendre mais ce soir, je veux trouver un partenaire. Et je viens de le repérer !

Un canon ! Un torse musclé naturellement, mais comme il est assis, je ne peux pas voir son cul qui est sûrement à tomber !!
Essayons de le tester !

Je me dirige vers lui, quand je vois un mec, style très gros lourdingue, s'approcher du petit mec.
Je connais ce genre de comportement, il va aller le provoquer, chercher la bagarre. Sauf que le combat est déséquilibré. Désolé beau mec !

***
(Tom)

Il est à tomber ! Cette allure de badboy, j'adore.
Surtout que son regard appréciateur vers le petit mec terrorisé n'avait rien de malfaisant. Bien au contraire.
Puis, sans prévenir, son regard s'est porté sur moi, détaillant mes épaules, ma poitrine, puis, avec un petit sourire satisfait, ses yeux ont plongé dans les miens.
J'ai eu subitement la certitude que cette soirée allait être intéressante... Très intéressante.

Je l'ai regardé descendre de son tabouret de bar, et se diriger droit vers moi.
Et, faire demi-tour d'un seul mouvement rapide pour se diriger...vers le petit mec !!

Mais pourquoi ?
J'ai compris très vite la raison de ce brusque changement d'attitude.
Un type balaise, très alcoolisé était en train de prendre à partie le petit jeune.

Le beau gosse, le visage fermé par la rage, ou autre chose, est tendu mais reste pour l'instant à l'écart. Il serre ses poings, et sa posture est celle d'un mec qui est prêt à foncer.

Je me suis rapproché moi aussi.

Et le sale type ouvre sa gueule et au moment où j'entends ses mots je sais qu'il est trop tard.

****
(Matt)

Tout mon corps est tendu, mon coeur pompe le sang, mes mâchoires sont douloureuses, j'espère que ce connard va changer d'avis.

S'il le touche, qu'importe ce qu'il arrivera, je le laminerai.

— Viens gamin, je vais te guérir. Tu vas devenir normal, petit pédé.

Je ne sais même pas s'il a fini sa phrase, je lui tombe dessus et le bourre de coups de poing, de coups de pied. En hurlant.
Deux bras forts m'enserrent le torse et me soulèvent du sol. Je crie, je pleure, mais ils ne me lâchent pas.

***
(Tom)

J'ai tout de suite compris qu'il allait le massacrer, mais il a été plus rapide que moi. Il va le tuer si je n'interviens pas. Alors sans réfléchir plus longtemps, sans m'occuper du mec qui a provoqué cette rage, je bloque de mes bras le beau gosse et le soulevant sans souci je l'emmène dehors.

Il hurle mais je ne comprends que certains mots. Il essaye de se libérer mais je sais qu'il n'y arrivera pas. Peter a déjà essayé et il fait deux fois sa taille.
Tant qu'il aura cette colère en lui, je ne le lâcherai pas.
J'entends les sirènes de la Police, le patron a dû les appeler. Beau gosse se calme, il pleure.

— Écoute-moi, je dois y aller pour éviter que tu aies des problèmes, je suis flic. Tu as le choix, tu peux partir ou m'attendre. Je préférerais que tu restes.

Je me présente aux collègues présents leur expliquant brièvement la situation. La réputation de l'homme étant déjà connue par la police, ils décident de me laisser le soin et de ramener le nerveux et de lui remonter les bretelles.
Je m'engage en contre partie de prendre son témoignage.

Je suis parti depuis dix minutes, mais quand je reviens il est toujours là.