Chapitre 39.
( Tom )
Liam est un drôle de personnage. Toujours souriant, il ne rate jamais une occasion d'user de son charme, sur les hommes... et les femmes.
Je suis le seul avec qui il n'essaye pas. J'ai une relation particulière avec lui : il n'est ni mon petit ami, ni mon amant. Pourtant je réalise que je n'ai aucune crainte quand je suis avec lui.
— Bon. Les courses sont faites. Passons à l' entraînement, jubile-t-il en se frottant les mains.
— On a le temps, le calmé-je. Tu es là toute la semaine...
— Arrête ! C'est moi, Liam. Tu as si peu confiance en toi, que même devant un ami tu flippes ?
— Tu me considères comme un ami ? m'étonné-je.
— Ben oui, s'exclame-t-il en me tapant l'épaule. Je te connais depuis peu, c'est vrai ! Mais je sais pas, c'est bizarre. Je suis différent avec toi, comme avec Steve, en fait.
Je n'ai pas à jouer un rôle, ouais, c'est ça. Avec vous deux, je suis moi-même.
— Pourquoi devrais-tu jouer un rôle ?
— Une image que l'on attend de moi. Ou celle que je veux laisser.
— Quand tu es dans ton trip beau gosse ? proposé-je.
— Merde ! Tu m'as grillé. Les gens sont plus cools quand on leur sourit !
— Y a-t-il des gens comme ça auprès de toi ?
— Quelques uns ! Pas avec toi ?
— N'esquive pas ma question, tu veux ? Personne ne sait pour moi. Je joue l'autruche pour l'instant. L'exclusion c'est à cause de ça ?
— Un con qui a envoyé des photos au lycée grogne t-il...
— Personne ne le savait ?
— Si. Ce sont les commentaires qui allaient avec ! J'ai réagit exactement comme il l'espérait : je suis très con des fois.
— Tu veux m'en parler ?
— Toujours les mêmes trucs. Tu sais bien, réplique-t-il évasif.
— Non, je ne sais pas Liam. Ils disaient quoi, ces commentaires ?
— Que j'aimais autant sucer qu'être enculé. Un connard.
— Un ex ? insisté-je en le fixant.
— C'est si évident ?
— Ouais. Pourquoi tu aurais réagi sinon ? Rupture douloureuse ?
— Même pas. Connerie de ma part. J'étais attiré sexuellement mais c'est tout. Je lui ai dit dès le début. Il m'en veut.
— C'est quoi la connerie ?
-— Une règle simple. Je continue à faire ton éducation, mon pote. Jamais ce genre de relation dans ton lieu de travail, ça finit toujours mal.
— Et si tu craques sur un mec ?
— Tu tournes la tête et tu oublies, Tom ! Bon, passons à ton entraînement. Explique-moi.
— Je dois parler de moi et de ce qui m'amène vers ce métier. C'est simple mais je ne suis pas à l'aise avec ce genre d' exercice.
— D'accord. Qu'est-ce qui te gêne ? Le regard des gens ?
—Je ne sais pas pourquoi. Je commence à bafouiller et après c'est mort, je perds le fil.
— Tu vas me faire ton truc mais à côté de moi, comme si tu me racontais une histoire. Vas-y.
— Bonjour. Mon nom est Tom Bisson. J'ai vingt ans...
Je dis ma présentation à Liam une première fois. Je suis très vite pris de bafouillements. Il ne dit pas un mot, ne se moque pas.
— Ta présentation est nickel, mec. Rien à dire. Mais tu es tendu comme un arc. Et tu respires mal. Tu seras assis ou debout ?
— Assis. Heureusement. Je ne sais jamais quoi faire de mes mains !
— Hé mec ! Tu veux faire flic, bordel ! On reprend. Tu lâches ta feuille, tu la connais parfaitement, j'en suis sûr ! Tu regardes droit devant toi, et tu y vas.
— Bonjour. Je m'appelle Tom Bisson. J'ai vingt ans...
Liam était à côté de moi, toujours aussi silencieux. Je lui fais toute ma présentation sans bafouiller une seule fois. J'ai l'impression que ma diction est fluide, claire.
Arrivé à la fin, je suis soulagé. Liam me sourit fier de lui.
— Bravo Tom. C'était très bien. Tu te sens comment ? Moi, je suis fier de toi.
— Merci. Je me sens bien. Mais ce ne sera pas toi qui sera face à moi.
— Je sais. Mais c'est le premier jour. Tu y arriveras. Il est cinq heures. On va préparer le feu pour le barbecue ? Steve va être fatigué.
Le barbecue en route, la table mise, il est tôt encore. Liam attrape sa guitare et commençe à jouer. Juste de la musique, sans paroles. Je me sens bien, détendu. Je ferme les yeux pour profiter au maximum de cette sensation de bien être. Un léger souffle sur mon visage puis des lèvres se posent près de mon oreille.
— Bonjour, toi. C'est ce que j'appelle un très beau spectacle. Et une très bonne raison de rentrer chez moi.
— Bonjour. Je n'y suis pour rien du tout. Le barbecue, la musique c'est Liam.
— Ouais. Mais c'est toi que j'embrasse. Liam est juste là pour jouer le rôle de l'esclave en échange de mon hospitalité !
— Grand merci, maître adoré ! Salut connard ! réplique Liam explosé de rire.
— Salut Liam ! Qui veut une bière ?
— Assied toi, Steve, j'y vais. Une bière aussi Liam ?
— Carrément ! Tu sais en fait, c'est plutôt cool que ta mère ait trouvé un mec !
— Et qu'il n'aime pas son fils gay, surtout, rajoute Steve.
Je dépose les bières sur la table. Steve me prend par la taille et me colle contre lui.
Et là je comprends pourquoi je suis bien. Nous sommes trois mecs. Trois gays. Que je sois contre Steve qui m'embrasse ou me caresse le bras, ne déclenche aucun regard gêné chez Liam.
— Je pourrais facilement m'habituer à ce genre de soirée. dit Steve.
— Moi aussi, mais je ne suis exclus qu'une semaine désolé !
— Ah Ah ! Tu es con, remarque Steve. Il est viré aussi, j'espère !
— Non. Je n'ai pas su gérer ma colère. C'est ce qu'il attendait, j'ai foncé droit dans le piège.
— C'est bien de t'en rendre compte ! Tu vas lui parler ?
— Nan. Je vais rien faire. Enfin si j'y arrive !
— Lâche du lest au téléphone quand il te fait chier, au lieu de foncer. On est deux pour t'aider maintenant. Hein, Tom ?
— Bien sûr. Tu appelles quand tu veux, Liam.
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