Chapitre 33.
( Tom )
J'avale ma salive, ma gorge est sèche.
— Andy, assieds-toi. Ton frère a quelque chose à nous dire.
— C'est bon, M'man. Papa tu veux bien éteindre la télé, s'il te plaît.
— Ce sont les infos, Tom, me reproche mon père en coupant néanmoins le son.
— Éteins la télé, papa, intervient mon frère.
— De quoi je me mêle, Andy ! Vas-y Tom.
Allez mon gars, ça passe ou ça casse !
— Ok ! Ce n'est pas facile alors essayez de ne pas m'interrompre, s'il vous plaît.
— Tu m'inquiètes Tom !
— Maman, il t'a dit de ne pas l'interrompre !
— Merci Andy, dis-je en souriant de leurs remarques. Voilà. Le week-end dernier, je suis sorti avec des amis que vous ne connaissez pas.
— Qu'est-ce que tu as fait ? Un excès de vitesse ? s'inquiète immédiatement ma mère.
— Non. J'ai... Oh et puis merde.
Je regarde mon frère, paniqué. Je m'embrouille tout seul. Tout son visage me crie de ne pas lâcher.
— J'ai rencontré quelqu'un, asséné-je comme si c'était une tragédie.
— Oh ! Mon grand, je suis tellement heureuse, s'extasie ma mère. Quand est- ce que tu nous la présentes ?
— Ah Ah Ah ! rigole comme un fou Andy.
— Ta gueule, Andy, m'enervé-je. C'est déjà pas facile... Maman, il s'appelle Steve.
— Je ne comprends pas, qui est ce Steve ?
— Je suis homosexuel, maman. Steve est mon copain.
— C'est le mec de ce matin ? intervient mon père.
— Oui, papa, c'est lui.
— D'accord. Je peux rallumer la télé ?
C'est tout ? Pas de questions.
— Sérieux... Papa, Tom t'annonce qu'il aime les mecs et toi tu préfères regarder la télé ? Tu n'as rien à dire ?
— Non, Andy. Je n'ai rien à dire car je ne vois pas quel est le problème.
Tu as un souci avec ça, toi ?
— Non. Je le savais avant toi. Tom est heureux, ça me suffit.
— Moi aussi, Andy. Tom ? Ce matin, je t'ai vu embrasser ce garçon. Il ne ressemble pas à une fille. Et je ne m'en fous pas. C'est la même chose qu'avec une fille. La règle est la même : je veux que vous soyez respectueux et prudent. Après homme ou femme, cela n'a aucune importance.
— Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ce matin ?
— Tu étais pressé ! Et puis vu comment tu avais l'air angoissé, je me suis dit que tu le dirais à tout le monde en même temps.
— Tu es un sacré papa ! Et toi, maman ?
— Tom. Je ne suis pas aussi tranquille que ton père. Mais comme Andy, je veux te savoir heureux. C'est le cas ?
— Oui, m'man ! Steve est quelqu'un qui m'a aidé à voir clair dans mes émotions. Je doute qu'il soit l'homme de ma vie, mais je suis enfin moi même. Et je ne voulais pas le cacher. Andy l'avait compris.
— Aurais-tu eu peur de notre réaction, Tom ? s'interroge mon père. Sérieusement ?
— P'pa, j'avais envisagé cette possibilité. Andy était certain que vous accepteriez mon choix. J'espérais qu'il ait raison.
— Ce garçon a ce genre de soucis ?
— Non. Les parents de Steve sont séparés. Ils préfèrent jouer les ignorants.
— Ce ne sera pas le cas ici. Et Steve est le bienvenu dans notre maison, déclare mon père.
— Merci. J'ai énormément de chance. Ce weekend, j'aimerai aller chez Steve. Je peux ?
Andy, j'ai parlé à Steve de ton envie de le rencontrer. Y a pas de soucis. J'en parle avec lui, et les autres.
Hum. Je voulais dire un autre truc. Est-ce que cela poserait un problème si je m'inscrivais au concours d'agent dès maintenant ? J'ai validé toutes mes options. Bref, à part dans le cas d'un zéro, j'ai mon examen. Je n'en peux plus d'aller au lycée. Ici je pourrais réviser pour le concours.
— Je ne sais pas, Tom, déclare mon père, indécis.
— Si tu penses que c'est pour voir Steve, je te détrompe. Il est en alternance et il bosse.
— Tu es un garçon sérieux donc j'ai plutôt envie de te faire confiance. Chérie ? Tu en penses quoi ?
— Pareil. Ne nous déçois pas.
— Et moi, je peux arrêter le bahut, tente Andy.
— Non, Andy. Par contre, le shit ça serait une bonne idée !
— Ah ok ! Depuis quand tu le sais ? demande mon idiot de petit frère en se grattant la tête.
— L'odeur n' a pas changé, réplique mon père qui a bien du mal à tenir son sérieux. Je peux la regarder cette télé, maintenant ? Circulez tous les deux.
— Mais on a pas mangé Papa, s'insurge Andy.
— Filez au Macdo.
Je regarde Andy, prends les clefs de ma voiture et nous partons tous les deux. Je n'en reviens pas.
— Tu avais raison, petit frère. Nos parents sont carrément géniaux.
— Je n'ai pas rêvé, non seulement Papa est au courant que je fume du shit, mais il a dit qu'il connaissait l'odeur ! Je dois comprendre qu' il a déjà fumé ?
— Je crois bien que oui, Andy. On va chez Macdo ?
— Je ne sais pas. Tu as une autre idée ?
— Peut-être, oui. Attends trente secondes. Si je me rappelle bien Steve est seul chez lui, on pourrait y aller ? Enfin si tu veux...
—Carrément. Appelle-le .
Je sors mon portable immédiatement, pressé d'annoncer l'incroyable nouvelle à Steve.
— Salut. C'est moi, dis-je bêtement.
— Je sais, Tom. Ton nom s'affiche sur l'écran.
— Ah Ah. On peut venir bouffer mon frère et moi ?
— Tes parents t'ont mis dehors ?
— Et bien non. Ils ont pris cela plutôt bien. Mon père nous a vu nous embrasser.
—Tais-toi. Viens. Ça sera des pâtes. Je n'ai plus de fric. Ton frère peut venir.
— Merci. On est là dans dix minutes.
Andy me regarde en souriant.
— Quoi ?
— Tu as les yeux brillants juste en lui parlant. Avance, frangin. Je suis pressé de rencontrer le mec qui rend mon frère dingo !
— Méfie-toi ! Steve a le même genre d'humour que toi. Tu pourrais tomber sur un os !
Et s'il te met la main sur la cuisse, tu peux le laisser faire, s'il te plaît ? C'est important pour lui.
— Hein ? Mais ça ne va pas ! Pas question.
Je me gare. Andy est très calme. Et moi, j'ai du mal à garder mon sérieux. Steve est sur le pas de porte à nous attendre.
— Salut toi. Un bisou d'accueil ? me demande-t-il.
— Bonjour Steve. Mon frère Andy.
Steve, aimable, lui tend la main pour le saluer, mais Andy se contente d'hocher la tête.
— Oups ! C'est toi, le seul aimable des deux, en fait !
— Non, c'est de ma faute, je lui ai dit que tu avais une tendance à toucher les mecs !
— Je t'adore...
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