Chapitre 10
(Isa)
Il se gare devant chez moi. Et attend.
- Tu descends ?
- Je ne sais pas. Tu as envoyé un sms à ton frère ?
- Ah ! Tu as peur, beau gosse ? Je lui ai dit que j'avais un mec.
- Beau gosse ? s'esclaffe-t-il. Pareil, tu oublies. Et il a dit quoi ?
- Pas eu de réponse ! Viens. Il était au courant, non ?
- Pas faux.
Oliv est vautré sur le canapé. Il se lève quand nous entrons. Et s'arrête en voyant Mattys derrière moi. Pas forcément aimable, le regard qu'il lui lance !
- Ça va, ma puce ?
- Oui, et toi ?
- Ça c'est passé comment ?
- De façon tout à fait classique : il m'a embrassée !
- Arrête-ça ! Je me doute qu'il n'a pas publié une annonce. La réaction des autres, idiote ! s'énerve-t-il.
- Faites comme si je n'étais pas là, surtout ! précise Mattys.
- La ramène pas, Mattys. Je n'ai pas encore décidé si je te paye une bière ou si je te mets mon poing dans la figure !
- Tu lui payes une bière. Les autres n'ont pas eu le temps de réagir. Et tu arrêtes de crier après lui : il a fait ce qui était prévu.
- Raconte, dit Oliv en s'appuyant sur le rebord de la table attentif.
- Quand je suis arrivé, Joe était là, raconte Mattys . A nous surveiller. J'ai volontairement parlé durement à Isa, comme il espérait que je fasse. À midi, je suis entré dans le self et j'ai hurlé sur ta sœur. Je me doutais qu'elle ne se laisserait pas faire. Donc je l'ai poussé dans ses retranchements. Elle m'a giflé, fort d'ailleurs, et je l'ai embrassée violemment.
- Tu l'as giflé ? s'étonne-t-il.
- J'ai eu peur, avoué-je. Je ne savais plus s'il jouait...
- L'important c'est que maintenant, ils ne la voient plus de la même façon. Elle n'est plus ma victime mais ma copine. Certains vont essayer de la blesser mais je serai là.
- Tu as intérêt. Elle avait peur ce matin, lui dit mon frère.
- C'est vrai, Isa ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? râle-t-il.
-C'est ta façon de me parler devant Joe. Tu ressemblais beaucoup au mec de l'année dernière, celui qui me pourrissait mes journées. Je n'étais pas bien. Alors, j'ai envoyé un sms à mon frère. En cas où...
- Bordel, Isa ! Tu crois encore que je joue avec toi ? Que je te raconte des conneries ? Et ce que j' ai vu dans tes yeux dans le self, c'était bien ça ? Tu avais peur de moi, s'emporte-t-il.
- Bien sûr que j'avais peur, Mattys . Toi et ta bande de potes, vous me persécutez depuis plus d'un an. Vous me coincez pour me dire des saletés, vous n'arrêtez pas de me toucher, de me chuchoter des trucs à l' oreille.
Je ne te connais pas vraiment Mattys, répliqué-je. La plupart du temps, je te crois, mais ce n'est pas toujours facile de faire abstraction de tout le reste.
- Merde, Isa. Tu ne crois pas que tu aurais pu me dire tout ça.
- Je suis désolée.
- Non. C'est à moi de m'excuser, pas à toi. Je n'avais pas conscience que tu ressentais cette peur. Jamais tu n'as pleuré, tu m'as toujours tenu tête !
- Tu aurais cessé si j'avais fait une telle chose ? Mes larmes vous auraient arrêté ? Je ne pense pas, vous en auriez rigolé !
- Alors, pourquoi as-tu accepté de m'aider alors que tu me détestes ?
- Je ne te déteste pas. Tes façons de m'approcher me faisait sourire. Tu as su me convaincre. Mais ce matin et ce midi j'ai eu peur.
- Parce que je te parlais mal ?
- Non. Je crois que je me demandais juste ce qui allait se passer après !
- Et, tu es rassurée maintenant ? s'inquiète-t-il.
- Je ne sais pas. Tant que vous êtes avec moi, toi et Greg, je crois que ça ira.
- Tu dois me promettre de me parler. Si j'avais été ton frère, je me serai déplacé et je me serai tabassé !!
- Tu comprends mieux mon humeur de chien, maintenant ? ricane Oliv.
- Pourquoi tu n' es pas venu au bahut ?
-Parce qu'elle me l'a demandé ! Et envoyé un deuxième sms, pour me rassurer. Enfin presque...
- Comment ça, presque ?
- Ça c'est entre ma sœur et moi, mec. Juste une chose. La prochaine fois, je ne l'écoute pas ! Compris ?
- Oui. Il n' y aura pas d'autres fois, Oliv. Et toi, Isa, parle-moi.
- Promis. On fait comment demain ?
- Tu es ma copine ! Tu es avec moi, dans mes bras, sans les câlins d'un couple. Ça te va ?
- Euh...Oui
- Quoi ? me demande-t-il me sentant hésitante.
- Elle ne sait pas, intervient Oliv. Elle n'a jamais eu de petit copain, ni de copain à ma connaissance ! C' est ça, Isa ?
- C'est bon. Tu pouvais aussi t'abstenir de le dire, grogne-t-elle méchamment. Il a raison, Mattys, je n' en ai jamais eu.
- Je ne comprends pas. Tu es canon, intelligente. Les hétéros sont cons ou quoi ?
- Je ne sais pas. Mon père ne rigolait pas, je devais être à la maison dès la sortie des cours. Ça limite les contacts.
- Et tu ne penses pas que c'était une info qui pouvait m'être donnée ?
- Pourquoi ? Ça change quoi ? On ne sort pas ensemble. Tu ne me touches pas. On fait semblant, non ?
- Si ! J'ai juste l'impression de t'avoir forcé ! Et ça ne me plaît pas ! J'arrête.
- Ah non ! Sûrement pas. Trop facile. Je commence juste à apprécier.
- A apprécier ? Quoi ? Que je te parle comme à une merde ? Que je te fasse chier?
- Que tu m'aides à avoir confiance. De parler avec des gens plutôt que regarder mes pieds. Je continue ?
- Mattys, tu es dans la merde, commente Oliv, mort de rire.
- Comme tu dis ! Bon. Isa, il faut que tu me dises franchement les choses. Pour être crédible, il faut que je te prenne dans mes bras Tu es d'accord avec ça ?
- Ouais. Tu es doux, chaud et tu sens super bon.
- Des bisous dans le cou ?
- Comme tout à l' heure ? Quand Joe est venu ?
-Oui. Tu m'as dit que tu aimais tout à l' heure !! Mais ... Oh Putain ! Je suis pas ton mec, moi...Je fais semblant, ok ? Arrête de rire, Oliv.
- Alors là, tu rêves mec. Je te conseille de ne pas abuser de l'innocence de ma frangine.
- Demi sœur !
- Sœur !
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