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Tassem
Un mois était passé depuis la naissance de ma petite fille ...
Durant ces quatre dernières semaines ma fille, ma Bahiya Annabella Tassema Dia avait encore eu quelques problèmes respiratoires nous laissant sa mère et moi dans le plus désarroi.
Le pédiatre nous avait expliqué que l'oxygène n'arrivait pas en quantité suffisante; ces poumons n'assuraient pas une bonne distribution de l'oxygène qu'elle inspirait et qu'il fallait qu'il la garde encore dans une couveuse le temps que ses poumons puissent pomper suffisamment d'oxygène sans l'aide de machines et qu'il s'assure qu'une opération ne sera pas nécessaire.
Cela m'était très difficile de voir ma petite fille ainsi reliée à des fils et à des machines sans que je ne puisse lever le petit doigt pour atténuer sa douleur ou la ressentir à sa place.
C'était insupportable de la voir pleurer tout le temps et que ses pleurs nous arrachaient également des larmes à sa mère et moi.
Je ne pouvais qu'être impuissant à la souffrance de notre fille.
En plus je me sentais coupable de l'état de santé de ma fille.
Si Sira s'était rendue compte trop tard de sa grossesse et qu'elle n'avait pas eu un suivi normal et une grossesse paisible; c'était totalement et entièrement de ma faute; Sira n'avait pas manqué de me le faire savoir avec des mots plus que tranchants.
Elle avait ajouté à la fin d'une voix pleine de haine et de mépris que par ma faute " sa fille " a même été baptisé dans une clinique.
Je m'étais senti plus coupable vis-à-vis d'elles.
Heureusement et Dieu merci que Bahiya allait à merveille maintenant ses poumons étaient assez forts pour qu'elle respire normalement sans l'aide d'un appareil.
Malheureusement elle devra être suivie de près par un spécialiste en cardiaque tous les mois et ne pas faire d'effort physique intense une fois adulte ...
J'avais condamné ma petite fille à avoir une " vie limitée " ...
J'avais aussi espoir que tout ira pour le mieux pour elle.
Ma fille est aussi forte que sa mère.
Aujourd'hui après trente jours passés dans la clinique; l'obstétricienne et le pédiatre nous avaient enfin autorisé à sortir.
J'avais fait appel à l'aide de ma sœur pour ranger les affaires de Sira et celles de Bahiya puisque ma femme ne m'adresse toujours pas la parole.
Quand Nadine nous a rejoint, je les avais laissé dans la chambre et je suis allé régler la facture à la comptabilité.
La personne chargée du service m'a fait savoir que ma femme s'était chargée de tout hier.
Je suis retourné dans la chambre très contrarié par contre je n'avais pas demandé d'explications à Sira ni fait de remarques là-dessus
J'avais compris le jeu de ma femme.
Je ne la suivrai pas dans son délire.
Elle veut m'exclure de sa vie et de celle de notre fille même si c'est peine perdue.
Qu'elle le veuille ou non je suis le père de sa fille et encore heureux qu'elle soit ma copie conforme.
Je compte bien régler ce problème sans plus tarder.
Quand elles eurent fini de ranger; nous avons ensuite quitté la clinique nous rendant chez mes parents.
Bien vrai que l'envie de m'y rendre n'était pas présent en moi malheureusement je n'avais pas le choix ... J'ai accepté d'y aller pour ne pas contrarier davantage Sira et pour ne pas me disputer avec elle
Durant ces dernières semaines nos échanges se sont limités aux salutations et encore là elle me répondait par le bout du nez ou elle ne répondait tout simplement pas.
J'avais plusieurs fois voulu lui expliquer les raisons de mon départ malheur à moi je m'étais heurté à un mur et à une Sira en colère.
C'est elle-même qui avait choisi les deux prénoms de notre fille, je n'avais pas eu mon mot à dire là-dessus encore. Le premier était un hommage à sa véritable mère et le second je n'avais pas cherché à connaître la raison.
Par contre en allant faire la déclarer à l'état civil j'avais pris le soin d'ajouter Tassema comme troisième prénom et à l'insu de Sira.
C'est sûre qu'elle allait piquer une crise quand elle le saura mais je m'en faisais pas je saurai me débrouiller pour la calmer.
En attendant qu'elle digère sa colère et sa haine pour moi; j'allai sûrement ramer pour me faire pardonner ...
Qui ne tente rien a rien !
Nous étions enfin devant mes parents et j'appréhendais ma réaction face à ma mère et Tariq.
J'avais pris sur moi pour les supporter quand ils venaient à la clinique mais là ...
Je ne savais pas comment réagir.
Me retrouver chez mes parents allait sûrement rouvrir mes blessures, faire remonter ma colère hélas d'autres choix ne s'imposaient pas à moi.
Il fallait que je prenne sur moi le temps que Sira soit définitivement sur pieds et que j'obtienne son pardon ainsi nous pourrons retourner chez nous et loin de ces deux traîtres.
Ma femme non plus ne m'en laissait pas le choix.
Dès que j'ai ouvert la porte de la maison, nous avons entendu un "SURPRISE" général. Nos deux familles et nos amis étaient réunis dans le séjour. Il y avait accroché une banderole au-dessus de leurs têtes avec le prénom de ma petite fille inscrit en lettre capital.
- PAPA !
Je regardais en direction des escaliers et je vis Kader courir vers nous.
Mon cœur battait la chamade quand il fut devant nous.
Je m'abaissais pour le serrer dans mes bras et là mes larmes se sont mises à couler sans que je ne sache pourquoi.
J'étais pris subitement d'une forte émotion et d'un sentiment de culpabilité envers Kader.
J'avais cru qu'en restant loin de lui; j'allais le rejeter et que mon amour allait diminuer or tel n'est le cas présentement.
Rien n'avait changé !
Au contraire je pris conscience à cet instant que Sira avait raison quand elle me disait que Kader était mon fils qu'importe les circonstances dans lesquelles il a été conçues.
Ce qui devait m'importer, devait être l'amour que j'ai toujours ressenti pour lui et non pas la douleur que j'avais eue en apprenant la vérité.
Comme toujours Sira avait raison.
Et comme toujours j'avais tort et j'avais tout gâché entre nous.
J'essuyais mes larmes en me relevant tenant mon fils dans les bras.
Oui mon fils !
Je le considère aujourd'hui plus encore qu'hier comme mon fils.
Toute la douleur que j'avais ressenti durant ces derniers mois venait de disparaître comme par maggie.
Il a fallu que je prenne mon fils dans mes bras pour que j'oublie tout et que je prenne conscience de l'ampleur de mon amour pour lui.
Passées les salutations, les félicitations, les longues discussions et les questions auxquelles je n'avais pas répondu j'avais pris des bras de Nadine ma fille pour l'amener dans mon ancienne chambre pour qu'elle y dorme tranquillement. Elle était fatiguée de tout ce bruit et de toutes ces personnes qui lui tournaient curieusement autour.
Je suis devenu un vrai papa poule avec ma petite Bahiya.
J'essayais d'être le plus présent pour elle et sa mère. J'avais trouvé là un moyen d'effacer les neufs mois où j'étais absent de leurs vies.
J'essayais de rattraper mes erreurs même si ce n'était pas facile.
J'ai espoir que mes efforts payeront bientôt.
Une heure plus tard; j'aidais ensuite Sira à monter les escaliers et à rejoindre mon ancienne chambre sous ses protestations.
Je restais près de la porte à l'observer quand elle se mit au lit sûrement pour dormir.
Je remarquais également que ma chambre avait été transformée en une espèce de maison Disney, toutes les héroïnes y étaient présentes ainsi qu'une phrase que je répétais assez souvent à mon fils《 Je serai toujours là pour te relever si tu tombes 》.
Le résultat était magnifique ...
C'est ma petite princesse qui sera contente.
Je souris en imaginant Nadine et ma mère s'attelaient la décorer ma chambre.
Elles me surprendront toujours ces deux-là.
Je pris discrètement une photo de ma fille dans les bras de ma femme, ainsi qu'une autre d'elle en compagnie de Kader et de Khalil; je refermais la porte de ma chambre en sortant.
Je dévalais les escaliers rejoignant les autres membres de ma famille.
Les invités étaient déjà rentrés chez eux.
Je pense que mon père nous a réuni pour tenter d'arrondir les angles entre moi et les deux traîtres.
Son ordre du jour sera porté sur les mensonges et tromperies de ma mère et de mon frère; ils avaient honte tous les deux car ils ne relevaient pas leurs têtes pour me regarder.
Je pris place près de Nadine attendant que mon père prenne enfin parole ... Ce qui ne tarda pas à arriver.
Il parla d'abord de l'importance de la famille, de l'union qui devait y exister entre les membres et de l'amour qui devait y régner avant de rentrer dans le vif du sujet.
À partir de là je l'avais écouté d'une oreille très distraite.
Rien de ce qu'il pouvait dire ne pourra justifier leurs agissements et apaiser ma colère.
- Tassem ? As-tu entendu ce que je venais de dire ?
- Non papa ! J'étais ailleurs répondis-je franchement.
- Je disais donc que nous n'allons pas revenir sur ce qu'il s'était passé dans cette maison il y a près qu'un an .... Je suis le premier à blâmer les agissements de ta mère et plus encore ceux de ton frère et je le leur ai fait savoir ... Ta mère et ton frère ont commis une erreur monumentale en te mentant et ils t'ont blessé cependant ils regrettent profondément leurs agissements. Maintenant je te demande de leur pardonner et d'essayer d'oublier même si cela te demande de faire des efforts et des sacrifices car quoiqu'il advienne nous formons une famille et nous nous devons d'être soudés les uns aux autres ... Le meilleur d'entre nous est celui qui sait accorder son pardon dans les situations les plus difficiles alors montre leur que tu es meilleur qu'eux. Pardonne !
- Je te promets rien papa ... Il me faut encore beaucoup de temps pour que tout redevienne comme avant même si je crois que cela risque d'être compliqué.
Il parla encore quelques minutes décidant que jamais au plus grand jamais Kader ne devait apprendre la vérité sur ses origines et que Kader continuera d'être mon fils et Tariq son oncle comme cela a toujours été. Nous avons tous accepté de garder le silence en espérant que cette salope de Sarah ne réapparaisse plus jamais dans notre vie.
J'ai été d'accord avec cette décision en leur faisant savoir que je garderai le silence pour l'instant mais quand mon fils sera majeur et en mesure de comprendre; je lui expliquerai toute l'histoire. Je n'aimerai pas qu'il vive toute sa vie dans le mensonge et qu'il ait cette impression d'avoir été manipulé et privé de son droit de connaître la vérité s'il venait à l'apprendre un jour par une autre bouche.
Ma mère me demanda par la suite de la pardonner encore une fois en pleurant; requête que j'avais accepté sans broncher et j'avais fait idem pour Tariq.
Je leur avais pardonné mais je n'oubliais pas pour autant.
Il me fallait du temps pour cela même si je doute que le temps puisse y faire grand chose.
Quelque chose s'était brisée entre nous et il nous faudra énormément de temps pour nous habituer à ce changement ...
Quelques jours plus tard ...
Sira
- Bahiya lui ressemble de plus en plus.
Je fis une moue dépitée en regardant de plus près ma fille dormir dans son berceau.
En voyant la première fois ce bébé aux immenses yeux bleus, je n'avais eu aucun doute.
Oui ! C'était bien ma petite fille, la mienne !
Malheureusement elle ne me ressemblait pas.
Ma fille ressemblait en tout point à son père.
Elle a tout hérité de lui même ses fossettes et rien de moi.
Au début, je me disais que ma fille allait me ressembler mais au fil des semaines qui se sont écoulées j'avais perdu espoir.
Et c'était un peu lourd d'entendre sans cesse à quel point Bahiya ressemblait à son papa; parce-que j'aurai bien voulu qu'elle me ressemble; qu'elle ressemble à sa mère.
Cela me mettait encore plus hors de moi quand je pense que je l'avais porté neuf longs mois alors que son père ne s'était pas soucié d'elle même pas une seconde et au final elle vient au monde avec la même tête que son géniteur.
Dire que moi j'avais souffert pendant que l'autre se prélassait à l'autre bout du monde.
Je trouvais cela injuste.
Au delà de l'apparence, je me réconfortais en me persuadant que Bahiya hériterait au moins de mes mimiques surprise là aussi j'avais mis au monde une petite personne qui m'étais radicalement opposée.
J'étais encore trop dégoûtée !
C'était clair que Bahiya était sa copie et même ses expressions du visage étaient celles de son géniteur.
Une sosie de son père !
C'est très déstabilisant !
- je confirme que Bahiya est sa copie conforme me railla ma sœur.
Je m'assieds en face d'elle la mine renfrognée.
- N'enfonce pas le couteau dans la plaie aussi. J'ai déjà mal d'admettre que j'ai mis monde une mini Tassem.
Zeyni se mit à rire me laissant encore plus dégoûtée.
Ma fille est une petite traîtresse.
Comment a-t-elle pu ressembler à son père ?
Sérieusement !
Puff !
Pas grave ! J'aime ma fille.
J'apprendrai à vivre avec.
Je me console également en me disant que je ferai tout pour qu'elle ait le même comportement et le même caractère que moi.
Elle ne lui ressemblera que physiquement.
- Ibrahima a pu me trouver l'appartement ?
- Ouais ! Un appartement F3 à la cité Keur Gorgui à un très bon prix et le propriétaire dit que tu peux aménager dès que tu le souhaites. Ibrahima a déjà versé la caution et signé le bail de location. Il a aussi envoyé l'argent à tonton Assane pour ta parcelle.
- Ah ! C'est super tout ça ! Je vais pouvoir aménager très bientôt.
Je ne pensais que cela pouvait être aussi rapide pour me trouver un logement.
Avant même mon accouchement j'avais pris la décision de me trouver " mon petit chez moi " loin de toutes ces personnes qui me maintenaient dans une cage.
Ainsi je pourrais vivre dans la tranquillité avec mes enfants.
- Tu tiens vraiment à vivre dans cet appartement ?
- Oui Zeyni ! Nous avons déjà eu cette conversation plusieurs fois et rien ni personne ne me fera revenir sur ma décision.
- Tu étais en colère quand tu as pris cette décision mais maintenant que Tassem est revenue; il serait préférable que vous essayez d'arranger vos problèmes. Il faut que tu arrêtes de jouer à l'insensible et à l'inaccessible avec Tassem et que tu lui laisses l'opportunité de se faire pardonner ses erreurs.
- Ioe kagne nga seytané Zeyni ? m'indignais-je ... Tu prends son partie après tout ce que j'ai enduré durant ces derniers mois. Tu étais témoin de ma souffrance et tu oses me dire que je dois pardonner à ce lâche.
Non mais je rêve !
- Je comprends Sira que tu puisses lui en vouloir d'avoir disparu sans laisser de nouvelles mais tu avais toi-même dit que Tassem déprimait alors ...
- J'avais dit ça sans savoir que j'avais épousé un égoïste, un lâche qui s'enfuit au moindre petit problème. Oui ! Il souffrait mais il m'a abandonné durant des mois.
- Discutez entre adultes et réglez vos problèmes rekk. Tu l'aimes toujours alors accordez-vous une dernière chance d'être heureux. Tout le monde commet des erreurs.
- De un je ne lui adresse plus la parole, de deux me tenir en face de lui pour l'écouter ne fait pas partie de mes projets et de trois tout le monde fait des erreurs mais tout le monde n'est pas lâche et égoïste comme Tassem.
- Je maintiens que vous devez vous expliquer pour passer à autre chose; il faut que tu sortes tout ce que tu as sur le cœur pour te sentir mieux ... N'oublie pas que vous êtes maintenant liés à vie. Ne prive pas ta fille et tes garçons de grandir au sein d'une vraie famille.
- Hum ... Je prendrai en compte tes conseils petite sœur.
Elle n'avait pas répliqué parce qu'elle savait que c'était peine perdue.
Elle ne pouvait pas me convaincre de revenir sur ma décision.
Il m'est inconcevable de me tenir en face de lui et de lui exiger des explications.
C'est au-dessus de mes forces.
Il est parti lâchement durant des mois puis il est revenu comme si de rien était.
Par contre tout le temps qu'il avait passé loin de moi, j'ai continué à vivre tant bien que mal.
Ce n'est pas son retour qui allait changer grand chose.
Je lui en veux énormément.
Surtout avec l'état de santé de ma fille qui en a pâti.
Je le tiens pour unique responsable si aujourd'hui ma fille est asthmatique et qu'elle a des problèmes respiratoires.
À cause de lui ma fille ne pourra pas profiter pleinement des joies de la vie et qu'elle sera obligée de toujours faire attention.
Ma fille ne sera jamais une enfant normale.
Rien que pour cela je lui en voulais plus encore que son attitude de lâche à mon égard.
Je lui en voulais à un tel point que j'ai peur que tout l'amour que je ressens pour lui se transforme en haine.
- Sira réfléchit à tête reposée avant de faire une bêtise. Je te connais trop bien et cette expression sur ton visage ne me dit rien qui vaille.
- Ne t'inquiète pas Zeyni ! Je ne ferai rien de stupide.
- Si tu le dis. Moi je rentre chez moi. Tu appelleras Ibrahima pour ton déménagement.
- D'accord !
Un dernier câlin elle est partie me laissant dans mes réflexions et dans mes doutes.
Je dois impérativement prendre une décision; la décision qui changera radicalement le cours de ma vie ...
De toute façon je prends mes propres décisions et je fais mes propres choix sans l'influence de personne.
Je pris mon téléphone et je lançais mon appel. La personne décrocha après trois sonneries, on se salua et je lui expliquais durant de longues minutes mon problème et ce que j'attendais de lui.
Je raccrochais satisfaite de sa réponse et de son efficacité.
Ça y est !
La machine sera en route dès demain ...
Plus de marche arrière !
~
Hello 😇
Alors ce chapitre ?
Laissez vos avis svp!
Merci !
03/05/2019 Deekha15
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