Sira

Je ne comprenais plus rien de ce qu'il se passait sous mes yeux ...

Et pourtant la soirée avait très bien débuté jusqu'à ce que le serveur nous apporte des biscuits chinois et que Tassem saute sur son frère lui donnant des coups.

Je croyais que Tariq et Tassem avaient la paix.

Ces dernières semaines; nous avons plusieurs fois passé des soirées ensemble chez nous ou chez leurs parents alors voir Tassem donnait des coups à son frère me dépassais largement me laissait dans une incompréhension totale.

Tassem était comme possédé depuis des minutes déja ... Ni Khalifa, ni moi, ni Zeyni et encore moins Khadija arrivont à lui faire lâcher prise.

Malheureusement nous ne faisions pas le poids et si personne n'intervenait, il allait finir par tuer son frère. Il lui avait déjà bien amoché le visage de Tariq, le pauvre saignait abondamment.

Quelques clients vinrent nous prêter main forte pour les séparer mais Tassem se débattait avec une telle force pour attaquer son frère qu'il a fallu à trois autres gars pour le faire asseoir sur l'une des chaises.

J'allais aussitôt le prendre dans mes bras, le serrant fortement dans mes bras ce qui eut le don de le calmer petit à petit. Je ne relâchais pas pour autant mon étreinte, il respirait bruyamment dans mon cou et quelques minutes passèrent et personne ne parlait autour de nous.

Tout ce qui comptait à cet instant c'est Tassem rien de plus ... Je sentis mes épaules mouillées quelques minutes plus tard. À l'évidence Tassem pleurait dans mes bras pour une raison que j'ignorais encore.

Il me poussa doucement pour s'adresser d'une voix faible à son frère qui se faisait soigner par Khalifa.

- Je savais déjà que tu me détestais Tariq mais pas au point de ... Tu viens de me détruire dit-il d'une voix nouée par le chagrin avant de courir vers la sortie nous laissant sous l'incompréhension totale.

Je récupérais son téléphone et je courais aussitôt derrière lui pour le rattraper avant qu'il ne fasse une bêtise ou qu'il ne tue quelqu'un en essayant de conduire.

Je le retrouvais assis dans la voiture tête posée sur le volant sanglotant bruyamment comme un enfant.

J'avais mal, très mal sans savoir ce qui le mettait dans cet état émotionnel.

Je m'assieds sur le siège passager sans un mot, je l'attirais dans mes bras la seconde suivante pour le réconforter du mieux que je pus. Il laissa aller son chagrin dans mes bras pleurant de longues et interminables minutes m'arrachant également quelques larmes.

J'avais l'impression que son chagrin était si profond et si immense qu'il n'allait pas se relever de si tôt.

- Pourquoi moi ? ... Pouquoi ... Sira ? Pourquoi Tariq ? Mon propre frère ? Dis-moi pourquoi Sira ?

Que devais-je répondre face à une question dont j'ignorais la réponse ?

- Pourquoi ... Pourquoi ... me déteste-t-il à ce point ... au point de .... ? Qu'ai-je fait pour mériter ce coup de poignard de leur part ?

Incapable de le répondre je l'étais à cet instant précis alors je le serrai encore plus fortement dans mes bras comme j'ai pu.

Je voulais qu'il sente que j'étais là, qu'il sache que pour rien au monde je ne lâcherai.

Sa douleur est mienne !

Il commença à se calmer petit à petit aux bouts d'une heure. Nous étions toujours garés dans le parking du restaurant. Les autres étaient déjà rentrés à la villa.

Tassem n'était pas encore prêt à se confier donc je lui laissais le temps de digérer la nouvelle et quand il se sentira prêt il me parlera sans pression.

Je serai là en ce moment pour l'écouter sans jugement.

- Tu peux ... nous conduire ... chez mes parents ... s'il te plaît ... J'ai besoin de réponses.

Je lui pris les clefs des mains. Il changea de place posant sa tête sur la vitre en laissant encore couler toujours ses larmes.

J'étais vraiment impuissante face à sa détresse et je me sentais inutile de ne pas pouvoir le réconforter.

Ce n'était plus le Tassem que j'avais l'habitude de voir, l'homme fort dont j'étais tombé amoureux.

Celui que j'avais à côté de moi était tout autre, un homme terrassé par une peine immense.

J'ai conduit sans pour autant être concentrée sur la route ...

J'ai failli plusieurs fois percuter des voitures ou même heurter des piétons si Tassem ne m'avait pris la main pour me montrer qu'il était avec moi.

Nous sommes finalement arrivés chez mes beaux-parents en un seul morceau.

La voiture de Tariq et celle de Khalifa étaient déjà garées devant la maison. J'éteignais le moteur de la voiture et Tassem sortit de la voiture sans m'attendre.

Je sortis précipitamment de la voiture sans verrouiller les portes pour le rattraper avant qu'il ne s'en prenne encore à son frère ...

Tassem

Comment avaient-ils pu me faire une telle chose ?

La seule question qui revenait sans cesse à l'esprit était celle-là.

J'avais encore du mal beaucoup de mal à accepter la vérité, cette réalité en face.

Tout n'était que désillusion, mensonge et tromperie !

Nadine et son mari, mes parents, mon frère et Khadija étaient assis dans le salon chacun baissant la tête quand je suis entré dans la pièce suivie de près par Sira. Comme si elle était connectée à moi, elle prit la main me donnant du courage sans le savoir.

- Tass ... Tassem laisse-nous t'expliquer s'exclama ma mère les larmes aux yeux.

Mon Dieu ! Mio Dio !

Oh Allah comme mon cœur saigne !

Dites-moi que je rêve !

Dites-moi que je me faisais sûrement des idées !

Non Allah ! Pas elle ! Pas ma mère !

Pas celle qui était témoin de ma souffrance pendant toute ses années.

- Donc ... Tu savais ... Maman ... Tu m'as aussi menti et manipulé.

Ce fut les seules phrases que j'eus le courage de sortir de ma bouche.

J'étais dans un tel état de choc que mon cerveau tournait à une vitesse effrénée.

Les dernières pièces du puzzle venaient d'être assemblées me laissant encore plus idiot que je ne l'étais déjà.

Ma mère et Tariq se sont payés ma tête pendant des années.

God Damn !

- Mon chéri ! Je ne voulais pas te faire souffrir Dio (Dieu) m'en ait témoin. Ton frère a commis une regrettable erreur en couchant avec Sarah jusqu'à la mettre enceinte ...

- CELA NE ME FAIT AUCUNEMENT SOUFFRIR MAMAN QUE TARIQ SE SOIT TAPÉ MON EX-FIANCÉE ... CE QUI ME FAIT EXTRÊMEMENT SOUFFRIR EN CE MOMENT C'EST QUE TU M'AIS ... QUE VOUS M'AYEZ LAISSÉ CROIRE PENDANT HUIT LONGUES ANNÉES QUE KADER ÉTAIT MON FILS ALORS QU'IL EST MON NEVEU ... LE PUTAIN FILS DE MON FRÈRE.

Voilà c'était dit ! La phrase était sortie de ma bouche.

Sortir cette phrase de ma bouche me déchirait le cœur.

Kader n'était pas mon fils !

Kader n'était pas mon fils !

Kader n'était pas mon fils !

Ne cessais-je de répéter cette phrase dans mon esprit.

Kader n'était pas mon fils, je devais m'y résoudre et vivre dorénavant avec cela.

Si Sira ne me tenait pas serrer sa prise sur ma main je crois que je me serais évanoui face à cette confirmation.

Les images que j'avais tantôt reçues au restaurant venaient de Sarah ... Elle m'avait écrit pour m'avouer qu'elle avait plusieurs fois de suite couché avec Tariq avant de se donner à moi et que Kader n'était pas mon fils, elle en était certaine m'envoyant même les résultats d'un test d'ADN datant de quelques jours avec des échantillons de cheveux de Kader qu'elle avait obtenu le jour où elle était à son école; pour mes cheveux elle les avait obtenu grâce à Clarissa ... Elle m'avait aussi expliqué que le procès n'était qu'un moyen pour me faire souffrir ainsi que toute ma famille ... Elle avait ajouté que l'accident aussi s'était de sa faute ... Tout ce qu'elle avait fait jusqu'à présent pour m'atteindre était une vengeance contre ma mère qui n'avait respecté sa part du marché.

Et là ma mère venait de me confirmer que j'ai élevé, choyé et aimé pendant huit longues années mon neveu en pensant que c'était mon fils, la chair de ma chair.

Ma propre mère m'avait laissé croire et vivre un mensonge durant huit ans.

- Ce n'était pas par plaisir ou par mauvaise volonté que j'ai construit ce secret ... Mais parce que j'avais la conviction que je ne pouvais faire autrement ... Les raisons qui m'avaient poussé à garder le silence sont en effet douloureuses et surtout parce que je voulais garder ma famille unie, j'avais honte d'avouer à tout le monde que mon fils aîné avait engrossé la fiancée de son petit frère ... Quand j'avais surpris Tariq et Sarah dans sa chambre un soir; j'avais fait le rapprochement entre sa grossesse subite et Tariq car tu m'avais avoué avoir couché une seule fois avec elle et les jours suivants elle t'annonçait devant nous qu'elle attendait ton enfant. Je n'étais pas sûre qu'elle mente alors je l'avais confronté et elle m'avait tout avoué ... Le soir-même j'avais sommé Tariq de quitter expressément le pays jusqu'à ce que je règle le problème avec Sarah ... J'avais proposé de l'argent à Sarah pour qu'elle disparaisse de nos vies avec mon aide après son accouchement et elle les avait accepté parce qu'elle s'en fichait de toi, de mon frère, de l'enfant qu'elle attendait, ainsi que de détruire une famille ... Au fil des années; j'avais du mal à accepter ce que j'avais fait. Je vivais avec des dilemmes inextricables ... Et j'ai quand même continuais de garder le silence pour le bien de ma famille ... Ce que je redoutais durant toutes ces années est arrivé ce soir ... Pardonne-moi Tassem ! J'ai cru prendre la prendre la bonne décision pour tout le monde.

Aucunes explications au monde ne pouvaient me convaincre que mon frère n'avait rien prémédité de sa relation avec Sarah.

Il voulait me faire souffrir; il y est arrivé.

- Je suis tellement désolé Tassem ... Un seul jour ne passe sans que les remords ne me prennent ajouta mon frère. Pardonne-moi !

Allah !

Qu'ai-je réellement fait pour mériter un frère aussi sournois et diabolique ?

Et Sarah !

La pire salope que la terre ait pu porter.

Et pourtant je l'ai aimé sans hypocrisie ...

Ne supportant plus de voir ma mère et mon frère en face de moi; je tirais sur la main de Sira pour sortir de la villa sans un regard en arrière.

Elle eût l'amabilité de ne pas m'adresser la paroles durant tout le trajet jusqu'à notre appartement.

N'eut été Sira je me serai sûrement donné la mort ce soir tellement j'avais douloureusement voir atrocement mal dans la poitrine.

Comment vais-je regarder mon ... Kader maintenant comme mon fils ?

Comment faire maintenant ?

Comment me comporter avec lui ?

Ce que Tariq m'avait fait; est juste inqualifiable.

Comment vais-je faire pour me relever de cette trahison ?

Sira se gara sans un mot dans le parking de l'immeuble une quinzaine de minutes plus tard ...

Je sortis de la voiture avec elle derrière moi, toujours dans un silence de cathédrale nous prenons l'ascenseur.

Pendant la montée de l'engin, elle s'était rapprochée de moi pour enrouler ses bras autour de ma taille pleurant et partageant ma peine et ma douleur.

Quand nous fûmes dans l'appartement, mon regard fut attirer par la photo de moi et Kader posée dans un coin du salon.

Je ne pus retenir mes larmes en repensant au nombre de fois où je l'avais bordé quand il était bébé ... au nombre de fois où je lui avais donné le biberon et le bain ... au nombre de fois où je lui avais changé les couches ... au nombre de fois où je lui racontais mes journées et qu'il me regardait dans les yeux en souriant ne comprenant rien de ce que je disais ... Je me souvenais encore des ses premiers pas et de son tout premier mot ...

Mon Dieu !

Et ce soir; j'apprenais que cet enfant que j'avais aimé dès l'instant où j'avais appris son existence n'était plus mon enfant, que cet enfant n'était pas issus de ma semence et que je devais l'accepter juste ainsi.

Assis sur la moquette de notre salon ma tête posée sur les cuisses de ma femme dans une position fœtale; j'avais pleuré pendant de longues heures dans les bras de ma femme ... J'avais cette impression surréaliste que ma vie n'existait plus ...

Tous mes repères s'écoulaient un à un ...

Je n'étais plus le père de mon fils ... de Kader.

Ma douleur est telle que je la ressentais physiquement comme un coup de poignard en plein cœur et psychologiquement comme un homme qui allait mourir dans la minute à suivre ...

Chaque fois que je pensais à Kader, je revoyais la trahison de mon frère ... de mon propre frère ainsi que les tromperies, les manigances et les mensonges de ma propre mère.

Tout ceci était douloureux à accepter !

J'avais besoin de m'éloigner de tout et de tous pour panser mes plaies, guérir de cette trahison et accepter cette horrible vérité.

Je me détâchais des bras de Sira et j'allais dans notre chambre et directement dans notre dressing. Je pris une valise et je commençais à y fourrer quelques vêtements et tout ce qui me tombait sur la main.

Je voulais qu'une seule chose; être loin ... très loin de cet environnement qui me pompait l'air.

Ma vie n'avait plus de sens à compter de la seconde où cette vérité avait éclaté.

Je répartis dans la chambre pour prendre mon passeport et les papiers dont j'aurai besoin pour quitter le pays ce soir-même ... qu'importe la destination.

Je me retournais pour sortir de la chambre traînant ma valise derrière moi, je vis Sira qui me regardait les yeux grandement ouverts.

- Tu me quittes ? Tu avais promis d'être toujours là pour moi et pour les garçons qu'importe les circonstances. Tassem s'il te plaît ne me quitte pas.

Je laissais tomber ma valise pour m'avancer vers elle.

Il faut qu'elle me comprenne ... Elle est la seule femme que j'aime et que j'aimerai pour le restant de ma vie mais actuellement ... en ce moment précis tout ce dont j'avais besoin c'est d'espace, d'être loin du Sénégal pour remettre mes idées en place ... penser tout simplement à autre chose.

- Il faut que je m'en aille loin cara ! Je fais cela pour nous.

- Je sais qu'actuellement tu souffres atrocement mais ce n'est pas une raison pour tout laisser tomber moi y compris. Reste à mes côtés et je t'aiderai à oublier ta peine et ta douleur.

- Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens actuellement. Ma vie a basculé ... Kader n'est pas mon fils.

Elle me prit dans ses bras en pleurant ... Je pleurais encore avec elle ...

Je la portais dans mes bras pour nous placer sur le lit le temps qu'elle se calme et que je la rassure.

Je n'ai aucunement l'intention de lui faire mal mais il faut que je sois loin d'elle pour nous.

Je le faisais pour nous.

- Kader n'est pas ton fils biologique mais il est ton fils à cent pour cent. Cet enfant ne connait que toi comme père ... Souviens-toi de ces dernières semaines de la manière dont tu t'es battu pour sa garde et prouver que tu étais son père ... En partant loin tu l'abandonnes ... Il faut que tu acceptes l'inacceptable Tassem même si tu souffres en ce moment ... Tu as des devoirs envers lui peu importe comment il a été conçus ... Tu ne peux tout simplement pas partir parce que j'ai aussi besoin de toi Tassem ... Qu'adviendrai-je si tu pars ? Que dirai-je à nos fils ? Alors ne fuit pas tes problèmes ... Ne fuit pas ta souffrance et laisse-moi t'aider à aller mieux en t'appartant tout mon soutien et tout mon amour.

Elle s'empara avidement de mes lèvres en s'accrochant fermement à mon cou. Je me laissais aller contre ses lèvres, dans ses bras pour oublier ce soir ma souffrance.

J'en avais juste besoin ...

- Laisse-moi t'aider Tassem ! Souffla-t-elle entre deux baisers. Baise-moi Tassem ! Fais-moi mal si cela t'aide à te sentir mieux !

Je passais mes mains sous sa robe pour déchirer sa culotte pendant qu'elle débouclait ma ceinture ... Elle déboutanna à la hâte mon pantalon sortant mon membre de mon caleçon sans s'arrêter de m'embrasser. Je la soulevais doucement pour la pénétrer d'un coup de sec ... Je savais qu'elle avait mal mais j'avais besoin de brutalité ce soir et elle le savait également.

Nous ne faisions pas l'amour mais nous baisions plutôt et avec force !

Mes coups de reins étaient brutaux presque bestiaux emprunt de rage ...

Je la pillonais, la marteler sans retenue la faisant crier de douleur mélangée au plaisir de mon membre allant et venant en elle comme jamais ... Je finis par déchirer la totalité de sa robe la laissant complètement nue dans mes bras pendant que je continuais à aller et à venir en elle.

Elle s'accrochait avec force à mes épaules pour ne pas tomber tout en me griffant le dos quand je lui donnais un dernier coup de rein encore plus brutal que les autres. Ce qui eut le don de nous faire tomber de plaisir. Je me déversais durant de longues minutes pendant son sexe se contractait délicieusement autour de mon membre et qu'elle me morda le cou.

Je couchais après Sira sur le lit ramenant le drap pour la couvrir et moi j'allais dans la salle de bain pour me doucher.

Quand je ressortais de la salle de bain; Sira dormait paisiblement.

Je m'habillais sans faire de bruit ... J'ouvrais l'un des tiroir de la table de chevet pour y sortir un carnet de note et un stylo. J'y notais quelques mots avant de poser le tout bien en évidence pour que quand Sira se réveillera demain qu'elle puisse tout voir.

Je me penchais ensuite au-dessus d'elle pour lui caresser tendrement la joue et je déposais un tendre baiser sur ses lèvres une dernière fois ...

Je pris mes chaussures dans une main et dans l'autre je tirais sur ma valise.

Je sortis de la chambre doucement ensuite de l'appartement en refermant derrière moi et enfin de l'immeuble.

Je partis sans me retourner pour une destination inconnue ... et pour durée indéterminée ...

~

Hello 😢 Bon dimanche !

Tariq chérie je sais que tu regrettes 😢 mais tu as fait du mal à notre Tassem 😈😠😬😡😧

Laissez vos avis svp !

Merci et à bientôt pour la fin de l'histoire.

21/04/2019 Deekha 15