~30~
Sira
Je me réveillais ce matin en sentant une bouche chaude qui embrassait sensuellement mon épaule, sourire béat collé aux lèvres je me retournais vers Tassem qui me regardait avec ses yeux bleus. Il me fait toujours le même effet à chaque fois que je pose mes yeux sur lui.
Je passais mes mains dans ses cheveux en enroulant une mèche autour d'un de mes doits.
Depuis notre réconciliation s'était la première fois que Tassem était aussi silencieux et pas du tout entreprenant en si bon matin. D'habitude il me faisait des chatouilles pour me réveiller ou il me faisait l'amour longuement avant que l'on aille vaquer à nos occupations respectives mais ce matin ma petite étoile du matin était stressée même s'il essayait de cacher son anxiété en me servant un faux sourire.
Je connais tellement Tassem que j'arrive à déchiffrer chacuns de ses tics. Par exemple quand il est content, il a une lueur espiègle dans ses beaux iris et quand il est anxieux, il a une ride qui apparaît entre les deux yeux.
Et actuellement cette ride était bien présente pour cause c'est aujourd'hui que se tiendra l'audience devant la juge des affaires familiales et d'après ce que j'ai eu à comprendre la juge l'avait dans son collimateur parce qu'il était arrivé en retard à la première audience et qu'il s'était montré hostile à toutes négociations.
C'est la première fois depuis que je connais Tassem que je le vois avec de la peur dans les yeux.
- Tu es réveillé depuis longtemps ?
- Assez longtemps pour profiter de tes ronflements.
- Tu racontes n'importe quoi ... Tu vas bien ?
- J'ai connu mieux.
- Approche amore !
Il ne se fit pas prier et il mit sa tête sur ma poitrine en soufflant longuement et fortement alors je me relevais un peu pour m'emparer avidement de ses lèvres dans un baiser langoureux. Ce baiser aura au moins eu le résultat escompté c'est-à-dire lui faire penser à autre chose. Je mettais au-dessus de lui pour bien ancrer mes yeux aux siens et le chauffer un peu aussi.
Après ce que Tassem m'avait fait goûter durant ces derniers jours, tous les prétextes étaient bons pour nous accoupler.
- La juge ne te retirera pas la garde de Kader, aucun tribunal au monde n'accordera jamais la garde d'un enfant à une femme qui a été capable d'abandonner son nouveau-né le jour de sa naissance sans une once de remords.
- Je sais mais ...
- Mais rien amore ! Et si jamais la juge ose te retirer la garde de Kader alors je leurs botterai bien le cul à elle et à cette pétasse de Sarah.
- Je te fais confiance alors ma belle. Lève-toi maintenant je ne dois pas arriver en retard au tribunal.
- OK ! Donc pas de sport matinal ? demandais-je en faisant une moue sexy.
Je me mordais les lèvres en me tortillant sensuellement sur lui; lui arrachant un rire grave. Il posa ses mains sur ma taille en riant toujours, je continuais à onduler du bassin et à faire des mouvements d'aller et retour sur lui sans le quitter des yeux.
- Si nous faisons notre sport matinal je risque d'arriver très en retard au tribunal et tu n'aimerais sûrement pas cela alors à charge de revanche ce soir mia bella.
Je me résignais à le laisser sortir du lit et moi j'irais voir si les enfants sont réveillés et que Kader ne fait pas de bêtises.
La dernière fois que je les avais laissé seuls dans la chambre, j'avais trouvé Kader qui avait placé Khalil dans une de ses voitures électriques mis en marche. J'ai cru avoir une attaque mais je m'étais rapidement calmée quand j'ai remarqué que Khalil riait à haute voix et que Kader lui avait attaché la ceinture mais je lui avais quand même demandé de ne plus le recommencer et c'était dangereux.
Je sortis finalement la chambre habillée de mon peignoir et j'entrais dans la chambre des enfants. Je les trouvais tous les deux réveillés et Kader jouait avec Khalil au lego avec Khalil qui démontait les constructions de Kader. Ils avaient l'air de bien s'amuser.
Je laissais la porte ouverte en allant dans la cuisine nous préparer à manger.
J'ai préparé vite fait des œufs brouillés pour Kader et moi, de la purée pour Khalil, j'ai mis la machine à café en marche pour Tassem.
Je sentais des bras autour m'encerclant la taille me coinçant ainsi sur le plan de travail. J'ai souri sans me retourner quand Tassem a enfoui sa tête dans mon cou pour y déposer des bisous. Il s'est ensuite décollé de moi pour s'asseoir près de nos garçons. Je leur ai servi à tour de rôle avant de m'asseoir pour donner à manger à Khalil qui commençait à s'impatienter.
Tassem m'a aidé à débarrasser et à tout nettoyer quand nous avons fini de manger quelques minutes plus tard. Il est ensuite allé se changer et moi j'ai donné le bain à Khalil ensuite à Kader. Tout cela m'a pris plus d'un bon quart-heure. Pour une fois nous étions dans les temps et nous arriverons tous en avance.
Je leurs ai ensuite habillé et parfumé demandant à Kader de ne pas faire de bêtises en attendant que j'aille me doucher.
J'ai trouvé Tassem assis sur le lit consultant les documents que l'avocat lui avait envoyés quelques jours plutôt alors je l'ai dépassé sans le déranger pour entrer dans notre salle de bain.
Quand je suis sortie de la douche il était toujours dans la même position. J'avais de la peine de le voir aussi préoccuper alors qu'il devrait être toujours souriant et heureux.
J'avais ma petite idée pour lui changer un peu les idées avant qu'il aille au tribunal et pour cela il fallait que je m'habille vite. Je consultais ma montre et il était sept heures vingt alors je devais me grouiller.
Quand je finis de m'habiller et de me coiffrer et je revins vers le lit. Je lui pris des mains les documents les déposant loin et je m'assieds sur lui, lui provoquant un petit rire tout en secouant sa tête.
Il passa ses mains sur ma taille me rapprochant encore contre lui.
- Arrêtes de me provoquer amore !
- Je ne te provoque pas chéri. Je te change juste les idées nuance ... tu es tout tendu.
- Et c'est vêtue d'une robe ultrasexy et en t'asseyant sur mon bangala que tu essaies de me changer les idées ... Tu as bien évidemment autre chose derrière la tête. Je t'ai trop gâté ces derniers jours et tu es devenu accro.
C'était à mon tour d'éclater de rire en passant mes mains autour de son cou pour ne pas tomber. J'aurais au moins réussi à le dérider un peu.
- Ouais tu as raison bébé. Lingameu niamal mo nekh rekk motakh amore j'en redemande. Kham ngani danga nekhlei ndigg tei safflei koye ajoutais-je en papillonant des cils innocemment.
- Aye Sira ! C'est fini ... Je t'ai perverti répondit-il en plissant des yeux. Arrête tes mouvements.
- Je te réclame ma dose matinale de Pénisilime de Tassem continuais-je en effleurant son oreille avec ma langue.
- C'est confirmé ... Je t'ai perverti.
- Je ne dis pas non.
Il m'embrassa par la suite pendant de très longues minutes avant de me demander de le laisser mettre sa veste car il allait partir bientôt.
Je l'aidais à enfiler sa veste et après je m'accrochais à son cou ne voulant surtout pas de me détacher de lui.
Il était tellement beau que j'en devenais jalouse en imaginant toutes ces femmes qui allaient fantasmer sur mon mari, sur mon espèce en voie de disparition.
La dernière fois que nous étions à la mairie pour les besoins de notre mariage civil, je m'étais énervée sur deux filles qui ont osé dragué mon homme sous mes yeux.
- Bonne chance bébé et n'oublie surtout pas de ...
- De garder mon calme ouais je sais. Tu me l'as répété une bonne centaine de fois.
- OK ! On déjeune ensemble ?
- Ouais ... Je t'aime amore.
Il me fit un bisou sur la joue et il fit de même avec les garçons.
- Bonne chance amour !
Je partis moi aussi de mon côté avec les garçons. J'allais déposer d'abord Kader à son école ensuite j'aménerais Khalil à la crèche et j'irais enfin travailler.
Ceci était ma nouvelle routine et je ne m'en plains pas.
Tassem
Stressé je l'étais !
Malgré toute la détermination que je m'étais pour ne pas l'être je n'y arrivais pas.
Je n'aurais jamais cru qu'un jour arrivera où je me trouverai sur le point de perdre la garde de mon fils.
Sérieusement c'est seulement à moi que ce genre de choses arrivent.
J'étais dans la salle d'audience depuis dix minutes avec mon avocat et l'autre idiote accompagnée de son avocat.
Je lançais un regard super haineux à Sarah qui me fit un large sourire pour se moquer de moi et augmenter ma colère. Les paroles de ma femme me revenaient à la tête alors je me forçais à retrouver mon calme.
Pas de dérives Tassem !
Je vaux beaucoup mieux que cette salope et la juge si elle est juste elle ne me retirera pas la garde de mon fils parce que je suis un bon père.
Faire confiance à la justice avait ajouté ma femme ... Voilà ce que je devais faire.
Une petite sonnette signalant l'arrivée du juge dans la salle d'audience venait de retentir. Nous nous levons et la juge entra dans la salle avec son éternel visage renfrogné accompagnée de son greffier et d'un policier sûrement pour la sécurité.
Le greffier s'avança devant nous avant d'ouvrir son classeur.
- Bonjour à tous ! Ajouta la juge en prenant place.
- Exceptionnellement l'audience se tiendra dans une salle et non dans le bureau de la juge commença-t-il. L'audience ne sera pas ouverte aux publics.
Le greffier continua ...
- En ce jour débute officiellement l'audience pour la garde de Abdoul Kader Dia âgé de huit ans dont la mère Sarah Estella Nora Preira ici présente réclame la garde exclusive au père El Hadji Tassem Dia. La juge Ndeki présidera toute la durée des audiences, elle délibérera après examen des preuves, des témoignages et de la plaidoirie des deux parties. Les deux avocats devront présentés au juge et au greffier la liste des preuves ainsi que des témoins qui vont passer devant la barre. Les deux parties sont représentées respectivement par maître Faye et maître Thioune.
- Je déclare l'audience ouverte dit le juge en frappant son marteau sur la table.
J'inspirais un bon coup d'air pour me donner du courage pour affronter ce qui allait suivre.
- La parole est à la plaignante dit la juge.
L'avocat de Sarah se leva en ajustant sa veste tout en s'avançant à la barre.
- J'appelle à la barre madame Preira.
Elle se dandinait jusqu'à la barre où elle prit place en croisant les jambes l'air serein.
Si elle continue à me provoquer ainsi je vais finir par lui tordre le cou et cela ne jouera vraiment pas à m'en faveur.
Elle jura de dire toute la vérité et tout ce qui suit. C'est certain que ce seront des mensonges qu'elle va dire ici.
J'espère qu'elle sera coffrée pour parjure.
- Veillez décliner votre identité s'il vous plaît.
- Je suis Sarah Estella Nora Preira.
- Êtes-vous la mère du petit Abdoul Kader Dia.
- Oui maître !
Mensonge !
Elle lui a juste donné la vie rien de plus.
- Comment avez-vous rencontré monsieur Dia ?
Qu'est-ce que cette question vient foutre ici ?
Nous sommes sensés parler de mon fils et non de ma relation passée avec cette pétasse.
- Nous nous sommes rencontrés à l'hôpital où je faisais mon internat. Tassem excusez-moi monsieur Dia je veux dire ... y était venu pour une consultation; il s'était blessé à la main et j'étais chargée de lui appliquer les soins. Nous avons discuté comme de vieux amis et fait connaissance ce jour-là. Par la suite nous nous sommes revus plusieurs fois et au fur et à mesure nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre et c'est ainsi qu'ait né notre fils.
J'ai envie de vomir après avoir ré-entendu cette histoire.
- Merci madame ! J'aimerais que vous disiez à la cour pourquoi réclamez-vous la garde de votre fils ?
- J'étais âgée de vingt-deux ans quand je suis tombée enceinte de monsieur Dia ... Durant ma grossesse monsieur Dia était toujours aux petits soins avec moi mais j'étais soumise à une grosse pression et quand j'ai accouché de notre fils, je crois que j'ai eu une dépression. Dans le jargon médical on appelle ça faire une "dépression post-natale ou post-partum" et ... je ... je l'ai abandonné. Décision que je regrette jusqu'à présent. Si je suis revenue aujourd'hui c'est pour réparer l'erreur que j'avais faite et rencontrer enfin mon fils.
Que des mensonges de sa part ! C'est écœurant !
Elle avait dit être soumise à une grosse pression, de quelle grosse pression même ?
Elle a tout dit sauf de préciser la partie la plus importante, l'argent.
- Merci madame Preira. Je n'ai plus de questions. Maître Faye ma cliente est à vous.
Mon avocat se leva et se mit en face d'elle.
- Quelle histoire émouvante vous nous avez raconté ! J'en ai même eu la larme aux yeux commença mon avocat.
Je retenais difficilement mon rire. Sarah qui avait un visage serein il y a quelques secondes affichait maintenant un visage décomposé.
- Venez-en aux questions maître Faye ordonna la juge.
- Désolé votre honneur ... Vous avez dit madame Preira avoir été soumise à une grosse pression ?
- Oui maître.
- Pouvez-vous être plus explicite et nous expliquez ce que vous entendez par "grosse pression".
- J'étais jeune et enceinte à vingt-deux ans ... perdue par dessus le marché. J'avais peur de faire la même erreur que celle commise par ma propre mère car elle a fallit à plusieurs reprises avorter de moi si mon père ne l'en avait pas empêché. Je n'ai jamais connu l'amour maternel car ma génitrice me reprochait de lui avoir privé de sa jeunesse ainsi que de concrétiser ses rêves car selon elle un avenir brillant et fructueux l'attendait si je n'étais pas venue au monde ... Finalement j'ai été odieuse avec mon propre enfant.
Pour une fois elle avait dit la vérité. Je me rappelle que sa relation avec sa mère n'a jamais été aux beaux fixes et cela s'était aggravé à la mort de son père.
J'étais celui sur qui elle venait pleurer quand elles se disputaient et j'étais obligé à un moment de lui prendre un appartement pour qu'elle soit heureuse et loin de tout stress pendant toute sa grossesse.
Je regrette aujourd'hui de l'avoir aimé à ce point.
- Hum ... C'est vrai que ce n'était pas facile mais monsieur Dia et sa famille ont été là pour vous soutenir lors de votre grossesse ?
- Oui mais ...
- Répondez juste à la question madame intervint la juge.
Pour une fois qu'elle fait une bonne intervention.
- Oui ils ont été présents lors de ma grossesse, n'empêche qu'il manquait toujours quelque chose.
- Merci. Vous avez aussi dit tantôt que vous aviez abandonné votre fils à sa naissance mais vous avez oublié de préciser une chose importante.
- Laquelle maître ?
Elle est culotée cette fille ... Non mais !
- C'est à vous que je pose la question.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler maître.
- D'accord madame a des pertes mémoires.
- C'est exactement ça maître.
- Ce n'était pas une question madame. Je faisais du sarcasme.
J'ai ri sous cape pendant plusieurs minutes avant de reprendre différemment contenance.
- Oh !
- Bon bref ! Votre honneur sur les preuves fournies il y a une copie d'un chèque d'un montant de cinq millions de francs cfa que madame Preira a encaissé pour l'abandon de son fils. Sur la deuxième page vous pouvez y voir aussi un reçu de caisse montrant qu'à la date du 10 Novembre 2010 à onze heures madame Preira a retiré le chèque à la SGBS centenaire.
Ma question est donc la suivante : avez-vous oui ou non encaisser ce chèque ? Et n'oubliez pas que vous êtes sous serment.
- Objection votre honneur ! Maître Faye influence la réponse de ma cliente dit l'avocat Thioune en se levant.
- Objection rejetée ! Maître Faye calmez vous ou je serai dans l'obligation de vous demander de rejoindre votre siège.
Madame Preira répondez à la question.
- Oui dit-elle d'une petite voix.
- Oui quoi ?
- J'ai bien encaissé le chèque répondit-elle finalement.
Je me redressais tout heureux et satisfait du travail de mon avocat.
Je n'oublierais pas de remercier ma mère pour m'avoir fourni la copie et le reçu d'encaissement du chèque sans elle j'aurais eu du mal à corroborer mes dires.
- Je n'ai plus de questions votre honneur ... Monsieur Dia est appelé à la barre.
Je me levais pour rejoindre la barre pendant le greffier prenait note de tout ce qui a été dit.
Je prêtais serment et après je pris place faisant face à mon avocat et des deux autres.
- Déclinez votre identité s'il vous plaît ?
- Dia El Hadji Tassem, papa de Kader.
- Comment avez-vous vécu l'abandon de la mère de votre fils ?
- Difficilement je dois dire ... Le soir après son accouchement je suis retourné chez elle pour lui préparer un sac avec des vêtements propres car elle avait accouché en début d'après-midi. Quand je suis revenu à l'hôpital, j'ai été surpris de trouver la chambre où elle était installée vide. J'avais d'abord cru qu'elle était dans la salle de bain hélas ce n'était pas le cas. J'étais loin de m'imaginer qu'elle était partie ...
Ma mère m'a trouvé quelques heures plus tard dans la chambre mon fils dans les bras essayant de le calmer et elle m'avait expliqué que Sarah l'avait trouvé à l'entreprise lui disant qu'elle voulait de l'argent pour nous laisser Kader. Ma mère a tenté de la calmer mais elle l'a menacé de partir loin avec mon fils et de le donner en adoption. Ma mère a pris la décision de lui faire un chèque ...
Je me suis retrouvé à vingt-deux papa d'un mignon petit garçon incapable de savoir comment m'occuper de lui. Si ma mère n'était pas présente pour m'aider, j'aurais été incapable de prendre soin de lui. Au fil des semaines j'ai appris à prendre soin de lui seul et c'est exactement ce que j'ai fait pendant ces huit dernières années.
- Au fil des ans est-ce-que votre fils a demandé après sa mère ? Et quelle a été votre réponse ?
- Il a demandé après elle quand il a eu cinq ans ... J'ai répondu naturellement que sa mère était partie sans pour autant entrer dans les détails.
- Ne pensez-vous pas que cela aurait pu l'affecter ?
- Non ! Dans le sens où ma famille et moi l'aimons et le chouchoutons tout le temps. Je peux affirmer que mon fils n'a jamais manqué d'amour maternel. Et quand Kader a fait la connaissance de ma femme il s'est très vite attaché à elle et ma femme lui a rendu cet amour au centuple donc savoir que sa mère était partie ne l'a pas affecté.
- Merci monsieur Dia plus de questions ... Maître Faye !
Je mis encore à l'aise pour affronter les questions à suivre.
- Êtes-vous marié ?
- Oui il y a tout juste trois semaines.
- Hum félicitations.
- Merci maître.
- Quand vous avez noté que madame Preira avait disparu, avez-vous cherché à la retrouver ?
- Oui ! Je n'ai fait que ça les deux premiers mois. J'avais même pris les services d'un détective privé pour la chercher mais cela n'a mené à rien sauf en apprendre un peu plus sur elle. En fait je pensais la connaître mais je m'étais trompé sur toute la ligne, le rapport du détective m'a permis de savoir qu'elle sortait en même temps avec un autre homme ... Quand j'en ai eu marre de la chercher j'ai mis fin aux services du détective et je me suis donc concentré sur mon fils ainsi que sur ma famille.
- Votre honneur le dit rapport du détective vous a été également transmis ajouta mon avocat.
- Bien ! Poursuivez maître Thioune.
- Avez-vous écrit je cite madame la juge : "Si ton chemin croise le mien un jour Sarah, j'en finirai avec ta vie"
Je massais les tempes en soufflant avant de répondre à la question.
- Ce message venait effectivement de moi. Je le lui avais envoyé la minute suivante où j'avais constaté la disparition de madame Preira parce que j'étais en colère, perdu et seul avec un nouveau-né dans les bras.
Si vous aviez en votre possession tous les messages que je lui avais envoyé vous y verrez aussi un autre où j'avais écrit : " Reviens-nous mon amour ! Je t'aime ".
- Votre honneur le dit message en question se trouve sur la page N°3 des preuves fournies ajouta mon avocat.
- Vous pouvez noter cela monsieur le greffier dit la juge. Poursuivez maître Thioune.
- Donc vous n'avez jamais pensé que votre message ait pu la pousser à fuir ?
- Non ! Cela ne m'a jamais effleuré l'esprit. Elle a abandonné mon fils par pure méchanceté rien de plus.
- N'avez-vous jamais imaginé qu'elle ait pu se trouver à l'hôpital ?
- Non !
- OK ... Votre honneur sur les preuves fournies vous pouvez y voir une photo de ma cliente dans un lit d'hôpital. Après être sortie de la banque où elle a effectivement retiré le chèque, elle s'est faite renversée par une voiture. Elle a passé de longs mois dans cet hôpital et les médecins lui ont diagnostiqué une amnésie temporelle à son réveil. Il était difficile pour eux de déterminer la durée de cette amnésie, et c'est très récemment qu'elle a retrouvé la mémoire. Vous trouverez joint également son dossier médical ... Je n'ai plus de question.
Je ne crois pas une seule seconde à cette histoire d'accident, d'amnésie ou encore moins de dépression.
Rien ne me surprend venant de Sarah. Si la juge et les autres sont assez dupes pour la croire moi non.
- Je suspens l'audience jusqu'à demain à dix heures pour examiner les preuves ainsi que les témoignages fournies aujourd'hui dit la juge.
Nous nous levons encore jusqu'à ce qu'elle sorte de la salle et nous fîmes de même.
J'ai suivi directement mon avocat à son cabinet où nous avons refait le point sur cette journée. Il était confiant et je l'étais également.
Demain ça sera autour des membres de ma famille de passer à la barre ainsi que des témoins de Sarah.
Sarah ne sait vraiment pas ce qui l'attend mais elle se mordera les doigts à la fin.
J'ai quitté le cabinet de maître Faye vers onze heures et j'ai rejoint mon bureau sans perdre de temps. J'y ai trouvé une tonne de travail qui m'attendait.
C'est vraiment une journée chargée pour moi.
J'ai envoyé un message à Sira pour annuler notre déjeuner. Elle avait l'air vraiment déçu au téléphone.
J'ai rangé mon téléphone et je me mis au travail.
Plus vite je commencerai, plus vite je finirai et mieux ça sera pour moi et ma petite famille.
~
J'ai finalement quitté mon lieu de travail à vingt heures pour rentrer chez moi. J'étais fatigué physiquement et psychologiquement.
Toute cette histoire d'audience et de garde ne faisait que faire remonter à la surface toute la douleur et la peine que j'avais accumulé durant les premières années de la disparition de Sarah.
Du jour au lendemain je me suis retrouvé avec un bébé dans la vie et d'énormes responsabilités sur les épaules alors que je n'étais pas prêt à les affronter mais malgré tout cela j'avais pris sur moi pour devenir père car mon fils en avait besoin.
J'avais arrêté de m'apitoyer sur mon sort et j'ai fait ce dont on attendait de moi tout en opérant des changements sur mon mode de vie et mon comportement envers les femmes en a pâti.
J'étais devenu un véritable connard parce qu'une salope m'avait brisé le cœur.
Mais tout cela était devenu du passé car j'ai trouvé le véritable amour de ma vie, ma Sira. Celle qui fait de moi un homme meilleur.
- Tu m'as affreusement manqué amore.
Comme pour ce matin je me passais mes bras autour de sa fine taille et j'enfouissais ma tête dans son cou humant son odeur naturelle mélangée à son shampooing.
Quand Sira se trouve dans mes bras, mes problèmes s'envolent la seconde suivante comme par magie et j'oublie tout.
Elle est la seule qui compte. Je n'aurais jamais cru l'aimer à ce point.
- Comment s'est passé l'audience ?
- Bien. Je suis confiant.
- Courage c'est bientôt fini.
- J'espère ! Où sont mes garçons ?
- Ils dorment. Nous sommes allés chez mes parents ensuite chez Zeyni avant de rentrer et je pense que le trajet les a fatigué.
- Ah ! Je vais prendre une douche.
- D'accord.
Sira avait déjà tout préparé pour mon bain rien que pour me faire plaisir, elle m'a même sorti des vêtements de rechange. Je tâcherai de la remercier après.
Je me suis sentie très important d'un coup et cela me faisait du bien d'avoir quelqu'un qui s'occupe de moi avec tant d'amour.
Après m'être douché et habillé je l'ai rejoint dans la cuisine où nous avons mangé tout en discutant, je l'écoutais plutôt me raconter le déroulement de sa journée. Elle était tout le temps souriant quand elle me parlait de nos garçons et des moments qu'elle partageait avec eux.
Elle avait un visage rayonnant de bonheur et cela se voyait qu'elle les aimait de la même manière sans faire de différence entre Khalil et Kader.
J'ai vraiment beaucoup de chance de l'avoir épousé.
Nous nous sommes ensuite posés sur le canapé devant un film policier que Sira voulait absolument suivre et je m'étais forcé à lui tenir compagnie.
De toute façon je ne me plaignais pas car j'avais ma tête posée sur ses cuisses et elle me massait le crâne tout en suivant son film.
C'était une sensation très agréable et très relaxante. Toute la fatigue que j'avais accumulé de la journée venait de s'évanouir.
Ma femme a des doigts de fée.
Je commençais à somnoler quand la sonnerie de l'appartement se faisait entendre mettant fin à notre moment de quiétude.
Il y a de ces personnes dans ce monde qui ne savent vraiment pas l'heure à laquelle elles doivent aller chez les gens.
- Laisse la personne sonner quand elle en aura marre elle s'en ira dis-je en adoptant une position plus confortable.
Je fermais les yeux prêt à dormir.
- La sonnerie risque de réveiller les garçons.
Je me redressais résigner à la laisser ouvrir la porte.
- Tu demandes qui sait avant d'ouvrir.
- OK !
Je mettais son film sur pause en entendant qu'elle revienne à mes côtés.
- C'est Sarah me dit-elle en fonçant des sourcils.
- N'ouvre surtout pas la porte.
- D'accord.
Elle revint s'asseoir à mes côtés.
- Tu vas bien ?
- Pourquoi je n'irai pas bien ?
- Euh ... Parce que ton ex se trouve derrière cette porte.
- Et alors ?
- Si tu veux en parler je suis là. Je sais que ...
- Est-ce-que je te force à me parler de tes origines rwandaises ?
Putain ! Je dois vraiment réfléchir avant de parler.
Je l'ai encore blessé alors qu'elle essaie juste m'aider.
- OK ! Je vais me coucher Tassem. Tu viendras me rejoindre quand tu te seras calmé et prêt à t'excuser.
Elle s'est ensuite levée sans écouter ce que j'avais à dire.
Sarah aura réussi au moins à pourrir ma soirée et ma quiétude.
Et moi à blesser ma femme.
~
Hello 😇 euh como estas ?
Laissez vos avis svp.
Merci bah temps yii 🏃😎😉
05/04/2019 Deekha 15 😎
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