Désolée du retard 😊

Les semaines suivantes, la routine s'était installée pour tout le monde ...

Coumba était partie de chez son mari pour remettre ses idées aux claires, elle avait décidé d'aller vivre avec son frère Ibrahima et son père mais c'était sans compter sur la ténacité de son mari Badou. En effet, il lui avait empêché de se rendre chez Ibrahima en faisant intervenir sa mère et après des discussions Coumba avait accepté d'aller vivre chez sa belle-mère avec sa fille même si l'idée ne l'enchantait pas au début. Vivre avec sa belle-mère lui avait permis de s'ouvrir plus à elle, elle s'était même confiée à elle, lui racontant ainsi le pourquoi de ses agissements envers Sira, sa belle-mère l'avait écouté d'une oreille attentive et à la fin elle lui avait prodigué des conseils qu'elle s'efforçait d'appliquer ...

Badou faisait la navette entre son entreprise, chez ses parents et chez Sira. Sa relation avec Sira était devenue plus stable, il n'y avait plus d'ambiguïté entre eux. À chaque fois qu'il était de passage chez elle la conversation tournait autour de leur fils Khalil rien de plus ni de moins, il essayait tant bien que mal de remplir son rôle de père et il y arrivait très bien. Sira n'était plus désagréable avec lui au contraire une certaine complicité parentale s'était installée entre eux allant même à donner des idées à la maman de Sira. Elle en avait parlé avec son ancien gendre qui avait eu l'amabilité de lui faire comprendre qu'entre sa fille et lui s'était impossible et qu'ils ne se remettront plus ensemble. Bien vrai qu'ils s'étaient aimés mais cet amour n'a pas su être entretenu ...

Badou avait également pris conscience des erreurs qu'il avait commises avec Coumba. Il s'était rendu compte qu'il était tout sauf un bon mari ... Depuis que Coumba avait quitté l'appartement, il tentait tout son possible pour la reconquérir et obtenir son pardon pour tout le mal et toutes les paroles blessantes qu'il avait eu à son égard. La tâche n'était pas de tout repos surtout que sa mère s'y était mise conseillant Coumba de garder encore ses distances quelques semaines jusqu'à qu'il comprenne et retienne la leçon et qu'il sache exactement ce qu'il veut pour le restant de sa vie.

Comme lui avait répété ses parents lors de sa dernière visite, il n'était plus question qu'il ne divorce ni qu'il fasse souffrir sa femme ...

Du côté de la famille Dia, la relation entre les deux frères se détérioraient chaque jour un peu plus sans que personne ne sache ce qui en était l'origine. Tariq s'était rapproché de Sira, il disait qu'ils étaient de bons amis par contre Tassem en doutait. Ce dernier avait disparu de la vie de Sira, même pour déposer son fils chez elle, il faisait appel à sa sœur qui ne manquait pas de lui rappeler que tôt au tard il faudra bien qu'il assume ses sentiments pour elle.

La réponse de Tassem était toujours la même, il n'était pas fait pour l'amour. Faut dire que Sarah avait laissé en lui des marques indélébiles, il souffrait toujours de sa trahison d'où le nombre incalculable de conquêtes qu'il accumulait de jour en jour.

Tassem

Les prévisions météorologiques prévoyaient de la fraîcheur pour ce début de mois de décembre. Mais le soleil brillait déjà tellement fort que j'avais refusé d'y croire. J'avais eu une journée éprouvante, épuisante mentalement et physiquement... Cette routine allait finir par me tuer si je ne me ménageais pas un temps soit peu ; dès que je sortais du bureau je prenais la direction d'une de mes conquêtes où je restais pendant deux heures ensuite je rentrais chez moi prendre une douche enfin je passais voir mon fils discuter avec lui me faisait du bien, savoir qu'il était heureux me rendait également heureux. Je finissais dans mon lit essayant de trouver le sommeil mais cela était quasi impossible pour cause je ne cessais de penser et de repenser encore et encore ...

Je finissais le plus souvent par me lever de mon lit aux environs de quatre heures du matin pour me rendre à la salle de sport mon endroit favori après ma chambre, je crois bien que je faisais une dépression ou quelque chose de ce genre. Je ne saurais dire ou je ne ne voulais dire ce qui en était la raison, je savais seulement que mes pensées étaient emmêlées.

J'avais tout pour être heureux malheureusement je ne l'étais pas. Une partie de moi était à la recherche perpétuelle d'un semblant de ma vie. Je savais que la vie que je menais n'était pas une "vie", les femmes avec qui je couchais étaient juste là pour combler un vide ... un manque, je cherchais peut-être un peu de bien être et de réconfort à leurs côtés mais la plupart était comme moi vide de tous sentiments et d'émotions. Malgré cette prise de conscience, le lendemain je reprenais la même voie ...

Cette situation s'expliquait par le fait qu'en cette période de l'année des souvenirs envahissaient mon esprit ... des souvenirs que j'aimerais effacé.
Cela faisait exactement six ans que Sarah était partie de cet hôpital me laissant Kader, elle n'avait pas entendu qu'il ait un prénom pour disparaître ... Sarah était douce, aimante, attachante on ne pouvait que l'aimer malheureusement...

Je n'avais jamais compris pourquoi avait-elle fait une chose aussi monstrueuse, elle était partie ce soir-là en emportant avec mon cœur, elle était la seule femme que j'ai eu à aimer pour la première de ma vie, une belle et regrettable erreur de ma part !

J'avais appris deux jours plus tard qu'elle avait demandé de l'argent en échange de Kader, cette salope avait abandonné notre fils pour une chose aussi insignifiante qu'ait l'argent. Au fur et à mesure que je cherchais sa trace partout j'avais découvert toutes les choses qu'elle faisait, elle avait déjà rompu avec un certain Tidiane pour se mettre avec moi et comme le parfait idiot que j'étais à l'époque je n'ai rien vu ... J'ai été aveuglé par mes sentiments.

Heureusement que tout cela était terminé, cette pétasse ne méritait rien de ma part même pas des pensées allant vers elle ...

Je frappais dans le sac de boxe qui se décrochais aussitôt. Je survivais en nourrissant une haine sans égal envers elle que j'ai peur de la tuer le jour où nos chemins se recroiseront ...

Vivement que ce jour arrive !

Sira

J'ai réussi à extirper mon corps du lit et à prendre une douche. J'avais passé ma nuit à rêver encore et encore ... Des semaines que toutes mes nuits se déroulaient ainsi, je repensais à ma vie actuelle et je ne peux m'empêcher de la trouver vide d'intérêt. Dehors je jouais à la femme forte, une femme que rien ne peut ébranler par contre quand j'étais seule ; je ne pouvais que me trouver misérable ...

Quand je pense à tout ce par quoi j'étais passée cette année mes larmes ne peuvent que couler. Ces dernières semaines étaient horribles, c'était comme si mon cerveau s'amusait à remettre sur replay les moments de ma vie les plus marquants. Tout ceci parce que cela faisait exactement un an que j'étais devenue une femme divorcée ... Comme le destin pouvait nous jouer des tours parfois et il arrive que l'on se demande ce qui n'avait pas marché ...

À cela s'ajoutait mes pensées qui se dirigeaient vers Tassem. Je ne l'avais plus revu depuis le soir de son anniversaire, j'avais eu des frissons sur tout le corps et des multitudes scénarios s'étaient défilés dans ma petite tête tout au long de la nuit. En toute sincérité, je n'aimais pas la tournure que notre relation prenait et les sensations que j'éprouvais en sa présence. Toutes ces pensées avaient réussi à semer le trouble dans mon petit esprit, c'est sûrement l'explication ...

Je trouvais aussi un peu suspect son changement brusque de comportement envers moi mais j'avais vite rangé cette idée quelque part dans ma tête. Je lui accordais le bénéfice du doute, un seul dérapage de sa part rekk et s'en était fini de la Sira gentille avec lui.

Ce n'était pas que je n'aimais pas la paix qu'il avait entre nous mais je préfère rester sur mes gardes au cas où l'ancien Tassem refaisait surface ...

Je m'assieds observant Khalil gazouillant dans son berceau, Zeyni vint se plaça devant moi; elle cherchait sûrement à me faire réagir car cela faisait des semaines que je broyais su noir.

- Tu as de la visite chérie Tassem.

Ma sœur s'était mise également à m'appeler par ce surnom stupide.

- De la visite ? Qui ça peut bien être ?

- La personne est confortablement assise dans le salon et si tu veux savoir de qui il s'agit tu la trouveras en bas.

- Zeyni loutakh nga reiw ? (Pourquoi es-tu impolie ?)

- Je ne veux pas gâcher la surprise et l'occasion de voir la tête que tu feras.

Je fais le vœu qu'Ibrahima vienne demander sa main le plus vite pour me débarrasser d'elle amine. Ma prière faite, je pris le soin d'attacher mon pagne avant de sortir de la chambre.

Comme on était samedi je n'avais besoin de me fatiguer à m'habiller pour sortir.

Qui peut bien venir chez moi à cette heure si matinale ? Il était neuf heures du matin alors j'ai des questions à me poser.

Une foule d'émotions me submergeait en même temps que je dévisageais la personne en face de moi. Je pouvais détourner mon regard de son visage. Il avait littéralement changé en quelques semaines seulement, il avait laissé sa barbe poussée faisant ressortir ainsi ses lèvres si bien dessinées et cette chemise épousait parfaitement sa musculature, il fallait me l'avouer tout simplement; Tassem m'avait énormément manqué ...

-La surprise te plait ? Ton chéri est encore plus beau hein. Tu pourrais faire l'effort de lui sauter au cou et l'embrasser me chuchotait encore ma sœur en partant la cuisine l'air de rien.

Je me raclai la gorge pour me donner contenance et rangeai quelque part ces images qui s'insinuaient dans ma tête.

- Euh ... Salut Tassem !

- Maman !

- Doucement Kader. Tu vas la faire tomber.

Kader est un garçon super et très attachant. En moins d'un mois il m'avait adopté comme sa maman et je devais dire que cela ne me déplaisait guère. Et pour son père hum notre relation était bizarre. Quand je pense que maintenant nous nous parlons sans qu'il n'y ait des insultes, je trouve que nous avons fait énormément d'efforts.

Tassem me fit un bisou sur les deux joues comme la dernière fois dans la voiture.

- Désolé d'être venu sans t'aviser mais Kader a tellement insisté pour te voir que j'ai cédé. J'espère que je ne te dérange pas.

- Ne t'inquiète pas ! J'aime passer du temps avec lui. Tu veux boire quelque chose ?

- Merci ! Je ne vais pas duré.

- Ah cool alors !

-Sinon tu as repris le travail ?

- Pas encore ! Mais je compte bien reprendre dès lundi. Je commence en avoir marre de la routine.

- Ah c'est pour bientôt alors ...

- Oui ! Tu as repris ton ancien poste ?

- Non ! Je l'ai laissé le poste à Tariq. Je préfère le travail que j'effectue actuellement.

- Ah super ! Tu diras à Tariq qu'il m'a abandonné ces derniers temps.

Tariq aussi avait la sale manie de débarquer chez moi sans que je l'attende, la première fois qu'il était venu cela m'avait semblé étrange pour une personne que je ne le connaissais bien pas. Mais après je l'ai trouvé très intéressant et ouvert. Il est plus free que son frère, nous pouvons passer des heures à parler au téléphone comme de vieux amis même sa sœur est jalouse de notre relation.

Et pour ne rien arranger ma mère s'était imaginée me marier avec lui. Je pense que le fait de voir chaque jour déambuler dans la maison la dérange.

Encore heureuse que mes parents soient en voyage sinon j'allais passer un interrogatoire forcé.

- Je lui dirais. Kader tu peux monter déposer tes affaires le temps que je parle avec Sira.

- Tu vas l'inviter au restaurant ?

Aÿ Kader ! Ce petit avait le don de mettre mal à l'aise les gens.

- Ce n'est pas exactement ce que j'avais en tête par contre en voilà une excellente idée.

- Zio (tonton) Tariq dit que pour avoir une fille dans son lit il faut l'inviter au restaurant avec une table avec des bougies ensuite tu lui offres des fleurs pour jouer au romantique en n'oubliant pas la bonne musique.

J'ai éclaté de rire face au visage qu'affichait Tassem, son fils finira par le tuer un jour. Et pour dire c'était bien de sa faute ; tel père tel fils et l'oncle est aussi fou que le père alors cela ne me surprend pas que Kader raconte n'importe quoi.

Déjà qu'il m'a avoué qu'il avait des copines à son école, j'étais choqué par ce petit et donc rien ne me surprend maintenant.

- Kader monte de tout de suite. Au retour j'aurais une discussion avec Tariq.

- Mais papa ...

- J'ai dit monte ! Et sois sage au passage !

- Je le suis toujours papa. N'est-ce-pas maman ?

- C'est vrai que tu es sage quand tu le veux bien.

Dès qu'il disparaissait Tassem repris un visage un peu plus détendu.

- En faite je voulais te remercier pour tout ce que tu fais pour mon fils et aussi te dire que j'ai apprécié la montre avec mon prénom inscrit dedans ; c'était le plus beau de tous mes cadeaux. Merci pour l'attention cara (chérie).

- Arrête de me remercier.

- Merci encore Sira car après tout rien ne t'obliger à agir ainsi avec moi.

- Ne met pas mal à l'aise Tassem ...

Il me fixe tout en souriant et moi, il y'a toujours cette gêne entre nous et cela me fait chier.

- Bon Sira je vais te laisser avec Kader. Je viendrais le prendre demain soir.

- Reste encore un peu.

- Une prochaine fois promis mia cara ( ma chérie ).

- Une promesse est une dette.

- Je tiens toujours mes promesses Sira.

- Hum ... D'accord.

Il me fit encore un bisou mais cette fois-ci il avait appuyé longuement sur ma joue me laissant frissonnante et chamboulée avant de s'en aller.

Pourquoi j'ai l'impression que Tassem me charme ?

*

Bonsoir, on dit quoi 😊

Vos avis svp ...

10/11/2018 DEEKHA15