Une matinée comme une autre
7:00
Ma réalité est quelque chose de mystérieux,
Sur mon chemin mon sourire est peu amical,
Rien de nouveau en ce jour fatiguant.
Ce monde est rempli de narcissiques,
Les filles sont juste sur leur trente et un,
Oups, je suis toute petite, je ne suis pas comme vous.
Tout le monde me viole, tout le monde me ment,
Tout le monde me regarde, tout le monde rit de moi,
Mais pourquoi ?
Ne te soucie pas de ce que disent les gens.
Je vais sur mon chemin, je crois en mon chemin,
Je suis meilleure que vous les gars,
Je vis pour moi, pas pour eux,
Je trouve mon chemin, je trouve l'amour,
Je suis pas stupide comme vous.
J'ai seulement besoin d'amour désintéressé. **
Je vois mon frère qui gesticule. On dirait qu'il me parle ce con...
J'enlève un écouteur :
- Oui ?
- Tu viens ? C'est l'heure du petit déj !
- Pas faim.
- Bouge toi le cul Salem ! Tu vas pas encore rester toute la journée enfermée dans ta chambre à écouter de la musique et geeker sur ton pc !!
- T'as pas à me dire ce que je dois faire.
- Je suis l'ainé...
- Et ?
- Allez, viens manger.
Mon frère : William, 19 ans. L'ainé. Loin d'être méchant. Son comportement précédent est typique : toujours à éviter les conflits. C'est mieux comme ça, j'ai pas envie de batailler pour des conneries.
J'arrive dans la cuisine. Comme toujours, vide, en dehors de moi et mon frère. Nos parents partent travailler tôt. Je vais encore passer une journée excellente en sa compagnie.
- Ca te dirai qu'on fasse un truc ensemble aujourd'hui ? On pourrait aller au bowling ou au ciné, ce que tu veux !
- Pourquoi tu veux toujours faire des trucs avec moi ? Je veux rester seule, tu comprends ça ?
- Ca te ferai du bien de sortir, Salem. Tu verrais des gens...
- J'ai dit que je voulais voir des gens ? Non !
- Au lieu de rester H24 toute seule, tu pourrais au moins essayer de te faire des amies !
- Putain, mais tu parles comme maman !
- J'essaie de t'aider !! Je veux juste que tu sois bien, et avoir des amis, c'est toujours une bonne chose.
- Pas pour moi. Je veux pas d'amis, je veux pas m'embarrasser de cette connerie. Je suis mieux seule.
- Je comprends pas pourquoi je continue de parler avec toi...
Il se lève et sors de la cuisine. Je sais que je devrais avoir des remords pour tout ce que je lui dit, pour toutes les fois où je l'envoie bouler alors qu'il veut juste se montrer gentil, me faire plaisir et être le parfait grand frère. Mais je n'y arrive pas.
Je finit tranquillement mes tartines. Enfin seule. Enfin en paix.
Je me sens bien dans cette pièce. Comme en sécurité. J'ai fini mon petit déjeuner, mais je n'ai pas envie de la quitter. J'aimerai rester ici tout le temps si je le pouvais.
Les heures passent. Et je n'ai pas bougé. Je regarde le plafond fixement. Tiens, jamais je n'avais remarqué que sur cette étendue blanche comme la neige on trouvait par endroit des petites tâches. Des tâches grisâtres. Dans mon esprit, je dessine sur cette étendue. Je dessine tout ce qui me passer par la tête. Je dessine mes rêves pour y croire plus fort et mes peurs pour les exorciser. Et je me dessine au milieu de tout ça. Moi, Salem, petite tâche noire, inutile, solitaire.
- T'es encore là toi ?
Je soupire. Pourquoi faut-il toujours que mon frère interrompe mes moments de paix ?
- Oui, je suis encore là, moi.
- Mais tu faisais quoi ?
- Bon, William, tu peux arrêter de me poser des questions ?
- Excuse moi, mais t'es allongée sur sol, tu fixes le plafond et t'as l'air paumée... J'ai le droit de trouver ça bizarre quand même !
Excédée, je me relève.
- Franchement, t'es lourd à toujours te mêler de mes affaires !
Je sens que je l'ai blessé. Cependant, je n'y fait pas attention, je tourne les talons, et je monte les marches de l'escalier 4 à 4 pour repartir au plus vite dans ma chambre.
Et voilà une nouvelle matinée comme une autre chez moi. Elles se ressemblent toutes, elles sont même toutes les même en vérité. C'est ce qui fait de ma vie un long fleuve tranquille, une route plate et monotone.
En y réfléchissant bien, je n'ai pas envie que ça change. J'ai même envie que ça reste ainsi pour le reste de ma courte (enfin je l'espère) vie.
Je sors mon paquets de clopes, j'en prend une, je l'allume, 7 minutes à vivre en moins. Je commence à me replonger dans mes pensées en fixant cette fois le plafond de ma chambre.
- SALEEEEEEEM ! TELEPHONE POUR TOI !
Et merde, qui a encore eu la brillante idée de venir me faire chier ?
** La chanson du début de chapitre est "Zero" par Anna Tsuchiya, tirée de la série d'animée "Nana". Elle est en anglais à l'origine, mais pour une meilleure compréhension, je l'ai traduite. Si vous ne connaissez pas (ce qui je pense est le cas), je vous conseille vraiment d'aller l'écouter.
A bientôt pour le chapitre suivant,
Raven.
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