Tout a commencé la veille de mes 16 ans à la suite d'un de mes rêves avec un ours brun caramel dont les yeux tendres sont d'un incroyable bleu électrique.

Dans cette forêt chargée de senteur de chêne, de pin, et d'hêtre, il est mon guide.

Dans cette forêt , les fleurs sont comme les étoiles dans le ciel, nombreuses et étincelantes, belles et inaccessibles car je n'oublie pas que tout ceci n'est qu'un rêve.

Comme à son habitude, mon ours se baisse pour que je puisse monter sur son dos puis il se met à courir dans cette dense verdure. Agile, il évite les racines protubérantes qui sortent de la terre. Sur son dos je me sens libre, le vent se mêle à mes cheveux et les repoussent toujours plus en arrière, mes mains cramponnées aux pelage de la bête se détachent pour se dresser perpendiculaires à mon corps en une ligne continue. Chaque pas de l'ours résonne en moi. Il ne s'arrête que lorsque nous arrivons à mon endroit favori, là où je peux me détendre.

C'est un imposant rocher toujours chaud situé juste à côté d'une cascade. Cette dernière produit un son reposant et son eau bleu givrée est mouchetée de teintures dorées. A l'orée du petit lac qu'elle forme, poussent de petites fleurs que l'on ne trouve qu'à cet endroit. Elles sont toutes de couleurs vives et leur cœur renferme une pierre précieuse.

Descendue de l'ours, j'escalade l'écueil et je me cale contre le sol rocheux tiède et ferme les yeux. L'ours vient par la suite poser sa tête sur mon ventre et nous restons ainsi jusqu'à ce qu'un cri nous surprend. Je me lève et avec un courage que je ne me connais pas je me dirige vers l'origine de cet éclat de voix. Je me fige sur place: devant moi est attaché sur un pieu un garçon d'à peu près mon âge qui me dit vaguement quelque chose. Je le détail à commencé par sa silhouette grande et musclée meurtrit par des plaies béantes et sanguinolentes, jusqu'à ses cheveux caramel mi long plaqués sur son visage par la fièvre qui le tenait. Puis quand il me regarde je suis transpercée par ses yeux électriques que je ne connais que trop bien, l'ours.

Je m'approche de lui les yeux brouillés par les larmes. Il bouge les lèvres et...

Et je me réveil en sueur troublée par mon rêve ou plutôt mon cauchemar, ses derniers mots avant mon réveil résonnent encore dans ma tête : « Prends garde à tout le monde. Attends moi Léa, j'arrive ».