Notre île près de Miami...
Sur la proue du bateau, je sens l'air me battre les tempes. Mes cheveux volent avec la vitesse. Le bateau trace un sillage blanc où jouent les dauphins. Je suis heureuse et je souris. Théodore vient me voir et sourit à son tour. Il est tellement beau quand il sourit et que ses yeux rayonnent... « On arrive bientôt », me dit-il. Notre île près de Miami nous attend. Il me prend dans ses bras et m'embrasse intensément. Mon Théo... Je connais par cœur les nuances de chaque parcelle de sa peau. Je ne veux pas qu'il me lâche. Je passe mes bras autour de son cou pour être plus près de lui. Il me serre contre lui et continue à m'embrasser. Tout à coup, le bateau tangue. Il se craquelle petit à petit et, alors que Théo et moi nous étions promis de ne jamais nous séparer, l'océan et ses flots déchaînés s'en chargeaient pour nous.
De l'eau. De l'eau à perte de vue. Je ne vois que de l'eau. Rien d'autre. En d'autres temps, j'aurais sûrement trouvé ça magnifique, ces paysages splendides et infinis. J'aurais pensé autrement si je n'avais pas été dans l'eau, seule, accrochée à ce qu'il reste du bateau de Théo. Théo... Théo que j'aimais... Théo qui a disparu dans les flots en même temps que mon cœur. On aurait été si bien sur cette île près de Miami ! Oh, comme je regrette qu'il ait voulu me la faire découvrir ! Il la décrivait comme une splendeur sauvage, et m'avait confié que parfois elle lui faisait penser à moi... Il m'avait dit avoir donné un nom à cette île,mon nom. Angélique. Théo m'envoyait chaque jour une multitude de messages, mails et sms, et tous commençaient comme ça : « Mon ange»...
Je trouvais ça adorable.
Et maintenant, j'avais du mal à le croire mort. Théo m'avait expliqué : tous les courants se dirigent vers notre île. Alors, si il vivait toujours et tenait bon, nous devrions nous y retrouver bientôt.
Cela fait maintenant deux heures que je lutte contre le sommeil et que je tiens bon. Pour lui. Pour le retrouver. Et l'impensable arrive. Je distingue les contours d'une île. Mon île, peut-être. Et les courants me guident vers elle. Je me rapproche suffisamment pour lâcher ce qui reste du bastingage et pour atteindre l'île à la nage. Je parviens là où meurent les vagues. Je m'effondre sur la plage, chancelante, et je découvre mon prénom écrit sur le sable.Angélique. Alors je me lève et je le vois, là-bas, sur la falaise.Je cours, je trébuche, je me relève, je hurle son prénom comme jamais. Il arrive, il est là, je me jette dans ses bras et je pleure. Théo, tu es là, tu es vivant, tu m'as manqué, tu m'as tellement manqué. J'enfouis mon visage dans son cou. Il m'embrasse le front, les cheveux, et me dit : « Mon ange... Tu ne peux pas savoir à quel point je t'aime.»
Et, c'est vrai, je ne sais pas.
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