Nous tombons amoureux, je dis bien nous "tombons" amoureux. Nous perdons pied. Nous sommes lâchés dans le vide, et notre comportement dépend par la suite de notre esprit tourmenté. Nous agissons sans raison. Nous nous découvrons nous-mêmes. Jamais nous n'aurions pensé être capable d'accomplir telle ou telle action. À présent, elle vous paraît anodine. Vous repoussez les interdits, vous êtes continuellement en besoin d'adrénaline. Tout ce qui n'est pas la personne désirée vous semble fade. Votre vie quotidienne vous apparaît en noir et blanc. Il met des couleurs dans votre vie comme jamais personne n'a pu le faire auparavant. C'est lui votre dose d'humour, de peps et de bonheur. Parce que oui, le monde tourne autour de lui.

Sans lui, c'est un grand vide. Mieux vaut ne rien faire sans lui, car plus rien n'a d'intérêt. Il vous manque. Il me manque. Ses étreintes, ses baisers, finalement c'était important pour moi. On ne s'en rend pas compte, mais parfois, le bonheur est à portée de main, juste en face de nous. Il suffit juste d'ouvrir les yeux. Alors vous faites comme moi : vous attendez de le revoir, avec cette impatience digne du plus beau jour de votre vie. C'est beaucoup mieux qu'une veille de rentrée des classes ou de votre anniversaire : c'est lui.

Ce jour-là, ce jour divin, tant attendu, tant espéré par vous, vous croyez que cette silhouette au loin, là-bas, c'est la sienne. Vous vous précipitez à sa rencontre, c'est bien lui, vous ne vous êtes pas trompée, vous le saluez comme à votre habitude, et puis vous vous apercevez que quelque chose a changé. Vous scrutez son visage, à la recherche d'une anomalie quelconque. Puis vous constatez que non, ce n'est pas lui qui a changé. Et dans ses yeux, ce miroir grandeur nature, vous réalisez que ce n'est pas lui qui a changé. C'est vous. C'est horrible, n'est-ce pas ? Tout d'un coup, vous comprenez. Vous n'éprouvez plus ces sentiments intenses envers lui. C'est fini. Vous ne le désirez plus, vous avez beaucoup trop changé. C'est dommage, Violette, semble vous dire votre conscience. À une prochaine fois, peut-être.