Mon cher Daer,

Tu me manques. Déjà un mois sans te voir ! Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir encore un mois.
J'ai rêvé de nous, tu sais. Nous étions dans notre restaurant préféré avec quelques amis, et je ne regardais que toi. Tu étais toujours aussi drôle, tu plaisantais un peu avec le serveur, les garçons riaient avec toi, puis tu tournais les yeux vers moi et ton sourire me ravissait. J'étais là, comme suspendue à tes lèvres. Je peux te le dire, maintenant. Ta bouche est un appel au crime. Tes lèvres sont comme du velours. Qui résisterait à l'envie d'y poser les siennes ?
J'ai énormément apprécié ce repas, dans mon rêve, et surtout l'après repas, lorsque, dehors, nous traînions un peu avec nos amis, moi avec les filles, toi avec tes amis, chacun pris dans une conversation différente. Tu as vu mon portable dans ma main, que je tripotais nerveusement en parlant, et tu m'as envoyé un message pour me dire de venir près de toi.
C'était un rêve si précis que j'ai bien failli croire que c'était réel, et que c'était bien toi qui me serrait dans tes bras. Je me suis réveillée triste de ne pas t'avoir avec moi.
J'ignore à quelle date nous pourrons enfin sortir dehors. Dès lors, je reviendrai te voir, et ta voix ne sera plus déformée par les FaceTimes et la distance. Je voudrais retrouver tes sourires, ton humour, ta peau, ton odeur, ton regard. Je voudrais t'embrasser pendant des heures et m'enivrer de toi. Ou juste lever les yeux de mon livre et voir que tu es là.
Je me sens assez stupide de t'avoir dit au revoir aussi incorrectement. Jamais nous n'aurions imaginé que cette quarantaine allait durer plus de deux mois. On s'était juste préparés pour deux semaines un peu pénibles, toi et moi. Alors on s'est juste embrassés un peu trop vite à mon goût, les bras chargés de nos valises, avant de repartir chacun chez nous, dans le fief parental.
Je pense à toi en permanence, et je compte les jours jusqu'au moment où je pourrais à nouveau te serrer contre moi.
Impatiemment,

A.