L'endroit était désert. Après la fête de la veille, tout le monde était parti se coucher, exténués d'avoir trop dansé. Les robes et les costumes étaient partis aux oubliettes. Tous. Sauf ma robe. Longue. Bleu nuit. Dégageant mes épaules avec grâce. Laissant apercevoir mon collier serti de diamants. Mes cheveux relevés en un chignon bouclé. J'étais divine, drapée dans cette splendeur. Lorsque je suis entrée, tous les regards étaient braqués sur moi. Même celui d'Henri, qui en a avalé son champagne de travers, raidi par la surprise. Henri a prononcé mon prénom : « Alexandra... ». Je souriais. J'allais enfin me venger. Il s'est avancé vers moi, dans l'espoir d'ouvrir le bal, mais je suis allée voir Gilles, qui n'espérait que moi. Vengée (enfin) ! Henri a dû danser seul avec son verre. Je me suis étourdie de cette valse, si belle sans Henri. Je tourbillonnais, dans cette splendeur de soie, je riais et Henri pleurait. La fin de la soirée arriva, je partis avec Gilles qui me raccompagna. Le lendemain, on retrouva Henri pendu dans la salle de bal.