Je voulais juste te dire
J'ai décidé de me cacher derrière un personnage afin d'écrire une lettre qui ne trouvera jamais son destinataire. Je ne l'enverrai jamais. Le but de cette lettre (pour mon personnage) est d'être le plus honnête possible, d'écrire tout ce qu'il a sur le cœur car cette lettre n'aura jamais de destinataire réel. Cette idée m'est venue grâce au livre "Je voulais juste te dire", par Emily Trunko et Lisa Congdon.
Cher Raphaël,
Je t'aime.
Je te l'ai déjà dit, pourtant il faut que je te le répète, encore et encore. Ça va te paraître assez cliché, mais je crois que je l'ai su dès que je t'ai rencontré pour la première fois. Après, ça s'est confirmé, amplifié, et ce jusqu'à aujourd'hui. J'ai sûrement l'air d'une psychopathe, d'une folle ou d'une imbécile. Je t'aime et la vérité me tue. J'ai beau te hurler mes sentiments, tu sembles ne rien entendre, ne rien voir. Rien ne t'atteint. Quitteras-tu un jour ce masque derrière lequel tu te caches, toi et tes sentiments ? J'ai envie de savoir ce que je représente pour toi. Une pote ? Une fille sans importance ? Une imbécile aveuglée par ses propres désirs ? Je ne sais pas qui je suis pour toi, cependant je sais que je ne suis pas la première folle venue. Tu me fais confiance, et c'est ça qui m'a achevée.
Aujourd'hui, j'ose enfin t'avouer ce que j'ai ressenti lorsque, dans ce couloir semi-éclairé, tu m'as révélé de manière franche et assumée ce dont j'avais peur. C'est vrai, j'en avais déjà entendu parler par d'autres. Je n'y avais accordé qu'un intérêt minime, comme si ça ne pouvait pas détruire d'un seul coup mes espoirs les plus fous, mes rêves les plus secrets. Et là, bam ! Patatras ! Tout s'écroulait d'un coup. J'entendais la vérité par ta bouche. Tu avais raison quand tu disais "c'est bizarre, on dirait que tu vas pleurer". Je t'ai affirmé qu'il s'agissait de la fatigue, d'une allergie quelconque ou d'une bêtise comme ça. Et, chose improbable, tu m'as crue. Et pendant que mes larmes dégoulinaient le long de mes yeux, tu continuais à parler. Je t'aimais, toi, tes lèvres pleines, ton sourire charmant et tes anecdotes abracadabrantes. Tu ne pouvais pas tout foutre en l'air comme ça. Du moins, je le refusais aussi fort qu'il était possible pour une fille comme moi.
Je te hais.
Tu m'ignores. J'ai l'impression d'avoir commis un crime. En mérité-je la sentence ? Là encore, la réponse ne peut venir que de toi. On dirait... On dirait que tu me considères comme une poupée de porcelaine : un geste brusque et je me brise, cassée en mille morceaux. Alors tu portes à mon égard une attention minutieuse afin de ne pas le réaliser, ce geste brusque. D'où le "ne pleure pas" du couloir. Je ne sais pas ce que tu crains, mais ça a l'air effrayant. Tu fais semblant de vouloir me protéger : en vérité, c'est toi que tu protèges. Vas-y, assure tes arrières. Que veux-tu que je dise ? Je suis la coupable.
Très sincèrement,
Lilas
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