28. Le plus petit geste
Jason portait les différentes armes de chacun jusqu'à la camionnette. Le groupe avait décidé de prendre un grand véhicule plutôt que trois voitures, essentiellement à cause du prix. A douze plus leur matériel, l'assurance était chère et personne n'avait envie de conduire, ou, en vérité, personne n'avait son permis, à par Grover. Devenant une balise à monstre lorsqu'ils s'approchaient trop de la technologie, aucun d'entre eux n'avait voulu apprendre à conduire, car cela se faisait avec des nouvelles voitures, pleines d'électronique...
Bref, Jason portait les armes, vérifiant au passage leur état. De temps à autre, il jetait un coup d'œil à la route, d'où surgirait ses amis. Il gardait sa pièce de monnaie dans sa poche, la tâtant régulièrement, prêt à dégainer au moment venu.
Alors qu'il devait à peine être trois heures de l'après-midi, quatre silhouettes s'approchèrent du navire. Reconnaissant la veste en cuir de Nico, Jason posa son carton, scrutant les alentours. Il n'y avait pas de monstre en vue et le groupe marchait tranquillement. Le fils de Zeus remarqua alors Léo, qui tenait un sac en toile, assez grand pour contenir l'Omphalos. Une fois qu'il eut étudié toutes ses données, il fit la chose la plus logique à faire, attaquer.
Clarisse était toujours sur ses gardes, prête à se défendre en cas d'attaque. Elle avait mis nombre de correction à ceux qui avait essayé de la prendre par surprise, quand elle n'avait que 5 ou 6 ans. Grace à cela, elle n'avait jamais été prise de court par une situation et ne se trouvait jamais en mauvaise posture. Cela avait aussi aiguisé son instinct, comme une sorte de don prophétique, lui annonçant l'attaque imminente.
C'est ce drôle de présentiment qui lui fit dégainer son arme et la placer en mode défensif devant elle, alors qu'elle avait encore la tête tournée vers Annabeth. C'est ce drôle de présentiment lui fit aussi se préparer à recevoir un choc. C'est ce drôle de présentiment qui lui sauva la vie, lorsque Jason frappa son manche de bois avec sa lance, accompagnée par un millier d'éclairs.
Clarisse était une grande guerrière, probablement la meilleure de sa génération et probablement du millénaire. Pour atteindre ce niveau, elle avait dû s'entrainer, encore et encore, sans relâche. Quand elle avait reçu sa lance, elle en avait fait une partie d'elle-même. Aujourd'hui, elle la maniait avec une facilité déconcertante, mais cela n'avait pas pu être possible sans douleur. Elle ne se rappelait plus le nombre de fois où elle s'était tapée avec le manche en bois, ouverte en faisant tournoyer la pointe, électrocutée en jouant avec la foudre. Cette dernière sensation, elle la connaissait par cœur et s'y était habituée. Utiliser la lance de foudre envoyait de micro décharge électrique dans les doigts, pour leur garder un contact permanent avec le manche. Alors, grâce à tout cela, Clarisse survécu à l'attaque, mais n'échappa à la douleur. Elle aurait pu garder son calme relatif, si elle n'avait pas entendu, au fond de son être, la fêlure du bois.
Jason avait attaqué, sans se poser plus de question. A ses yeux, rien ne se passait jamais comme prévu, alors le retour sans soucis de ses amis ne pouvait pas être réel. Il comprit qu'il s'était lourdement trompé quand Clarisse La Rue l'attaqua avec toute sa colère.
Durant leurs entrainements, la femme était lucide et même si elle agissait par instinct, elle contrôlait au minimum ses pulsions. En cet instant, ce n'était plus le cas. Elle utilisait uniquement sa rage, les milliers d'années d'expériences que lui avait offert son père, pour vaincre son ennemi.
Les armes ferraillaient, Jason tentant de parer le plus de coups possibles, mais saignants déjà abondamment. Si un miracle n'intervenait pas rapidement, il y laisserait sa vie.
Etrangement, ce qui stoppa le combat ne fut ni l'un des membres de la quête, trop abasourdi pour intervenir, ni Clarisse qui se calmait, ni l'intervention de Léonidas, ni l'arrivée des villageois, ni l'attaque surprise de monstres... Non, rien de tout cela. Jason tomba simplement à l'eau.
A force de reculer pour échapper aux coups, il était arrivé sur la plage. Il avait fini par trébucher sur le sable et tomber dans l'eau. Il ne devait pas y avoir plus de cinq centimètres et au niveau de la mer Méditerranée, il n'y avait pas de marrée, pourtant, au moment où Clarisse allait transpercer la gorge de Jason, le reflux de la mer, une vague de près de deux mètres, repoussa la femme.
L'eau se retira alors, laissant les deux comparses trempés, assis dans le sable. Alors que les autres venaient au nouvelles, Clarisse se leva brusquement, se précipita vers Jason, sans arme à la main cette fois. Non, pour l'attaquer, elle utilisa ses poings. Elle frappa d'ailleurs durement la mâchoire du fils de Jupiter, qui s'écroula. L'attrapant par le col, elle le redressa brusquement et hurla :
-C'est quoi Ton ! Putain ! De ! Problème !
-Mon problème ! C'est toi qui a essayé de me tuer !
-Tu as bousillé ma lance avec tes éclairs à deux balles ! Elle est fendue !
-Attend quoi ?
-Ma lance ! Avec tes éclairs à la con !
-Je...
Nico se désintéressa de la conversation. Jason n'avait eu que ce qu'il méritait. Quant à la lance de Clarisse, ils retarderaient leur départ d'une journée et Léo la réparerait, ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça.
Retournant dans sa cabine pour profiter une dernière fois du calme, il remarqua, au passage, l'expression apeuré de Sacha. Une nouvelle fois, le fils d'Hadès se dit que l'enfant n'était pas à sa place, parmi ce groupe d'adulte. Personne ne le connaissait réellement et ne lui servait de mentor.
Le visage de Nico se crispa, quand une pensée sinueuse s'installa. Il ne voulait pas y réfléchir, ne pas voir les signes. Tout n'était que coïncidence. Ce n'était pas le moment et pourtant... C'était peut-être la dernière occasion. Pris d'une envie subite, le fils d'Hadès se leva et attrapa une drachme d'or. Se rendant dans la salle de bain attenante, il ouvrit le robinet, laissant couler l'eau. Pour ne pas perdre le peu de courage qu'il avait réussit à rassembler, il lança la pièce en l'air, la laissant retomber dans l'eau, qui se troubla. Retenant son souffle, il ferma les yeux. Une voix l'interpela :
-Nico ?
Le fils d'Hadès pensa un instant à ne pas répondre, ne pas bouger. Finalement, il se tourna vers la porte de la salle de bain, toujours ouverte. Grover se tenait dans l'embrasure. Le sang-mêlé lui répondit :
-Quoi ?
-Il y a réunion sur le pont, tout le monde t'attend... Je te dérange ?
-Non c'est bon
Nico ferma le robinet d'un geste brusque, sans regarder l'eau. Grover quitta sa chambre et le fils d'Hadès fit de même. Pourtant, juste avant que le lavabo ne soit plus visible, il jeta un coup d'œil derrière son épaule. Il n'y avait plus aucune trace, sauf l'éclat d'une émeraude perdu dans le marbre blanc.
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Un troisième chapitre à la suite ?
Non, je ne suis pas malade, j'ai simplement retrouvé le goût d'écrire sur Percy Jackson ! Ou plutôt, je sature niveau révision... Chacun s'évade de sa prison comme il peut !
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