61. Dans le camp adverse
IMPORTANT
Plus que 3 chapitres avant la fin...
Après ce chapitre, il n'en restera plus que trois à lire et mon histoire sera terminée. Pour éviter de trop vous faire attendre, j'ai décidé de vous les partager cette semaine. Le chapitre 62 sera en ligne mardi. Le 63 jeudi et le 64 samedi. Voilà, bonne lecture à toutes et à tous !
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Ayant retrouvé une stature bien droite et appuyant d'une main ferme sur son épaule blessée pour y faire stopper l'hémorragie, Julia, qui est parvenue à s'extirper du fauteuil qui la retenait prisonnière, se rapproche de sa tortionnaire. Au sol, cette dernière ne bouge presque plus - dos contre terre, allongée dans une posture rigidifiée, la bouche grande ouverte, sa poitrine se soulève puis s'écrase marquant la mesure d'un effort intense qu'elle fait pour respirer et prolonger inutilement son existence.
Dans quelques secondes, l'atroce personnage ayant pris un plaisir malsain à martyriser Julia succombera à un empoisonnement, mais pour l'heure, l'adolescente la frappe au niveau du flanc d'un puissant coup de pied et, sous la force de la percussion, la tortionnaire roule de côté comme le ferait un lourd fardeau.
Ne parvenant pas à formuler avec des mots cette subite explosion de violence, Julia hurle alors sur son bourreau d'un cri si puissant que sa voix finit par s'érailler dans un sanglot déchirant.
Au centre de l'impériale salle de banquet, le calme est maintenant retombé aussi dru qu'une pluie de balles et, lentement, la vie quitte le corps de l'horrible geôlière. Néanmoins, elle parvient à appuyer, dans un dernier souffle, sur l'accessoire de commande qu'elle tient dans sa main ce qui déverrouille la double porte.
S'ouvrant grand, l'unique accès de la pièce laisse soudain apparaître à son embrasure l'homme qui s'était chargé de l'arrestation de Julia - ce chef à l'air placide portant un costume cintré de couleur noire et une paire de lunettes de soleil. Arme au poing, il est accompagné de deux soldats équipés de fusils mitrailleurs et il ne lui faut qu'une fraction de seconde pour cerner la situation. En voyant Julia libre aux côtés du cadavre de la responsable, il vise et, sans faire de sommation, tire.
Anticipant la rafale, Julia effectue une roulade vers l'avant. Plongeant sur le pistolet abandonné au sol par sa tortionnaire, alors qu'au-dessus de sa tête les balles sifflent dans l'air, l'adolescente réussit à saisir en pliant son poignet l'arme.
Terminant sa cascade en plaquant un genou à terre, Julia prend position et fait feu en direction de son assaillant qui se met à couvert, mais l'un des gardes qui l'accompagne est touché à la mâchoire et il s'effondre.
Immédiatement après, une déferlante de projectiles meurtriers est tirée par le second soldat. La furie de cette attaque qui claque sur le sol marbré dans un déluge de débris rocheux force à son tour Julia à se cacher. Exécutant dans un souffle une esquive hors norme se finissant par une glissade, elle trouve refuge derrière le pied massif soutenant l'imposante table qui trône au centre de la pièce.
Dans le camp adverse, le chef en costume cintré demande le cessé-le-feu puis, il plonge sur le soldat dont le visage est en lambeau et, l'attrapant au collet, le tire pour le mettre à l'abri derrière l'une des colonnes érigées tout près. Après quoi, d'une pression sur l'une des branches de sa paire de lunettes qui masque ses yeux rouges percés de noir, il demande d'un ton monocorde l'envoi de renfort.
Toujours à l'abri derrière le pied de la table, Julia cherche maintenant une échappatoire, mais elle ne remarque rien de propice à son évasion en dehors de la double porte restée ouverte. Tout près de cette sortie, le chef conduisant les opérations vient, quant à lui, d'être rejoint par un véritable peloton d'exécution constitué de plusieurs soldats qui, eux aussi, portent des combinaisons protectrices et sont armés de lourds fusils mitrailleurs.
Suivant les commandements qui leur sont donnés par leur supérieur à l'air impassible, un groupe de soldats est envoyé pour prendre à revers Julia. Voyant du coin de l'œil avancer le détachement, l'adolescente se redresse sur ses jambes et, en venant appuyer son dos contre la surface du meuble, elle pousse avec tout ce qu'elle a.
Dans un effort prolongé qui bande ses muscles au-delà de ce qu'elle aurait cru possible, Julia réussit à faire basculer sur sa tranche l'imposante table laquée de noir - un exploit surhumain et particulièrement bruyant qui, dans la pièce, ne passe pas inaperçu et attire sur lui tous les regards.
Longeant maintenant ce mur intelligemment érigé entre elle et ceux qui veulent, elle le présume, mettre fin à sa vie, Julia se met à avancer vers la partie la plus près de la sortie où, en embuscade, le chef et le reste des soldats se tiennent prêts à intervenir si elle tente de fuir.
Bientôt prise à revers par ceux qui ont été envoyés vers l'autre extrémité du meuble, Julia fait une fois encore preuve d'une ingéniosité et d'une lucidité hors du commun. Visant à l'aveugle depuis sa cachette, elle tire une rafale et force ceux qui se trouvent au niveau de la sortie à rester à couvert. Puis, profitant de ce laps de temps très court où elle vient de faire diversion, elle se redresse et fait feu sur l'escouade envoyée pour la contourner. Vidant le chargeur de son arme sans avoir touché un seul des soldats qu'elle semblait pourtant viser, elle se remet alors à couvert.
Ce n'est qu'après plusieurs secondes d'une riposte qui résonne dans la pièce comme les affres d'une guerre sans fin, que le responsable de l'opération hurle à ses hommes au cessez-le-feu.
Sans pour autant que les nombreuses balles ayant été tirées ne soient parvenues à la transpercer, de fines volutes de fumée se sont formées là où de multiples impacts ont défiguré la table mise sur sa tranche - sa surface laquée de noire est maintenant constellée de centaine de marques blanches ce qui la fait ressembler à un ciel étoilé.
À l'autre bout de la pièce, une fois la tension retombée, les soldats envoyés pour surprendre Julia constatent qu'au niveau de leurs pieds, de l'eau s'est mise à couler et qu'elle mouille leurs bottes et le bas de leur pantalon. Le phénomène qu'ils ne s'expliquent pas encore est accompagné d'un bruit de brisure incroyablement étiré qui provient de derrière eux.
Se retournant pour connaître l'origine du son dont l'ampleur n'a pas cessé d'augmenter, les soldats comprennent vite qu'il est déjà trop tard - la paroi de l'aquarium qui se trouvait dans leur dos et qui a été criblée des tirs de Julia éclate subitement. En plus d'être noyés et emportés par les trombes d'eau qui déferlent sur eux, ils sont soit empalés par d'épais morceaux de verre tranchants, soit attaqués par les dizaines de « poissons » carnassiers qui les mordent de leurs puissantes mâchoires à double rangée de dents.
Profitant de cette scène qui a attiré à elle tous les regards, Julia se précipite vers la sortie et, courant le plus vite possible, traverse l'embrasure de la porte. Se retrouvant dans le couloir qui l'avait menée jusqu'ici, l'adolescente se met à le remonter lorsque, face à elle, apparaît dans la distance une silhouette de soldat en combinaison sombre. Équipé d'un lourd fusil comparable à ce que pourrait être une mitrailleuse Gatling, il braque le canon sur Julia, prêt à faire usage de son arme.
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Merci beaucoup d'avoir lu ce soixante et unième chapitre. J'espère que vous l'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à cliquer sur la petite étoile pour voter :) La suite ce mardi. Bises à toutes et tous.
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