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57. Au centre de l'assiette

Déboutonnant une manche de sa chemise, la responsable de la qualité des viandes la retrousse jusqu'à son coude et, ce faisant, dévoile, accrochée à son poignet une montre à écran tactile dont le design élégant rappelle à Julia la froide exécution entrepreneuriale ayant conduit l'humanité vers une si terrible exégèse.

Interrompue par une nouvelle sonnerie en provenance de sa paire de lunettes, la responsable se raidit. Visiblement contrariée, elle se précipite pour saisir l'accessoire. Le dépliant, elle s'en couvre le visage et, activant d'une manipulation sur l'une des branches la communication, se met à parler froidement à celui qui ose encore la déranger :

— Je vous avais demandé de ne surtout pas...

Se figeant, coupée dans sa phrase et dans son élan, la blonde retrouve subitement comme un semblant de modestie. Mutique, elle laisse répliquer celui qui l'a joint tout en déboutonnant la seconde manche de sa chemise. Julia, qui la regarde faire, comprend bien que cet appel et le rituel de sa geôlière ne présagent rien de bon. Elle tente alors le tout pour le tout :

— S'il vous plaît... ne me faites pas de mal... Je vous en supplie... Je... Vous avez raison, je vous ai menti. J'ai tout inventé, mais maintenant je suis prête à vous dire la vérité... Toute la vérité. C'est bien ça qui vous intéresse ? Alors je vais vous la dire la vérité, mais pas si vous me faites du mal...

Dans le système de lunettes comparable à ce que pourrait être un téléphone portable, celui qui parle à la responsable ne s'est pas encore tu. Faisant abstraction de ce que vient de lui avouer sa prisonnière, la blonde se rapproche d'elle et, attrapant d'une main le mécanisme de muselière, le rabat d'un geste sec pour faire taire Julia. Tentant à nouveau de se débattre, hurlant au travers de son bâillon, Julia s'épuise vite et retrouve tout son calme.

Après encore quelques secondes d'une écoute prolongée qui semble ne plus vouloir prendre fin, la responsable répond à celui qui lui parle d'une manière étrangement soumise, ce qui ne lui ressemble pas :

— Oui, monsieur. Très bien. Veuillez... Oui. Bien sûr. Oui monsieur, ce sera fait. Merci, et vraiment je tiens à...

L'appel se termine net, l'interlocuteur de la blonde lui ayant raccroché au nez.

Retirant lentement sa paire de lunettes, après une hésitation durant laquelle elle reste statique tel un mannequin de vitrine, la responsable se rapproche du coin de table qu'elle avait quitté pour y reposer l'accessoire de communication. Appuyant à nouveau ses fesses contre le rebord de l'unique meuble de la pièce et faisant maintenant face à Julia, elle lui dit :

— Je suis... terriblement désolée. Il semblerait qu'une partie de ce que vous m'avez rapporté soit vraie.

Après quoi, malgré son ton monotone, le début d'excuse de cette femme de pouvoir se transforme en gêne.

— La totalité en réalité.

Esquissant un vague sourire, ce qui signale son embarras, la responsable retrouve soudain tout son sang-froid et elle poursuit :

— En retraçant votre itinéraire, la sécurité a découvert le corps de l'un de nos produits : un Enzo.

La blonde marque une pause. Pour la première fois depuis que Julia et elle se sont rencontrées, son visage semble maintenant exprimer un regret sincère.

— Il y avait aussi les boîtiers de piratage dont vous m'avez parlés. Cela signifie que la faille dans notre installation est bien plus importante que ce que je pensais possible. Mais le plus étrange, ce sont les restes de ces créatures qui ont été trouvées. Celles qui, vous me l'avez dit, vous ont attaquées. Et, voyez-vous, ceci est vraiment problématique, car j'ai au moins une certitude à leur sujet : l'entreprise pour laquelle je travaille ne les a pas créées.

Cette tirade terminée, la responsable prend une profonde inspiration et, après une expiration qui s'éternise, saisit entre le pouce et l'index le portant de la cloche argentée qui cache le contenu de l'assiette posée devant Julia.

Dans un suspense insoutenable et avant de retirer l'accessoire permettant de conserver la fraîcheur de ce qui se trouve en dessous, la geôlière dit à sa prisonnière :

— Très sincèrement, j'aurais préféré ne jamais en arriver à de telles extrémités, mais, voyez-vous, quelqu'un a ébruité l'information de votre fuite auprès de mon supérieur et vous allez m'être enlevée. Cela signifie que, si je n'apprends rien sur ce que sont ces créatures, et au regard de mes actes faits pour cacher votre existence, je serai très certainement condamnée à mort.

Son regard à présent plongé dans le dôme argenté qui renvoie de manière déformée son reflet, Julia s'interroge avec angoisse sur ce qu'il peut bien cacher depuis tout ce temps et, surtout, pourquoi cette femme a subitement décidé de le lui dévoiler.

Les réponses ne se font pas attendre et, soulevant la cloche, la blonde laisse voir à Julia une image si atroce, si répugnante et si profondément dérangeante, qu'en comparaison, rien de ce qu'elle avait pu vivre ou voir jusqu'ici ne pouvait y être comparé.

Là, au centre de l'assiette de porcelaine d'un blanc devenu mortifère, se trouve un fœtus humain. Recroquevillé sur lui-même, soulignant avec horreur son absence de vie, sa peau translucide laisse à voir le moindre de ses organes, le moindre os de son minuscule squelette à peine formé ainsi que la plus petite veine parcourant sa frêle enveloppe.

Atteinte par cette vision qui, immédiatement, l'a rendue nauséeuse, Julia se met à suffoquer. Voulant fuir ce cauchemar éveillé, mais se sachant complètement entravée, elle ferme alors les yeux en plissant le plus possible ses paupières.

La responsable qui voit faire sa prisonnière esquisse quant à elle un sourire de jubilation et, à mesure que sa bouche s'élargit, elle dévoile non pas une, mais bien deux rangées de dents comme l'était celles de ces créatures hantant le tunnel de ventilation ou, comme le sont celles des « poissons » qui, dans l'aquarium, nagent à présent de façon paisible.

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Merci beaucoup d'avoir lu ce cinquante-septième chapitre. J'espère que vous l'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à cliquer sur la petite étoile pour voter :) La suite ce mercredi. Bises à toutes et tous.

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