Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

50. Chaloupé et lent

Reculant sa chaise pour se dégager de son assise, la femme au comportement troublant se met à avancer vers Julia. Tout en longeant l'immense table qui la mènera jusqu'à sa prisonnière, sur son trajet, ses escarpins claquent sèchement sur le sol comme le ferait le glas.

À l'autre bout du meuble, cadenassé dans le fauteuil à roulettes ayant permis de l'amener jusqu'ici, l'adolescente ne peut que suivre du regard le déplacement de cette geôlière. À mesure qu'elle se rapproche, Julia peut voir de plus en plus dans le détail son physique racé à la silhouette filiforme dont la démarche lui rappelle celle, très sûre, d'un félin.

Une fois aux côtés de sa « proie », après avoir marqué une pause qui laisse à penser que le diable lui-même va sortir de son crâne pour attaquer, la femme s'assoit sur le coin de table faisant face à Julia. Ce faisant, elle se penche légèrement en avant et, défaisant le bouton unique de sa veste, dévoile à l'intérieur de son vêtement une arme rangée dans un étui holster.

Maintenant bien installée, croisant avec élégance ses jambes l'une sur l'autre, l'énigmatique personnage dévisage l'adolescente de son regard masqué derrière les verres opaques de sa paire de lunettes. Aussi près d'elle, Julia peut enfin découvrir ses traits de visage : ce sont ceux d'un être dont il est impossible de déterminer l'âge exact. Dont le teint de peau, d'un blanc hors du commun, s'apparente à celui que pourrait avoir la porcelaine. Et où des cheveux sans racines d'un blond éclatant tirés en arrière par une queue de cheval lui donnent un air strict et mature - une coiffure certainement en adéquation avec sa position de pouvoir.

Alors que la captive dévisage toujours sa geôlière, d'un geste délicat, presque cinématographique tellement il est chaloupé et lent, cette dernière ôte avec la pointe de sa main ses lunettes qui, grâce à de petits écouteurs greffés à même les branches, lui servent aussi de moyen de communication. Repliant l'accessoire qu'elle pose sur le coin de table, elle mystifie soudain Julia en lui dévoilant ses yeux écarlates percés de noir.

Devenue blême à la vision de cette infamie, la révélation a plongé l'adolescente dans une profonde torpeur : ce stigmate que chacun semble cacher derrière ces verres opaques ferait-il le lien entre ceux qui habitent ce « Nouveau Monde », les créatures à la peau écaillée combattues dans le système de ventilation et l'agressivité, le cannibalisme même, de certains des anciens partenaires de cellule de Julia ?

Sans pour l'instant parvenir à résoudre ce véritable casse-tête qui lui a instantanément donné un épouvantable mal de crâne, Julia tente de communiquer au travers de sa muselière, mais la blonde aux cheveux tirés en arrière paraît avoir décidé de prendre tout son temps. Glissant avec délicatesse une main dans la poche intérieure de sa veste, elle en sort un fin étui de métal aux reflets argentés. L'ouvrant d'une pression du pouce sur un déclencheur, elle y saisit une cigarette qu'elle porte à ses lèvres avant de l'allumer avec un briquet.

Après avoir pris une première bouffée et expulsé un nuage d'épaisse fumée blanche qui lentement se délite dans l'air avant de disparaître, l'énigmatique personnage sort de sa position assise. S'avançant vers la captive, elle se penche au-dessus d'elle et, amenant sa main libre vers le mécanisme permettant de détacher sa muselière, elle lui dit d'une voix à la fois ferme et suave :

— Appeler à l'aide serait inutile, nous sommes bien d'accord ?

Réduite au silence, autant que possible, Julia parvient à faire comprendre que non, elle ne criera pas et, ainsi obéie, la femme déverrouille l'entrave qui empêchait jusqu'à présent sa prisonnière d'émettre le moindre son. Immédiatement après la relaxe de sa mâchoire, l'adolescente demande en panique et de façon décousue :

— Est-ce que... Est-ce que mon... Avant qu'on m'amène à vous, j'ai... J'ai perdu beaucoup de sang et... Et... Est... Ce... Que..., finit-elle par bégayer sans parvenir à terminer sa phrase.

Toujours penchée au-dessus de Julia qui la fixe de ses yeux couleurs émeraude, restée parfaitement mutique et immobile, l'impassible geôlière au regard démoniaque semble à présent vouloir étirer à son maximum cet instant avant de répondre.

— S'il... S'il vous plaît... Je vous en supplie. Dites-le-moi. Est-ce que j'ai... Est-ce que j'ai perdu mon enfant ? implore finalement Julia qui termine sa phrase par un sanglot.

Après une énième bouffée prise sur sa cigarette, cette interlocutrice au visage intemporel de poupée de cire parle enfin et, avec une lenteur qui frise la torture psychologique, elle répond à sa prisonnière :

— C'était vous ou le bébé.

Ces mots lâchés comme si la messe était dite, la blonde profite de cet instant où Julia, l'air hagard, accuse le coup de la terrible nouvelle pour fixer de ses yeux écarlates percés de noir ceux de l'adolescente. Ce faisant, elle semble comme y chercher le fond de l'âme humaine. Visiblement déçue et avec une inertie devenue habituelle, la femme retrouve l'exacte même position dans laquelle elle se trouvait auparavant - assise sur le coin de table, son dos bien droit et ses jambes croisées l'une sur l'autre.

Ne parvenant plus à taire l'émotion qui avait enflé en elle depuis son réveil, Julia éclate d'un sanglot si puissant qu'il se transforme instantanément en un cri de rage. Emportée par la colère, elle force sur ses entraves pour s'arracher de leur emprise, mais n'y parvenant pas, hurle en désespoir de cause au point de s'en briser la voix.

Ce n'est qu'après plusieurs minutes d'une agonie passée à expier la perte de son enfant non né que la captive reprend pied dans cette réalité noyée de chagrin et d'amertume. Le nez encombré de morve ayant dégouliné jusqu'à sa bouche, dans un reniflement, elle réclame à sa sentinelle de mettre fin à son tourment :

—Tuez-moi... Tuez-moi... Qu'on en finisse.

Mais à cette requête, la blonde ne répond rien. Tout en prenant une bouffée sur sa cigarette, elle dévisage impassiblement l'adolescente qui lui rend son regard. Bien consciente à présent que rien ne poussera cette interlocutrice à mettre fin à ses jours, les traits de visage de Julia se sont durcis et, après un temps, d'une voix éraillée, elle demande :

—Qu'attendez-vous de moi ?

Sa cigarette toujours élégamment pincée entre l'index et le majeur, quittant sa position assiste pour s'avancer vers Julia, l'inflexible blonde à l'air strict de porte de prison saisit sur la table, tout près de l'assiette sous cloche, la serviette grise. Avec, elle vient lentement tamponner la surface des cloisons nasales de Julia pour en enlever les mucosités. Prenant ensuite soin de plier du côté propre le bout de tissu, elle essuie sur les joues le tracé sinueux laissé par les larmes.

Surprise par cet incongru moment durant lequel cette énigmatique geôlière fait pour la première fois preuve de compassion à son égard, Julia est vite rattrapée par ses réelles intentions. Tout en continuant d'éponger délicatement les pleurs de sa prisonnière, la blonde répond avant de retrouver l'exacte même position assise sur le coin de table :

— Ce que j'attends de vous est très simple. Je veux que vous me racontiez dans le moindre détail comment vous êtes parvenue à vous échapper.

-

Merci beaucoup d'avoir lu ce cinquantième chapitre. J'espère que vous l'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et pensez à cliquer sur la petite étoile pour voter :) Je partage maintenant deux chapitres par semaines au lieu d'un seul : un le mercredi et un le dimanche. La suite arrive donc ce dimanche. Bises à toutes et à tous.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro