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44. Après quelques mètres parcourus

Dans une ambiance stérile de laboratoire pharmaceutique, provenant d'une bouche d'aération située en hauteur, une grille métallique tombe au sol dans un son de casseroles qui se tarit instantanément. S'extirpant du conduit l'ayant menée jusqu'ici, Julia pose un pied à terre puis l'autre.

Le lieu de passage où l'adolescente se trouve à présent arbore sur chacune de ses faces un laqué blanc réfléchissant légèrement son image. Toujours habillée de sa tenue de protection sombre, la survivante contraste violemment avec l'espace qu'elle vient tout juste d'envahir et qui ne présente aucun signe d'une quelconque activité.

Armée de son fusil dont elle éteint la lampe torche devenue inutile, c'est en pointant devant elle l'impressionnant canon évasé que Julia se met à marcher lentement vers l'un des côtés de ce couloir sans fond. Ne sachant pas encore où son avancée la conduira, Julia découvre que l'endroit ne possède aucun moyen de sortie en dehors de la trappe par laquelle elle est arrivée.

Après quelques mètres parcourus, lorsqu'elle se retrouve nez à nez avec une cloison l'empêchant de progresser davantage, Julia abaisse son arme. Dans un bruissement à peine audible qui attire son attention, fiché dans le mur à sa droite, elle voit apparaître un petit panneau de commande. Semblable à l'écran tactile d'un téléphone, le dispositif ne possède ni bouton ni rien de visible qui permettrait d'en activer le fonctionnement.

Rangeant de côté son fusil qu'elle tient en bandoulière, la survivante examine la situation avant qu'une idée saugrenue ne lui traverse l'esprit. Remontant la manche de sa combinaison, sans trop y croire, elle applique la paume de sa main contre la surface du panneau de commande - celle où se trouve sous la peau son marqueur d'identification, le dispositif dont Enzo lui avait révélé l'existence.

Dans un bruit de glissière, la paroi barrant la route à Julia s'écarte soudain et un vacarme mêlant respirations en rythme et entraînements mécaniques vient rompre le calme qui régnait alors. Encore surprise d'avoir déverrouillé aussi simplement cet accès, la survivante braque le canon de son fusil devant elle avant de se mettre à avancer d'un pas mal assuré.

Là où Julia progresse à présent arme au poing, elle peut observer à perte de vue des milliers d'adolescents de son âge courant sur autant de tapis de course individuels. En très bonne forme physique, tous font du sur place à une cadence soutenue sans montrer de signes d'une quelconque fatigue.

Dans cette parade quasi militaire, filles et garçon portent sans exception une paire de lunettes sombres associées à des écouteurs directement greffés aux branches et ils ne sont habillés que de sous-vêtements tous identiques de couleur blanche - l'exacte même tenue que portait anciennement Julia, ainsi que ses partenaires de cellule. Toujours sans avoir attiré à elle la moindre attention, la survivante poursuit son avancée au centre de l'une des rangées de l'installation éclairée par une myriade de projecteurs de lumières blanches à la clarté sordide.

Une fois qu'elle a traversé cet endroit comparable à une salle de sport remplie à son maximum, Julia se retrouve face à une nouvelle cloison coulissante associée à un panneau de commande qui vient d'apparaître dans le mur. Déverrouillant le passage comme précédemment, Julia pénètre dans un espace où le bruit des respirations en rythme mêlé à l'entraînement des tapis de courses a laissé place à une atmosphère beaucoup plus studieuse.

D'égale capacité avec celle déjà visitée, cette salle présente par rangées entières des milliers d'enfants installés dans des fauteuils molletonnés mis en position semi-allongée. Les jambes tendues et les bras en appui sur de larges accoudoirs, filles et garçons portent, à l'image de leurs aînés, les mêmes sous-vêtements blancs ainsi qu'une paire de lunettes de soleil associée à des écouteurs.

Discrètement et toujours sur ses gardes, le canon de son arme pointé vers l'avant, Julia progresse au centre de l'enfilade qui se trouve la plus près d'elle. Après quelques mètres parcourus dans un silence devenu inquiétant, elle stoppe tout net son avancée au chevet d'une fillette dont la chevelure longue et rousse a attiré son attention.

Mettant son fusil de côté, avec toutes les précautions qui s'imposent, la survivante saisit du bout des doigts la paire de lunettes aux verres opaques qui couvre le regard de l'enfant. Lentement, elle les lui retire et discerne à un niveau très bas un bourdonnement dont le son s'échappe des écouteurs greffés sur les branches.

Maintenant que le visage de la fillette est complètement dégagé, Julia peut voir entièrement son faciès qui, tacheté de rousseur, lui rappelle exactement celui de l'enfant qu'elle retrouvait dans ses rêves -sa version plus jeune d'une dizaine d'années. Toujours sujette à une catalepsie que semble lui avoir infligée la paire de lunettes, cette copie infantile est restée parfaitement immobile et ses yeux grands ouverts couleur émeraude fixent inlassablement le vide tels ceux d'une poupée de plastique.

Après un temps passé à dévisager ce qu'elle sait être son propre clone lorsqu'elle était enfant, Julia en détourne le regard pour observer la paire de lunettes de soleil tenue dans sa main. Elle voit alors que la surface intérieure des verres projette des images vidéo. Sur ces « écrans », une première série de séquences montrent, en point de vue subjectif, des paysages de montagnes puis de villes, une promenade à vélo et enfin un baiser avec un garçon à la peau noire que Julia reconnaît comme étant Kylian, mais avec une dizaine d'années en moins.

Pour Julia qui le découvre, ce montage ressemble à une sorte de condensé de moments de vie : ceux d'une fillette vue au travers de son regard. Mais, soudain, la période d'insouciance de ce patchwork mémoriel change du tout au tout et les images montrent une scène qui, pour la survivante, est devenue un horrible déjà-vu : celle durant laquelle elle est kidnappée et ses parents assassinés.

Se perdant dans cet amalgame de photogrammes syncopé tournant en boucle telle une vieille rengaine lui rappelant jusqu'à la nausée sa prétendue enfance, Julia s'est raidie sur place. Le bourdonnement pourtant distant en provenance des écouteurs greffés aux branches de lunettes semble avoir agi sur elle de la plus sournoise des façons.

Sombrant presque dans l'hypnose sous l'emprise du dispositif visuel et sonore, c'est dans un éclair de lucidité suivi d'un battement de cils que Julia rejette l'accessoire sur le sol. Aussitôt après, fuyant à la fois ces souvenirs douloureux qu'elle sait ne pas être les siens ainsi que la révélation faite sur leurs origines, elle tourne le dos à sa benjamine pour s'en éloigner le plus possible jusqu'à atteindre la prochaine sortie.

Arrivant à l'autre bout de l'installation, émue aux larmes et tremblante comme une feuille, Julia active de manière précipitée un nouveau panneau de commande associé à une cloison coulissante. La porte s'ouvre et, sans se soucier de l'endroit dans lequel elle s'engouffre, sa vue troublée par ses pleurs, Julia tombe à genoux avant d'éclater en sanglots. Trop bouleversée pour continuer sa progression vers la salle suivante, elle ne remarque pas qu'une fois le sas de la pièce refermé derrière elle, une alarme s'est déclenchée.

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Merci beaucoup d'avoir lu ce quarante-quatrième chapitre. J'espère que vous l'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à cliquer sur la petite étoile pour voter :) Je vais continuer de publier la suite au rythme d'un chapitre par semaine tous les dimanches vers 18 heures. Bises à toutes et à tous et surtout, prenez soin de vous et de vos proches.

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