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32. La copie exacte

La copie exacte d'Enzo en tête, le couple qu'il forme maintenant avec Julia progresse à bon rythme dans l'exiguïté d'un conduit d'aération à peine aussi haut et large qu'un couloir d'immeuble.

Résonnant dans le passage comme les échos d'une vie antérieure exclusivement faite de tourments, l'alarme d'usine qui s'était déclenchée hurle toujours, mais elle devient de plus en plus sourde à mesure que les fugitifs avancent.

Faisant pression d'une main sur l'entaille située au niveau de son ventre, Julia, tout en marchant d'un pas rapide, mais boitillant à cause de sa blessure à la cuisse, ne peut s'empêcher de fixer du regard celui qui l'a sauvée d'une mort certaine.

Très près de lui et malgré le manque d'éclairage, l'adolescente peut distinctement voir l'étrange tenue protectrice dont le garçon est affublé ainsi que l'imposant fusil au canon évasé qu'il porte pour se défendre.

— Attends, lance soudain la rouquine à cet autre Enzo tout en ralentissant le pas jusqu'à stopper. On doit y retourner. Mon amie Léa, elle est peut-être encore en vie.

Répondant aux appels de la survivante en s'arrêtant à son tour de marcher, la réplique d'Enzo rebrousse chemin et il s'approche de Julia. À bout de forces, elle s'est adossée contre l'une des parois du conduit.

— Julia, on ne peut pas y retourner, lui lance le garçon. Ça doit grouiller de gardes et de drones maintenant. Ils nous cherchent.

Après avoir dévisagé froidement cet étranger dont les traits et la voix lui sont pourtant si familiers, Julia s'écroule et trouve une position assise.

Assistant impuissant à l'abandon de la rouquine, cet autre Enzo la rejoint au sol et, posant son arme, puis un genou à terre, il lui dit avec empathie :

— Je suis désolé pour ton amie, vraiment, mais on doit s'éloigner le plus possible. Il en va de notre propre survie. Tu dois me faire confiance.

Chassant d'un revers de main les quelques pleurs qui ont commencé à couler le long de ses joues, Julia lève son regard couleur émeraude sur celui beaucoup plus clair du garçon. Le fixant intensément, elle semble à présent questionner la nature même de sa propre existence.

— Tu vas pouvoir continuer à marcher seule ou est-ce que tu as besoin d'aide ? lui demande alors plein de sollicitude, la copie d'Enzo.

Mais la rouquine ne répond rien. Elle perce toujours de ses yeux magnifiques ceux de son sauveur.

Perturbé par l'attitude et le mutisme devenus gênants de Julia, le métis lui dit :

— Écoute, je comprends. Je ressemble à l'un de ceux qui étaient avec toi dans ta cellule et, lui aussi, il devait s'appeler Enzo. Quand on sera en sécurité, on pourra parler, mais là, il faut qu'on avance. D'accord ?

Dans l'atmosphère glaciale du conduit où résonne toujours le son distant de l'alarme d'usine, Julia détourne son regard de celui du garçon. Elle cherche à présent à formuler une question et, à cet instant précis, il y en a des milliers qui lui viennent en tête. Un véritable raz de marée.

— Julia ! Il faut vraiment partir d'ici, relance sèchement le métis, montrant pour la première fois des signes d'impatience.

Mais, trouvant enfin la force de dévisager à nouveau la copie conforme de son ancien partenaire de cellule et après une énième hésitation qui marque toujours un peu plus son appréhension, la rouquine pose la question qui lui brûle les lèvres :

— Toi aussi tu étais prisonnier dans l'une de ces cellules ?

— Oui, répond l'autre Enzo, mais on...

— Et, si tu connais mon nom, le coupe Julia, ça veut dire qu'il y avait aussi une fille qui me ressemblait avec toi ?

— Oui, il y avait une Julia dans ma cellule. Tout comme il y avait un Kylian et une Léa. Avec le temps, on était devenus très proches.

Ce dénouement dont elle savait déjà l'issue déclenche pourtant chez Julia un frisson d'effroi qui lui glace le sang : après tout ce qu'elle avait pu voir, endurer, éprouver, l'utilisation du clonage ne lui semblait être qu'une énième facette du fonctionnement de cet infâme abattoir pour êtres humains.

Mais, alors que la réflexion de la rouquine se prolonge dans son esprit, un autre constat s'impose à elle : si cet Enzo est une copie, peut-être que celui qu'elle a voulu aider en vain sur la chaîne suspendue en était une. Et par analogie, le Kylian qui cherchait à la tuer était sans doute une réplique, tout comme la Léa devenue mère et qui semblait appartenir à une autre temporalité que la sienne.

Sans véritablement en avoir l'absolue certitude, ces hypothèses ont tout de même réussi à faire germer en Julia la graine d'un espoir fou : celui de retrouver ses amis tels qu'elle les avait connus.

— Julia ! S'il te plaît, insiste à nouveau le clone d'Enzo, la stoppant dans ses réjouissances intérieures, on doit partir. Maintenant.

Acquiesçant d'un quelconque hochement de tête, la rouquine accepte de fuir et le garçon l'aide à se relever avant d'ouvrir à nouveau la marche.

Depuis plusieurs minutes, le duo a repris ses pérégrinations au travers du labyrinthe fait de conduits d'aération dont les parois métalliques reflètent de façon déformée leur image. Arrivant à un croisement, la copie d'Enzo s'engouffre dans une direction et Julia le suit sans même oser demander où ils se rendent tellement la situation est prompt au laisser-faire, au voir-venir.

Le passage qu'arpentent à présent la rouquine et le clone du métis aux yeux bleus paraît bien différent de celui déjà traversé :plus bas de plafonds, ce chemin les force à courber l'échine pour ne pas se cogner la tête. Par le haut, installés à intervalles réguliers, des systèmes de ventilation dont les hélices battent l'air permettent d'entrapercevoir un extérieur indistinct, mais par lesquels filtre une légère clarté. Le signe d'une sortie prochaine.

— Tu as réussi à t'échapper il y a combien de temps ? demande Julia au garçon, rompant ainsi la monotonie du trajet.

— Ça doit faire... Trois, peut-être même quatre jours, mais, ici, ça pourrait tout aussi bien faire une semaine. Depuis, je cherche un moyen de rejoindre les étages.

— Les étages ? lâche, surprise, la rouquine.

S'arrêtant net en dessous d'une trappe qui rappelle l'écoutille d'un sous-marin, le clone d'Enzo se tourne vers Julia et il la dévisage. Mettant de côté son imposant fusil tenu en bandoulière, il lui explique alors la situation :

— Ce que tu as pu voir jusqu'ici, ce ne sont que les prémices d'une installation beaucoup plus grande. Considère que, pour l'instant, nous sommes au rez-de-chaussée.

— Mais où sommes-nous ? Sur quelle planète ? s'insurge soudain Julia, paniquée par tant d'énigmes.

Comme si la question posée paraissait à la fois totalement ubuesque et la réponse pourtant si évidente, le clone d'Enzo esquisse un vague sourire avant de regagner son sérieux et de dire à Julia de but en blanc :

— Nous ne sommes pas sur une autre planète, nous sommes sur Terre.

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Merci beaucoup d'avoir lu ce trente-deuxième chapitre. J'espère que vous l'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à cliquer sur la petite étoile pour voter :) Je vais continuer de publier la suite au rythme d'un chapitre par semaine tous les dimanches vers 18 heures. Bises à toutes et à tous et surtout, prenez soin de vous et de vos proches. 

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