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28. Une voix familière

Ne perdant pas un instant, Julia se débarrasse du morceau de ferraille utilisé pour briser l'accroche retenant Kylian. Elle descend du montant suspendu entraînant les corps et rejoint son ami au sol.

S'agenouillant, et se penchant au-dessus de lui, elle lui lance, désespérée :

— Kylian, réveille-toi ! Kylian !

Voyant que ses appels n'ont aucun effet, la rouquine place une main sur le front du garçon à la peau noire. Collant sa joue d'un blanc laiteux contre son nez, elle tente de sentir son souffle, en vain. Son inquiétude grandie quand elle appose deux doigts sur sa carotide.

Ne trouvant pas de pouls, dans un réflexe conditionné par les échos d'une vie antérieure et d'un geste aguerri, Julia se positionne pour pratiquer un massage cardiaque associé à du bouche-à-bouche. Une main placée sur le front de Kylian et l'autre sous son menton, elle fait basculer sa tête en arrière. Puis, ouvrant grand sa bouche, elle prend une profonde inspiration et plaque ses lèvres aux siennes.

Ainsi collée à lui comme si elle l'embrassait, Julia souffle le contenu de ses poumons dans ceux de son ami, tout en observant du coin de l'œil son thorax qui se soulève. Se redressant pour respirer, la rouquine répète cette opération cinq fois exactement avant devenir poser ses deux mains au centre de la poitrine de celui qu'elle tente de ranimer.

Julia appuie de tout son poids, faisant ainsi pression sur la cage thoracique de Kylian. En se déformant, l'ensemble d'os comprime le cœur pour relancer l'afflux sanguin dans tout le corps. Après plusieurs secondes d'un va-et-vient entre bouche-à-bouche et massage cardiaque, le garçon reprend connaissance. Soulagée, la rouquine l'aide à se mettre de côté dans une position favorisant le passage de l'air dans les poumons.

— C'est bien, respire, respire doucement, lui dit Julia qui peut à présent se décrisper.

Mais l'adolescente n'a pas le temps de se réjouir davantage. Au milieu du brouhaha d'engrenages d'usine qui n'a jamais cessé, une voix familière qui hurle des appels à l'aide perce jusqu'à ses oreilles.

Levant la tête, Julia cherche la provenance des cris et voit au loin, emportée sur l'une des chaînes faisant défiler les corps, la silhouette d'un autre de ses anciens compagnons de cellule : celle d'Enzo. Ayant repris connaissance, tenu par les pieds, la tête vers le bas, le métis aux yeux bleus se débat du mieux qu'il peut pour se sortir de cette situation.

Abandonnant Kylian qu'elle sait sain et sauf, Julia se lance à la rescousse d'Enzo. Réitérant la même technique que précédemment, elle récupère à terre le morceau de métal qu'elle avait laissée choir. Puis, elle escalade l'échafaudage pour rallier la hauteur surplombant le mécanisme d'entraînement des corps. Mais dans la précipitation, elle glisse et bascule en arrière.

Chutant de plusieurs mètres de haut, la rouquine atterrit lourdement sur le sol de l'usine. Le souffle coupé par l'impact, elle reste un moment allongée là, sans pouvoir ni bouger ni respirer. Une fois ce mal-être estompé, dans une grimace, elle roule de côté et, ce faisant, regarde dans la direction des appels à l'aide d'Enzo qui n'ont jamais cessé.

Arrivé au niveau de l'immense scie circulaire, le métis positionne devant lui ses deux avant-bras, comme s'il cherchait à se protéger d'un coup. Tronçonnant sa chair et ses os, dans une effusion de sang, le disque de métal cranté ampute ses membres avant qu'il ne lui coupe inexorablement la gorge.

L'hémoglobine qui gicle à présent des carotides ouvertes d'Enzo s'écoule par à-coups avant d'être recueillie en contre-bas par une rigole prévue à cet effet. Ce faisant, alors que la dépouille du garçon est parcourue de soubresauts consécutifs à sa mort, le nectar de vie ruisselle et se mélange à celui d'autres victimes avant de tourbillonner dans un siphon pour y disparaître.

Julia, qui vient d'assister impuissante à la fin programmée de l'un de ses anciens partenaires de cellule, voit sa dépouille restée suspendue par les pieds être emportée vers la suite d'un traitement qui semble n'en être qu'à ses débuts.

Toujours allongée sur le sol de métal, la rouquine marque pour la première fois dans ses pérégrinations un sérieux temps d'arrêt. Autour d'elle, tout est devenu flou et étrangement silencieux. Sa tête est comme dans un étau et ses oreilles bourdonnent. Puis, les claquements des mécanismes en tout genre qui régissent ici le moindre son reviennent subitement et la rappellent à la dure réalité.

Se redressant malgré la douleur à sa cuisse qui s'est réveillée, Julia trouve la force de rejoindre Kylian. Sa surprise est totale lorsque, atteignant l'exacte même position où elle l'avait laissé, elle ne le voit plus. Faisant de multiples volte-faces, elle cherche son ami et double ses efforts d'appels malgré le tumulte environnant qui les empêche de porter loin.

— Kylian ! Kylian ! Où es-tu ? Si tu m'entends, réponds-moi s'il te plaît. Kylian !

La voix de Julia s'est presque éraillée quand ses yeux couleur émeraude trouvent et se fixent au loin à la silhouette du garçon à la peau sombre. Debout, à une vingtaine de mètres d'elle, il avance tout en titubant.

Le rejoignant au pas de course, en arrivant à sa hauteur, Julia pose sur son épaule une main amicale.

— Kylian ? lui lance-t-elle inquiète.

Mais il ne réagit pas, continuant de marcher tout en prenant appui autour de lui sur la moindre structure d'usine.

Comprenant bien que quelque chose cloche, Julia se déplace pour venir lui faire face et, lui barrant la route de tout son corps, elle l'enlace avant de lui dire :

— Ils nous massacrent. On doit trouver un moyen de stopper tout ça. Il le faut. Je ne sais pas encore comment, mais il faut le faire.

Avalant un sanglot, rattrapée par le souvenir de son évasion et par les horreurs qu'elle a vu concernant ses semblables, elle marque un temps. Puis, après avoir essuyé ses pleurs contre l'épaule de son ami, elle s'en écarte pour lui faire face.

Dévisageant Kylian dans l'espoir d'y croiser un regard amical qui balayerait toutes ses angoisses, la rouquine prend peur face à son mutisme.

— Est-ce que tu as mal quelque part ? demande-t-elle.

Les bras ballants, Kylian ne lui a pas rendu son étreinte et, depuis tout ce temps, son visage est resté étrangement bas et fermé, de façon à ce que Julia ne puisse pas voir ses yeux.

Levant une main pour s'appuyer sur l'une des épaules de la rouquine, Kylian force davantage l'emprise qui le maintient debout à mesure qu'elle tente de le faire parler.

— Kylian, dis-moi quelque chose, tu me fais peur, lui lance Julia tout en cherchant à croiser son regard.

Mais, de plus en plus forte, la pression qu'exerce le garçon sur l'épaule de la rouquine commence à lui être douloureuse. C'est au moment où il enfonce ses ongles dans sa chair que Julia réagit sans retenue :

— Qu'est-ce qui te prend ? Mais, arrête ! lui hurle-t-elle, tout en repoussant son bras pour s'échapper de sa malveillance. C'est quoi ton putain de problème ? Tu m'as fait mal.

Lorsque, enfin, Kylian relève son visage et perce d'un regard franc celui de son amie, un frisson glacial traverse toute l'âme de l'adolescente. Immédiatement terrorisée, ses traits se froissant sous la peur, Julia, qui a une réaction épidermique, recule de plusieurs pas. Ses jambes devenues subitement molles, elle manque de s'effondrer tellement la découverte qu'elle vient de faire l'a mystifiée.

Incapable de décrocher des yeux de Kylian qui se sont comme aimantés aux siens, Julia se décompose à mesure qu'elle les fixe. Le blanc des globes oculaires du garçon est devenu rouge vif et, au centre de ces deux masses anormalement colorées, les iris et les pupilles ne forment à présent qu'une sphère d'un noir si profond, que la rouquine peut y voir l'engeance qui s'est emparée de son ami.

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Merci beaucoup d'avoir lu ce vingt-huitième chapitre. J'espère que vous l 'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à cliquer sur la petite étoile pour voter :) Je vais continuer de publier la suite au rythme d'un chapitre par semaine tous les dimanches matin vers 10 heures. Bises à toutes et à tous.

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