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08. La « réalité »

Les dernières paroles d'Enzo n'auraient pas pu sonner plus juste. En tout cas, elles venaient de semer le plus grand trouble dans l'esprit du clan, donnant même à chacun un frisson d'effroi tellement les conséquences de ce changement de paradigme appelaient à la folie.

En effet, depuis leur arrivée dans cette boîte de métal sans aucune issue, aucun des prisonniers n'avait encore osé remettre en question la « réalité » de la situation à laquelle ils étaient confrontés, aussi absurde soit-elle.

Alors qu'un silence religieux s'est installé au sein du petit groupe de captifs et que tous paraissent perdus dans leurs propres pensées, Enzo, prenant chacun à témoin, leur dit calmement avec force et conviction :

— Moi, tout ce que je dis : c'est que tout ça, tout ce qu'on est en train de vivre, c'est tellement « what the fuck » que ça ne peut pas être réel. Pas à 100 %. Et je suis désolé, Julia, mais je peux pas être le seul à le penser. C'est impossible. Même toi, je suis certain que l'idée a dû te traverser l'esprit.

Acceptant par son mutisme le raisonnement du garçon, Julia le fixe intensément de ses yeux couleurs émeraude jusqu'à ce qu'Hugo, dont les boucles blondes sont devenues aussi biscornues que la situation, relance le débat :

— Si ça se trouve, ça va même beaucoup plus loin que de simples effets spéciaux de cinéma. On est peut-être tous connectés à un truc de réalité virtuelle.

Kylian, qui comprend que la conversation dérive sérieusement, invective alors Hugo comme s'il était le seul responsable de tous leurs tourments :

— Tu sais quoi, Hugo ? Tout à l'heure, t'as proposé d'attaquer cette lumière et tu sais quoi ? Maintenant je pense que tu as raison. Tu devrais le faire. Puis, se tournant vers Enzo qu'il dévisage à son tour, Kylian continue : 

— Et toi, Enzo, tu devrais l'aider. Comme ça, on serait fixés.

— Kylian ! Intervient Julia, en essayant de le calmer.

Sans même regarder l'adolescente, Kylian lui fait un geste de main pour qu'elle comprenne que, non, il ne se taira pas. Il poursuit alors son raisonnement là où il en était en prenant toujours à partie les deux autres « mâles » du groupe :

— Je suis hyper sérieux, les mecs. Comme ça Enzo, quand cette lumière t'explosera le crâne, on verra si ce qui en sort est bien du faux sang. Et si c'est toi qui as raison, Hugo, quand tu seras mort, a ton réveil de cette réalité virtuelle dont tu parles, tu trouveras un moyen de tous nous libérer.

En un instant, Kylian vient de jeter un tel froid dans l'assistance qu'il semble avoir comme scié les jambes de chacun. Il n'a pas haussé le ton et, pourtant, il n'a jamais paru aussi en colère et vindicatif.

Après avoir foudroyé du regard une énième fois Hugo puis Enzo, Kylian reprend, mais cette fois-ci en interpellant chaque membre du clan :

— J'étais avec Julia quand elle a essayé de sauver cette fille dans le tunnel. Je l'ai vu être réduite en bouillie par cette machine et j'étais aussi là quand l'un des nôtres s'est fait tuer par cette lumière avant que son cadavre ne disparaisse derrière l'un de ces murs. Alors, je ne sais pas pourquoi c'est arrivé, mais tout ça me paraît bien réel à moi. Et je pense que ça l'est suffisamment pour nous tous : pour pas, qu'en plus, on ait à se taper les délires de deux apprentis scénaristes à la con.

Terminant sa phrase dans un souffle tout en dévisageant Enzo, celui qui avait initié la confrontation, Kylian, tient la pose, imperturbable, jusqu'à ce que le métis aux yeux turquoise vienne fixer le sol.

— On pourrait aussi avoir été enlevés par des extra-terrestres, relance alors Hugo arrachant immédiatement au reste du groupe des regards d'exaspération à son égard.

L'animosité créée au sein du petit comité a replongé chacun dans le mutisme le plus absolu lorsque Léa, devenue très pâle, se lève précipitamment. À tâtons dans la pénombre, elle se fraie un chemin parmi les autres prisonniers, dont certains sont parvenus à trouver le sommeil, et elle atteint un coin de la pièce. Là, penchée vers l'avant, elle vomit un mélange de bile, de salive et d'une substance blanchâtre dont il est impossible de déterminer la provenance.

Après une hésitation durant laquelle elle la regarde, Julia se lève et rejoint Léa.

— Est-ce que ça va aller ? Lui demande-t-elle d'une voix douce, inquiète.

— Oui, je pense que c'est passé, répond l'Asiatique avant un dernier crachat au sol. Je me suis senti mal tout d'un coup, mais ça va déjà mieux.

Sans se questionner davantage sur les raisons du malaise de Léa, Julia se tourne vers le trio de garçons. Elle échange avec eux des regards d'inquiétude, quand leur attention à tous est attirée par un phénomène les éclairant faiblement. Cette lueur diffuse et distante qui filtre au travers des interstices des cloisons de la pièce est accompagnée d'un crissement mécanique qui paraît tout aussi lointain.

Même s'ils n'en ont pas la certitude, les captifs comprennent bien que ce phénomène correspond à l'arrivée d'une cellule a priori identique à la leur et qui viendrait de se ranger dans un emplacement tout près.

Après un fort claquement suivi d'un bruit de verrouillage magnétique dont les nuances s'éteignent rapidement, l'épisode visuel et sonore prend fin. L'obscurité est revenue, mais le calme est de courte durée. Les prisonniers peuvent entendre, étouffée par les cloisons, la même voix de robot qui, il y a peu, leur donnait un ordre similaire :

—Maintenant, vous dormir !

Discrètement, et, alors qu'il paraît toujours aussi vain d'appeler à l'aide, Julia et Léa retrouvent leur petit comité.

— Tu te sens mieux ? Demande Hugo à la malade qui s'assied à côté de lui.

— Oui, lui répond Léa en esquissant un sourire qui manque de conviction.

Malgré un moment de paix qui semble de rigueur, l'absence d'agitation est de courte durée.

— Écoutez, lance alors Hugo au petit cercle de détenus, que ce qu'on est en train de vivre soit réel ou non, ça n'a plus vraiment d'importance. Maintenant, on sait qu'on est pas les seuls à être prisonniers ici et si on ne fait rien, et très vite, j'ai peur qu'on soit déjà tous morts. Et très franchement, je préfère prévenir que guérir.

Sans que personne n'ait le temps de débattre davantage du sujet, dans une séquence de son et de lumière devenue familière, une nouvelle cellule approche. Cette fois-ci, elle se range juste à côté de celle où se trouvent nos prisonniers.

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Merci beaucoup d'avoir lu ce huitième chapitre jusqu'au bout. J'espère que vous l'avez aimé autant que les précédents. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à cliquer sur la petite étoile pour voter :) Je vais continuer de publier la suite au rythme d'un chapitre par semaine tous les dimanches matin vers 10 heures. Bises à toutes et à tous.

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