¨Partie II - ce qui vient de dehors¨
- Tacha c'est ta partie là, moi je ne suis affectée que parce que toi tu l'es à ce niveau...
En effet, je dois être trop sensible, une partie de la carapace qui te protégeait à volé en éclat, j'arrive pas à savoir quand, j'arrive pas à savoir pourquoi... À quel moment cette identité sociale que j'avais bâti, ces barrières raisonnables que j'avais réussi à mettre en place entre toi et la réalité, à quel moment tout ça s'est carapaté ?
J'ai des tentatives de réponses, des accusations à faire et je crois que je ferai tout ça ici...
- T'avais pas dit que tu parlerais pas trop de politique ?
Si, en effet, j'avais dit ça... c'est toujours compliqué de parler de ça, mais plus le temps va, plus je me rends compte que tout ce qui vient de l'extérieur est lié à mon état. Il ne pourrait de toute façon en être autrement, je suis malgré moi un être social - et pas sociable hein ! Même si t'aimerais bien pas vrai ?
- Moi je m'en fiche, tant que toi t'es bien...
Bref, je suis affectée de toute part par le monde et j'ai perdu mes barrières de sécurité. À chaque instant je suis sur le point de tomber en traversant ce pont de la vie qui me mène sur l'autre rive - si autre rive il y a, sinon j'imagine un pont suspendu dans le vide au milieu de nulle part.
J'ai tendance à naturellement ne pas être une as de l'équilibre, j'ai perdu une partie de mon équilibre à 8 ans - j'en parlerai peut-être un jour, c'est intéressant (pas du tout mais j'adore ce que ça a fait de moi) - physiquement je veux dire, je ne tiens pas bien droit x) ! Mais pas seulement, mentalement je pensais être censée et puis ça m'a fatigué, a présent je préfère tanguer... Enfin disons que j'ai aimé ça un moment, maintenant j'aimerais retrouver une once de stabilité...
- C'est ma faute ?
Non, je crois pas que tu y sois pour quelque chose... Si j'étais seulement toi, on ne souffrirait pas de tout ça, il ne serait pas question de tenir en équilibre puisqu'on construirait notre propre fil. Mais il est question du dehors je pense, il tangue et tanguer avec lui c'est pas toujours facile... et faut pas je crois, il va pas bien le monde, faut pas le suivre.
Parfois j'ai le mal de mer, le mal du monde et la tête à l'envers... - en même temps s'il ne me prévient pas et me met la tête en bas, qu'est-ce que je peux faire à part me débattre pour arriver à me faire un semblant de place en son sein...? Mais j'en n'ai même pas envie et je fais tout pour rester sous l'eau dans certains cas...
Ce qui m'affecte. Je crois que c'est de ça que je vais parler là en toute modestie. De normes sociales, de ce qui vient de dehors et entre en collision avec mon moi, avec toi, Je...
Et puis peut-être est-ce que je pourrais finir par dire qui est Tacha ? Qui je suis ? (Je doute y arriver, mais ne sait-on jamais...).
- Tu vas parler de toi ?
Un peu comme partout ici, de moi, de toi, de nous et un peu des autres ici du coup. Et de l'autre, ce monde dans lequel je vis et qui t'es imposé par moi. Celui que je subis sans n'avoir aucun contrôle sur lui et celui que tu subis avec moi. Celui qui t'abîme et t'oblige à te cacher parfois, celui qui ne t'accepte pas forcément, celui où vivent les autres comme toi, eux aussi derrière leurs rideaux de fer ou de soie. Celui dans lequel tout le monde pleure et celui dans lequel j'ai parfois ri...
- T'y riras encore ?
...
T'as le droit d'être énervé toi aussi, t'es pas obligé d'être tout le temps gentil. Quoique, ça me plaît que tu sois comme ça, que j'arrive encore à te préserver un peu, même si je commence à ne plus avoir les armes assez aiguisées pour le faire...
Reste toi s'il te plaît... Deviens même mieux que ce que tu es et ne m'attends pas, je suis là pour essuyer les plâtres et me prendre dans la gueule tout ce qui est dirigé contre toi... J'aime à croire qu'on y arrivera sans trop de dommages.
- Moi tout ce que je veux c'est pas de dommage, et cet équilibre, même si je suis prêt à me dire qu'on ne l'atteindra jamais. Mais je veux danser dans le monde, pleinement si possible, y pleurer parfois mais t'y voir sourire sans que tu t'en fasses pour moi à chaque instant. Et danser, si c'est au bord du vide, et bien j'espère qu'on n'y tombera jamais... et je suis désolé, si parfois je regarde au fond... et je suis désolé si je t'empêche de m'en empêcher, on arrivera à vivre ensemble sans se détruire, ensemble avec ce monde aussi, même s'il faut pleurer trop souvent...
Parfois je me dis que tout le négatif vient de moi, mais t'y penses aussi au fond de ce vide au bord duquel on tangue pas vrai ?
- Au bord duquel on danse ! Je veux danser, c'est plus beau, ça fait du bien même quand c'est triste. Tanguer ça rend malade.
Danser aussi tu sais. C'est tragique l'art.
- C'est tragique la vie...
C'est la faute du monde. Ici j'ai envie de le crier. Comment les gens font pour y vivre ? Comment les gens font pour ne pas étouffer à raison de plusieurs fois par jour ? Comment ne pas sangloter ?
Je t'entends parfois toi aussi sangloter. Il n'y a pas que moi qui pleure... Moi je m'y fais mais quand je n'arrive pas à te protéger je t'entends te déchirer en morceaux et essayer de me le cacher.
- Je peux pas te le cacher, on est une seule et même personne... j'essaie juste de passer outre, mais c'est pas dans ma nature...
* On pourrait continuer longtemps comme ça, à dialoguer, mais je vais m'arrêter là, on va s'arrêter là.
Ce qui vient de dehors c'est ce qui me façonne et me fait mal. Ce qui me fait te faire mal aussi...
Il sera surtout question de Tacha ici, mais Tacha faiblit et Je n'a pas d'armes...
Bref, vous n'avez sûrement rien compris mais je vais parler de société, un peu et l'influence du monde sur l'être surtout... De manière bête, clichée et compréhensible si ça peut vous rassurer !
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