~ juste un petit texte que j'ai écrit pour répondre au sujet suivant : "l'attente" ; et pour poursuivre ma réflexion courante.

L'Amour... J'ai passé plus de temps à l'attendre qu'à me demander ce qu'il était, comment il s'exprimait.

Assise - encore - sur le bord de mon coffin de nuages, je regarde les gens passer. Toi la société me dit que tu es laid, toi ma mère me dit que je vaux mieux, toi mon grand-père ne t'accepterait jamais.
Assise face à la rue bondée, j'attends qu'apparaisse le genre que je dois aimer. J'attends de ressentir un petit picotement et de me mettre à sourire, comme on m'a dit que ça arriverait, bêtement.
Si je dois me résoudre à être bête un instant pour trouver l'Amour avec un grand A, soit. En attendant je me contenterai d'aimer sans majuscule, d'un amour profane au quotidien.
Ce doit être triste, une vie sans Amour, j'entends penser tout le monde autour de moi. Leurs pensées sont lourdes de pitié et me noient.
Pendant que j'attends l'Amour avec un grand A, on me noie.
Noie dans des flots de "je t'aime" qui n'ont aucun sens pour moi, car aimer c'est comme haïr, ça doit rester en toi. Car aimer c'est comme haïr, c'est blesser cellui qui reçoit.
Noie dans l'attente pressante d'un regard que j'aurai osé appuyer un peu plus pour enfin pouvoir me demander, si je suis intéressée.
À présent, j'attends en fermant les yeux, de peur qu'à chaque belle chose mon regard brille un peu trop et qu'on me dise que je devrai saisir ma chance car j'ai trop attendu.
Car on n'aime pas en regardant - premier indice qu'il m'aura fallu du temps pour comprendre.
Car on aime en agissant. Mais quels agissements !
Si c'est ça agir par Amour,
Si c'est pour me plier à de pareils rituels que j'ai tant attendu, je regrette le temps où au moins, je pouvais me justifier en disant que le premier regard n'avait pas encore été échangé.
Mais c'est terminé, si je n'ai pas encore croisé de regard c'est que j'ai du les éviter.

Alors fini l'attente innocente de quelque chose qui ne viendra peut-être jamais
et commence le temps de l'action, de la chasse à l'Amour car à présent, Amour doit être provoqué. Trop artificiel quand j'appuie un regard intéressé. Trop consciente quand le temps du baisser est arrivé. Mais surtout fatiguée d'essayer sans cesse de faire naître en moi un sentiment qui ne sera pas sincère.
Alors je sommeille frustrée de ne pouvoir aimer comme je l'entends,
et je pense à la solitude qui m'attends et aux justifications que je devrai sans cesse donner. Aux paroles rassurantes qu'on croira me donner pour ne pas me blesser. Aux paroles rassurantes que je dois donner pour ne pas blesser.

Mais surtout aux relations géniales,

perdues dans les limbes d'une romance trop normale.

***  un jour j'écrirai une histoire sur le sujet. ou une histoire sur "la bonne personne" qu'on attend tous sans fin.