Ses yeux s'ouvrirent sur l'obscurité, elle entendait une voix féminine et sentait des mains appliquer des bandes. Les mots prononcés devinrent de plus en plus nets, formant peu à peu des phrases :

"Qu'est-ce qu'il t'as pris de rouvrir ta blessure comme ça ?

Al- Hein ?

?- Ah ? Tu es réveillée ?"

      Allia compris presque immédiatement de qui venait cette voix :

"Kumi ? Mais... Pourquoi ?

K- Ça m'attristerais grandement que mon jouet meurt de ses blessures.

Al- Soupire. Pourquoi tu ne t'en charge pas alors ? Et pourquoi j'ai les yeux bandés ?

K- C'est pour éviter que tu ne retombe dans les pommes à la vue de ta blessure. Quoi que ça m'étonnerait vu que tu es habitué à ça, mais on ne sait jamais.

Al- Je suis pratiquement sûre d'avoir vu pire !

K- Je sais... Et... Si je ne te tue pas immédiatement, c'est parce que comme je te l'ai dis, tu es mon jouet. Et comme tout enfant, je veux que mon jouet vive le plus longtemps possible."

      La brune ignora cette réponse qui la réduisait au simple stade d'objet et changea de sujet :

"Où est Fuko ?

K- Ailleurs...

Al- C'est-à-dire ?! Gronda-t-elle."

      Elle remua violemment et attrapa la main de Kumi. Celle-ci appuya sur la blessure de la brune avec un calme déconcertant. La blessé réprima un cri et lâcha sa prise, écoutant attentivement la voix de sa tortionnaire :

"À la base je ne voulais pas te faire de mal, mais bon. Tu l'as cherché...

Al- Où est-il ?

K- Dans le couloir où je vous est trouvé. Tu es rassurée ou tu veux plus de détails ?

Al- Je suis pas vraiment rassuré non... Grogna-t-elle.

K- Soupire longuement. Tu le verras par toi-même."

      Kumi s'éloigna en continuant :

"Je te ramènerai vers lui, mais puisque je dois te donner un médicament au cas où ça s'infecte et que je ne l'ai pas sur moi, je vais devoir aller le chercher. Si je te laisse seule deux secondes pourras-tu rester tranquille ?

Al- Oui... Je resterais tranquille...

K- Parfait."

      La blessé entendit l'autre s'éloigner et finit par lâcher un soupire, soulagée. C'est étrange que l'on soit ennemies... Je suis pratiquement sûre que l'on aurait put être amies si... Nous ne l'aimions pas... Peut-être. Allia se redressa doucement, voulant savoir où elle était. Je n'ai pas l'air de connaitre cette pièce. On dirait une infirmerie à l'odeur. Il fait chaud. Je suis... allongée sur un lit. Un peu comme les lits d'hôpitaux. La porte en face de la jeune fille s'ouvrit et la fille aux cheveux rose entra, d'un geste rapide, elle releva le menton d'Allia et lui administra le médicament. Lui retirant son bandeau par la même occasion. La brune protesta :

"Tu aurais pus y aller doucement !

K- Cligne des yeux au lieu de te plaindre."

      Allia s'exécuta à contre cœur et papillonna des yeux avant que ces derniers ne s'habituent à la luminosité de la pièce. Elle découvrit alors une sorte de chambre avec un placard entrouvert laissant voir des flacons. L'odeur vient peut-être de ça. Kumi aida la brune à se mettre debout et à sortir de la pièce. La plus faible chancela avant de tomber. Kumi réussit à la retenir avant qu'elle ne touche le sol :

"T'as perdue trop de sang... Il faudrait que tu te repose..."

      Kumi ferma les yeux en fronçant légèrement les sourcils. Un long soupire franchit ses lèvres avant qu'elle ne reprenne d'une voix claire :

"Je vais t'installer dans une chambre.

Al- M... Merci."

      La fille aux cheveux roses tenta de relever la brune, mais celle-ci n'était plus qu'un poids mort. Elle laissa donc son ennemie allongé par terre et partit chercher Fuko.

      Allia ne pouvait plus bouger tant elle était faible, elle capitula donc et se contraint à attendre le retour de Kumi. Elle allait sombrer dans le sommeil quand elle entendit des pas. L'autre fille et le garçon arrivaient dans le couloir. Lorsqu'il la vit, Fuko s'écria :

"Allia ! Ça va ?"

      Cette dernière ne put répondre, Kumi lui expliqua alors qu'elle l'avait soigné, mais que la brune avait perdu trop de sang. LE brun la foudroya du regard :

"La faute à qui ?

K- Ce ne serait pas drôle sinon."

      L'attention finit par revenir sur la jeune fille inconsciente. Kumi l'observa et déclara :

"Il faudrait qu'on la porte jusqu'à l'une des chambres.

F- Des chambres ?"

      La fille aux yeux bleus glacés ignora sa question et commença à soutenir Allia avec son épaule gauche. L'adolescent fit de même au coté gauche de l'inconsciente. Ils se dirigèrent au fond du couloir après avoir tournés à droite. Il y avait une grande porte en bois dressée devant eux. Kumi s'approcha de la serrure et l'ouvrit à l'aide d'une clé à l'air assez vieille. Il tournèrent une nouvelle fois à droite en suivant le couloir qui débouchait sur un large couloir parcourut de plusieurs portes de chaque côtés. Kumi s'approcha de la première porte sur leur droite et l'ouvrit, laissant découvrir une chambre assez spacieuse. Fuko allongea Allia sur le lit double tandis que la fille marmonna :

"Il va falloir qu'elle reste ici en attendant que ses blessures guérissent...

F- Je resterais avec elle.

K- Ce n'est pas la peine. J'ai installé des caméras dans cette chambre. Tu n'auras pas à veiller sur elle.

F- Mais...

K- C'est hors de question ! Faisant de son mieux pour garder son calme. Mais... Je peux te donner la chambre d'en face si tu le veux."

      Fuko ne répondit pas et sortit de la chambre. Allia se mit à remuer dans son sommeil, faisant des grimaces de douleurs. La rose lui toucha le front et constata qu'il était brulant :

"Ça à du s'infecter..."

      Kumi partit chercher de quoi calmer la fièvre. Il va falloir que j'attende que ça passe... C'est pénible...