En arrivant à l'académie, Kosaku put constater qu'il était en avance, le portail n'était pas encore ouvert. Il s'approcha donc d'un des grands cerisiers en fleurs bordant l'allée et appuya son dos contre l'écorce. Cela lui permit d'avoir une vue d'ensemble sur les élèves qui arrivaient petit à petit. Pour l'instant ils n'étaient qu'une vingtaine, aucun qu'il ne connaissait malgré que certains soient dans sa classe. Il plissa les yeux, scrutant les élèves qui venaient à peine de finir la montée de la colline sur laquelle était situé les bâtiments du lycée. Le jeune homme sortit son téléphone portable pour jeter un œil à l'heure qu'il était, les branches lui bloquant la vue à la grande horloge. Il déverrouilla l'écran d'accueil en quelques tracés et contempla quelques instants son fond d'écran. Il arrêta dès qu'il sentait qu'un sourire allait se former au creux de ses lèvres, appuyant simultanément sur le bouton de démarrage du cellulaire. Il rangea ce dernier dans une des poches de son pantalon. En redressant la tête, il remarqua que le portail finissait de s'ouvrir, permettant aux élèves d'entrer. Il se redressa donc et marcha vers les casiers, entouré de multiples étudiants. Une fois devant son casier, il s'affaira à la tâche quotidienne qu'était le changement de chaussures.  Il s'empressa ensuite de monter au premier étage pour déposer son sac à son bureau, histoire de ne pas être encombré. Le châtain profita d'être le premier arrivé dans la salle pour sortir un petit couteau de son sac et le mettre dans sa poche inoccupée. Il sortit ensuite de la pièce encore vide et se fraya un chemin jusqu'au rez-de-chaussée qui était inondé de jeunes adultes marchant dans tous les sens. Kosaku repéra la personne qu'il cherchait et s'approcha d'elle, retenant ses nerfs de prendre le contrôle. Il engagea la conversation :

"Bonjour Fuko.

F- Salut... Kosaku c'est ça ?

K- Oui. Je voudrais te parler deux secondes.

F- Vas-y.

K- Non. En privé, c'est... Important.

F- Je vois. Je te suis alors."

      Le plus jeune hocha la tête et se dirigea vers les escaliers. Les deux étudiants montèrent jusqu'au deuxième étage, ils s'arrêtèrent de marcher, une fois arrivés dans les toilettes pour hommes. Kosaku alluma la lumière pour y voir plus clair et ferma la porte derrière eux. Le brun le questionna :

"Alors ? Qu'est-ce que tu...?"

      Le plus jeune ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase et le plaqua contre le mur le plus près d'eux. Il pouvait maintenant relâcher sa haine. Il sortit le couteau de sa poche et plaqua la lame froide contre le cou du jeune homme face à lui :

"Je vais être clair. Un air psychopathe s'empara des traits de son visage. Si ce n'était que de moi tu serais mort là maintenant. Mais puisque j'ai un minimum de compassion, je vais juste te mettre en garde. Si tu tentes quoi que ce soit avec Allia. Ne serait-ce que lui parler en cachette comme vous le faite...

F- Comment tu...? Le coupa-t-il.

K- Ta gueule ! J'ai pas finis. Si tu continues tes conneries je te jure que j'hésiterais pas une deuxième fois. Après à toi de voir. J'ai entendu dire que t'avais des tendances suicidaires...

F- Ce n'est plus le cas pour info. Et... Il repousse Kosaku. Ce n'est pas toi qui va décider de ce que je fais ou non. Si elle préfère rester avec moi qu'avec toi je n'y peux rien. D'un ton arrogant."

      Le châtain allait en finir avec son aîné, mais le bruit de la porte qui s'ouvrit l'obligea à ranger son arme. L'autre s'en alla tandis que deux garçons entrèrent. Kosaku se passa un peu d'eau sur le visage pour l'aider à se calmer et sortit aussi des toilettes.